L Épopée Samdaï
154 pages
Français

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L'Épopée Samdaï , livre ebook

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Description

Au Village Samdaï, l’agitation règne. Séléna, simple fille de ferme, affronte les épreuves qui la conduiront peut-être à réaliser son rêve de devenir guerrière. Dans la forêt d’Orwénia, le jeune Hani tarde à trouver son totem, un symbole unique, le seul pouvant lui éviter le bannissement. Accablés par le poids de leurs traditions respectives, ils partent à la rencontre des peuples humains et magiques de Cançar, en quête d’un Oracle supposé leur révéler leurs destins. Ils ne savent pas encore que le continent est menacé par une guerre : au-delà de la Mer des Transhumances, l’Empire Constantin attend son heure. Sur une île lointaine d’un autre temps, un vieux sage aux yeux gris pailletés d’or nous raconte cette histoire. Au cœur de celle-ci, l’ancienne légende des dieux du Ciel et de la Terre, Sahem et Daïa, laisse peser sur le monde un bien sombre héritage…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312052953
Langue Français

Extrait

L’Épopée Samdaï
Julianne Rhüne
L’Épopée Samdaï
Tome 1 : La quête de l’Oracle
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05295-3
Prologue
« Dans le chaos ancien, sur l’argile lointaine
Peuplée de créatures aveuglées par la haine,
Sahem et Daïa, dieux du Ciel et de la Terre,
Offrirent un fils afin d’achever la Guerre.

Lumière délivrant un monde à l’agonie,
Brisant l’Obscur Seigneur, l’Élu perdit la vie.
Son odieux sacrifice arma peine et colère
Dans les cœurs déchirés des dieux qui se vengèrent.

D’un seul souffle, Daïa s’embrasa sans vergogne,
De ses larmes, Sahem submergea les rivages.
Quand le néant dépouillé combla leur besogne
Les dieux épuisés, dans le sommeil prirent ancrage.

Les sourds millénaires s’enfuirent en silence
Attendant les murmures d’un monde apaisé.
Sous la cendre couvaient de vives confidences.
Ainsi l’Homme put-il renaitre et dominer.

De l’Élu , dernier gage, une tombe demeure.
Tout autour vit un village de guerriers fiers.
Cette histoire gravée, ils en ont fait la leur.
Braves et secrets, on raconte qu’ils parlent aux pierres.

Ainsi naquirent les Samdaïs. »
À son pupitre de bois tout craquelé par le temps, le vieil ermite ferma son lourd grimoire dans un épais nuage de poussière. Les yeux clos, il inspira profondément, lentement, comme si les mots de la légende avaient mordu son esprit, tels des souvenirs glacés.
– Il y a bien longtemps… soupira-t-il nostalgique. J’attends depuis si longtemps. Toute ma vie sur cette île n’aura été qu’attente.
Mais dans son regard gris pailleté d’or, il y avait quelque chose qui ne tenait pas de la nostalgie. Il y avait aussi de la peur, celle de voir l’éternelle malédiction recommencer. Il sentait cependant au plus profond de lui, qu’un espoir était né bien au-delà des mers, et qu’il allait bientôt se mettre en quête. Il l’attendait. C’était pour le rencontrer et lui transmettre cette histoire depuis longtemps oubliée qu’il s’était caché sur cette île. Car certaines histoires sont trop dangereuses pour demeurer dans les bibliothèques à la portée de tous. Ces histoires méritent d’être préservées, pour n’être murmurées qu’aux personnes capables d’en faire quelque chose de bon.
Plongé dans ses pensées, le vieillard ne remarqua pas l’arrivée soudaine d’une forme sombre dans sa caverne. Celle-ci se dandinait silencieusement à la lumière des torches accrochées aux parois, puis s’ébroua.
– Dana, ma fille ! s’exclama le vieil homme en sursautant. Tu es rentrée ! La chasse a-t-elle été bonne ?
C’était sa dragonne domestique qui venait de pénétrer dans la pièce. Une petite femelle de la race des canis-dracos , des dragons pas plus gros que des loups, quoique légèrement plus dodus, et dont la petite taille avait forgé un fort tempérament.
– Ah non, elle n’a pas été bonne du tout ! grommela-t-elle tout en continuant d’ébrouer la fourrure crème qui recouvrait son dos rond. Le gibier se fait rare. Les dragons ont encore mis le feu à l’archipel. Comme si cela allait arranger les choses !
– Que veux-tu ? Tous les dragons n’ont pas le bon sens de ton espèce.
– Et vous trouvez que ça lui a servi à mon espèce, le « bon sens » ?! Bon sang, il ne reste plus que moi !
Le sage avait en effet recueilli la dragonne encore toute jeune, après que sa mère eut été tuée par un spécimen bien plus massif et agressif, aux écailles acides et aux griffes empoisonnées. Le genre de dragon que l’on n’imagine que dans ses pires cauchemars… Il avait alors baptisé le bébé orphelin « Dana » et l’avait élevé du mieux qu’il avait pu, mais malgré plus de cent années d’éducation, Dana n’avait jamais perdu ses instincts sauvages.
– Allons, allons, je vais nous réchauffer, déclara-t-il paisiblement en boitant vers son fauteuil d’ébène tout près de l’âtre. Il claqua des doigts et aussitôt un feu s’alluma. Viens t’asseoir à mes côtés et apporte-moi mon grimoire je te prie. À défaut de remplir nos estomacs, nous pouvons au moins remplir nos esprits…
La dragonne prit le livre dans sa gueule et le lui déposa sur les genoux. S’il y avait bien une chose qui l’avait toujours apaisée, c’était le journal de son maître. Il regorgeait de toutes sortes d’aventures merveilleuses qui lui permettaient de s’évader un peu de cette île solitaire. Elle ne s’en lassait jamais.
– Aujourd’hui je veux te conter une histoire que tu n’as encore jamais entendue. Et je ne te la lirai qu’une seule fois alors écoute bien. C’est la dernière de toutes…
– Maître ?! interrompit Dana inquiète.
– Et oui, tous les livres ont une fin tu sais. Il fallait bien un jour en arriver au dernier chapitre.
– Mais… ne m’avez-vous pas dit que ce journal relatait votre vie ? Pas un jour ne s’est passé sans que je vous voie griffonner sur ses pages. Il y aura toujours une histoire, n’est-ce pas ?
Aussitôt elle se tût. Avec une profonde angoisse, elle dévisagea son maître. Enveloppé dans sa robe immaculée qui contrastait sur le bois sombre de son fauteuil, il la scruta à son tour d’un regard tendre. Elle prit subitement conscience qu’il n’était qu’un homme et que contrairement aux dragons, les hommes ne traversaient pas les millénaires. Quel âge pouvait-il bien avoir ? Ils n’en avaient jamais parlé. Elle lui avait toujours connu cette apparence : un homme creusé de rides riantes, à la barbe et aux cheveux aussi blancs que sa tunique. Mais ce soir-là, sous les saccades tamisées du feu, elle perçut une grande fatigue dans ses yeux gris, comme si l’étrange poussière d’or qui les parsemait habituellement s’éteignait peu à peu. Quelque chose avait changé. Elle songea alors avec effroi que cette soirée était peut-être l’une de leurs dernières.
– Rassure -toi, lui dit-il comme s’il avait deviné ses craintes, je ne vais pas m’en aller tout de suite. En tous les cas, je ne te laisserai pas seule. Cela , je t’en fais la promesse… Et maintenant écoute. Je vais te raconter cet épisode de l’Histoire , l’histoire des hommes, bien avant qu’ils ne découvrent l’existence des dragons. Il a été écrit par un autre vieillard comme moi qui l’a intitulé : « L’Épopée Samdaï . »
Il se tût un instant, l’air songeur, comme s’il tentait de rassembler les souvenirs d’un autre âge. Par où débuter une histoire ? Scrutant le palimpseste de sa mémoire, il se demandait si les épopées entamaient toutes leur récit par des faits audacieux. Il se dit que derrière les actes héroïques, il y avait des héros et que derrière ces héros, il y avait d’abord des hommes. Ces hommes et ces femmes avaient un jour été des enfants, et c’était peut-être là, après tout, que démarrait vraiment leur histoire. Même chez les Samdaïs.
– Tout commence au village de ce peuple aujourd’hui disparu, reprit-il. On en a fait une légende, mais je peux t’assurer que les Samdaïs ont bien existé. Oh, ils n’étaient pas les seuls en jeu. Bien d’autres peuples se sont joints à leur cause, notamment un garçon de la forêt et un chasseur du Nord qui connurent un destin hors du commun… Cependant, je crois que l’on peut dire aujourd’hui qu’en ce temps-là, les Samdaïs étaient partout. Le monde entier les connaissait. Certains les espéraient, d’autres les redoutaient, pour moi, ils furent des amis extraordinaires. L’une d’entre eux en particulier, que je n’oublierai jamais…
Chapitre 1 : Une fille Samdaï
Lorsque le coq chanta ce matin-là, la petite ferme du canton de Dun demeura silencieuse. Ni les chambres, ni la cuisine ne s’animèrent. La maison était entièrement vide, ce qui ne manqua pas de perturber les souris, qui comme à leur habitude, étaient venues réclamer leur pitance auprès de Séléna. La jeune femme s’était levée plus tôt que d’ordinaire pour aller admirer le lever du soleil, depuis la solide branche de son chêne favori dans la prairie. C’était son anniversaire. Elle célébrait ses v

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