Tout iral mal
134 pages
Français

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Description

Tim est harcelé. En quelques mois, sa vie est devenue un enfer. Durant tout ce temps, personne n’a rien vu, personne n’a rien entendu, personne n’a rien fait. Un matin, à bout de nerf, son père décide d’agir. Dans sa tête, un mot tourne en boucle. Il se heurte contre les parois osseuses. Vengeance !... La classe se trouvait à côté de la porte menant à la chaufferie. Là où il y a les monstres et où l’on envoie les enfants méchants, avait un jour lâché madame Persen. Tim savait à présent que les créatures dont elle parlait ne se tapissaient pas dans les sous-sols des écoles, mais arpentaient le bitume des cours de récréation et les couloirs en toute impunité, déguisés en enseignants et en enfants…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2020
Nombre de lectures 6
EAN13 9782365388863
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TOUT IRA MAL
Samuel PALLADINO
www.rebelleeditions.com
Préface
L’écrivain adore (se) raconter des histoires. La plupart du temps, l’idée de base, celle qui servira de carburant durant la rédaction des pages, émerge d’une image qu’il a vue, d’un son qu’il a entendu ou d’une situation à laquelle il a assisté. Cette idée grandit ensuite dans son esprit et il en prend soin. Il la nourrit, l’habille, l’étire et la pare de nombreux rebondissements pour lui donner un aspect éclatant. Et puis, parfois, cette idée s’impose à lui sans qu’il l’ait cherchée. Elle vient bousculer ses sens, elle active une émotion dévastatrice. Deux possibilités s’offrent alors à lui. La première est de laisser cette émotion prendre le contrôle de ce qui lui reste de raison et de l’emmener dans une réalité à livre ouvert où il deviendra le personnage principal d’une vie qui lui échappe. La seconde, par contre, consiste à en prendre les rennes, à la guider sur les pages blanches de l’écran de l’ordinateur et à lui donner un sens pour lui permettre d’exister autrement que dans la rubrique des faits divers d’un journal local. L’histoire que vous allez lire appartient à cette deuxième catégorie.  
Chacun de nous possède un bouton sur lequel il est préférable de ne pas appuyer. Certains en ont conscience et évitent farouchement d’y toucher, mais la grande majorité n’est même pas au courant de son existence. Pourtant, il peut arriver qu’à cause d’une dispute, d’une humiliation, d’un ras-le-bol, quelqu’un ou quelque chose le presse. C’est ce que je vous propose avec cette lecture, d’enfoncer ce bouton. Pas le vôtre oh non ! Tout d’abord, parce que je n’ai pas la prétention de posséder ce pouvoir, ensuite, car je serais incapable d’assumer la responsabilité de vous avoir transformé en monstre. Par contre, si vous acceptez de me suivre, je vous ferai visiter un monde où les sorcières malveillantes et les lutins aux ongles fourchus se sont transformés en êtres tout ce qu’il y a de plus normal le temps d’une histoire. Vous ne trouverez ni magie, ni éléments fantastiques dans les lignes qui vont suivre. Je vous propose simplement un voyage dans les tréfonds de la folie humaine. Une folie paradoxalement de raison. Celle qui émerge lorsqu’il n’y a plus d’autres réponses possibles. Celle qui devient par la force des choses logique et parfois même acceptable. Celle qui arrive sans crier gare et qui se fiche du sexe, de la race ou du rang social. Cette folie porte en elle la marque du désespoir. Celle-là même qui prendra la forme d’une empreinte digitale que les inspecteurs de police retrouveront plus tard sur la crosse d’une arme, le manche d’un marteau ou la poignée d’une paire de ciseaux. Mais trêve de bavardage, le moment est venu pour vous de monter dans le wagon. Regardez les rails sur lesquelles il est posé. Elles plongent tout droit dans les ténèbres. Vous pouvez encore refuser de vous y rendre. Comment ? Vous voulez tout de même aller y jeter un œil ? Ok ! Alors, allons-y !  
Tous les actes de harcèlement et d’intimidation subis par Tim dans ce roman sont inspirés de faits réels.
S.P.
Liège, le 12 mai 2020.  
Chapitre un
— Tim !
David entra en trombe dans la maison. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Le message de son fils tournait en boucle dans sa tête : ne m’en voulez pas pour ce que je vais faire, j’explique tout dans la lettre et le cahier que j’ai laissés sur le bureau de ma chambre. Continuez Matissia, maman et toi à vivre comme avant et surtout, ne me jugez pas. Je vous aime… Papa, excuse-moi… J’ai pas été à la hauteur . David monta l’escalier. Dans sa précipitation, il manqua une marche et faillit tomber, mais parvint à attraper la rampe de justesse. Peu de temps avant de recevoir le message, le secrétariat de l’école avait averti son épouse que Tim avait quitté l’établissement sans autorisation en début d’après-midi. Ils avaient tenté de le joindre sur son smartphone, mais étaient tombés sur la messagerie vocale. Il arriva dans la chambre de leur fils. Elle était vide. Les draps du lit étaient impeccablement pliés. Les stores levés laissaient entrer dans la pièce les rayons du soleil qui avait pris possession du ciel azur. La lettre et le cahier se trouvaient sur le bureau. En les voyant, son rythme cardiaque s’accéléra.  
— Tim !
Il fonça dans sa propre chambre, puis dans celle de leur fille et enfin dans la salle de bains. Personne. Il s’apprêtait à retourner au rez-de-chaussée lorsqu’il aperçut au-dessus du second escalier la porte du grenier. Elle était entrouverte. Le dernier étage de la maison lui servait de salle de sport. Il monta sans la lâcher des yeux. Arrivé sur le palier, il la poussa d’un geste brusque. Elle claqua contre le mur.
— NON !
Tim était là, pendu par le cou à la barre de traction de la chaise romaine que David utilisait pour s’entraîner. Il attrapa le petit corps inerte et le souleva. Il sentit le pantalon mouillé par l’urine. Des larmes coulèrent sur ses joues tandis qu’il hurlait à s’en déchirer les poumons :
— Tim, MON AMOUR, AU SECOURS, AIDEZ-MOI, S’IL VOUS PLAÎT !!!
Les paroles suppliantes s’évanouirent dans le vaste espace mansardé. Quelques pigeons accrochés à la corniche du toit s’envolèrent, apeurés par les cris. David parvint à détacher son fils. Il regarda son visage. Son teint était blanc, ses lèvres violacées. Il le déposa contre le sol et chercha un pouls, mais ne le trouva pas. Il plaça les mains sur sa poitrine et entama un massage cardiaque tandis qu’au loin les sirènes des véhicules des urgences qu’il avait appelées durant le trajet du retour déchiraient le calme du quartier résidentiel dans lequel ils habitaient.
Chapitre deux
— Putain, pourquoi tu cours comme une lopette ?
Rony regardait Tim d’un air mauvais. Il voulait gagner cette course. Le cours de gymnastique était le seul moment de la semaine où il pouvait enfin espérer recevoir un peu de considération de la part d’un de ses professeurs. Il était bon en activités physiques et pensait pouvoir intégrer une école sportive d’ici quelques années, mais pour cela, il fallait que ses notes dans les cours généraux s’améliorent. Comme ce n’était pas gagné, il avait décidé de tout miser sur ses performances physiques. C’était le conseil que ses parents lui avaient donné entre deux gorgées de bière et un tirage sur un bon gros joint d’herbe. Ils n’avaient pas beaucoup d’ambition pour lui. Il n’était qu’un gamin parmi une fratrie de cinq enfants et ils n’attendaient rien d’eux si ce n’étaient qu’ils leur fichent la paix. Rony jouait au football. Il était gardien de but dans un des clubs de la région et il était plutôt doué. Un bon gardien, c’est un type qui met la tête, là où les pédés de joueurs n’osent pas mettre le pied , lui avait un jour dit son père. Depuis, Rony mettait un point d’honneur à appliquer ce conseil à la lettre et il était intraitable lorsqu’il s’agissait de défendre sa cage. Il était réputé pour ses sorties déterminées et ses réflexes hors du commun. Un bon p’tit élément , disait son entraîneur, mais qui doit un peu plus réfléchir avant d’agir . C’était aussi un des gamins les plus craints de l’école. Il avait le coup de poing facile et savait où le placer. Il avait entre autres à son palmarès la lèvre éclatée du petit Enzo et le nez cassé d’Ethan. Pour Enzo, il s’en était voulu, il trouvait que c’était un brave type, il avait agi sous le coup de la colère. Par contre, concernant Ethan, il n’avait éprouvé aucun regret, Rony le considérait comme une grande gueule et ce qu’il détestait par-dessus tout c’était les grandes gueules. Elles lui rappelaient trop son père. En y réfléchissant par la suite, il en était arrivé à la conclusion qu’il aurait mieux fait de lui exploser les dents et la mâchoire, histoire de ne plus l’entendre brailler toutes ces conneries à longueur de journée , avait-il pensé.  
— Fais pas chier, Rony, répondit Tim le ballon de basket-ball coincé entre les mains.
Plusieurs équipes de trois joueurs disposés en ligne se partageaient la salle de gymnastique. Le but de l’exercice consistait à ce que le premier d’entre eux traverse en drib

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