Ce qui grignotait le fond de l'univers

Patrice Verry

Description

Tandis que l’insaisissable Stellaire leyambon se livre un peu partout à des attaques surprises, Sheryn Gemayel est investie d’une étrange mission en rapport avec les artefacts dont l’apparition reste toujours inexpliquée.

La jeune femme sera-t-elle obligée de prendre parti dans cette guerre incompréhensible que se livrent deux races inconnues des Humains, au risque de voir disparaître les êtres pensants de la galaxie ?

« Les chasseurs » vous entraîneront avec passion vers la fin de cette aventure spatiotemporelle débutée avec « Les artefacts ».

Sujets

• Science fiction
• Planète
• Vaisseau spatial (science-fiction)
• Aventure
• Espace
• Voyage dans le temps
• Fiction
• Space opera
• Littérature
• Astronomie

Informations

• Publié par: Editions Voy’[el]
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782364754553
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Patrice Verry
C E QUI GRIGNOTAIT LE FOND DE L ’ UNIVERS – 2 : L ES CHASSEURS
R ÉSUMÉ

Tandis que l’insaisissable Stellaire leyambon se livre un peu partout à des attaques surprises, Sheryn Gemayel est investie d’une étrange mission en rapport avec les artefacts dont l’apparition reste toujours inexpliquée.
La jeune femme sera-t-elle obligée de prendre parti dans cette guerre incompréhensible que se livrent deux races inconnues des Humains, au risque de voir disparaître les êtres pensants de la galaxie ?
« Les chasseurs » vous entraîneront avec passion vers la fin de cette aventure spatiotemporelle débutée avec « Les artefacts ».


© Éditions Voy’el 2021


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Interlude 1
Le nom de l’Edasichi était Seschey, tout au moins dans la phonétique adaptée au langage humain. L’extraterrestre n’avait pas souhaité quitter l’orbite terrestre. La technique utilisée pour rendre son vaisseau invisible aux systèmes de contrôle du trafic spatial ne s’accommodait peut-être pas de la surface d’une planète. Leurs rencontres s’effectuaient donc dans la navette du vieil homme.
Quelques jours s’étaient écoulés depuis le premier contact. Le vieil homme avait attristé sa compagne en lui annonçant que ce qu’ils avaient tous les deux envisagé depuis plusieurs années allait s’accomplir à partir de maintenant.
— Nous l’avions compris, ma douce, lui dit-il tendrement. La fin vient toujours trop vite, mais elle est inéluctable. Nous avons eu une belle vie. Nos enfants volent de leurs propres ailes. Ils sont passionnés par ce qu’ils ont choisi de faire. Quand je ne serai plus, tu auras la responsabilité d’entretenir le souvenir. Le souvenir que l’amour est important dans une existence.
Malgré ses larmes, elle ne put qu’approuver.
— Les moments que nous avons connus ne doivent pas s’effacer. Ce serait pire que toutes les morts. Je vais faire en sorte que ces trente ans restent gravés dans le marbre. Puisse le Créateur me venir en aide.
Puis il s’en alla pour son rendez-vous quotidien avec Seschey. En quittant la demeure familiale en direction de l’astroport, il laissa son esprit vagabonder vers le souvenir des années écoulées. Parvenus au bout de leurs objectifs, sa compagne et lui-même n’avaient rien à regretter de ce qui avait été accompli. Cela faisait déjà plusieurs années que ce qu’ils avaient mis en place fonctionnait sans eux, et qu’ils pouvaient tous deux se consacrer à d’autres activités, plus ludiques, moins contraignantes.
Et surtout : passer du temps ensemble, savourer le plaisir de rendre visite à leurs enfants, et ne rien faire parfois.
Le vieil homme rejoignit sa navette, parvint en moins d’une heure à obtenir un créneau pour le décollage, et s’amarra au vaisseau de Seschey dont il avait les coordonnées dans la mémoire de l’IA.
Ils ne parlaient pas de la mission à chaque rencontre, car l’Edasichi était curieux d’approfondir sa connaissance du monde des Humains, mais, ce jour-là, Seschey prit la parole en premier :
— Vous vous souvenez, bien entendu, que l’ordre est important. Voici la clé qui commande l’ouverture et la fermeture des artefacts. Il faudra d’abord vous occuper de sécuriser le Singilte de la Sphère qui est restée ouverte, mais, compte tenu de son point de chute, il ne devrait pas s’y trouver grand monde. Le Menhir, le Livre sont heureusement clos, le Tore est mortel si on s’en approche trop, quant au Mausolée, c’est par lui que tout commence, et Sheryn sera sur place. Il va vous falloir être convaincant.
Le vieil homme s’empara du cristal rouge que lui tendait l’Edasichi.
— Il est accordé sur votre fréquence psychique, ainsi que sur celle de Sheryn. Personne d’autre que l’un de vous deux ne pourra l’utiliser.
Seschey hésita.
— Je ne sais pas si je dois vous en parler. Il y a peu de chance que cela se produise, mais on ne sait jamais. Un risque d’imprégnation est possible pour ceux qui restent plusieurs années à proximité des artefacts. Dans cette éventualité, considérez que ces personnes feraient partie intégrante de la clé.
L’extraterrestre poursuivit ses explications, puis lui tendit un ceinturon.
— Pour votre protection. Vous n’avez pas de connaissance directe de ce qui s’est produit dans années qui se sont écoulées entre l’arrivée de la Sphère et celle du Mausolée. Je ne peux pas vous en dire plus pour éviter d’amorcer une boucle infinie. Suivez votre intuition, cela devrait vous conduire à conforter ce qui s’est passé. Après l’apparition du Mausolée, et la prise de relais par Sheryn, vous n’aurez qu’à laisser les choses se dérouler, même avec l’autre fille bien que ce soit l’aspect le plus délicat de la boucle maîtrisée. Je sais que vos souvenirs à ce sujet sont assez précis, sauf pour le final. Il y a sur ce dernier point un flou étrange. Quoi qu’il en soit, la remise en fonction de l’Uinechruine devrait stabiliser tout ça.
— L’avenir n’est jamais certain…
Sans relever la remarque du vieil homme, Seschey exhiba un petit objet sphérique aux contours fuyants.
— Nous allons passer quelques jours à vous familiariser au maniement de ce saute-temps. Il sera facile à dissimuler dans votre ceinture, et vous devrez l’utiliser d’instinct en toutes circonstances.
— Retour à l’école, dit le vieil homme en ricanant dans sa barbe. On apprend à tout âge !
Il lui fallut une semaine pour maîtriser le saute-temps. Au début, Seschey avait réglé l’appareil sur une basse sensibilité pour éviter qu’une pensée impromptue de son élève ne le déclenche. Celui-ci devait se concentrer sur l’époque et le lieu pour le faire fonctionner. Puis, l’extraterrestre en avait progressivement augmenté la sensibilité, ce qui donna au vieil homme la possibilité de gagner de précieuses secondes pour sauter. Au bout d’une semaine, il faisait cela naturellement.
— Je pense que vous êtes au point, dit alors Seschey. Quand vous serez parti, je ne pourrai plus vous contacter sans risquer de créer une incertitude non souhaitable. Je vais vous laisser encore quelques jours pour mettre vos affaires en ordre, et faire vos adieux à ceux qui vous aiment.
Le vieil homme rétorqua calmement :
— Ce soir, je serai prêt. Il est inutile d’infliger plus longtemps cette attente à ma famille. Même si la fin reste incertaine, le deuil doit être fait. Ce soir, je partirai. Et si je ne reviens pas, ma compagne saura que j’ai réussi.
1 – Réputation et révélation
Mars 1245 ES – Ross 128b
Thiago venait de fêter ses cinquante-deux ans, et il était fatigué. Fatigué d’avoir à supporter la gravité de la colonie sudaméricaine, bien qu’elle soit à peine plus élevée que celle de la Terre, fatigué de l’exil, fatigué de se cacher, fatigué des emplois précaires qui le nourrissaient depuis plus de dix ans. Bref ! Fatigué de sa vie.
Non pas que Ross 128b fut un endroit désagréable. Les villes y étaient peu nombreuses et laissaient la place à une nature paisible, principalement occupée par des herbivores sans agressivité, des oiseaux, ainsi que des insectes peu nuisibles. Mers, montagnes, et campagnes permettaient à chacun d’y retrouver son habitat favori, et les amateurs d’extrêmes pouvaient se lancer à la conquête des pôles gelés ou des déserts brûlants.
Les villages, les cités, et surtout la capitale, avaient été bâtis à l’aide des dernières technologies d’intégration au monde naturel. Si les gratte-ciel visibles de loin, les habitations de verre, de métal, de résine, de fibre de carbone, donnaient une impression de modernité incontestable, l’utilisation de l’énergie avait été pensée de telle sorte que la colonie sudaméricaine soit capable de vivre en