L emprise du Lwa
121 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'emprise du Lwa , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
121 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Au cœur de Paris, à quelques mois de l'exposition universelle, Mortimer et Lawrence se voient confier une nouvelle mission.
Les deux gentilshommes doivent se rendre à l’ambassade d’Autriche Hongrie.
Membres de la Loge, organisation occulte chargée de réguler les interactions de la capitale des enfers sur le genre humain, ils entendent mettre un terme à une odieuse alliance.


Alors qu'ils délivrent l’avertissement de la Loge, ils remarquent la présence d’un étrange dandy.
Noyé dans la mousseline des robes de soirées, il évolue aussi bien parmi les diplomates que les démons infiltrés.
Le curieux personnage laisse dans son sillage une aura pimentée aussi puissante qu’une malédiction exotique.
Sa seule présence se pose aussitôt comme une nouvelle énigme.


À la recherche d’une explication, Lawrence va entrainer son novice Mortimer dans l’univers du vaudou, où les relents de la mort se mêlent aux arômes de rhum et de tabac...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782373420289
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'emprise du Lwa
Patrice Mora
Éditions du Petit Caveau - Collection gothique
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous !
Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau.
Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices).
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com) ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
À ma famille
À mes parents et grands parents
AFAZ

À Madame Chartier : choses promises choses dues
À Landry, Philippe, Béatrice, Laure, Jean-Charles...
Une dédicace spéciale au collectif Cocyclics

