Martin Numa, Roi des Policiers
121 pages
Français

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Martin Numa, Roi des Policiers , livre ebook

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Description

Éloi Vidal, encaisseur de longue date pour le Crédit Bordelais, a disparu pendant sa tournée.


En raison de la droiture de cet ancien militaire, du respect et de l’affection que ses collègues lui portent, son supérieur craint, tout d’abord, qu’il ait été victime d’une attaque violente afin de voler sa recette.


Le célèbre Roi des Détectives Martin NUMA, chargé de l’enquête, se lance sur les traces de l’employé de banque sans se douter que la piste va le mener vers une machiavélique et dangereuse bande organisée...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 novembre 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782373479317
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MARTIN NUMA
LE ROI DES POLICIERS
* 1 *
Roman policier
par
Léon SAZIE
CHAPITRE PREMIER
LE MIMOSA DU DISPARU
Les guichets duCrédit Bordelaisfermés, les clients partis. Les étaient employés finissaient leurs comptes, préparaient leu rs feuilles de caisse, pour, à leur tour, quitter le grand établissement financier du boulevard des Italiens.
C'était jour d'échéance. Les garçons de recette, re ntrés de leur tournée, remettaient aux divers guichets leur encaissement, naturellement plus important que d'ordinaire.
Le chef du service des encaissements, M. Defaile, v érifiait les feuilles de recette, y apposait sa signature. Les encaisseurs, un à un, leur pénible journée terminée, s'étant mis en règle, allaient dans leur box, leur petit bureau, ranger les reçus, préparer le service du lendemain, enleve r leur uniforme et revêtir leur veston de ville pour se retirer.
M. Defaile appela :
— Vidal !... Vidal !... Apportez-moi votre feuille. .. Je n'attends plus que vous...
Des collègues crièrent :
— Vidal !... Hé ! Vidal !... Éloi !... Dépêche-toi... M. Defaile te réclame...
Quelques-uns dirent en riant :
— Il a dû s'embrouiller dans ses additions... ou s'endormir sur ses fiches...
Son vieux camarade, Dubois, vint frapper à la porte du box.
— Éloi, dit-il, on s'en va, mon vieux... On ferme...
Mais le caissier, à qui Vidal devait remettre l'enc aissement de sa tournée, vint dire à M. Defaile :
— Je n'ai pas vu Vidal... Il ne m'a pas remis sa sa coche, ses comptes...
M. Defaile tressaillit.
— Comment !... Vous n'avez pas vu Vidal ?...
— Non, monsieur Defaile... Généralement, il est un des premiers à faire son versement. Mais je sais que sa tournée était aujour d'hui exceptionnellement chargée... Je pensais qu'il achevait de vérifier se s comptes, avant de passer à mon guichet... J'étais occupé avec les autres encai sseurs... J'attendais... Mais, puisque vous l'appelez, je dois vous dire cela...
M. Defaile, très pâle, se leva :
— Voyons chez lui, dit-il... Le pauvre homme, fatig ué, s'est peut-être endormi...
On ouvrit la porte du bureau de Vidal. Tout y était rangé comme depuis de nombreuses années on avait l'habitude de le voir, m éticuleusement, militairement. La petite table était dégagée, devan t elle, la chaise attendait, en place.
À une patère pendaient le veston et le pardessus de ville avec le cache-nez ; au-dessus, le chapeau.
Rien n'indiquait que Vidal était venu ici.
Machinalement, M. Defaile regarda sa montre.
— À cette heure, dit-il, de toute façon, il devrait être rentré.
Maintenant, employés, encaisseurs, caissiers, tout le personnel se tenait anxieusement autour de M. Defaile, redoutant un mal heur, dont nul n'osait encore parler.
L'audace des bandits grandissait. Plusieurs encaiss eurs, à Paris, en province, ces derniers temps, avaient été dévalisés ... Vidal était âgé... On pouvait tout craindre.
