Un appel dans les ténèbres
69 pages
Français

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Un appel dans les ténèbres , livre ebook

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Description

Charles MAURY, un jeune écrivain, vient d’hériter d’une maison dans un coin reculé d’une proche banlieue parisienne.


Très vite, sa curiosité le guide à surveiller son étrange voisin qui semble se terrer chez lui, dans la Villa Rose. Il ne reçoit pour unique visiteur qu’une énigmatique femme voilée.


Obnubilé par le désir ardent de connaître le fin mot du mystère, l’auteur va faire appel à son ami, le célèbre inspecteur VIGEON.


Mais, alors que Charles MAURY commence à se persuader qu’il s’est laissé influencer par son imagination, un drame se déroule dans la Villa Rose.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070032367
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR VIGEON
UN APPEL DANS LES TÉNÈBRES
Récit policier

René TROTET DE BARGIS
*1*
UN MYSTÉRIEUX VOISIN
 
Il y a quelques années encore, les promeneurs qu'attirait, le dimanche, la proche banlieue parisienne, ceux, du moins, qui recherchaient le calme reposant de la campagne, se plaisaient à venir dans ce coin charmant qu'était Le Raincy-Villemomble.
C'était alors une des localités les plus agréables des environs de la grande ville.
Il n'y avait point, là, comme à Enghien, la proximité d'un lac ni la présence d'un casino.
Pas de rivière non plus, aux bords animés de guinguettes où l'on mange des fritures et où, le soir, l'on danse aux accords d'un piano mécanique, ainsi qu'à Nogent-sur-Marne ou Charenton, Chatou ou Bougival.
On n'y trouvait pas de grands bois, tels que ceux de Meudon, Saint-Germain ou Montmorency.
Mais on y voyait de jolies villas, des avenues, ombreuses, avec des parcs aux vieux arbres, derniers vestiges de la célèbre forêt de Bondy, jadis de sinistre mémoire.
Et les bons marcheurs poussaient gaiement jusqu'à Montfermeil, le riant village, haut perché dans un site ravissant, Montfermeil qui rappelle la laitière dont Paul de Kock nous a laissé le joyeux souvenir.
C'était le bon temps, est-on tenté de dire...
Peut-être.
Il a disparu, hélas ! chassé par le vandalisme de la bande noire des lotisseurs, qui s'est abattue, rapace, sur cette délicieuse banlieue comme sur toutes celles qui environnent Paris.
Le charme cependant qui se dégageait du Raincy-Villemomble n'avait point influé sur Raymond Maury pour le faire y habiter.
La raison en était autrement prosaïque.
Le pavillon Sans-Souci , qu'il occupait depuis quelque temps déjà, lui était venu, le plus heureusement du monde, en héritage.
Une vieille cousine, M me  Léger, dont il était l'unique parent, avait eu en mourant la touchante attention de lui léguer cette petite propriété en plus d'une somme rondelette qui était venue s'ajouter à la fortune qu'il tenait déjà des siens proches.
M me  Léger avait eu, au temps de sa jeunesse, une existence plutôt mouvementée, qui ne lui avait point gagné une réputation de vertu dans la famille, où on lui avait donné le surnom de « la cousine légère ».
Elle ne s'en était jamais formalisée, d'ailleurs, ayant toujours professé pour le qu'en-dira-t-on le plus profond mépris.
Avec l'âge, elle s'était assagie et toute son affection s'était reportée sur Raymond.
Enfant, elle l'avait choyé, et depuis qu'il était devenu homme, il avait flatté son amour-propre en raison des succès que lui avaient acquis certains de ses romans.
Car Raymond Maury était un romancier à qui l'on reconnaissait un certain talent et M me  Léger raffolait des livres où l'auteur donnait libre cours à son imagination vagabonde.
La vieille dame avait donc laissé Sans-Souci à son jeune parent, sous condition toutefois qu'il ne s'en séparerait jamais, en souvenir d'elle.
Elle lui imposait, en outre, de garder auprès de lui, à titre de gouvernante, Céleste Roume, une domestique depuis près de trente ans à son service et qui l'avait toujours entourée des soins les plus dévoués.
Ces deux clauses du testament n'avaient rien d'inacceptable et c'était ainsi que Maury était venu transporter ses pénates dans ce joli pavillon qu'agrémentait encore un fort beau jardin.
Il connaissait Céleste de longue date et savait tout l'intérêt qu'elle lui portait.
Aussi n'était-il pas fâché d'avoir, pour tenir sa maison, une brave femme, dont la fidélité lui était assurée.
Il n'avait plus qu'à se laisser vivre, en célibataire endurci qu'il était, et à continuer à se livrer à ses travaux dans le calme et la tranquillité.
La courte distance, au surplus, qui le séparait de Paris, lui permettait d'y venir dès que ses affaires l'y appelaient.
Sans-Souci , construit dans les dernières années du Second Empire, n'offrait rien de remarquable comme architecture.
C'était bien dans le style bourgeois cossu de l'époque.
L'aménagement des pièces, néanmoins, était bien compris et Maury put s'y installer très confortablement, sans presque y apporter le moindre changement.
Mais ce qui avait le plus enthousiasmé l'écrivain, c'était l'isolement où il se trouvait des autres propriétés du petit pays.
Aucune maison avoisinante, à l'exception pourtant de la Villa Rose , dont le mur était mitoyen aux deux jardins.
On apercevait là, perdue dans un nid de verdure, une blanche construction à un seul étage, avec un haut toit d'ardoises et des lucarnes à encadrement et fronton de pierres sculptées délicatement.
Trois fenêtres à l'étage, fenêtres à meneaux avec linteaux également de pierre sculptée.
Une petite terrasse à balustres élégants s'ouvrait sur un côté et avançait dans le jardin, où de grands arbres épandaient sur elle leurs frondaisons...
C'était simple, joli et séduisant.
Sur une plaque de marbre noir, on lisait ces deux seuls mots, aux lettres gravées en creux et dorées :
« VILLA ROSE »
— Villa Rose ?... Pourquoi ? s'était demandé Raymond Maury, que ce nom intriguait. Son propriétaire s'appelait-il M. Rose ?... Ou bien était-ce le prénom de sa femme ?... De sa fille ?... Peut-être était-ce aussi que la maison, exposée au soleil levant, paraissait toute rosée le matin, aux premiers rayons ?
Céleste Roume, questionnée à ce sujet, avouait son ignorance.
— Enfin, insista-t-il, jamais je ne vois d'enfants courir dans les allées du jardin.
« Les rideaux sont soigneusement clos et ne se soulèvent que pour laisser voir un visage pâle, d'un teint presque mat, qu'on ne saurait dire s'il est visage d'homme ou de femme...
— Oh ! pour ce qui est de ça, répliqua Céleste aussitôt, je puis vous assurer que la villa est occupée par un monsieur seul...
— S'il en est ainsi, poursuivit Maury, il est fort jeune et doit avoir quelque chose de bien efféminé dans sa personne.
— Jeune ? Ma foi ! oui... Trente ans peut-être, répondit la gouvernante et pour un joli garçon, dame oui, faut avouer que c'en est un...
« Grand, élancé, un beau brun avec des yeux de velours...
« Ah ! il a dû en faire des conquêtes, sans en avoir l'air !
« Et avec ça, il ne pose pas au bourreau des cœurs. Tout au contraire, chaque fois que je l'ai aperçu, il est d'un triste !...
— Il est riche ?
— Il doit l'être, et pourtant il n'a qu'une femme de ménage, une vieille qui vient tous les matins... et le matin seulement... Jamais elle n'est entrée chez lui l'après-midi ou le soir...
— Que fait-il ?
— Ah ! ça, impossible de le savoir !... Peut-être fait-il chez lui des écritures ?... En tout cas, il n'est employé nulle part !
« Il paraît vivre de ses rentes...
« Pensez ! Il sort si peu souvent...
— Il ne reçoit personne ?
— Si... des fois... mais rarement, et toujours la même visiteuse...
— Tiens, tiens ! Une femme ?
— Oui, une dame soigneusement engoncée dans des fourrures, et le visage dissimulé par une épaisse voilette...
« Quelque femme mariée, bien sûr, qui a peur d'être reconnue ; c'est, du reste, ce que pensait feu votre pauvre cousine. Ça ne manquait pas de l'intriguer, elle aussi, cette bonne M me  Léger...
« Elle trouvait ça très drôle que le voisin fût de ceux qui chassent en terre gardée.
« Combien de fois qu'elle m'a dit :
« — Voyez-vous ça !... Avec son visage pensif, et ses yeux tristes... et son attitude si sombre... Ah ! ça ne doit pas être gai, de passer le temps avec ce beau gars-là...
« Car vous savez qu'elle avait son franc-parler, votre cousine...
— Oui... oui, je sais... Enfin, il résulte de tout cela que mon voisin de la Villa Rose a une petite amie qui vient le voir, de temps à autre, et qu'elle se cache discrètement pour cela, ce qui laisse supposer qu'elle est en puissance d'amant ou de mari...
« Et il y a longtemps qu'il habite là, ce gar&#

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