Contes et mythes wolof
252 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Contes et mythes wolof , livre ebook

-

252 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ces contes proviennent des monarchies wolof (Jolof, Waalo, Kajor, Baol) qui régnèrent au Sénégal du XIIIe jusqu'au début du XXe siècle. On peut diviser ce long temps en trois périodes : le système lamanal, l'ère ceddo (tieddo) et l'islamisation. Chacun des contes renvoie donc à telle ou telle période, selon son éthique et sa vision du monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 1 258
EAN13 9782336387246
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Lilyan Kesteloot et Bassirou Dieng




C ONTES ET MYTHES WOLOF
Du Tieddo au Talibé




Bilingue Wolof – Français

Troisième édition revue et corrigée
par Jean-Léopold Diouf, enseignant à l’Inalco
Copyright

Collection « Oralités »
Sous la responsabilité d’Auguste Mponde et Lilyan Kesteloot L’Harmattan – IFAN
DES MÊMES AUTEURS
Bassirou Dieng
L’épopée wolof du Kajoor , texte bilingue plus étude littéraire, 1200 p., Université de Paris III, 1987.
L’épopée du Kajoor , Dakar, CAEC-ACCT, 1993.
L’épopée de Songo Aminata Diop, héros de la communauté lébou, Presses universitaires Dakar, 2004.
(Avec I. Wane et M.S. Toure) L’épopée de Boubou Ardo , Presses du Centre d’études médiévales, Université de Picardie, Amiens, 2004.
L’épopée de Cheikh Ahmadou Bamba de Serigne Moussa Ka , Presses universitaires Dakar, 2006.
Société wolof et discours du pouvoir. Analyse des récits épiques du Kajoor, Dakar, Presses Universitaires de Dakar, 2008.
Bassirou Dieng & Lilyan Kesteloot
Contes et mythes du Sénégal , Dakar, ENDA-IFAN, 2001.
Les épopées d’Afrique noire , Paris, Karthala, Unesco 1997, 2009.
Lilyan Kesteloot
(Avec J. B. Traoré, A. Traoré et A. Hampaté Ba) Épopée bambara de Ségou , Paris, L’Harmattan, 1993.
(Avec C. Mbodj) Contes et mythes wolof , Dakar, NEA – ENDA, 1983.
(Avec C. Barbey et S. Ndongo) Tyamaba, mythe peul , Dakar, IFAN, 1986.
Histoire de la littérature négro-africaine , Paris, Karthala, 2001.
Dieux d’eau du Sahel, voyage à travers les mythes , Paris, L’Harmattan, 2008.

© 1 re éd., 1989, Éditions Présence Africaine, Paris
© 2 e éd., 2010, Presses universitaires de Dakar
© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73735-5
INTRODUCTION
Le recueil ici présenté est composé de trois sortes de textes : des léeb (contes) qui commencent souvent par une formule-code fixe et se terminent par une autre. Des màye qui sont plus brefs, genre d’anecdotes se terminant souvent par l’ouverture d’une discussion du type : quel est celui des deux, ou des trois, qui est le plus ceci ou cela ? Enfin des cosaan dans lesquels on trouvera des mythes d’origine aussi bien que certains récits mémorables et directement reliés à l’histoire du pays wolof.
Par conte nous entendons un récit populaire assez court d’aventures imaginaires avec des personnages ou des animaux, types de la comédie sociale.
Pour le mythe, nous tenterons une définition à partir de Littré, Eliade, Malinowski et Lévi-Strauss. Le mythe est donc un récit des origines relatif à des temps ou des faits que l’histoire n’éclaire pas. C’est une histoire sacrée liée au rite et présupposant une réalité extra-humaine. Il répond à un besoin religieux et à des contraintes et des impératifs d’ordre social. Le mythe révèle et résout, de manière symbolique, une contradiction non consciente à l’intérieur de la société concernée.
Ces textes ont été enregistrés auprès de traditionnistes d’origine rurale ; ils ont été entièrement retranscrits, puis traduits ou retraduits par nos soins.
Certains ont été suivis d’une enquête permettant de tenter une explication.
Nous tenons à remercier tout d’abord nos étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Dakar et nos informateurs qui nous ont aidés à rassembler ce florilège : Pierre Guèye, technicien linguiste à l’IFAN, qui nous a guidés dans les traductions, et Georges Lagneau qui en a peint la couverture. Les linguistes Souleymane Faye (UCAD) et Jean Léopold Diouf (INALCO) ont bien voulu corriger les transcriptions en wolof. Enfin Charles Becker (CNRS) a revu une grande partie de l’ouvrage. Nous les remercions vivement. Voici donc une troisième édition de ces récits wolof.
Quels furent nos critères d’un choix parmi la forêt des contes ? Tout d’abord, une certaine lassitude. En effet, à lire et traduire un grand nombre de contes, nous commençons à ressentir une impression de déjà vu, devant les grands motifs d’Aarne et Thompson et leurs combinaisons variées qui circulent. Et là nous nous interrogeons. Il y a en effet dans ce pays, comme ailleurs, les contes passe-partout qui traînent dans tout recueil de contes africains, quelle que soit la langue d’origine, à savoir : « Les alliés animaux », « La fille capricieuse », « Les deux sœurs ». Mais pourquoi leur donner la priorité ? Nous en avons cité pour mémoire que quelques jolies variantes, afin que l’amateur de contes se retrouve en terrain familier.
Mais nous avons préféré les contes plus rares, ceux qui ne sont pas les premiers qui montent à la bouche des traditionnistes : ainsi « Banjikoto », « Jarbi-Jarbi » ou encore « La fille du roi du Saloum », conte qu’on ne risque guère de rencontrer ailleurs qu’au Sénégal.
Enfin la majeure partie de notre recueil contient des récits spécifiquement wolof « Biram Jéey koo Njaay », « Jaak et le Waalo », « La bataille de Yoof », « Le génie de Mbul », « Le mythe de Njaajaan Njaay », « Le mythe de Ngalik » et « Le mythe de Kalom », autant de récits qui nous feront plonger au cœur de l’identité wolof.
Nos critères furent donc essentiellement des critères culturels et historiques. Puisque dans ce pays, la culture est inséparable de l’histoire. Et contes, anecdotes, ou mythes nous introduisent au sein d’une société dominée par la royauté et/ou la religion. Mais, nous direz-vous, on peut dire cela de pas mal de récits folkloriques dans maints pays.
Stipulons que, ici, il s’agit de la monarchie wolof et de l’ « Islam noir », l’un et l’autre étant assez particuliers. Et qu’il est même indispensable d’avoir des vues précises de ces deux phénomènes pour pouvoir interpréter ces récits sans trop d’erreurs.
Car si dans les contes passe-partout il est assez simple de pratiquer des analyses structurales ou psychanalytiques, leur donnant ainsi une valeur universelle bien commode, dans les récits typiquement wolof où les clés sont dans les événements du passé, où le conte transpose une structure sociale précise : le jaami-buur (esclaves de la couronne, guerriers) ou le kal (parenté à plaisanterie) ou le garmi (noble) par exemple, on se trouve obligé de retrouver cet événement, cette institution, cette particularité de l’histoire ou de la société, avant de tenter tout essai d’interprétation.
1. L’IDENTITE WOLOF ET L’HISTOIRE DU PAYS
Dès lors, il s’agit de savoir clairement de quelle espèce sont cette monarchie, cette société, cette religion ?
Nous avions déjà tenté une approche du système de valeurs wolof dans notre premier ouvrage (Contes et mythes wolof, éd. NEA, 1983) ; nous les résumions en quelques grands vecteurs autour du jom (fierté-honneur), de la teraanga (générosité), du jàmm (pacifisme), la kersa (maîtrise de soi), la sutura (pudeur, discrétion) et aussi le feyyu (vengeance) et le muus (ruse).
Ceci n’était qu’un schéma rapide qu’il fallait bien sûr compléter par l’inventaire très complet de Assane Sylla dans sa Philosophie morale des Wolof 1 , auquel cependant nous fimes alors peu référence. Aujourd’hui, cette étude du professeur Sylla nous semble infléchie trop souvent vers une morale complètement ou presque submergée par le dogme musulman.
Cela conduisit le professeur Sylla à contredire le bon sens et la lucidité des jugements de Mohamadou Kane devant les contes de Birago Diop ; rappelons cette réflexion de notre malicieux collègue :
« Ces récits deviennent facilement une longue suite de méfaits, de délits que la morale la plus accommodante ne saurait tolérer. La seule justification de la sympathie dont jouissent aux yeux de l’auditeur les personnages responsables de ces actions se trouve dans leur finesse, dans leur intelligence 2 . »
Assane Sylla s’en offusquait et insistait pour que les contes soient « étudiés de près, dans leur contexte culturel ». Or si l’on suit ce très juste conseil, et nous l’avons fait soigneusement depuis trente ans, on s’aperçoit bien

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents