Âme à Âme
208 pages
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Âme à Âme , livre ebook

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Description


Un homme désespéré essaye de se suicider en se jetant du haut d’un toit. Par malchance, il fauche avec lui une âme innocente passant par hasard à cet endroit au mauvais moment.


Les deux êtres vont se retrouver intimement liés pour un bien étrange voyage aux confins de l’esprit et de la démence.


Ensemble, ils affronteront les plus horribles facettes de l’âme humaine jusqu’à l’ultime vérité, car, de cette rencontre fortuite, dépendra la vie de trois personnes diamétralement opposées...


Public averti, 18ans +



AVERTISSEMENT AU(X) LECTEUR(S)


Ce roman est particulièrement angoissant, voire profondément dérangeant par les thèmes qu’il aborde : la mort, la haine, le meurtre, les violences sexuelles et morales. De nombreuses scènes psychologiquement et moralement éprouvantes attendent le lecteur.


En vertu de quoi, cet ouvrage est fortement déconseillé aux enfants et aux adolescents pouvant se voir choqués. Parents, merci de prendre garde à ne pas laisser ce livre entre les mains des plus jeunes.


Bonne lecture



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782369762812
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mentions légales Avertissement PROLOGUE CHAPITRE PREMIER CHAPITRE II CHAPITRE III CHAPITRE IV CHAPITRE V CHAPITRE VI CHAPITRE VII CHAPITRE VIII CHAPITRE IX CHAPITRE X CHAPITRE XI CHAPITRE XII CHAPITRE XIII CHAPITRE XIV CHAPITRE XV CHAPITRE XVI CHAPITRE XVII CHAPITRE XVIII CHAPITRE XIX CHAPITRE XX CHAPITRE XXI CHAPITRE XXII CHAPITRE XXIII CHAPITRE XXIV CHAPITRE XXV CHAPITRE XXVI ÉPILOGUE
Table des Matiéres
Christian Perrot
Âme à Âme
VOYAGE AUX CONFINS DE L’ESPRIT
NaNoWriMo 2008
Collection Lune Ténébreuse
Épouvante
Mentions légales
©2018 Christian Perrot.Illustration:©2018 Nathy. Éd ité par Lune-Écarlate 66 rue Gustave Flaubert 03100 Montluçon, France. Tous droi ts réservés dans tous pays. ISBN:36976-281-2 . Le code de la propriété intellectuelle interdit l es copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou représentation intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le co nsentement de l'auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contref açon au terme des articles L,122,-5 et L,335-2 et suivant du code la propriété intellectue lle. Si vous rencontrez un souci avec votre ebook à caus e d'un DRM (que nous ne mettons pas) ou pour tout autre soucis veuillez nou s contacter à contact@lune-ecarlate.com
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Avertissement
lecteur(s) et lectrice(s) Ce roman est particulièrement angoissant, voire pro fondément dérangeant par les thèmes qu’il aborde: la mort, la haine, le meurtre, les violences sexuelles et morales. De nombreuses scènes psychologiquement et moralemen t éprouvantes attendent le lecteur. En vertu de quoi, cet ouvrage est fortement déconse illé aux enfants et aux adolescents pouvant se voir choqués. Parents, merci de prendre garde à ne pas laisser ce livre entre les mains des plus jeunes. Bonne lecture!
Dédié aux victimes de la folie des hommes…
PROLOGUE
John regardait le vide et le vide agissait de même. Cinq étages séparaient l’homme du trottoir d’asphalte noirci par le passage journa lier de piétons anonymes. Plus de quinze mètres de dénivelé. Bien assez pour se fraca sser le crâne sans risquede se rater. John scrutait le vide. Il l’observait intensément c omme pour mieux le contrôler, le domestiquer en brisant son intimidante puissance, l e réduire à néant. Le néant, compagnon du chaos, qui avait détruit la vie de John. Seul capable de transformer un homme incroyablement simple et commu n en un pauvre hère penché au sommet d’un toit à contempler le vide, tel un co ndamné à mort découvrant la guillotine l’attendant en silence. John ferma les yeux. Comme si l’arrière de ces paup ières était devenu un écran de cinéma, sa vie entière fut projetée à la manière d’ une vulgaire projection vidéo. Son existence vint le narguer, accélérant durant les bo ns moments, les moins nombreux, pour mieux ralentir durant les mauvais, en quantité bien trop importante pour les épaules d’un seul homme. John ouvrit à nouveau