Meurtres à forfait
46 pages
Français

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Description

Le directeur d’une compagnie d’assurances sur la vie fait appel à l’Agence WALTON pour enquêter sur une curieuse recrudescence de morts naturelles au sein de ses clients les plus fortunés.


Teddy WALTON est rapidement persuadé qu’il a affaire à une bande organisée de criminels qui loue ses funèbres services à des personnes désireuses de se débarrasser d’un proche dont ils sont les bénéficiaires afin de toucher le pactole.


Mais les soupçons ne suffisant pas, pour trouver des preuves et démasquer les membres du gang des « meurtres à forfait », le détective va devoir infiltrer les bas-fonds de la ville avec tous les risques que l’opération comporte...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070031186
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'AGENCE WALTON
- 6 -

MEURTRES À FORFAIT

de
Harry SAMPSON
I
OÙ MR SAM BOLSTEIN EST EMPORTÉ PAR UNE CRISE CARDIAQUE
 
À tout hasard, Eddie-le-Faiseur arma son Colt qu'il plaça ensuite dans la poche droite de son veston. Mais c'était là une précaution inutile. Comme l'avait fait observer Stan O'Reilly quelques instants auparavant, « ils s'envoyaient un boulot peinard ».
Le vieux Bolstein était infirme et, à cette heure-ci, il dormait. N'importe quel débutant aurait pu l'expédier dans l'autre monde sans risquer le moindre ennui. Or, Eddie et O'Reilly n'étaient pas précisément des débutants. En cinq ans, ils avaient descendu à peu près autant de bonshommes que la bannière des U. S. A. compte d'étoiles.
— C'est là, dit Eddie en s'arrêtant devant une porte dont le bois était clair et ciré et sur laquelle était clouée une petite plaque de cuivre : « Samuel et Abe Bolstein, joailliers » ... La clé, Stan...
O'Reilly sortit une clé Yale de sa poche, l'introduisit dans la serrure avec des gestes précis de chirurgien. La porte s'ouvrit sans bruit.
Eddie, qui surveillait le couloir, s'assura que personne ne s'avisait de montrer une imprudente curiosité et ils pénétrèrent dans l'appartement. La torche électrique de O'Reilly éclaira un living-room meublé avec mauvais goût de choses chères. Mais le mauvais goût des Bolstein ne choqua pas les visiteurs qui, eux, n'avaient pas de goût du tout.
— La chambre est à gauche, murmura Eddie en désignant une porte entrouverte.
Il tendit l'oreille.
— Tiens ! Écoute-le ronfler, le client... Et on dit que les vieux ont le sommeil léger !
— Il se dépêche d'en écraser avant de partir pour le grand voyage, riposta O'Reilly. Tu sais bien que c'est fatigant, les voyages...
Il dirigea le rayon de sa lampe sur un divan couvert de coussins.
— Sers-toi, bébé. Tu as le choix.
Eddie s'empara d'un lourd coussin de velours écarlate et fit signe qu'il était prêt.
Silencieux comme une ombre, O'Reilly poussa la porte. À la lueur jaunâtre de la lampe, ils aperçurent Samuel Bolstein qui, couché sur le côté dans un grand lit, dormait la bouche ouverte. Son crâne chauve brillait dans la pénombre.
Sans hâte, avec l'assurance que procure une longue pratique, ils s'avancèrent. O'Reilly posa sa lampe sur la table de chevet, puis il alla se placer devant le lit, à la hauteur des jambes du dormeur. Eddie brandissait le coussin au-dessus de la tête de Bolstein. Brusquement, il l'abattit sur le visage de ce dernier et pesa de tout son poids. Pendant ce temps, O'Reilly s'était assis sur les jambes de la victime afin de l'empêcher de se débattre.
— Il n'y a plus qu'à attendre, dit Eddie à voix haute. Avec un vieux comme ça, ça ne devrait pas être long.
En effet, après quelques soubresauts, le corps s'affaissait, mollissait.
— Je crois que c'est déjà fini, marmonna O'Reilly. C'est encore plus facile qu'avec le dernier client.
