Disparues sous le signe de l’infini
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Disparues sous le signe de l’infini , livre ebook

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Description

Un huit couché sur le côté. Le signe de l’infini. C’est du moins ce que veulent y voir les locataires de cet immeuble sordide où tous les appartements sont loués. Tous sauf un. Le huit, bien sûr. Un jour, les deux femmes qui y habitaient ont disparu pour ne plus revenir… Où sont-elles passées? Qui étaient-elles? Pourquoi cette fascination à leur endroit? Autant de questions auxquelles il faudra répondre, sous le signe de l’infini…Artiste multidisciplinaire, Sylvie Nicolas flirte tant avec le théâtre qu’avec la littérature. Pas étonnant donc de trouver, dans Disparues sous le signe de l’infini, une écriture très théâtrale, très orale qu’on ne peut s’empêcher de lire à voix haute. C’est avec beaucoup d’humour qu’elle nous présente ici des locataires tout à fait délirants, pour ne pas dire carrément cinglés.Tous les huit du mois, les vieux locataires d’un immeuble vétuste se réunissent pour tenter de faire la lumière sur la disparition, 40 ans plus tôt, de 2 femmes qui auraient habité l’appartement numéro huit. Pour tenter aussi de maintenir vivantes les traces laissées par leur passage dans l’immeuble. Entre les épanchements de la vieille demoiselle du Deux, la nervosité du couple du Trois qui aspire à des révélations et à des dénonciations, les charges et les emportements du locataire du Six et la présence énigmatique et silencieuse de cet Anglais du Sept qui ne serait pas un Anglais mais bien un Irlandais, il reste le Huit, un appartement qui n’aurait jamais plus été habité et qui inquiète l’Homme du corridor parce que la petite plaque sur laquelle le huit était inscrit aurait basculé, donnant à voir le signe de l’infini plutôt que le chiffre.Tout entier façonné de rumeurs, de ouï-dire, de présomptions, d’allusions, d’impressions, traversé par des bribes de souvenirs et quelques événements gravés dans la mémoire de l’un ou de l’autre, le récit donne à découvrir des personnages singuliers qui peu à peu se livrent à cet intrus qui se trouve mêlé malgré lui à ce petit monde refermé sur lui-même.Étrange rituel que celui de ces réunions qui ont cours depuis huit ans déjà. Un rituel qui lie entre eux mademoiselle Blanche, le Braque, l’Anglais, les Flambeurs de steaks et l’Homme du corridor. Étrange rituel qui finit par dévoiler quels sont les liens véritables qui les enchaînent à ces deux femmes prétendument disparues sous le signe de l’infini.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764419564
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Littérature d’Amérique
De la même auteure
À quatre doigts d’Edward Stachura , poésie, Loup de Gouttière, 2004.
Le Sourire de Little Beaver , récit, Québec Amérique, coll. Mains libres, 2003.
Harougagawak!, coll. jeunesse, Loup de Gouttière, 2002.
Des jupons d’histoires, poésie, Écrits des Forges, 2002.
Frida et Kahlo, coll. jeunesse, Loup de Gouttière, 2000.
Un chant pour Iqbal Masih, coll. jeunesse, Loup de Gouttière, 2001.
Anastasie ou la mémoire des forêts , poésie, Loup de Gouttière, 1999.
Les jours de Sarah, coll. jeunesse, Loup de Gouttière, 1999.
Ne perds pas le fil, Ariane , coll. jeunesse, Dominique et Cie, 1998.
Célestine Motamo, coll. jeunesse, Dominique et Cie, 1998.
Autour de Okia, Le premier regard , Yolande Okia Picard, conteuse wendate, essai, Loup de Gouttière, 1998.
Le beurre de Doudou, coll. jeunesse, Dominique et Cie, 1997.
Samu, coll. jeunesse, Loup de Gouttière, 1997.
Au pays des Babouchka, coll. jeunesse, Loup de Gouttière, 1997.
Par les ongles, retenue, poésie, Écrits des Forges, 1997.
On a perdu la tête, coll. jeunesse, Dominique et Cie, 1996.
Billi Mouton, coll. jeunesse, Dominique et Cie, 1996.
L’Amour sauce tomate, nouvelles, Loup de Gouttière, 1996.
Dans le ventre du temps, coll. jeunesse, Dominique et Cie, 1995.
Le visage des cendres, récit, Loup de Gouttière, 1995.
Les ailes inachevées du désordre, récit, Loup de Gouttière, 1994.
Cette main qui enquête, poésie, Écrits des Forges, 1994.
 
Traductions
En coréen : Célestine Motamo , 2000.
En anglais: Why these knives between us? ( Pourquoi ces couteaux entre nous tiré de l’Amour sauce tomate ) chez Translit, Traduction Mara Bertelsen, 2002.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Nicolas, Sylvie Disparues sous le signe de l’infini (Littérature d’Amérique)
9782764419564
I. Titre. II. Collection: Collection Littérature d’Amérique.
PS8577.I358D57
2006 C843’.54
C2005-942069-3
PS9577.I358D57 2006


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
 
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©2006 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Sommaire
Littérature d’Amérique De la même auteure Page de titre Page de Copyright Dedicace RÉCITONS LA MAISON 1 2 3 4 5 6 7 Remerciements Disparues sous le signe de l’infini
Pour ceux qui n’arrivent pas à quitter le corridor Qui n’arrivent pas à quitter Qui n’arrivent pas
 