ses paupières. L’image du vid e en profita pour bondir dans ses globes oculaires, s’amusant à ricocher le long de sa rétine. Le trottoir en contrebas lui renvoya son regard comme un miroir grisâtre dig ne du fleuve Styx entourant les Enfers de la mythologie hellénique. Les souvenirs d e l’homme n’attendaient que cela pour revenir, plus corrosifs que jamais. Plus aucun e raison de vivre… Lorsque chaque jour n’est qu’un cauchemar éveillé ou un aperçu de l’enfer, que faire, sinon, en finir une fois pour toutes ? Une seconde d’abandon pour une é ternité de repos. Avec, peut-être, la compagnie des âmes de sa famille perdue. Sa femm e et ses enfants trop tôt arrachés à la vie par la faute d’un inconscient inc apable de choisir entre boire et conduire. John se pencha un peu plus encore, sondant du regar d l’abîme le séparant du trottoir et de l’oubli final. Un simple mouvement s uffirait. Une vulgaire enjambée, et tous ses soucis disparaîtraient. L’homme suicidaire oscilla un moment entre le toit et le vide, entre la vie et la mort, entre la solitude et les retrouvailles. Cette pensé e le consumait plus encore que les autres. Les croyants affirmaient pouvoir retrouver les êtres chers après le trépas. Cependant, qui pouvait se vanter d’avoir pu vérifie r cette croyance ? Que se trouvait-il donc par-delà le rideau opaque de la mort ? Les âme s des défunts attendaient-elles patiemment celles des vivants dans un jardin idylli que ou le néant happait-il ses proies pour ne jamais les restituer ? John demeurait là, immobile, suspendu au-dessus du vide par le fil arachnéen de l’instinct de conservation. Le temps semblait suspe ndre son cours perpétuel. Peut-être retenait-il son souffle immuable dans l’attente de l’ultime choix et de son dénouement. L’homme expira longuement en visionnant une fois en core les grands moments de sa vie passée. Des plus mauvais aux plus beaux pour s’efforcer de partir avec une vision agréable dans les yeux. Hélas ! L’abîme deva nt lui l’appelait si fort qu’il ne parvenait plus à penser. Haussant les épaules, il p rit sa décision irrévocable. Une enjambée, un simple pas, et le vide le happa, t el un coup de vent emportant une feuille, la décrochant de sa branche nourricièr e pour la jeter à terre, déjà morte avant de toucher le sol.
La chute s’amorça ! John avait clos ses paupières en quittant le toit, mais l’instinct de conservation ne le laissa pas mourir en aveugle et ses yeux s’ouvriren t presque de leur propre volonté. Il vit la façade de l’immeuble défiler tandis que le t rottoir prenait son temps pour monter à sa rencontre. Machinalement, il compta les étages. Pire encore, une vieille blague stupide explosa dans sa tête, le forçant à murmurer : — Un, jusque-là, ça va ! Deux, jusque-là, ça va ! T rois, jusque-là, ça va ! Il se rappela même où il avait entendu cette plaisa nterie de mauvais goût. Dans un film où elle sonnait avec un anachronisme manifeste , sans rapport avec l’ambiance et l’époque.Les sept mercenaires, le western de John Sturges sorti en 1960 contenai t cette boutade mémorable. Étrangement, la chute lui parut incroyablement long ue, presque interminable. Comme si les cinq étages s’étaient démultipliés à l ’infini durant sa longue introspection pour rendre sa fin encore plus cruelle qu’elle ne l ’était déjà. Finalement, Albert Einstein avait raison lorsqu’il annonçait : «le temps est relatif». Brusquement, le cœur de John eut un sursaut dans sa poitrine pourtant oppressée au-delà du point de non-retour. En contrebas, il di scernait une silhouette solitaire remontant le trottoir grisâtre d’un pas pressé. Une femme à en croire la coupe des vêtements. Une passante innocente se rendant certai nement à son travail vu l’heure. John avait pourtant choisi l’aube pour ne pas risqu er de créer un témoin à son suicide. Le building lui servant de piste d’envol dominait u ne rue éloignée du centre, déserte la plupart du temps. Du moins, chaque fois qu’il était monté sur le toit avec la ferme intention d’en finir sans parvenir à en trouver le courage. Jamais il n’aurait pensé croiser quelqu’un dans sa descente aux Enfers. Réagissant par instinct, il cria pour avertir l’inc onnue, pour la faire réagir, pour qu’elle s’écarte de la trajectoire létale, pour qu’ elle ne soit pas blessée par sa faute, par sa négligence. Néanmoins, dans un recoin de son cer veau, il savait déjà que sa vitesse empêcherait toute esquive de la jeune femme . Il était bien trop tard pour cela ! Effrayée par le cri venu du ciel, la passante leva les yeux. De nouveau, le temps s’amusa à ralentir sa course pour permettre à John de remarquer les yeux verts, aussi profonds que des lacs emplis d’émeraudes, enchâssés dans un visage d’albâtre digne d’une statue de déesse grecque. Sa silhouette s’avé rait svelte, sportive, mais pas musculeuse, sans doute une danseuse ou exerçant un métier équivalent. Alors, l’inconnue hurla à son tour. Son cri ne ress emblait pas à un sursaut né de la surprise ou de la frayeur. Son hurlement cadrait pa rfaitement avec celui d’une âme damnée rencontrant un démon fondant sur elle, toute s griffes dehors, pour l’entraîner avec lui dans les sinistres profondeurs de l’enfer biblique. Dans le même temps, le visage délicat se déforma en un masque horrible, lu gubre, inhumain. Un formidable choc, à peine couvert par l’écœurant bruit émis par des os brisés, fit taire le double cri tout en occultant définitivemen t la lumière pour John et son infortunée victime… L’adage «au mauvais endroit, au mauvais momentse confirmait une nouvelle » fois dans l’existence meurtrie de l’homme suicidaire.
CHAPITRE PREMIER
D’étranges bruits résonnaient dans les oreilles de John. Des sifflements, des bips électroniques, des trépignements et d’autres encore plus incongrus. Le tout dominé par un lent martèlement de tambour similaire à celui ut ilisé dans les galères pour donner le rythme aux malheureux rameurs prisonniers. En tout cas, cette ambiance sonore ne correspondait pas à sa notion de la mort. Traductio n immédiate de cette hypothèse : il avait raté son suicide. Pire encore, il avait sans doute tué une jeune femme totalement inconnue et, de fait, complètement innocente. En ouvrant les yeux, il ne s’étonna pas de se trouv er en vie. Tournant immédiatement la tête sans se soucier d’éventuelles fractures, son premier réflexe fut de chercher la piétonne sur laquelle il était tombé de toute la puissance de son poids, additionnée de sa vitesse acquise durant sa chute. Ne voyant personne autour de lui, il se demanda s’il n’avait pas rêvé toute la scène et n’était pas en train de s’éveiller tranquillement dans sa chambre. Cette idée le fit s ourire : il dormait sous les ponts depuis trop longtemps pour se souvenir de la décora tion de son ancienne chambre. Il secoua sa tête et une grimace pathétique étira s es lèvres. Il devait remettre ses idées en place ! Il scruta ensuite son environnemen t en s’efforçant de raccorder son esprit avec les images retransmises par les cellule s de ses globes oculaires. Avec une lenteur mesurée, presque théâtrale, son cerveau ana lysa et restitua la connaissance correspondante, sans pour autant aider à sa compréh ension. Un quai de métro ! Il se trouvait couché à même le béton constituant le sol d’une vulgaire et ordinaire station de métro. À sa droite , les rails jumeaux traversaient les lieux entre deux tunnels sombres. De l’autre côté, les bancs à usage des voyageurs s’avéraient vides. D’ailleurs, aucun bruit n’exista it autour de lui. Un silence sépulcral emplissait l’endroit déserté par les hommes comme p ar les sons. John se retrouvait donc sous terre ! Il leva instan tanément son regard vers le plafond, s’attendant à le trouver crevé par sa chut e. Un recoin de son esprit imagina même y voir la forme découpée de sa silhouette, au travers du béton et des tiges d’acier, comme dans un dessin animé de Tex Avery. H élas non ! Pas de trou dans la voûte lisse, aucune trace de décombres autour de lu i, rien de logique décidément… Du reste, puisqu’il était vivant et ne ressentait aucu ne douleur, il n’y comprenait rien. Après une chute de cinq étages et avoir traversé une épai sseur de béton mêlée d’acier, il paraissait inconcevable d’être demeuré indemne. Se relevant, John fit l’inventaire de ses membres e n les bougeant en tous sens. Il fut forcé de constater qu’il ne portait aucune bles sure. Pas de fracture ou de trace de chute ni, surtout, d’impact. Plus étrange encore, i l n’y avait pas de ligne de métro, et encore moins de station dans