Les trois Treize
130 pages
Français

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Description

Le bus de Taulignan arrive en gare de Chamaret avec, à son bord, un seul passager. Quand celui-ci ne débarque pas au Terminus, le chauffeur, pensant qu’il dort, s’en va le réveiller, mais l’homme est dans son ultime sommeil... un songe éternel ! Une balle a mis fin à sa vie...


Les gendarmes appelés sur les lieux ne trouvent aucun papier sur le défunt, mais parviennent à déterminer qu’il est probablement d’origine américaine...


Très vite, il est établi que son dernier acte avant de prendre l’autocar fut de rendre visite à un semblant d’ermite vivant à l’écart du bourg.


Le lendemain, on retrouve l’ascète mort d’un coup de poignard dans le cœur...


Il est temps pour le célèbre commissaire ROSIC de mener son enquête...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373476323
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Commissaire Rosic
LES TROIS TREIZE
Roman policier
par Rodolphe BRINGER
D'après la version publiée sous le titre « Les Trois Treize » dans la collection « Vigilance » aux éditions « Laclaux » en 1946.
I
UN CADAVRE DANS UN CAR
On étaità la mi-octobre, aussi, quand le car qui vient de T aulignan s'arrêta devant la petite gare de Chamaret, faisait -il nuit noire bien qu'il ne fût pas encore sept heures...
Crin-Crin, le chauffeur, sauta de son siège et se d égourdit les jambes, puis, voyant que l'unique voyageur qu'il avait chargé à G rignan ne faisait pas mine de descendre, il lui cria :
— M'sieu... On est arrivé !...
Mais l'homme ne bougea pas davantage.
— Il s'est endormi ? Malgré tout le bruit que fait mon vieux tacot ?...
Alors, grimpant dans la voiture, il lui posa la mai n sur l'épaule... Sous cette pression, le voyageur, comme une loque, s'effondra sur le parquet de la voiture, et en même temps Crin-Crin s'aperçut que sa main était pleine de sang...
Alors, il fut saisi d'une terreur irraisonnée, saut a de voiture et courut vers la gare, en criant :
— Au secours !... Il y a un homme mort dans le car !
Sur le quai, M. Royer, le chef de gare, et Régis, s on homme d'équipe, causaient avec M. Bégloud-Font, de Grignan, qui est médecin, mais n'exerce pas, et habite le petit château de la Pinède, sur la route de Rochecourbière.
Tous les trois se retournèrent :
— Que vous arrive-t-il, Crin-Crin ?... Et qu'avez-v ous à crier ainsi ?... demanda le chef de gare.
— Je vous dis qu'il y a un homme mort dans ma voitu re !...
— Un homme mort ? fit Bégloud-Font, en qui s'éveill a sans doute l'instinct médical.
Et il courut, suivi de M. Royer et de Régis, qui av ait sa lanterne de service à la main... Tous les trois montèrent dans la voiture , Crin-Crin restant devant la portière, car son émotion n'était pas encore calmée , et il ne tenait pas à revoir ce cadavre.
M. Bégloud-Font prit la lanterne des mains de l'hom me d'équipe, et en projeta la clarté sur le corps écroulé sur le parqu et... Il gisait à la lettre dans une mare de sang, et la banquette, sur laquelle il étai t assis, en était toute imprégnée.
Et s'étant penché pour examiner de plus près le mor t, M. Bégloud-Font aperçut tout de suite dans le cou, un peu au-dessou s de la nuque, une plaie béante et qui saignait encore... Alors, il se redre ssa et :
— La mort a dû être instantanée... Il a été tué par une balle qui a brisé les vertèbres cervicales et traversé l'artère carotide !...
— Un suicide ?... demanda le chef de gare.
Mais le médecin haussa les épaules :
— Étant donnée la place de la blessure, il me paraî t difficile que l'homme ait pu se tirer lui-même une balle de revolver !... Non !... Il faut croire plutôt que le coup vient de l'extérieur !...
— Mais, dites donc, Crin-Crin ? demanda alors M. Ro yer, vous n'avez rien entendu ?
Crin-Crin secoua ses deux grands bras et, d'une voix désolée :
— Rien du tout !... Avec le bruit de ferraille de c ette vieille guimbarde, on n'entendrait même pas un coup de canon !...
Mais à ce moment, tout proche, une locomotive siffl a en même temps qu'une sonnerie se mettait en mouvement...
— Le train ! fit simplement le chef de gare.
Et il sauta et se dirigea vers le quai ; Régis le s uivit, ainsi que Crin-Crin qui saisit les deux sacs de dépêches qu'il avait chargé s à Taulignan et à Grignan et qu'il devait remettre au convoyeur du train...
Tout de suite, celui-ci entrait en gare, et M. Bégl oud-Font se trouva seul dans le car avec le cadavre.
La station de Chamaret n'est point une de ces gares importantes où les trains s'arrêtent longuement. Bien qu'elle desserve Grignan, Taulignan et quelques villages d'alentour, le trafic des voyageu rs y est minime. Aussi, à peine avait-il ralenti que le train se remettait en route ayant déposé sur le quai une vieille femme avec son panier au bras, qui, sans tr averser les voies, sortait par le passage à niveau et prenait la route de Colonzel le, et le maître maçon Merlot, un habitué, car il travaillait depuis quelque temps à Grillon... Merlot avait à peine mis le pied à terre que déjà M. Royer lui narrait l a tragique découverte que l'on venait de faire dans le car de Taulignan :
— Pas possible ! Un assassinat ?...
— M. Bégloud-Font, qui se trouvait là, par hasard, l'assure !...
— Celle-là par exemple !... Et qui est-ce ?
— Ma foi, on ne sait pas !... Vous comprenez, nous venons tout juste de le
trouver ! On va voir.
Et M. Royer, Régis et Merlot revinrent vers le car. M. Bégloud-Font en était descendu, et debout devant la portière, il allumait tranquillement une cigarette...
— Il faudrait sortir ce cadavre de là-dedans, afin qu'on le puisse mieux examiner. On pourrait le déposer dans la salle d'at tente, en attendant les autorités et, sans perdre une minute, il faudrait, par téléphone, alerter la gendarmerie de Grignan !...
— C'est évidemment ce qui s'impose ! approuva M. Ro yer.
Et il commanda :
— Régis, et vous, Crin-Crin, descendez-moi ce corps .
— Je vais vous donner un coup de main ! déclara Mer lot qui tenait à se rendre utile, et n'était pas fâché, sans nul doute, de jouer un petit rôle dans cette affaire destinée à bouleverser le pays...
— Pendant ce temps, moi, je téléphone à Grignan !
Et le chef de gare courut vers son bureau.
Cependant, soulevant sa casquette, Crin-Crin se gra ttait la tête. Il n'avait pas du tout envie de toucher à ce cadavre ensanglanté. Les morts lui faisaient peur. Aussi comme il se souvenait soudainement de quelque s fâcheuses imperfections survenues à son moteur, il se dirigea vers le devant de son car, souleva le capot et la moitié de son grand corps ma igre disparut dans ce coffre où se cachait l'âme de sa voiture.
D'ailleurs, sans s'occuper de lui, Régis et Merlot avaient pénétré dans le car et prenant le cadavre l'un par les épaules, l'autre par les pieds, ils le portaient dans la salle d'attente où ils l'allongeaient sur u ne banquette. M. Bégloud-Font les avait suivis, et quand le corps fut installé, b ien éclairé par la lumière électrique, il se mit à l'examiner.
C'était un homme d'une cinquantaine d'années, grand et fort, solidement musclé et qui paraissait bâti pour vivre longtemps. Les cheveux coupés en brosse étaient à peine gris. La figure était énergi que, halée et comme tannée, les yeux gris foncé profondément enfoncés sous l'or bite ourlée d'épais sourcils noirs. Le nez était gros, avec des narines largemen t ouvertes. La bouche épaisse et grande, laissant entrevoir une admirable dentition, où cependant brillaient, sur le devant, deux dents en or. Le max illaire inférieur était puissant et tout le visage était soigneusement rasé, sauf une t ouffe de poils bruns sous le nez.
Il était vêtu d'un complet veston, d'assez bonne co upe et taillé dans une étoffe gris sombre rayée de noir, de gros souliers de cuir jaune à semelles débordantes le chaussaient, sa chemise était d'une soie écrue et sa cravate en
satin verdâtre piqué d'une épingle représentant un tortillon d'or.
Régis qui l'avait examiné de son côté hocha la tête et déclara :
— Je le reconnais, ce citoyen !... Il a débarqué ce matin du train de onze heures et quart, qui vient de Pierrelatte. Il avait un billet d'aller et retour.
— Moi aussi, fit M. Royer qui revenait de téléphone r ; je l'avais remarqué. Même qu'il m'a demandé s'il y avait un car pour Gri gnan, à ce train. Ce doit être un étranger, car il avait un drôle d'accent.
— Ce serait un Américain que cela ne m'étonnerait p as ! déclara M. Bégloud-Font.
— On peut toujours voir, d'après ses papiers ! dit le chef de gare.
Et s'adressant à son homme d'équipe :
— Régis, fouillez-le donc !...
Régis ne se le fit pas dire deux fois. Et, comme si de rien n'était, il plongea sa main dans les poches du mort. De la gauche, il t ira quelque menue monnaie, pour une trentaine de francs, environ, plus un trou sseau de petites clefs et un canif ; dans la droite, il n'y avait qu'un briquet en argent ; dans la veste, d'un côté, un mouchoir, marqué en coton rouge des initia les T et W, de l'autre un paquet de Gauloises bleues où il ne restait que cin q ou six cigarettes ; rien dans la poche de poitrine, et rien non plus dans celle d e l'intérieur ; mais dans celle du pantalon, que l'on appelle justement poche revol ver, un petit browning de marque américaine.
— Pas un seul papier, pas la moindre pièce d'identi té !... Voilà qui est curieux ! fit le chef de gare.
— Bah !... répondit M. Bégloud-Font, ce browning et ce briquet sont américains. Regardez la marque du tailleur, sur la poche droite du complet, vous y pouvez lire New York. Comme je le supposais, c'es t bien un Américain !
— Sans doute ! Mais cela ne nous indique pas son état civil !
— C'est à la Police à le découvrir ! D'ailleurs, vo ici les gendarmes !... Ils n'ont pas perdu leur temps !
En effet, dans la cour de la gare, on entendait pét arader puis s'éteindre de bruit d'une moto, et presque tout aussitôt un briga dier et un gendarme pénétraient dans la salle d'attente.
— Alors, quoi ? Un crime a été commis ? fit le brig adier en entrant. Il ne nous manquait plus que cela !
— Voilà la victime ! fit M. Bégloud-Font, en désign ant le cadavre.
Le brigadier se tourna vers lui, le salua respectue usement en portant la main
à son képi, puis :
— Ma foi, M. Bégloud-Font, c'est une chance de vous rencontrer ! En passant, j'ai sonné chez le docteur Faucher, mais j ustement, il était en courses. Alors ma foi si cela ne vous ennuie pas trop, vous seriez bien aimable de faire les premières constatations, puisque vous êtes méde cin !
— C'est déjà fait, mon ami ! Je me trouvais par has ard à la gare, où j'étais venu voir si un paquet que j'attends n'était pas arrivé. Je causais avec M. Royer, quand le car de Taulignan est arrivé et que nous av ons entendu Crin-Crin crier au secours ! Alors, nous nous sommes précipités, et entre les deux banquettes, nous avons trouvé ce cadavre !... Il a été tué d'un e balle qui a pénétré au-dessous de la nuque, a traversé le cou, brisant les vertèbres cervicales et rompant l'artère carotide. La mort a dû être instan tanée. J'ajouterai qu'il ne porte aucune pièce d'identité, mais que ce doit être un A méricain. Voilà !
— Étrange ! fit le brigadier en se caressant le men ton. Alors, il aurait été tué dans le car ?
— Dame !...
— Mais Crin-Crin doit savoir ! Où est-il ce Crin-Crin ?
— Je suis là, brigadier ! répondit Crin-Crin qui se tenait debout à la porte de la salle d'attente.
— Amène-toi donc !... Tu as dû entendre le coup de revolver ou de fusil qui a tué cet homme ?
Crin-Crin qui s'était avancé, mais tournait obstiné ment le dos au cadavre répondit en haussant les épaules :
— Vous n'y pensez pas, brigadier ? Avec le bruit de ma guimbarde !
— Il est un fait, dit M. Bégloud-Font, que le car d e Crin-Crin fait un tel tapage en roulant qu'il n'entend même pas les klaxons des autos qui lui réclament la route ! Tout à l'heure, un peu après le Grand-Bon-D ieu, j'ai voulu dépasser le car, mais j'ai eu beau corner et recorner, c'était comme si je flûtais ! M. Crin-Crin ne s'est pas dérangé et a continué à tenir le haut de la chaussée ! C'est à peine si j'ai pu passer !
— Vous étiez donc devant le car ? interrogea le bri gadier et vous n'avez rien remarqué sur la route ?
— Rien !...
— Rencontré personne ?
— Pas un seul piéton, et comme voiture, le petit ta cot de M. Quinsoun, le leveur de truffes ! Il m'a croisé à mi-chemin de Ch amaret environ ! Mais, dites-moi, brigadier, il se fait tard, et si vous n'avez plus besoin de moi…
— Mais non, M. Bégloud-Font, et je vous remercie !
Le châtelain de la Pinède tendit sa main au brigadi er, serra celle de M. Royer, puis sortit et, un moment après, on enten dit sa puissante auto qui s'éloignait.
Cependant, le brigadier, se caressant toujours le m enton, répétait :
— Étrange... Étrange...
— Le pis est, fit M. Royer, qu'on ne sait pas qui e st ce bonhomme !
— Je l'ai vu, ce matin, descendre du train de Pierrelatte, confia Régis.
— Moi aussi, fit M. Royer, bien sûr ! Il m'a même d emandé si le car était là, et avec un accent étranger !
— Alors, Crin-Crin, tu l'as chargé ce matin ?
— Bien sûr ! Même qu'il m'a demandé s'il y avait un bon hôtel, à Grignan ! Et je l'ai descendu en passant, à l'hôtel Sévigné, che z le père Lézart !
— Et ce soir, tu l'as également chargé ?
— Oui ! Sur la place ! Il attendait en faisant les cent pas ! Il a grimpé dans la voiture. Il était seul voyageur. Moi, je ne m'en su is pas occupé ! J'ai pris le sac de dépêches, comme d'habitude, puis, voyant qu'il n 'y avait plus personne et que c'était l'heure, j'ai mis en marche, et j'ai fi lé. Puis, en arrivant ici, comme il ne bougeait pas, j'ai cru qu'il dormait et je suis venu le secouer. Patatras ! Il a dégringolé et il était mort. Pour une sale affaire, c'est une sale affaire ! Il n'y a qu'à moi qu'il arrive de pareilles choses. La banqu ette est pleine de sang ! Qu'est-ce qu'il va me chanter le patron, quand je v ais rentrer ! Comme si c'était de ma faute, à moi, je vous demande un peu.
Et Crin-Crin agitait ses longs bras attestant par c e geste toute son innocence dans cette affaire.
— Si vous rentrez, fit le brigadier.
— Comment, si je rentre ?
— Dame, j'ai bien envie de retenir votre car, comme lieu du crime, afin que le Parquet...
Mais Crin-Crin s'indigna :
— Retenir ma voiture ? Mais je suis service public, moi. C'est-y vous qui conduirez les voyageurs du train de neuf heures ? C 'est-y vous qui porterez le courrier ? Vous en avez de bonnes !
— Il est joli, votre car, tout dégouttant de sang...
— Bah ! Un peu de paille sur le parquet, et un bon coup d'éponge sur la moleskine des sièges, et il n'y paraîtra plus ! Et pour ce qui est théâtre du crime,
pas besoin de retenir ma voiture. Le Parquet n'y ve rra pas plus clair que je ne puis vous le dire. Le voyageur était sur la banquet te du fond, contre la portière, dont la vitre était abaissée, dans son dos. Qu'est- ce que vous voulez voir de plus ?
Le brigadier réfléchit une seconde, puis :
— Bon, bon ! En effet, vous êtes un service public. Alors, nettoyez votre voiture et qu'il n'en soit plus question. Seulement , n'oubliez pas que vous devez vous présenter à la première réquisition du Parquet !
Crin-Crin tourna les talons ; il n'était pas fâché de s'en aller. Le brigadier continuait à se caresser le menton et il monologuai t :
— Sale affaire !... Bien entendu, l'assassin n'a pa s laissé sa carte de visite et l'on ne sait même pas qui est la victime !... Allez vous débrouiller là-dedans !... Pour un patelin où il ne se produit jamais de crime , lorsque par hasard il en est commis un, on ne sait par quel bout le prendre ! Et cela m'arrive deux mois avant ma retraite !
Mais il eut un geste, et se tournant vers son genda rme qui, jusque-là, n'avait pas prononcé une seule parole :
— Bah ! Après tout, le Parquet s'arrangera ! Ils on t la Police Judiciaire et feront venir si cela est nécessaire, le fameux M. R osic... Les gendarmes ne sont pas faits pour exercer le métier de détective. Samb us, vous avez téléphoné au Parquet ?
— Oui, brigadier !
— Alors, cela va bien ! Quand ils viendront, ils ve rront ce qu'ils ont à faire !...
Mais M. Royer prit la parole :
— Dites donc, brigadier ? Vous n'allez tout de même pas laisser ce cadavre dans ma salle d'attente ?
— Mais...
— J'ai mon train de neuf heures, moi. Je ne puis fe rmer cette salle et empêcher les voyageurs d'y pénétrer ! La gare n'est pas un dépôt mortuaire.
— Qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse, moi ? g rogna le brigadier.
— Mais il me semble, le transporter à Grignan ! C'e st là que se fera l'enquête !
— Au fait, vous avez raison ! Il nous faudrait une camionnette !
— Il y a bien la mienne, proposa Merlot qui n'avait pas quitté la place et ne perdait pas un mot de ce qui se disait.
— Eh bien, allez la chercher et faites vite !...
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