Inspiré des mémoires de Sir Thomas Bartholomew Lawrence
Chapitre 1
y
Emmitouflé dans une veste de laine, le conducteur rallume son mégot sur la flamme d’une lanterne opacifiée par la suie. Alors qu’un nuage dense quitte sa bouche, il agite les trois brins du fouet au-dessus de son attelage. Un claquement plus tard, le carrosse remonte l’avenue dans un roulement de sabots.
Je brandis ma canne à plusieurs reprises vers le ciel de plomb.
Dès qu’il m’aperçoit, le cocher siffle entre ses dents. Il tire ensuite de toutes ses forces sur les rênes afin de stopper au plus vite son attelage. Les chevaux, habitués, freinent pour s’arrêter docilement à ma hauteur.
— Où j’vous dépose messieurs ?
L’accent pointu m’arrache un discret sourire tandis que l’image du titi parisien envahit mon esprit.
— À l’ambassade d’Autriche-Hongrie !
L’homme descendis du fiacre en hochant la tête. Les bottes plantées dans le crottin, il courbe l’échine puis ouvre la porte du coupé.
Je porte d’instinct deux doigts sur le rebord de mon haut de forme pour remercier sa courtoisie d’une façon élégante. Je cherche un instant son regard, mais le pauvre fixe les pavés.
Même si les Prussiens dorment chez eux depuis belle lurette, on dirait que les mauvaises habitudes ont la vie dure.
— Merci, mon brave.
Ma voix s’envole dans la fraîcheur du crépuscule. Aussitôt emportée par la rumeur des voitures, elle disparaît sous le claquement énergique des sabots. J’inspire la brise d’automne puis sors un billet de mon manteau.
— Tenez, ceci devrait faire l’affaire.
Je lui glisse la coupure dans la main au moment où je m’engage sur le marchepied terreux.
Le visage émacié du conducteur s’éclaire quand il aperçoit le prix de sa course payé d’avance. Il relève aussitôt la tête pour découvrir ses gencives dans un sourire commercial. Un bras tendu vers les larges banquettes de cuir, il nous invite à rejoindre l’intérieur du carrosse. Il fait ensuite disparaître l’argent dans les replis de son veston tout en remettant ses gants de peau.
Pressé, je m’engouffre le premier.
— Vous permettez ?
Mortimer me lance un regard déconcerté avant de réajuster d’un doigt son chapeau melon. Il crache un nuage de fumée en direction des derniers rayons du soleil, puis ajoute, l’air contrarié :
— Bien entendu, Lawrence, je vous en prie.
Une fois assis sur la confortable banquette, j’arrange ma veste d’un air distrait. Mortimer me rejoint un mégot coincé entre les lèvres. Encore penché à l’extérieur du coupé, il claque la portière d’un geste brusque et s’installe à son tour. Le temps d’une respiration, il fouille les poches de son manteau à la recherche d’un paquet de cigarettes toutes faites. De deux doigts jaunis par la nicotine, il extirpe du papier froissé un rouleau de tabac déformé. Au moment de le mettre à la bouche, il s’aperçoit qu’un mégot s’y consume déjà. Confus de son erreur, il pose sur moi un regard étrange en secouant la tête.
Je souris, amusé.
— N’ayez aucune crainte, Mortimer. Nous délivrons notre message au Duc et nous repartons aussitôt. Vous ne me croyez tout de même pas capable de vous imposer une réception hantée de vieux diplomates ?
Mortimer tord sa bouche dans un rictus..
— Oh, vraiment ? Ça ne serait pourtant pas la première fois que vos talents pour l’étiquette nous plongent dans un infâme bouillon de plénipotentiaires.
J’égrène un rire cristallin à l’instant même où la voiture démarre dans un cahot.
— Allons, faites-moi confiance.
J’extirpe de mes poches un briquet à essence puis d’un geste rapide j’embrase la mèche. La lumière veloutée étire nos ombres sur les rembourrages de cuir. La langue de feu grésille d’une manière délicate lorsque je l’approche de son visage.
— Vous avez sans doute raison, me concède-t-il dans un souffle.
Il écarte les rideaux de la portière puis entreprend d’abaisser la vitre. Un vent frais s’engouffre aussitôt dans la voiture, faisant danser la flamme au creux de ma main. D’une pichenette, il se débarrasse de son mégot. La braise rougeoie une seconde dans l’air pour disparaître à jamais entre les pavés du Champ-de-Mars.
Dehors, l’ossature d’une construction métallique inachevée s’étire vers un ciel déjà bien sombre. La lueur des premières étoiles perce difficilement la couche de nuages accumulée au-dessus de l’édifice. Pourtant l’éclat tamisé de leur clarté lointaine vacille au gré des rares percées entre les entrelacs de poutrelles érigées à plus d’une cinquantaine de mètres. Telle la carcasse d’un monstrueux dinosaure du Muséum d’Histoire naturelle, le squelette d’acier attend son improbable heure de gloire, immobile.
Mortimer hoche la tête.
Perdu dans ses pensées, il porte à ses lèvres la cigarette tout écornée pour enfin l’allumer sur la petite mèche incandescente.
— C’est vraiment d’une épouvantable laideur. J’espère qu’ils démonteront vite cette horreur à la fin de l’exposition universelle.
Intrigué, je jette un coup d’œil par la fenêtre.
Le monument expose sa fragilité dans la pénombre bleutée du crépuscule. Il disparaît de mon champ visuel au moment où je reprends ma place. Je soupire d’aise quand le briquet réintègre la large poche de mon manteau.
— Je ne sais pas. Je trouve au contraire que cette structure confère à la ville de Paris un air d’authenticité, une touche romantique unique qui lui donne tout son sens.
Mortimer s’esclaffe dans un nuage de fumée :
— J’aurais dû me douter de votre amour inconsidéré pour l’art moderne.
Je glousse à nouveau. Ma main replonge avec avidité dans les profondeurs de ma poche à la recherche, cette fois, de mon inséparable chapelet d’ivoire.
Sans m’en rendre compte, j’entame mentalement un « Notre Père ».
Mes yeux vagabondent encore quelques secondes sur le visage de Mortimer puis reviennent fixer les premières lueurs de la cité.
Paris défile au bruit des sabots. Dans le compartiment, le nuage âcre de la fleur de tabac délivre ses arômes intenses. Puissante comme la poudre, l’odeur de la combustion ravive en moi la chaleureuse atmosphère de l’hôtel particulier du faubourg Caumartin. Le confortable fumoir de la Loge tapissé de bois noble resurgit de ma mémoire pour se figer un instant sur la prunelle de mes yeux.
Je soupire une nouvelle fois, absent.
Le feu de l’immense cheminée crépite autant que la pluie sur les vitres du bâtiment. Dehors, le bruit des sabots assourdi par l’averse devient discret au point de s’estomper, dissout par la rumeur des gouttes. Étouffée par son masque de métal, la voix de l’émissaire inonde soudain mes oreilles :
— Nul ne pactise avec les princes démons de Pandémonium [1] . Mettez un terme aux agissements du Duc. Un avertissement devrait suffire, néanmoins vous avez carte blanche pour régler au mieux cette alliance contre nature.
Je me remémore ensuite les déclarations de nos agents informateurs. Je savoure l’accent français de ces hommes à la syntaxe anglaise si approximative. Leurs bouches figées par les complexes sonorités de la langue de Shakespeare me tirent un sourire lorsque je revois dans un flash les yeux ronds de ces gavroches médusés par…
— Lawrence, j’ignorais chez vous cette maîtrise du français.
La

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents