Andropolis
122 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

La société underground américaine et sa vie urbaine

Ce polar d’anticipation ne renie rien aux plus grands du roman noir, on y croise Craig Hames, ex avocat alcoolique, Shandy Miller, journaliste incorruptible, Bill Monroe , rédacteur en chef du Trail’s, Chandler Mason, parrain de la mafia locale que toutes les polices cherchent désespérément à coincer... Andropolis, ville-monde inspirée des mégalopoles mondiales, est le terrain de jeu préféré des marginaux, déclassés, personnages sulfureux et tragiques.

Andropolis est le lieu de perdition des personnages du récit. A travers eux, c’est toute une société underground que nous fait découvrir l’auteure. Avec ses personnages issus de tous les milieux, Duncan Lee Paule nous dessine une véritable fresque de la vie urbaine et souterraine.

Un polar d’anticipation dans la grande tradition du genre

EXTRAIT

Dans la nuit viennent errer les créatures que le jour renie : alcooliques, drogués, fous et amoureux, avides de distractions, de fêtes, prostituées, hommes et femmes pleins de mystères, criminels, et le reste aussi, la part de ceux qui ont l'espoir d'une autre vie au lever du soleil, la part de ceux qui ont envie de vivre perpétuellement dans l'espace de la nuit, car c'est là que tout arrive, c'est à ce moment que les espoirs se concrétisent
Craig était l'un d'entre eux, un de ceux qui se permettent tout la nuit, pour le jour venu, ne montrer que l'image que l'on attend d’eux. Il marchait sur Bleecker Street, rendu inconscient de ce qu'il vivait ici bas par l'alcool qui courait dans ses veines. Ses poumons le brûlaient. Il avait la fièvre et ses mains étaient glacées. Il entrait en transe, sa rage de la vie venait s'insinuer en lui. Il se mit à courir en descendant le grand boulevard de Elm. Il courut jusqu'à ne plus sentir ses jambes, jusqu'à ne plus avoir chaud, jusqu'à ne plus sentir que le bruit de son sang qui battait contre ses tempes.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Passionnée de culture américaine, formatrice et professeure d'anglais, engagée pour l’éducation et la découverte des cultures, Duncan Lee Paule, qui parle quatre langues, a vécu quelques années à l'étranger. Ce premier roman est inspiré de son séjour sur le continent américain.

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9791023600100
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

@Ducan Lee Paule, 2014
ISBN numérique : 979-10-236-0010-0
contact@publishroom.com
www.publishroom.com
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.




A PROPOS DE L'AUTEUR
Passionnée de culture américaine, formatrice et professeure d'anglais, engagée pour l’éducation et la découverte des cultures, Duncan Lee Paule, qui parle quatre langues, a vécu quelques années à l'étranger. Ce premier roman édité est inspiré de son séjour sur le continent américain.


Sommaire
Un aller simple pour Andropolis
Crime, politique et religion
Instant de nuit
Les promesses de l'espoir
Les secrets du passé finissent toujours par nous rattraper
Un instant de pure luxure dans un monde de pure violence
Hommes et femmes d'exception
Compromis
L'inattendu a comme une odeur de soufre
Une requête
Découvertes et révélations
Une aube nouvelle
Confessions
Nuit de vie et de mort
La revanche de l'innocence
Révélations
Nuit dans les draps de la mort
Des résolutions
Une nuit en noir et blanc
Un jour de deuil
Instants dérobés
Régler ses comptes
Un souffle d'art
Retour aux sources
Une opération fracassante
Une affaire à suivre


Un aller simple pour Andropolis

Dans la nuit viennent errer les créatures que le jour renie : alcooliques, drogués, fous et amoureux, avides de distractions, de fêtes, prostituées, hommes et femmes pleins de mystères, criminels, et le reste aussi, la part de ceux qui ont l'espoir d'une autre vie au lever du soleil, la part de ceux qui ont envie de vivre perpétuellement dans l'espace de la nuit, car c'est là que tout arrive, c'est à ce moment que les espoirs se concrétisent
Craig était l'un d'entre eux, un de ceux qui se permettent tout la nuit, pour le jour venu, ne montrer que l'image que l'on attend d’eux. Il marchait sur Bleecker Street, rendu inconscient de ce qu'il vivait ici bas par l'alcool qui courait dans ses veines. Ses poumons le brûlaient. Il avait la fièvre et ses mains étaient glacées. Il entrait en transe, sa rage de la vie venait s'insinuer en lui. Il se mit à courir en descendant le grand boulevard de Elm. Il courut jusqu'à ne plus sentir ses jambes, jusqu'à ne plus avoir chaud, jusqu'à ne plus sentir que le bruit de son sang qui battait contre ses tempes.
À Andropolis, ville côtière, les nuits étaient fraîches au printemps. Il retira son manteau kaki qui semblait avoir autrefois appartenu à un soldat soviétique. Puis il retira sa chemise en tirant sur les pans de celle-ci, arrachant les boutons. Il se retrouva torse nu, filant droit vers la mer comme un fou. Il arriva enfin sur la plage et c'est là qu'il se laissa tomber sur le sol, épuisé et apaisé par la violence de sa course. C'était à chaque fois la même crise de folie qui s'emparait de lui. Sa peau le grattait terriblement, il se sentait à l’étroit dans son corps et c'est ainsi qu'il entamait une course terrible. À l'intérieur, c'était son âme qui hurlait de toutes ses forces et qui se sentait à l'étroit.
Il s'endormit le nez tourné vers la voûte des cieux comme un homme qui renierait l'essentiel. Il avait parfois la sensation d'avoir trop vécu pour parvenir à combler le vide de sa vie depuis des années.
Les lendemains de beuverie, lorsque l'alcool s'évapore, la réalité revient toujours violemment nous saisir à la gueule. C'était l'aube et les vagues venaient s'échouer sur le sable comme si elles portaient en elles des espoirs nouveaux. Lorsque Sonntag arriva sur la plage, tenant son panier pique-nique à la main, il ne fut pas surpris de le trouver ici. Sonntag, c’était un mètre quatre-vingt-dix d’audace et d’élégance, des cheveux blond cendré et un regard bleu pénétrant.
- C'est encore là que tu te cachais fugitif ! lui asséna-t-il en tentant de l’éveiller.
Craig, endormi, n'eut aucune réaction.
- Réveille-toi vieille moule ! poursuivit Sonntag.
Comme il ne répondait toujours pas, Sonntag déposa le panier sur le sable et se pencha vers son visage. Il déposa un baiser sur les lèvres de Craig. Ce dernier finit par ouvrir les yeux.
- Allez la belle au bois dormant. Il est déjà 17 heures !
- Quoi, comment ? Déjà ? J'ai rendez-vous avec Shandy dans moins de deux heures. C'est pas possible qu'il soit déjà si tard, répliqua Craig.
- En fait, il n’est que 8 heures du matin, lui répondit calmement Sonntag en dépliant une nappe rouge sur le sable. Tu as encore le temps mon beau, mais ne perds pas ton temps ou il te le fera payer du poids des années qui s'écoulent.
Craig s’assit pour mieux voir Sonntag. Ce dernier avait toujours le même visage pas encore marqué par les années et une sorte d'innocence dans les traits. Il avait des cheveux blond clair comme un soleil de nuit et des yeux bleus d’où transperçait une intelligence infaillible. Il dégageait un calme et une décontraction à toute épreuve, mais Craig savait que derrière son apparente innocence, il cachait un appareil de détection apte à deviner les intentions de n'importe quel être. Sonntag continua de disposer les victuailles du pique-nique sur la nappe devant eux.
- Tiens, je t'ai apporté ça, dit-il en tendant une chemise à Craig.
- Merci, grommela ce dernier. Je me suis encore mis dans un état la nuit dernière.
- Je sais, le regarda Sonntag avec indulgence. Ce dernier se frotta les mains.
- À table ! Tu veux une galette, mon ami ? demanda-t-il à Craig.
- Volontiers, répliqua Craig en fermant sa chemise à carreaux blancs et rouges.
Craig se saisit de la galette que lui tendait Sonntag et la mangea en contemplant les alentours. La plage était vide de monde et l'aube venait à peine de brasser tous les déchets humains et de les reléguer au sommeil où ils fantasmeraient leurs orgies futures. Tout était calme et la mer sereine caressait le sable emportant les souvenirs des nuits passées avec elle. Sonntag mangeait également sa galette garnie de confiture de groseilles. Il avait appris la recette d'une danseuse mexicaine en voyageant autour du monde pour son travail de compositeur. Il en revenait toujours avec de nouvelles recettes, de nouvelles anecdotes, de nouvelles histoires.
- Alors, comment tu comptes t'y prendre dans les mois à venir ? demanda Sonntag.
- Je vais reprendre les affaires, répondit tout simplement Craig.
- Je réitère ma question. Tu comptes t'y prendre comment ? Tu es toujours interdit d'exercice…
- J'en fais mon affaire, ne t'inquiète pas, je vais regagner mes galons d'avocat. Ils ont essayé de m'abattre, moi, le meilleur avocat du barreau d'Andropolis, mais je vais leur montrer qu'on ne peut pas me tenir trop longtemps comme un chien en laisse. Il y en a qui sont prêts à bouffer leur propre merde, mais je ne suis pas ce genre de gars. J'ai pris une petite retraite moyennant finances aux frais du contribuable, mais désormais, tout est terminé, je vais revenir sur le devant de la scène et ce coup-ci, je vais leur jouer un requiem shakespearien et leur faire un numéro qu'ils ne seront pas prêts d'oublier, ne t'en fais pas.
- Je ne m'en fais pas pour toi, c'est plutôt pour eux que je m'en fais, répliqua Sonntag.
Craig esquissa un sourire d'ironie. Il savait bien que Sonntag se faisait également du souci pour lui même s’il ne l’avouait pas. Il gardait toujours en lui les sentiments intimes et personnels. Craig commença à trembler de froid. Sonntag lui tendit une veste qu'il avait ramenée. Ça ne faisait jamais que la troisième fois cette semaine.
- Quelle heure est-il ? demanda Craig.
- Il est largement temps de partir, répondit Sonntag en rangeant toutes les affaires dans le panier.
Craig s'avança vers la mer, laissant Sonntag à son rangement. Il secoua la nappe et la replia avant de la déposer dans le panier. Sonntag avait remarqué que son ami avait perdu du poids et qu'il ne s'était pas rasé depuis au moins trois jours. C'était toujours comme ça qu'il annonçait un changement. Ce coup-ci, Sonntag en était sûr, son ami allait reprendre sa vie en main. Du moins, l'espérait

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