Canot Western
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Canot Western , livre ebook

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Description

Canot Western, un bar devenu mythique parce qu’au cœur de la culture western pendant plus de trente ans, en mettant en vedette des artistes comme Marcel Martel, la famille Daraîche, Roger Miron, Marie Lord, John Starr, Lévis Bouliane, Paul Brunelle, Renée Martel.
Un bar mythique, aussi parce que la petite Céline Dion y fait ses débuts les dimanches après-midi après les concours d’amateurs.
Et mythique enfin, peut-être, parce que le bar appartient au frère d’un ministre qui a marqué l’histoire du Québec : Camille Laurin.
Canot Western, c’est l’histoire d’un bar familial racontée à travers les yeux d’une petite fille.
La petite fille deviendra grande, au fur et à mesure de la transformation de la société, depuis la Révolution tranquille, l’éclatement de la religion et des valeurs traditionnelles, jusqu’à la montée de l’indépendantisme, l’avancée du féminisme, la découverte de l’amour libre.
Elle verra sa vie basculer avec l’arrivée de ce bar dans la famille. Saura-t-elle apprendre à se défendre? Saura-t-elle se protéger contre « les brutes et les truands »?
« Un bar western, c’est une bonne école de la vie pour une jeune fille en quête d’émotions fortes. Chaque personne, chaque artiste, chaque client devient un personnage. Avec ses répliques. Ses valeurs. Son drame. Ses enseignements. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764437063
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure
Se prendre au jeu , roman, coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2016.
Mariages et autres mensonges , roman, coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2015.
Coupée au montage , roman, coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2014.



Projet dirigé par Martine Podesto, en collaboration avec Sabrina Raymond

Conception graphique : Claudia Mc Arthur
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Sabrina Raymond et Isabelle Pauzé
En couverture : Photomontage à partir des photographies personnelles de l’auteure et des images de Color Symphony / shutterstock.com, Drepicter / shutterstock.com et 501room / shutterstock.com
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Nous avons rassemblé à la fin du roman la source des oeuvres musicales apparaissant dans le roman, et ce, au meilleur de nos connaissances. Malgré des recherches rigoureuses, il est possible que subsistent des informations manquantes ou erronées. Tout oubli ou toute erreur serait bien involontaire.

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Canot Western / Laurette Laurin.
Noms : Laurin, Laurette, auteur.
Collections : Tous continents.
Description : Mention de collection : Tous continents
Identifiants : Canadiana 20189430435 | ISBN 9782764437049
Vedettes-matière : RVM : Laurin, Laurette—Enfance et jeunesse—Romans, nouvelles, etc.
Classification : LCC PS8623.A827 C36 2019 | CDD C843/.6—dc23
ISBN 978-2-7644-3705-6 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3706-3 (ePub)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2019

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2019.
quebec-amerique.com





À Bernardino



Réalité ou fiction, on part toujours de soi pour écrire. Toute ressemblance avec des situations ou personnages réels n’est ici ni fortuite ni involontaire. Ni véridique parce que la fiction s’est invitée dans l’histoire… Pas évident de distinguer le vrai du faux. Même moi, je m’y perds…
Ça fait dix ans j’fais c’métier-là J’ai chanté à Longueuil, à Vaudreuil Repentigny, Lavaltrie J’ai rempli des salles, j’en ai vidé aussi J’ai eu ma part de succès, j’ai eu ma part d’ennui J’ai eu des bravos, des choux J’ai eu des demandes spéciales Strangers in the night , Feelings , Mexico J’sais pas pourquoi J’sais pas comment ça se fait Les artistes font jamais de demandes spéciales J’veux d’l’amour, oh ! J’veux d’l’amour
J’veux d’l’amour , Robert Charlebois/Réjean Ducharme


Préface
Depuis mon plus jeune âge, j’ai baigné dans la musique western, bercée par les chansons de mon célèbre père, Marcel Martel.
Si j’ai d’abord été reconnue comme chanteuse populaire, c’est avec plaisir et ferveur que j’ai replongé dans l’univers country qui a façonné mon âme d’artiste. Je suis fièrement cette Cowgirl dorée qui chante avec son cœur pour toucher les gens dans leur quotidien, les envelopper de mélodies pour consoler leurs peines et enluminer leurs joies.
Boudée par certains, souvent mal comprise, parfois mal-aimée, la musique western a su transcender les modes et a toujours trouvé son public fidèle.
Le phénomène a atteint une popularité qui ne se dément pas et qui rejoint toutes les couches de la société.
Parce qu’il existe une âme western… Une âme résiliente, remplie d’espoir. Une âme sensible qui ose nommer sa douleur et accueillir le bonheur pour le partager.
Le Canot Western était habité par cette âme généreuse et authentique. Je l’ai rencontrée lorsque je m’y suis produite en spectacle, il y a quelques années. Comme mon père l’avait fait avant moi sur cette même scène.
Renée Martel


