Perversions
115 pages
Français

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Description

Brillante avocate parisienne, battante et sensible, Mia a apparemment tout pour réussir. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Tourmentée par un divorce encore douloureux, une mère disparue quelques années plus tôt, et un maniaque de la pire espèce qui ne lui laisse aucun répit, Mia va se retrouver entraînée dans une spirale infernale. Les pervers sont partout, et il est souvent difficile de les identifier. Alors méfiance !

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2015
Nombre de lectures 213
EAN13 9782374530628
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Extrait
Quand elle arriva à quelque cent mètres de son travail, il était là à l’attendre. C’est ce qu’il sembla à Mia, qui le repéra immédiatement au coin de la place de la République et du boulevard du Temple. Elle sentit qu’il l’observait de ses yeux sombres, plus froids que le vent de cette fin novembre qui ébouriffait ses cheveux blonds, tandis qu’il serrait les poings dans les poches de son blouson de cuir Buffalo. Est-ce qu’elle le connaissait ?

Quand elle se rapprocha, il bougea légèrement et elle vit sur sa bouche une sorte de sourire comme celui d’un pantin articulé. C’était un sourire calculé dépourvu de toute chaleur, sans répondre au hochement de tête presque imperceptible qu’il lui adressa lorsque leurs regards se croisèrent. Un sourire plein de mystères, réalisa-t-elle, en se détournant brusquement pour monter vivement l’escalier, soudain prise de frissons.

Mia sentit que l’homme marchait derrière elle, d’un pas assuré dont les vibrations commençaient à lui traverser tout le corps. Elle arriva en haut des marches, poussa la lourde porte ; l’étranger s’arrêta au sommet de l’escalier, son visage apparaissant et réapparaissant à chaque rotation de la porte, avec toujours ce sourire malsain sur les lèvres.


Je suis la Perversité, murmurait le sourire.

Mia entendit une sorte de halètement s’échapper de ses propres lèvres et se rendit compte, d’après les pas traînants qu’elle devina derrière elle sur le sol en marbre, qu’elle avait attiré l’attention d’un des vigiles. Elle se retourna, regarda l’agent s’approcher prudemment.

— Quelque chose ne va pas ? questionna-t-il.

— Il y a un homme, là, dehors, qui me paraît étrange.

Le vigile tourna la tête vers la porte ; Mia suivit lentement son regard. Il n’y avait personne.

— Je crois que j’ai des visions, dit Mia pour s’excuser, soulagée de voir que l’homme, quel qu’il fût, était parti.

— L’homme vérifia l’identité de Mia bien qu’il sût parfaitement qui elle était, la faisant passer à travers le détecteur de métaux comme il avait l’habitude de le faire tous les matins depuis les attentats qui endeuillaient la capitale.

Mia se levait à huit heures moins le quart, prenait une douche, enfilait les vêtements qu’elle avait préparés la veille au soir, puis avalait un petit-déjeuner, pour s’asseoir derrière son bureau une heure après, avec son PC ouvert devant elle sur le programme de la journée, à côté de ses dossiers empilés. Si elle se trouvait dans la phase d’instruction d’une affaire, il y avait une multitude de détails à étudier, des stratégies à mettre en place, des questions à formuler : une bonne avocate ne posait jamais de question dont elle ne connaisse la réponse par avance. Mia Cruz n’aimait pas les surprises durant les audiences. Elle réglait ses affaires comme si elle apprenait une chanson par cœur. Après la leçon retenue, elle s’installait avec une tasse de café et un croissant à la confiture d’abricot pour lire le journal. C’était un rituel.

L’étranger aux cheveux bruns et au sourire diabolique s’imposa brutalement à sa mémoire. Je suis la Perversité, ricanait-il, sa voix rebondissant sur les murs dénudés du bureau.

Mia reposa le journal, parcourut la pièce des yeux. Des tables en noyer plus ou moins éraflé étaient disposées le long des murs d’un blanc terni. Il n’y avait aucun tableau, ni paysage, ni portrait, rien qu’une vieille affiche encadrée de Sur les Quais de Grémillon scotchée sur le mur en face de son bureau. Des livres de droit occupaient des étagères métalliques tristement utilitaires. On aurait pu ôter et déménager tout cela en quelques minutes.

Mia partageait la pièce avec Charly Jean et Barbara Noël, ses associés, qui allaient arriver d’ici une demi-heure. En tant qu’actionnaire majoritaire, c’était à Mia de prendre les décisions importantes concernant le fonctionnement du bureau. Vers neuf heures et demie, les étages seraient aussi bruyants que le stade d’Anfiels Road, c’est du moins ce qu’il semblait à Mia qui avait l’habitude de savourer ces quelques instants de paix et de tranquillité avant que tout le monde arrive.

Aujourd’hui, c’était différent. L’homme l’avait déconcertée. Qu’y avait-il donc de si familier en lui ? En vérité, elle n’avait pas bien vu son visage, n’ayant aperçu que son sourire inquiétant, et elle aurait sûrement été incapable de le décrire pour établir un portrait-robot. Pourquoi être obsédée par cet homme ?


Mia reprit sa lecture.

— Tu es bien matinale.

La voix masculine lui parvint de la porte ouverte.
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