 
 
 
À Isabelle Ferland pour les archives du cœur
RÉCITONS LA MAISON
La maison a sa rue La maison a sa rumeur La maison a ses habitants La maison a ses contrées La maison a sa rubrique décès La maison a ses paysages La maison a ses destins
 
Paul NIZON
1
N ous ne connaissions pas cette femme. Personne ne la connaissait. Nous ne l’avions jamais vue. Non. Vraiment. Jamais. Nous ne savons presque rien de sa vie. Vraiment. Des gens disent qu’elle sortait la nuit. Parfois. Qu’elle sortait. Mais personne. Non. Vraiment personne ne l’a jamais vue entrer ou sortir. Certains sont persuadés qu’elle est morte. D’autres prétendent qu’elle est disparue. Mais les gens disent tellement de choses.
Comment savoir?
Vanished , prétend l’Anglais qui habite le Sept. Gone , répète-t-il en faisant un mouvement de la main. Comme si sa main, mystérieuse messagère des druides, portait le souvenir de la disparition de cette femme. Mais comment l’Anglais peut-il en être si sûr? Il est presque aveugle. Et particulièrement sourd. Il dit qu’il l’entendait parler. Le soir. Oui, vraiment. C’est ce qu’il prétend. Il dit aussi qu’il l’entendait chanter. She sang , dit-il. Et quand il le dit, il se met à fredonner Briamon/ smethrarge/ briamon/ briamon/ smethrarge. Oui, vraiment. Il le fait. Il est persuadé qu’elle chantait en allemand et en espagnol. Qu’elle chantait des chansons d’amour. Very sad songs . Love songs . Des chants tristes qui glissaient le long des murs. Qui s’échappaient par les interstices. Qui s’engouffraient dans les corridors. Seeking the unseen . À la recherche du Grand Couloir. Vous savez. Celui dont on ne parle jamais et dont je refuse, d’emblée, de vous parler parce qu’à mon âge, vénérable, diront les plus polis, les couloirs sont de plus en plus nombreux. Certains, je le dirai ainsi, fatals — ou devons-nous dire fataux — pour celui qui s’y risque. Mais celui dont parle l’Anglais et que je ne nommerai pas, par prudence, n’est pas celui des institutions hospitalières ou pénitentiaires qui mène au dernier de tous les couloirs, mais celui qui s’ouvre dans le tremblement de tout ce qui s’achève.
 
Instant d’hésitation.
 
Bien qu’il s’agisse peut-être, somme toute, de la même chose.
 
Temps.
 
L’Anglais est vieux. Il est seul. Il s’ennuie, et les gens qui s’ennuient bricolent parfois de petites histoires. Avec dedans, un peu de folie. Juste ce qu’il faut de folie pour que la vie se redessine un visage et qu’elle soit, la vie, encore là. Inattendue, frémissante, excitante et palpable. Pour qu’elle ne soit pas qu’une suite ininterrompue de gestes prévisibles et attendus. La soupe à l’heure de la soupe. Et la collation à l’heure de la collation. Le réveil et le coucher. Les pas comptés : du lit à la porte de la chambre. De la porte de la chambre à la cuisinière. De la cuisinière à l’évier. L’eau qui chute du robinet à la bouilloire. La bouilloire sur le feu. Et les premiers frissons de l’eau. La vapeur et le cri de la bouilloire qui hurle que l’eau est fin prête à chuter dans la tasse. Vous savez, ces gestes qui forcent l’aiguille des secondes et celle des minutes à devenir des heures. Ces gestes qui poussent le temps dans ses derniers retranchements. Et cela jour après jour sauf si la folie, la toute jolie folie, fait en sorte que l’ordre des choses soit bousculé. Pour qu’elle ne soit pas complètement vanished, la vie. Pour qu’elle se remette à respirer. Mais comment savoir si ce qui vient tromper l’ennui n’a pas également le pouvoir de tronquer la vie? Vraiment, je vous le demande.
Comment?
Celui d’en bas, le fou, le Braque comme l’appelle Mademoiselle Blanche du Deux, eh bien le Braque, il dit qu’il n’y a jamais rien eu dans cet appartement. Presque rien, qu’il dit. Une armoire. Une vieille armoire juste bonne à jeter au feu. Un vieux divan, juste bon pour les ordures. Rien d’autre. C’est ce qu’il prétend. Rien qu’une vieille armoire que des hommes sont venus chercher. Pour le bois, qu’il dit. Et des chats qui, de temps à autre, auraient réussi à entrer dans l’appartement par le carreau d’une fenêtre cassée, jamais réparée, et à sortir aussi, cela va de soi.
Nous, ici, nous ne savons pas. Nous n’arrivons à aucune certitude à propos de tout cela. De la fenêtre, du carreau cassé de la fenêtre, de l’armoire, des chats ou de la femme. De sa vie. De sa mort peut-être. De son passage dans l’immeuble. Ici, non vraiment. Nous ne savons rien. Ou si peu. Vraiment, si peu. Tout est noir. Barbouillé. Et parfois, oui, parfois, on se demande si les petits bouts d’histoires qui nous restent, on ne les aurait pas imaginés. C’est pourquoi nous nous rencontrons. Tous les huit du mois. Pour tenter de mettre tous nos petits bouts en com

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