En demande spéciale
QUAND LE SOLEIL DIT BONJOUR AUX MONTAGNES
Quand le soleil dit bonjour aux montagnes Et que la nuit rencontre le jour Je suis seul avec mes rêves Sur la montagne Une voix m’appelle toujours
— Mais papa, t’aimes même pas ça le western ! C’est tellement quétaine.
— C’est pas ma musique préférée, c’est vrai. Mais si ça peut me sortir du trou…
— T’es prêt à renoncer à ce que tu aimes pour présenter des shows plates d’artistes qui chantent du nez avec un chapeau de cowboy sur la tête ?
— On va commencer par voir de quoi ça a l’air et on jugera ensuite. Pour le moment, j’ai pas vraiment le choix d’essayer quelque chose de nouveau. Sinon, on va perdre le bar.
— Ça va si mal que ça papa ?
La musique western est entrée dans nos vies par nécessité. Une planche de salut à laquelle mon père s’est raccroché. Le western, comme l’espoir de la dernière chance. Et le western a sauvé mon père. Et le bar. Et moi aussi, quand j’y pense.
Pour papa, ça a été un motif suffisant pour décider d’apprendre à aimer ça. Necessitas legem figit , comme disait l’abbé Spring-cul, mon professeur de latin. Nécessité fait loi !
Au début, les salles combles de la fin de semaine ont commencé par stopper l’hémorragie financière du bar. La banque a arrêté d’appeler à tous les lundis matins pour que papa aille renflouer le compte dans le rouge. Les dépôts ont pu couvrir les dettes. Puis se sont accumulés dans le compte. Mon père a retrouvé son allant. Il est sorti de sa torpeur. Il a arrêté de voir tout en noir.
Je me souviens d’un soir où il était rentré à la maison plus tôt que d’habitude. Sans maman. C’était à l’époque disco du Bar de l’Ô. Avant la dégringolade financière que le disco était censé endiguer, mais qui, contre toute attente, allait la précipiter.
Ce soir-là, je ne dormais pas. J’écoutais le film de fin de soirée sur le divan en cuirette jaune orange dans le sous-sol. Je n’ai jamais pu voir la fin du film Ascenseur pour l’échafaud , avec Jeanne Moreau.
J’ai entendu papa s’enfarger les pieds dans les bottes de l’entrée en sacrant. « Ostie de câlisse de tabarnak, ostie de câlisse… » Puis je l’ai entendu pleurer en haut dans le salon. Je n’ai pas vu souvent mon père pleurer. Sauf quand il est trop heureux. Ou trop ému. Comme lorsqu’il chante Maman.
Mais pleurer de chagrin, c’était la première fois.
Je suis montée à l’étage sur la pointe des pieds. Papa implorait sa mère qui était au ciel de l’aider. De l’emporter avec elle dans son paradis. Il avait eu tellement de chagrin de la voir mourir. On aurait dit qu’il ne s’en remettait pas. Qu’il ne s’en remettrait jamais. Les affaires semblaient vouloir reprendre au bar, mais c’était encore fragile. Ce n’était quand même pas une raison pour vouloir mourir. Pour vouloir nous abandonner. Nous, sa famille.
— Papa, ça ne va pas ?
— Non, y a rien qui va.
— Est-ce que je peux t’aider ? Est-ce que je peux faire quelque chose ?
— Qu’est-ce que tu veux faire ? Ta mère…
— Quoi maman ?
— Ta mère, elle se fout bien de moi. Elle est en train de danser avec un autre homme. Comme si je n’existais pas.
— Pleure pas papa. Je suis là, moi.
Je lui ai enlevé ses chaussures et j’ai mis une couverture sur lui. J’ai attendu qu’il arrête de sangloter. Qu’il s’endorme. Je suis descendue dans ma chambre et j’ai arraché de mon grand miroir la mèche de cheveux noirs que ma mère m’avait donnée un jour en revenant de chez la coiffeuse. J’ai foutu dans le bol de toilette la mèche que j’avais tant caressée, que j’avais exposée telle une relique. Je l’ai regardée flotter dans l’eau bleue du désinfectant de la cuvette en pleurant. J’ai finalement tiré la chasse d’eau pour la faire disparaître. Sans émotion. Je venais de choisir mon camp.
Je n’ai jamais parlé à ma mère de cet incident. Pas même le jour où maman m’a avoué que papa faisait une dépression nerveuse. Qu’il voyait tout en noir. Que je ne devais pas m’en faire s’il pleurait parfois pour un rien. J’avais quand même un petit doute. Puis quand mon père a retrouvé le sourir

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