Une folle envie
95 pages
Français

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Description


Vous n’avez jamais songé à couper les ponts et partir à l’aventure ?


C’est ce que Paul décide de faire un soir, alors que sa femme vole encore une fois vers New-York pour son travail. Sur un coup de tête, il descend dans la rue, boit un verre dans un bar puis il vole une voiture de luxe qui s’offre à lui.


Il vient de changer sa vie.


En compagnie de Clémence, la femme du supérieur de son épouse (parti lui aussi à New York...), ils prennent la route de l’océan. En chemin, ils vont faire plusieurs rencontres et tout ce petit monde se retrouve à festoyer sur l’Île de Noirmoutier jusqu’au bout de la nuit. Jusqu’au moment où un meurtre vient jeter le trouble...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 février 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782374537436
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Vous n’avez jamais songé à couper les ponts et partir à l’aventure ?
C’est ce que Paul décide de faire un soir, alors que sa femme vole encore une fois vers New-York pour son travail. Sur un coup de tête, il descend dans la rue, boit un verre dans un bar puis il vole une voiture de luxe qui s’offre à lui.
Il vient de changer sa vie.
En compagnie de Clémence, la femme du supérieur de son épouse (parti lui aussi à New York…), ils prennent la route de l’océan. En chemin, ils vont faire plusieurs rencontres et tout ce petit monde se retrouve à festoyer sur l’Île de Noirmoutier jusqu’au bout de la nuit. Jusqu’au moment où un meurtre vient jeter le trouble…


*


Après avoir écrit des ouvrages d’histoire locale et des contes bretons, Serge Le Gall s’est tourné vers le roman policier. Dans ses polars historiques, il met en scène Samuel Pinkerton, détective espiègle et malin. Dans ses polars contemporains, il fait la part belle au commissaire divisionnaire Landowski, un grand flic solitaire et perspicace. Délaissant parfois ses deux enquêteurs fétiches, il vous entraîne aussi dans des histoires à vous créer des montées d’adrénaline. Suspense garanti !
UNE FOLLE ENVIE
Serge Le Gall
Les Éditions du 38
1
Ce soir-là, elle m’a dit :
— Je pars pour New-York tout à l’heure. Tu n’as pas oublié j’espère !
Cette phrase à l’emporte-pièce balancée avec un air, j’vous dis pas !
Mais non, je n’avais pas oublié. Comment j’aurais pu puisqu’elle venait de passer la fin de l’après-midi à s’appliquer des onguents parfumés sur le visage et les mains. On aurait dit de la peinture au couteau. Vous savez, avec de la matière. Qui fait des croûtes à force. Évidemment que tout ce travail méticuleux n’était pas une préparation à se glisser dans des draps pour dormir. On n’était pas vraiment dans le registre ablutions. Ni même dans une session médecines douces anticipant sur une explosion des sens conduisant sur des sentiers encore vierges. Faut pas rêver non plus…
J’en étais bien conscient.
Avant tout ça, elle s’était enfermée dans la salle de bain et s’était cloîtrée dans la douche. Ambiance musicale en plus. Des trucs un peu zen avec de la cithare et des chants arrivés tout droit des contreforts de l’Himalaya. Manquait plus que des baquets d’eau couverts de pétales de fleurs et des bâtonnets d’encens à enfumer tout l’immeuble !
Elle avait consciencieusement vidé le ballon d’eau chaude en dirigeant, je suppose, le jet dosé en température aux endroits où la caresse humide produisait les meilleurs effets. Devant, derrière. Devant derrière.
Là, je ne suis pas en train de vous faire partager mes fantasmes. Je peux vous en parler parce que, justement, dans nos bons jours, on en avait abusé de ces jets presque brûlants. Je dois avouer que, passé la surprise, j’avais trouvé ça très agréable. Une manière intelligente de basculer sans délai aux choses sérieuses dans les draps de soie puisque les préliminaires avaient déjà vécu. Sauf que là, la séquence gymnique n’était pas inscrite au programme. En tout cas, moi je n’étais pas inscrit au casting. Même pas en rêve j’imagine.
Faut avouer, quand même, que je la trouvais très belle, qu’elle se déplaçait bien dans l’espace. Qu’elle ne me jetait même pas un regard sous ses airs de gazelle.
Ensuite, je l’avais vue presque nue, traverser le salon plusieurs fois d’un air décidé pour pérégriner du dressing à la chambre et vice-versa les bras encombrés de vêtements. Ambiance chiffons en après-midi. Mais rien à voir avec la braderie. Du chic hein ! Avec un air de « qu’est-ce que je vais mettre ? »
Moi, je n’en avais strictement rien à faire.
Elle était quand même très belle.
Et puis, il y avait son foutu bagage à roulettes ouvert sur le canapé en cuir beige ! De quoi m’exaspérer au plus haut point. Une sorte de trolley impossible qui aurait pu faire micro-ondes avec toutes ces touches incrustées sur la tranche.
Direct sur le canapé, ce truc bombé, noirâtre, genre scarabée et pas très propre non plus. En fait, c’est l’intérieur qui compte me disait un bagagiste malicieux en quête de découverte tous azimuts. Donc le truc béant sur le canapé en buffle jeune imberbe payé cher, j’vous dis pas. Du prix initial énorme et inacceptable, et en passant par la promo du jour et l’avantage client qu’on ne sait plus très bien ce que ça veut dire puisque tout client y a droit, on en était arrivé à un montant encore bien déraisonnable. De quoi halluciner grave. À monter dans les tours à hurler à la foule massée au-delà du pont-levis. À allumer le bûcher, pourquoi pas !
Peut-être qu’il aurait été judicieux de l’étrangler, histoire de faire passer la pilule ? Je ne sais pas. Des fois, on imagine des trucs. Ou on se souvient de ces émissions qui titillent la part sombre des humains et expliquent comment trucider son prochain, ce qui n’est pas si difficile. Le plus dur à construire restant l’immunité. Il ne faut quand même pas se faire gauler en plus !
Je m’entendais déjà protester de mon innocence avec une voix de fausset :
— Je suis désolé, monsieur le juge. Je voulais juste la caresser. Si, si. Je ne lui voulais aucun mal. Je l’aimais tellement, vous pensez bien. C’était ma femme quand même !
Et puis cherchant à me raccrocher aux branches :
— Probablement qu’elle n’a pas compris ce que j’étais en train de lui faire. Elle a voulu se libérer. Je n’ai pas bien saisi. Sauf que si d’une certaine manière parce que j’ai serré. Comme si c’était un jeu en fait.
Enfin en lui chargeant la barque d’une façon éhontée :
— Des fois, elle aimait bien faire dans le maso avec des madras et des foulards autour du cou ou avoir les poignets liés avec des cordelettes. Comment vous dites ? Non, non, je n’ai pas compris qu’elle étouffait. J’ai cru qu’elle jouait le rôle à merveille ! C’était une très bonne comédienne, j’vous l’dis !
Des fois on imagine de ces trucs…
Je me dis que c’est affreux d’avoir ces pensées. Du moins, il faut faire ça proprement. Je n’aime pas qu’on macule la moquette. Et si les hommes y songent parfois, les femmes y pensent au même moment. Alors le mieux c’est de s’allonger pour le bien et non pas pour de bon.
Oui, ce canapé ! Le vendeur nous l’avait vendu comme une pièce exceptionnelle et je ne sais plus du tout quoi. Unique certainement. La jeunesse, la couleur… Peu importe la raison, sauf que la facture taquinait sérieusement dans le haut de la courbe des prix ! On avait les moyens même en évitant les quatre fois sans frais où le crédit à perte de vue sur la ligne bleue des Vosges. Mais quand même !
Pas de lamentations a posteriori puisque j’avais casqué sans rien dire. Après tout, c’était celui-là qu’elle voulait. Elle s’était répandue à un point que c’en était devenu indécent. Des fois, c’était franchement exagéré. Comme cette fois-là. Elle s’était allongée sur le canapé, les jambes repliées. Forcément, si ce n’est pas une pièce tricotée par maman, la jupe glisse, suggère puis découvre, montre, exhibe. Un dimanche après-midi, quand il pleut dehors, je ne dis pas. Mais bon. Jouer une partition hors limite, elle adorait ça. De quoi donner du grain à moudre à un vendeur qui n’en espérait pas tant. J’avoue quand même qu’il était pas mal. Un peu salissant peut-être. Pas le vendeur, le canapé.
En tirant des bords devant moi, en petite culotte noire en satin quasi transparente qu’elle pouvait enfermer dans la paume d’une main une fois ôtée, elle se parlait à elle-même, hochait la tête pour acquiescer. Chantonnait même !
Fallait quand même que l’avenir immédiat fût plus intéressant que le temps présent. Généralement quand le lundi c’est demain, on ne saute pas de joie.
Elle ne faisait pas attention à moi. Mais ce n’était pas très nouveau non plus ! Du coup, je ne pouvais pas vraiment imaginer que la grande scène du vaudeville m’était gracieusement offerte, même si le modèle à bandes élastiques recueillait tous mes suffrages.
J’ai pensé me balancer au lustre, jouer du cor de chasse ou me scarifier jusqu’au sang. Mais dans le fond, ça n’aurait rien changé. J’avais profité de l’image floutée d’un corps qui fuyait astucieusement le mien tout en l’excitant avec modération et je devais m’en contenter. On a les plaisirs qu’on peut.
Je crois bien qu’elle adorait ce genre d’exercice à éveiller mes sens pour me doucher d’eau froide au bon moment. Non, je ne peux pas la qualifier de nymphomane puisqu’au niveau des besoins sexuels, elle en restait plus souvent à la suggestion qu’au passage à l’acte. Je ne parle que pour moi bien sûr.
C’était assez souvent qu’elle partait le dimanche soir pour ses foutus brainstormings avec des informaticiens boutonneux passant d’un bureau à l’autre en trottinette. Pfut ! On aurait dit qu’elle fuyait le sacro-saint film vespéral sur la une en préférant délibérément les déambulations dans les couloirs interminables de l’aéroport Charles-de-Gaulle.
Faut avouer quand même que le décalage horaire avait du bon. En pratiquant ainsi, on pouvait être à New-York à l’ouverture des bureaux après s’être filé une crème de jour garantie toucher sec sur le visage et un coup de spray rafraîchissant et délicatement parfumé sous les aisselles, voire ailleurs, pour afficher l’image de la Frenchie nickel en toutes circonstances.
Des fois, elle partait une semaine. Puis deux. Une fois, on s’est croisés à Roissy, c’est dire ! Pourtant, il est immense cet aéroport. La probabilité avoisine celle du tirage du loto. Mais non, je suis tombé dessus alors que je n’y pouvais même pas l’imaginer. Elle était tellement évasive sur le jour et l’heure de son retour à la maison que j’attendais simplement qu’elle claque la porte en rentrant pour me dire qu’elle était là.
C’était au terminal 2F, me semble-t-il. Elle traînait son bagage d’un air peu engageant. Un peu comme si elle avait l’habitude de voyager en classe affaires et qu’elle rêvait d’un char à bancs de campagne mené par Robert Dalban dans la 7 e compagnie . Elle était non accompagnée, mais un peu échevelée comme si on l’avait un p

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