la rue qu’il avait cho isie pour son suicide. Perplexe, John effectua une inspection visuelle des lieux. Il s’ag issait pourtant bien d’un quai de métro. Mieux, d’un lieu connu. Du moins, d’un endroit où i l était déjà passé durant sa vie d’avant. À cette époque étrangement lointaine, pres que mythique, où il avait un travail et de l’argent pour s’acquitter du prix des billets . Il se trouvait à la station Saint-Lazare à Paris, m anifestement. Cette constatation fit couler un frisson glacé entre ses omoplates et son front se couvrit de sueur : il se trouvait à des kilomètres de son point de chute. D’ un autre côté, le nom même de la station le fit sourire, elle convenait à merveille à sa situation…
Avisant un banc proche, il s’y laissa tomber avant d’enfouir son visage entre ses mains en coupe. Il devait recouvrer ses esprits !
* * *
Un son de moteur lui fit dresser la tête et ouvrir les yeux. Il reconnut immédiatement la scène, pourtant appartenant à un passé vieux de trois ans. Il conduisait son van préféré, de retour de vacance s familiales, comme tous les étés. Un bon véhicule, fiable, sans problème partic ulier malgré les kilomètres avalés. À l’arrière, les enfants dormaient, se désintéressant du voyage, comme toujours. Sur le siège du passager, sa femme faisait de même. Un mom ent plus tôt, elle lui parlait de tout et de rien pour le maintenir éveillé, mais la fatigue l’avait rattrapé sans crier gare. John avait l’habitude de conduire de nuit, il trouv ait même cela moins stressant. Une circulation fluide lui permettait un gain de te mps non négligeable. Il roulait prudemment, néanmoins, respectant les limitations d e vitesse et les distances de sécurité. Un parfait modèle ! Soudain, des phares apparurent en face de lui, sur sa voie de circulation, en un point impossible, en théorie. D’instinct, John manœ uvra pour éviter le véhicule lancé à pleine vitesse à contre sens sur l’autoroute. Hélas , comme si le conducteur adverse anticipait ses mouvements, les phares demeurèrent d ans l’axe, se déportant au moindre coup de volant. Il restait seulement le fre inage d’urgence. Pourtant, John avait déjà compris depuis plusieurs interminables centièm es de secondes. Le bruit de fin du monde de l’impact, la protestati on presque tangible des tôles composant la carrosserie, les tonneaux effectués pa r le véhicule projeté au loin, le froid de la nuit se refermant sur l’habitacle aussi sûrem ent que la poigne glacée de la Mort venue en personne moissonner les âmes innocentes fa uchées par l’inconscience et la bêtise humaine. La sirène de l’ambulance et ses lum ières agressives avaient suivi le crash, bientôt remplacées par les néons enchâssés d ans le faux plafond des couloirs de l’hôpital. Tout cela pour finir par l’horreur ul time, le sombre cauchemar, la voix du médecin rendue ferme par la triste habitude des cen taines de cas rencontrés : «lé, votre famille n’a pasVous êtes le seul survivant, monsieur… Je suis déso survécu à l’accident…» Cette phrase se répétait à l’infini dans son esprit enfiévré, inlassablement, jusqu’à la nausée, tel un disque rayé oublié sur un antique phonographe. Certes, les gendarmes lui expliquèrent la situation . Un chauffard fortement alcoolisé avait confondu la bretelle d’entrée et celle de sor tie de l’autoroute. Sans même s’en rendre compte, il l’avait remontée à contresens dur ant plusieurs kilomètres avant de s’encastrer dans le van conduit par John. Le célèbre proverbe «au mauvais endroit, au mauvais moment» résumait parfaitement la situation ! Toujours aux aguets, le dieu du temps s’amusait à r appeler à John sa vie passée. Trois années de déchéance revenant à la vie par l’i ntermédiaire de ses neurones. John était sorti vivant de l’accident. Physiquement , c’était le cas. Néanmoins, il était mort, mentalement. Après cela, plus rien n’avait ét é pareil, il était devenu une simple âme crucifiée agonisant jour après jour, heure aprè s heure. Devenu maussade et taciturne, mâchonnant des idées noires et des envies de suicide, John s’était coupé peu à peu du reste du m onde. Et ses connaissances parurent être aspirées par le néant, s’effilochant à la manière d’une brume matinale sous un soleil estival.
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