— T'emballe pas, conseilla l'autre. Autant lui donner toute la dose. Faut faire son métier consciencieusement. Quand j'étais à l'école, le maître nous disait : « Mes enfants... »
— Ta gueule ! Nous fatigue pas avec tes salades, trancha O'Reilly. Tu vois bien que ce client-là est déjà descendu au sous-sol.
À tour de rôle, ils posèrent la main sur la poitrine de Bolstein. Le cœur ne battait plus.
Eddie enleva le coussin, le lança sur le divan du living-room par la porte restée ouverte.
— Ma pauvre mère m'a appris à avoir de l'ordre, ricana-t-il.
— Est-ce que c'est elle qui t'a enseigné ton métier ? questionna O'Reilly, hilare.
— Elle avait commencé. Les flics sont arrivés et elle en a pris pour vingt ans. Tout ça parce qu'elle avait « piqué » une môme de la haute qui ne voulait pas lui faire cadeau de ses diams. Ah ! elle se défendait, la vieille. Dire qu'elle est morte en cage...
— Pauvre sainte femme ! rigola O'Reilly en allumant une cigarette. Elle serait si heureuse de voir que son Eddie a réussi à se faire une belle situation.
Ils quittèrent la chambre sans même accorder un coup d'œil à leur victime. Dans le living-room, ils examinèrent un gros coffre-fort scellé dans le mur.
— Un coffre-fort de joaillier, ça ne te dit rien, Eddie ?
— Ça me chante ! Mais on est pas là pour ça, hein ? Notre boulot est terminé, tirons-nous.
Ils s'en furent aussi discrètement qu'ils étaient venus, s'offrirent un gin dans un bar voisin, sautèrent ensuite dans un taxi qui les conduisit au « Texas », une boîte de nuit que fréquentaient deux catégories d'individus très distinctes : les imbéciles et les autres ; les « pigeons » et ceux qui se chargeaient de les plumer.
À une petite table, à l'écart, un jeune homme fumait nerveusement. Il avala le troisième whisky que le garçon venait de lui servir, renvoya une fille à moitié nue qui voulait s'asseoir à ses côtés. Il ne prêtait aucune attention au spectacle qui se déroulait sur la piste de danse, lequel spectacle consistait surtout en une exposition de seins et de cuisses, le tout bronzé à souhait, puisque fraîchement débarqué de Louisiane.
Quand il aperçut Eddy et O'Reilly, l'agitation du jeune homme s'accrut.
— Alors ? demanda-t-il, pendant qu'ils s'asseyaient.
— C'est fait. Et bien fait ! Vous voilà débarrassé de ce vieux Sam, répondit Eddie.
— Du courage, mon garçon, gouailla O'Reilly. Il faut vous faire une raison, votre oncle était vieux, les méchancetés de la vieillesse le guettaient, les rhumatismes, la surdité, et tout. Ces misères lui seront épargnées.
— Le brave homme est mort courageusement, renchérit Eddie. Il a refusé la traditionnelle cigarette et nous a exprimé ainsi ses dernières volontés : « Dites à mon neveu Abe que je l'aimais bien. Je lui lègue tous mes biens, qu'il en fasse bon usage. » C'est touchant, hein ?
Abe Bolstein haussa les épaules avec colère. Les plaisanteries des deux assassins l'exaspéraient. Il fouilla dans la poche de son pantalon, glissa un rouleau de billets dans la main d'Eddie.
— Voilà les trois mille dollars convenus. Vous pouvez vérifier, le compte y est.
L'autre empocha le rouleau sans le regarder.
— Nous avons confiance en vous, gentleman... Voici le permis d'inhumer. Il vous apprendra que votre oncle bien-aimé a été emporté dans une crise cardiaque. Retenez bien l'heure : vingt-deux heures cinquante... Tout est en règle. Vous n'avez plus qu'à vous occuper des obsèques. Et surtout, n'oubliez pas de prévenir la compagnie d'assurances.
Eddie prit le bras de son complice.
— Viens, mon garçon, Mr Bolstein est terrassé par le chagrin. Ne l'importunons pas davantage. Laissons-le seul avec sa douleur...
Deux jours plus tard, vêtu de noir et les...

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