— Attendez, mes amis, dit M. Defaile, essayant de r emonter le moral du personnel. Ne nous alarmons pas encore... Quoique â gé, Vidal est très robuste, solide... Il connaît son métier, ne se laisserait p as entraîner dans un guet-apens... S'il y avait eu accident, ou attaque sur l a voie publique, la police nous aurait déjà prévenus. De plus, Vidal avait la tourn ée la plus sûre... dans les rues les plus fréquentées, en plein Paris... les rues La ffitte, Le Pelletier, de Châteaudun, La Fayette, jusqu'à la Chaussée d'Antin ... Il y a là toujours un grouillement de monde... Logiquement, un coup est i mpossible...
— C'est vrai, dit-on. C'est exact...
M. Defaile reprit :
— Attendez... J'ai la liste des clients chez qui Vi dal devait passer aujourd'hui... Nous allons leur téléphoner... Quelq ues-uns, à cette heure, seront fermés, mais nous en trouverons d'autres encore ouv erts. Ils nous renseigneront.
Dans son bureau, M. Defaile téléphona et fit en mêm e temps téléphoner dans d'autres postes, sur d'autres lignes.
Il y eut naturellement quelques :« On ne répond pas... », mais aussi des réponses qui permirent de suivre Vidal presque dans toute sa tournée. Un de ses derniers encaissements avait été fait près de l a Chaussée d'Antin, presque
à l'heure où il aurait dû rentrer.
Mais ces constatations ne rassurèrent personne, au contraire. Une disparition si tardive et si près, en somme, du Cré dit !... On trouvait cela encore plus inquiétant.
— Attendez, dit encore M. Defaile. Il se peut... Vo yons, c'est dans les choses possibles... que Vidal, fatigué, indisposé, soit remonté chez lui se reposer, se réconforter... Il a fait ses comptes là -bas, tranquillement... et il va nous arriver en s'excusant.
Ces paroles d'espoir ne trouvèrent pas d'approbatio n.
— Non, monsieur Defaile, dit-on. Non... Vidal est t rop homme de devoir. Il sait que nous l'attendons... que nous serons inquie ts. Il nous aurait déjà fait prévenir...
C'était là l'opinion générale.
— Bien, dit M. Defaile. Nous devons nous en assurer . Vous, Dubois, qui connaissez sa femme et sa fille, vous, son vieux ca marade, voulez-vous aller voir, adroitement, si Vidal est chez lui ?... Prene z un taxi. Revenez au plus vite...
... Dubois, aussi rapidement qu'une voiture peut ro uler dans l'encombrement des rues de Paris, se rendit chez son vieil ami.
me Il trouva la bonne et digne M Vidal qui, absolument tranquille, achevait de préparer le repas du soir, attendant son mari, comm e d'habitude... Il vit la fille de Vidal, sa joie, son orgueil, qu'il avait connue tou t enfant, et qui devait sous peu se marier, qui, de retour de son atelier, attendait aussi, toute joyeuse, son père, qu'elle adorait.
Dans cet intérieur modeste et loyal, tout était con fiance, affection, bonheur.
— Ah ! monsieur Dubois ! s'écria-t-on joyeusement e n lui faisant un cordial accueil. Quel bon vent vous amène ?...
Dubois, hélas ! avait compris... Il savait... Mais, aussi naturellement que possible, il répondit :
— Voilà... J'ai manqué Vidal au bureau... Je croyais le rencontrer ici...
— Papa n'est pas encore rentré... Y a-t-il une comm ission à lui faire ?...
— Pas bien grave... Un petit service à me rendre de main...
— Attendez-le... Vous dînerez avec nous...
— Merci... Pas moyen... Ma femme serait inquiète. M ais voulez-vous dire à Vidal de venir me retrouver, après dîner, à notre p etit café... comme d'habitude... Si vous lui en donnez la permission...
La mère et la fille se mirent à rire.
— Oui... s'il a été sage ! Mais ne le gardez pas trop tard...
— Non... Quelques belotes... et je vous le renvoie !
Vidal, essayant de rire, malgré son cœur angoissé, serra la main de me M Vidal et embrassa la jeune fille. Il se retira, pe nsant. :
— Ah ! les pauvres gens, si heureux, qui vont tout à l'heure pleurer !...
Il revint auCrédit Bordelaisrendre compte de sa mission à M. Defaile.
Et, maintenant, l'alarme était donnée...
Cependant M. Defaile ne voulut pas tout de suite prévenir la police.
Il voulait encore garder cet espoir, maintenant log iquement invraisemblable, que Vidal pris peut-être, par une indisposition, s' était attardé chez un client, ou réfugié dans un café, pour se remettre.
Peut-être, Vidal ne voulait-il pas encore par amour -propre professionnel, faire connaître son état. Mais il allait se rétabli r rapidement... On devait sous peu le revoir à la Banque.
Alors M. Defaile dit au personnel de ne rien change r aux habitudes de la maison, de finir le travail, et de se retirer comme de coutume.
Mais il recommanda à tout le monde de garder sur ce t événement le plus absolu secret.
Il chargea Dubois de passer une autre fois chez Vid al, après dîner, puis de venir le retrouver ici, dans son bureau, au Crédit.
Trois autres encaisseurs se mirent à la disposition de M. Defaile, pour refaire en se partageant en trois secteurs la tourn ée de Vidal.
— On finira bien par apprendre quelque chose.
— À cette heure, dit M. Defaile, les clients qu'a d û voir Vidal, dans la journée, ou sont partis, ou ont fermé leur magasin...
— Il en restera probablement quelques-uns qui pourr ont mieux nous renseigner, que tout à l'heure par téléphone... Enfin on verra.
— Faites donc... Je vous remercie... Et revenez me tenir au courant.
Les encaisseurs dévoués partirent aussitôt...
M. Defaile termina sa tâche quotidienne. Il alla dî ner rapidement dans un restaurant voisin, où un des hommes de garde devait venir le prévenir tout de suite s'il y avait du nouveau.
Mais M. Defaile eut tout le temps de dîner sans êtr e troublé. Il revint à son bureau, cette fois dans une extrême anxiété.
Les trois encaisseurs l'attendaient.
Ils avaient fait une course inutile, et n'avaient r ien appris de plus que ce que l'on savait déjà.
Dubois arriva peu après.
— Vidal n'est pas rentré ! dit-il seulement.
Il n'y avait plus maintenant à douter... Un malheur était arrivé à Vidal.
Dans le bureau pesa un lourd silence.
— Mon brave Dubois, reprit enfin M. Defaile. Vous a llez, il faut s'y décider à présent, vous rendre chez le commissaire... Vous lu i demanderez de bien vouloir venir me voir au plus tôt...
— Il me demandera pourquoi... Faut-il le lui dire ? ...
— Dites-lui tout simplement que votre camarade Vida l n'est pas rentré de sa tournée.
Dubois était parti depuis dix minutes à peine, qu'u n garçon de service, vint annoncer à M. Defaile, que M. Sylvain, futur gendre de Vidal demandait à lui parler. M. Defaile le reçut immédiatement.
C'était un homme d'allure intelligente, d'aspect sy mpathique. Il semblait très ému...
— Vidal, mon futur beau-père, n'a pas encore paru à la maison... Je viens aux nouvelles...
M. Defaile lui dit :
— Vous êtes homme, je puis vous dire ce qui est. Vo ici la vérité : Vidal avait aujourd'hui une tournée exceptionnellement chargée, de gros encaissements à faire... Nous ne l'avons pas revu...
— Vidal a disparu ?
— Jusqu'à présent on ne nous a signalé ni accident ni attentat... Un de ces deux événements ne pouvait cependant passer inaperç u dans le secteur fréquenté, de Vidal... C'est tout ce que nous savon s...
Il ajouta :
— Peut-être Vidal souffrant a-t-il été emmené dans un hôpital, qui ne nous a pas encore prévenus... C'est notre seul espoir... N ous allons faire ouvrir une me enquête... Veuillez donc remonter auprès de M Vidal, de sa fille, rassurez-les... Un attentat est matériellement impossible... Donnez-leur confiance... Dès que nous saurons quelque chose, je vous ferai préve nir.
M. Sylvain se retira, lui aussi, maintenant persuad é qu'un malheur était
arrivé à Vidal. Il se vit chargé de la mission doul oureuse, non de réconforter la femme et la fille du disparu, mais de les consoler...
... Le commissaire de police arriva sur ces entrefa ites.
Il était maintenant près de minuit.
