Chroniques de la mort blanche : Le Maître des oiseaux - Tome 4
188 pages
Français

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Chroniques de la mort blanche : Le Maître des oiseaux - Tome 4 , livre ebook

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Description

Endrew abat ses adversaires un à un. Son combat sans pitié pour une Orlandie libérée de l’ancien ordre des magiciens prend forme dans le sang et la destruction. Solaryne, reine des Fées noires, pactise à son tour avec les forces de l'Anti-vie. Elle n'hésite pas à souiller les Larmes de vie pour régner par la terreur et la puissance sélénique. Aidée par Joraste, monstre aviaire et second fils de Maerlar, elle combat la révolte des familles de sa cité mais aussi Arline et ses compagnons qui approchent, fermement décidés à assainir le dernier nœud de magie d’Orlandie.


Le Maître des Oiseaux, quatrième et dernier tome des Chroniques de la Mort blanche, est un livre sombre, un livre de conflits qui voit l’aboutissement du combat entre tradition et changement, la fin de la quête insensée et désespérée de ceux qui défendent héroïquement une cause perdue d’avance.

Informations

Publié par
Date de parution 20 novembre 2015
Nombre de lectures 98
EAN13 9782374530857
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Extrait
Prologue


— Par les têtes tranchées de mes prédécesseurs, je vous le dis, larves immobilistes, je ne tolérerai aucune entrave à mon autorité !
Braeden Vényrion sursauta lorsque le poing ganté de Solaryne, reine des Fées noires, s'abattit sur la table.
— Les événements en Orlandie et dans les Franges féeriques ne nous laissent pas le choix : nous devons prendre position pour un camp ou un autre. Et je le dis haut et fort : ce qu'entreprend Endrew Jaurgrynn ouvre la voie vers une ère que nous ne devons point manquer.

— C'est folie que de penser cela, majesté, contesta Nevriline, une conseillère dont les lèvres au pli amer déplaisaient fortement à Braeden. Les humains ne nous laisseront jamais détenir une parcelle du pouvoir qu'ils convoitent. Ils se retourneront contre nous et, s'ils le peuvent, détruiront notre belle cité.
— L'honorable pontarque Nevriline a raison, ajouta un autre, et cela fait plusieurs heures que nous essayons de vous convaincre du bien-fondé d'une position neutre.
— En êtes-vous sûrs ? contra un autre conseiller, du nom d'Evrilian, dont les traits fins et les yeux plissés étaient indécis. Nous devons certes prendre en compte cette Mort Blanche qui touche la plupart des mages et des druides de l'île, ainsi que certains de nos compatriotes – toutefois sans issue mortelle grâce à notre résistance sans commune mesure –, mais ne faut-il y voir une opportunité de sortir de notre passivité ? Endrew Jaurgrynn a pris un risque que nous aurions dû prendre depuis longtemps. Et son audace paie, puisque le voilà maître de toute l'île – du moins toute la partie humaine.
— Nous n'en savons rien, reprit Nevriline. Je…
Elle fut interrompue par la reine :
— Croyez-vous que je vous laisse un choix ?
— Ce choix dont vous parlez, dit une autre conseillère à la voix ferme, votre majesté, nous en sommes les garants, mais si et seulement si les treize familles d'Aydhin, représentées ici, donnent leur assentiment.
— J'ai décidé de me passer de votre assentiment, rétorqua froidement Solaryne. Le temps est venu, pauvres loques surannées, de laisser parler enfin les Larmes de la Déesse, de laisser s'exprimer leur puissance enfouie. Le cœur de notre cité éternelle s'éveille à une vie nouvelle.
Un bourdonnement sourd fit trembler le sol. Les affaires posées sur la longue table du conseil s'agitèrent. Puis une secousse ébranla le dôme de cristacier. Les regards se tournèrent vers les hauteurs : à travers la transparence du cristal, le soleil de la cité éternelle s'éveillait lentement, comme tous les jours, régulant la vie dans ce micro-univers. Mais quelque chose d'autre s'était éveillé avec lui, une sourde sensation d'angoisse et de terreur.
Solaryne, certaine d'avoir toute l'attention de son auditoire, continua d'une voix suave :
— Et une vie nouvelle implique de nouveaux projets. L'un d'eux est simple. Ainsi je vous le dis : cela fait dix-sept ans que mon fidèle Lorinyr est mort des mains du seigneur Finn, père d'Endrew. En dépit de ce vieux différend, j'admire l'ambition et la persévérance du Haut Roi humain à vouloir le meilleur pour l'Orlandie. Il a raison quand il dit que la grandeur de l'île passera par une révolution industrielle que les continents ont déjà connue. Il a raison lorsqu'il affirme que les Êtres-fées des Franges, les Mages et les Druides ont enfoncé l'Orlandie dans la boue de l'immobilisme. Mes vues rejoignent les siennes. Il me plaît.
Braeden frissonna. Les conseillers se raidirent.
— J'ai donc décidé de lui proposer une alliance matrimoniale. Ce qu'il ne pourra qu'accepter : je lui apporte la force et l'armée des Fées noires, ainsi que la perfection de notre peuple.
— Inepties ! s'insurgea Nevriline. Vous avez sombré dans la démence !
— La démence n'est pas la moindre de mes qualités, conseillère Nevriline, de la Maison Fanigale. Mais veuillez développer, je vous prie.
 Nevriline prit à témoin les douze autres conseillers abasourdis :
—  La mort du roi Lorinyr fut une des plus grandes pertes qu'ait connue notre cité, je l'avoue. Après la période de deuil, nombre de prétendants parmi les grands chefs de maison et des membres de leurs familles se sont présentés à vous. Vous avez organisé des jeux, desquels peu sont sortis vivants, pour ensuite rejeter les propositions que vous jugiez trop politiques, ou inadaptées à votre caractère.
— Certes, acquiesça la reine. C'est là ma prérogative.
— Aucun de nous ne le nie, dit alors Cermirion, le pontarque de la maison Vényrion, tapotant le bois noir de la table de son stylet.
Braeden aimait bien le visage franc de son oncle, les yeux perçants d'un pourpre profond, et ce menton à la personnalité volontaire.
— Et nous voyons à travers vos plans : une fois un mariage arrangé avec Endrew, il ne se passera qu'une cinquantaine d'années avant qu'il ne meure. Ensuite, l'Orlandie sera aux mains des Fées noires. Assurément, une idée savoureuse. Seulement voilà : vous avez oublié que les hommes, changelins et autres créatures grotesques refuseront votre autorité.
— Pas si je donne un enfant à Endrew, répliqua la reine. Une descendance à moitié Fée noire, à moitié humaine… un ou une métisse, n'est-ce point là la force de l'île ? Le mélange des peuples ?
Nevriline s'esclaffa :
— Endrew n'acceptera jamais de vous toucher : tous ici savent que c'est un dément qui ne parle que d'extermination des peuples féeriques.

Solaryne écarta cet argument d'un geste désinvolte :
— Pure propagande. Je connais ses desseins. Ils n'ont rien à voir avec un quelconque projet d'extermination. Tout est basé sur l'exploitation des ressources concentrées dans les provinces animales et Sylvérion.
— Vous ne pouvez pas ne pas savoir ce qui se cache dans l’ombre d'Endrew, votre Majesté, répliqua Cermirion. Nous ne sommes pas dupes de ce qui se passe au sein même du Drakère. Les treize maisons ont leurs yeux et leurs oreilles ici dans les hauteurs comme dans les bas-fonds des quatre Incurvations.
Un autre battement sourd résonna depuis le soleil artificiel. Les conseillers, inquiets, se levèrent, portant les mains à leurs armes.
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