Meurtres à Château-Arnoux
337 pages
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Meurtres à Château-Arnoux , livre ebook

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Description

Un automne sanglant s'abat sur la commune provençale de Château-Arnoux : deux crimes sont perpétrés et onze tableaux ont disparu dans la mairie.
La Section de Recherches, chargée des meurtres et de ce vol troublant, réclame des renforts. Pour éclaircir cette sombre affaire, Paris missionne le commandant de l’OCBC, Enzo Battista, spécialiste des œuvres d'art, et son lieutenant, Marania Le Goff.
L'enquête s'avère plus compliquée qu'il n'y paraît, car d’autres homicides surviennent et des disparitions suspectes brouillent les pistes. Très vite, des ramifications à l'étranger vont entraîner les enquêteurs dans l’opération Venise Pourpre.
Entre révélations qui s’enchaînent et spectres surgis de la Seconde Guerre mondiale, Battista et Le Goff vont avoir fort à faire s'ils veulent en sortir indemnes !

Informations

Publié par
Nombre de lectures 100
EAN13 9782374533513
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Un automne sanglant s'abat sur la commune provençale de Château-Arnoux : deux morts sont retrouvés dans la mairie, et onze tableaux ont disparu. Vol troublant puisqu’il s’agit de copies apparemment sans valeur…
Une intrigue compliquée, et pour laquelle la Section de Recherches réclame des renforts. Pour éclaircir cette sombre affaire, Paris missionne Enzo Battista, commandant de l’OCBC et spécialiste des œuvres d'art.
Entre révélations qui s’enchaînent et spectres surgis de la Seconde Guerre mondiale, sans compter d’autres meurtres qui s’ajoutent aux premiers, l’enquête s’avère dangereuse et complexe. Elle mènera même Enzo en Italie, avec l’opération Venise Pourpre…
Battista va avoir fort à faire s’il veut s’en sortir indemne !

Gilles Milo-Vacéri, romancier nouvelliste


Gilles Milo-Vacéri a eu une vie bien remplie. Après des études de droit, il vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l’armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvrir d’autres cultures. C’est un auteur protéiforme, explorant sans cesse de nouveaux territoires. Le polar ou le thriller, le roman d’aventures inscrit dans l’Histoire ancienne ou plus contemporaine, les récits teintés de fantastique, se sont imposés à lui en libérant complètement sa plume de toutes contraintes et révélant un imaginaire sans limites. Au-delà d’une trame souvent véridique, le suspense et les intrigues s’imposent dans ses romans, apportant une griffe particulière à ses publications. Un pied dans la réalité la plus sordide, l’autre dans un univers étrange où tout peut devenir possible, Gilles Milo-Vacéri surprend ses lecteurs avec des textes au réalisme angoissant. Il aime conserver un lien étroit et permanent avec son lectorat, comme lors des dédicaces au Salon du livre de Paris, lors de rencontres en province ou grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et son blog officiel qu’il anime très activement.

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Meurtres à Château-Arnoux
Gilles Milo-Vacéri
Les Éditions du 38
À Château-Arnoux, ma ville d’adoption, À Jean-Christophe L. et toute sa famille.
1re PARTIE : AUTOMNE SANGLANT
Prologue
Ce mois de juin 1942 n’annonçait pas un bel été. Herbert Adelstein regardait par la fenêtre et contemplait le ciel alourdi de nuages noirs, aussi sombres que les menaces pesant sur sa famille et leur communauté. Le quatorze juin, sinistre date anniversaire d’un jour qu’il n’était pas près d’oublier. Deux ans auparavant, les Allemands envahissaient Paris et depuis, cela allait de mal en pis.
Dehors les nuages crachaient sur la ville une pluie maussade qui ne parvenait pas à nettoyer le vert-de-gris dans les rues. Depuis le cinquième étage, Herbert observait les gens courir pour se mettre à l’abri. S’il n’y avait pas eu tous ces soldats, cela lui aurait rappelé Berlin, autrefois.
Il se tourna vers son épouse.
Esther, ça y est… Il pleut.
Il faisait un simple constat fataliste d’un épisode météorologique qui n’intéressait personne. Sa femme était songeuse et avait l’esprit ailleurs.
Bien sûr, la pluie ne changeait rien. Il jeta un coup d’œil rapide vers sa veste ornée maintenant d’une étoile jaune. Depuis une semaine, c’était obligatoire et ils avaient gagné un ticket textile en plus sur leur carte de rationnement. Quelle honte, marqués comme du bétail ! Il sortit de ses pensées pour revenir s’asseoir à côté de son épouse, ayant du mal à la regarder en face. Esther était toujours aussi belle, malgré le temps qui passait. La séparation avec les enfants avait été rude et ses yeux rougis étaient encore lourds de reproches.
Tu es sûr que c’était la seule solution ?
Herbert pinça les lèvres. Il était revenu la veille de son voyage éclair. Seul.
Ils sont en France libre, chez des paysans et à ce que m’a dit David, ce sont des sympathisants de la résistance, voire des résistants eux-mêmes. Ici, il y a trop de dangers et au moins, on n’a plus à s’en faire pour eux. Ils sont en sécurité, ma chérie. Tu sais bien…
Des larmes coulèrent doucement sur les joues d’Esther.
Ils me manquent déjà.
Depuis 1935, ils habitaient en France, après avoir fui une Allemagne qu’ils ne reconnaissaient plus. Esther et lui avaient toujours agi pour la protection de leurs enfants en essayant de jouer un ou deux coups d’avance sur la vie ou plutôt, sur la mort. Marchand d’art réputé, Herbert avait les moyens à l’époque, et ils étaient venus s’installer à Paris après avoir acheté cet appartement magnifique dans le XVIe arrondissement, rue de la Pompe. Aujourd’hui, les deux cents mètres carrés lui semblaient bien vides sans les hurlements et la joie débordante des enfants, insensibles aux événements et hermétiques aux craintes des adultes.
La peur. Étrange sentiment avec lequel il vivait tous les jours et toutes les nuits. Non seulement les Allemands pillaient les Juifs de leurs possessions, mais depuis le mois de mai de cette année, ils s’appropriaient aussi leurs biens fonciers, et des gens disparaissaient mystérieusement. Herbert avait bien manœuvré en se déclarant artisan et non marchand d’art ! Mais là, c’était tout simplement son adresse qui risquait de lui jouer des tours. Il n’avait rien dit à Esther pour ne pas l’inquiéter outre mesure, mais il tremblait à chaque fois qu’on frappait à la porte.
Pourquoi ne pas tout abandonner, récupérer les enfants et fuir ce maudit pays ?
Herbert encaissa. Oui, il avait refusé de tout quitter, car plus que ses tableaux valant une petite fortune, il était attaché à cet appartement. Sarah était née ici et ils y avaient vu grandir leur aîné, Daniel. Sans oublier Judith, disparue trop tôt, et dont le fantôme hantait toutes les pièces, où qu’il puisse tourner le regard. Une maladie rare du sang l’avait emportée en quelques jours, à l’âge d’un an. Tous les deux avaient cru ne jamais pouvoir s’en relever, mais voilà, le temps passait et la vie effaçait presque tout. Sarah était la petite dernière et si elle n’avait jamais remplacé sa sœur, elle avait ramené le sourire et la joie dans leur foyer. Alors, quitter ce lieu où la vie avait laissé ces empreintes indélébiles devenues pour certaines de cinglantes brûlures était impossible.
Daniel et Sarah étaient maintenant à l’abri et lui, sans doute fatigué de fuir, avait l’impression que même en changeant de pays, les nazis les pourchasseraient encore.
Je suis désolé, Esther.
C’est tout ce qu’il trouva à répondre, et cela lui sembla tellement vide de sens devant son chagrin. Quelques cheveux gris étaient venus éclaircir sa mèche rebelle, qu’elle repoussait toujours adroitement derrière l’oreille. La guerre les tuait moralement, en attendant pire.
Avec un soupir, il se releva et arpenta le parquet de chêne qui ne craquait que très légèrement. Dans le couloir, il admira les tableaux qu’il avait conservés, suspendus de part et d’autre, sur chaque mur. Que des grands maîtres prestigieux dont les œuvres, même la plus petite, valaient pourtant plusieurs fois le prix exorbitant de l’appartement.
Arrivé dans son bureau, il regarda sa dernière acquisition, installée sur un chevalet. L’un des portraits de Dora Maar 1 que ce peintre de talent qu’il appréciait beaucoup, un certain Picasso, avait représentée de multiples fois. Il avait acheté cette toile, financièrement accessible, et espérait avoir fait un bon investissement.
Herbert alluma une cigarette, toujours songeur, et se dit que ce n’était que du matériel. Les nouvelles étaient si mauvaises qu’ils feraient bien de partir. Alors pourquoi avait-il l’impression d’abandonner Judith ? Bien sûr, elle était née ici, mais son souvenir ne pourrait-il pas être aussi vivant ailleurs ? Il écrasa sa cigarette rageusement, sa décision étant prise, et il regagna la salle à manger. Il allait l’annoncer à Esther, demain, ils quitteraient Paris et abandonneraient tout ici. Il laisserait le soin à Dieu de veiller sur ses trésors matériels.
Quand il arriva, Esther était debout, le front contre la vitre.
Un camion et une voiture viennent de se garer juste en bas. Avec des soldats…
Sa voix était monocorde, déjà fataliste.
Herbert sentit un froid mortel l’envahir et lui glacer les veines. Il ouvrit la bouche pour lui répondre quand des coups violents à leur porte se firent entendre. La mort dans l’âme, il se dirigea vers l’entrée quand la serrure céda sous la pression. Des soldats allemands firent irruption. Interdit, il les regarda se disperser et faire comme s’ils n’étaient pas là. Il identifia facilement les trois derniers, certainement de la Gestapo à voir leurs manteaux de cuir noir.
Alors, Monsieur Herbert Adelstein

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