M. Defaile donna au commissaire tous les renseignem ents pouvant lui être utiles.
— Vidal est un de nos plus anciens employés, père d e famille, d'une conduite exemplaire, hors de tout soupçon... Les cl ients qu'il devait voir dans sa tournée sont tous connus de notre administration.
— Parfait... De mon côté, mes agents ne m'ont signa lé aujourd'hui, aucun attentat sur la voie publique et aucun accident... Donc, c'est une enquête à ouvrir sur la disparition mystérieuse de l'encaisse ur Vidal... Nous allons faire le nécessaire...
... Cette affaire qui commençait ne put être portée au rapport du matin et mise aux communiqués de la presse. Elle ne devait p as paraître dans les journaux de midi.
Mais tout de même, j'en avais eu vent... Je comptai s, dès la première heure, me mettre en campagne et faire un sensationnel repo rtage.
* * *
Comme j'entrais à la Sûreté pour me documenter, dan s un couloir je fis la rencontre de mon ami, le célèbre détective Martin N uma, qui allait sortir avec ses deux lieutenants, Prosper et Philippe.
En m'apercevant, Martin Numa leva les bras en l'air joyeusement et s'écria :
— Naturellement !... Voilà Courville !... Personne à Paris ne sait qu'il y a cette affaire... Mais lui, il est déjà au courant...
Nous échangeâmes de cordiales poignées de main...
— Mon cher, reprit Martin Numa, je finis par envier votre flair de reporter... Vous êtes extraordinaire...
— Oh !... Tout de même, pas tant que vous voulez le dire...
— Mais si !... Une fois de plus, vous arrivez quand une affaire n'est pas encore commencée... Une fois de plus vous êtes au c ourant d'une affaire que personne ne connaît...
— Vous parlez de la disparition de l'encaisseur Vid al, duCrédit Bordelais?...
— Parfaitement... Vous venez, n'est-ce pas, pour sa voir ce qui est arrivé à ce brave homme ?...
— Tout simplement...
— Bon... Mais nous n'en savons encore rien... Je vi ens seulement, à l'instant, d'être chargé de cette affaire qui, dès maintenant, me semble assez curieuse... Je vais de ce pas commencer mon enquête ... Et naturellement encore, j'emmène mon ami Courville...
— Ça, c'est gentil... Merci...
— Pas de merci... On ne se sépare pas d'un ami comm e vous, doué de tant de flair...
Martin Numa me prit le bras, et m'entraîna de sa po igne solide.
Il me fit monter dans le fond de sa voiture, qui at tendait devant la porte. Il s'assit à côté de moi. Sur les strapontins, devant, Prosper et Philippe prirent place.
Dès que la voiture au moteur puissant se mit en mar che, Martin Numa roula une cigarette, et commença à fumer en silence, tout en regardant par la portière, le spectacle de la rue, pensant certainement à toute autre chose qu'à ce que ses yeux apercevaient.
Je savais que jamais il ne fallait poser de questio ns à Martin Numa. Cela le désobligeait énormément.
Quand il voulait dire quelque chose, il parlait san s qu'on l'interrogeât... Mais, quand il ne voulait rien dire, toute question demeu rait inutile, et rien ne parvenait à rompre son silence.
Je devais donc attendre patiemment qu'il voulût bie n parler, et, dans mon coin de voiture, je fumais aussi, silencieusement, ma cigarette, tout en regardant de mon côté dans la rue.
L eCrédit Bordelaistrouve boulevard des Italiens. Sa façade prend  se une partie du boulevard, une de ses ailes forme un côté de la rue Lafitte, et son escalier monumental donne rue Taitbout.
Sur cet escalier, de même que sur le boulevard, des curieux stationnaient.
La disparition du garçon de recettes n'avait pas ét é cachée plus longtemps aux clients. L'arrivée du commissaire de police du quartier, puis maintenant celle des inspecteurs de la Sûreté ne pouvait que surexci ter la curiosité des badauds parisiens sans cesse en éveil.
Martin Numa fut reconnu dès qu'il sauta de sa voitu re. Son nom se trouva sur toutes les lèvres, et on le salua sympathiqueme nt quand il gravit les marches de l'escalier...
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