La fille du Komo
181 pages
Français

La fille du Komo , livre ebook

-

181 pages
Français

Description

Roberte, jeune gabonaise, est allée en France poursuivre ses études supérieures. Un après-midi, alors qu'elle range des articles sur les étagères du supermarché dans lequel elle travaille, un client la heurte avec un chariot. Dès cet instant, ce bel inconnu ne ménagera plus aucun effort pour la rencontrer. De ces fréquentations, naît un amour où il s'avère parfois difficile de concilier toutes les incompréhensions générées par la rencontre de deux civilisations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2004
Nombre de lectures 748
EAN13 9782296373686
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Fille du Komo@ L'Harmattan, 2004
ISBN: 2-7475-7128-9
EAN 9782747571289Sylvie NTSAME
La Fille du Komo
Roman
L'HarmattanTu peux tout fuir, mais pas l'amour...A toi qui n'as fait que passer dans ma vie.
Tu as, tout de même, laissé gravées sur mon cœur, des
joies insoupçonnables...
La tristesse de ton absence me donne l'espoir
de rencontrer enfin un Amour durable...Je dédie ce roman à mon cher oncle} Léon METOGO}
parti sans retour le 19juin 2004.PREMIÈRE PARTIE
L'amour, ce sentiment...Assise sur un banc public, dans un parc, Roberte
regarde les enfants jouer. Certains avec leurs parents,
d'autres avec des jouets. Quelqu'un s'approche d'elle et
lui pose les mains sur les yeux. Elle sursaute... reconnaît
son parfum. Avec un sourire, elle caresse les mains qui ne
lui sont pas étrangères... s'imprègne de leur douceur. Ces
mains enlacent ses frêles épaules.
- Georges! murmure-t-elle, avant qu'il ne la gratifie
d'un baiser tendre. Il prend place à ses côtés.
- Tu as mis du temps, lui fait observer Roberte. Dieu
merci! l'on ne s'ennuie pas ici. La nature nous a tout
donné, mais 1'homme, égoïste, est entré en guerre contre
elle, en dévastant tout autour de lui. Il a édifié maisons,
routes et que sais-je encore? C'est bien après qu'il a pris
conscience que, sans la nature, aucune vie n'est possible.
Aussi, tente-t-il désormais de se racheter en créant des
parcs dans lesquels il se réfugie, lorsqu'il se sent stressé
par ses gigantesques créations insensées... L'air désabusé.
- Le client est arrivé avec beaucoup de retard. Indécis
jusqu'à la fin de notre entretien, il n'a pas, en définitive,
passé commande chez nous, dit Georges en guise d'excuse
pour son retard.
- Peut-être avait-il déjà d'autres propositions de prix,
lui répond Roberte. Qui sait? Il se mettra en rapport avec
toi de nouveau, après réflexion.
Les voilà, Georges et Roberte, contemplant ensemble
les cygnes glissant sur le lac. Comme tous les amoureux,
ils sont, à cet instant, seuls au monde. Dans ce cadre
luxuriant couplé au calme ambiant, l'on peut toutefois
entendre les cris des bouts de chou qui courent après leur
balle ou d'autres jouets, dont les multiples couleurs
égayent la pelouse bien tondue de ce charmant parc situé àbonne distance de la route, loin des bruits des moteurs. Un
peu plus loin, étranger à cette agitation, un couple allongé
donne libre cours à ses sentiments.
En ce mois d'août de l'année 1990, il fait chaud, et un
beau soleil d'été darde ses rayons sur Mantes-la-Jolie, une
lointaine banlieue de Paris. Des fleurs parfument cette
nature colorée. Main dans la main, Georges et Roberte
sortent du parc. Ils ne prêtent aucune attention à
l'entourage, aux automobilistes qui roulent à folle allure,
aux enfants qui courent sur les trottoirs. Les voici à
présent à la terrasse d'un café. Roberte commande un
cocktail de jus de fruits et Georges une bière-pression.
Après quelques achats au Centre Commercial
«CORAL», Georges et Roberte se dirigent vers l'arrêt
d'autobus où plusieurs personnes attendent déjà. A
l'arrivée du bus, ils prennent place à l'arrière, car ils ne
descendront que six stations plus loin. La tête posée sur
l'épaule de Georges, elle respire le parfum qu'il a reçu de
sa mère, le jour de son anniversaire. Cérémonie intime que
fut cet anniversaire. Il y avait ce soir-là Rose-Marie, la
mère de Georges; Séraphin Tonnelier, son père et
Rébecca sa sœur, puis quelques amis du couple, tous
réunis dans l'appartement des parents, décoré pour la
circonstance. Roberte a tenu à cuisiner, pour faire
découvrir les mets de son pays.
Aussi s'est-elle rendue à Château-Rouge, acheter des
ingrédients nécessaires pour une sauce de «nyembwé »,
au poisson rouge, des atangas et de la banane mûre à frire.
Château-Rouge est le marché exotique, le point de
rencontre des peuples désireux de satisfaire un besoin
personnel et collectif qui les pousse à s'entasser dans les
18èmerues de ce quartier du arrondissement de Paris à la
recherche d'un produit précis.
Château-Rouge, dans cette partie de Paris, où
l'engouement des clients et des vendeurs, les klaxons des
12voitures et les cris des hommes, les odeurs et l'eau sale
s'entremêlent et commencent dès le lever du jour jusqu'à
la tombée de la nuit. Roberte sort du métro et s'engouffre
parmi ces vendeurs à la sauvette, qui vous montrent leur
marchandise au coin de chaque rue, devant chaque
magasin, vous imposant l'achat. Roberte se faufile entre
les étals malodorants de poisson: truites, dorades,
maquereaux. Elle regarde, elle a son idée. Aussi
continuet-elle sa visite passant devant bouchers et vendeurs de
produits tropicaux.
A Château-Rouge où règne la diversité des teintes,
Noirs, Arabes et Asiatiques se disputent les boxes et les
achalandent au mieux, pour vendre plus. Les couleurs
rouge et jaune du piment, verte et jaune des bananes, verte
et violette des aubergines et des atangas attirent votre
regard, et vous incitent à acheter. Noir, Jaune et Blanc des
peuples s'unissent et se tolèrent dans l'alimentation.
Comme tous ceux qui vont à Château-Rouge, Roberte est
rentrée du marché, heureuse d'avoir trouvé son compte.
Dans ce logis, tout scintillant de guirlandes, on
entend de l'extérieur, des éclats de rire, des cris et ce chant
qui indique la raison du rassemblement: «joyeux
anniversaire... ». La fête est belle... tout le monde
s'amuse. Georges et ses amis trônent dans le grand salon.
Ils se racontent des histoires si amusantes qui, à force de
faire sourire, les entraînent dans un fou rire. Les assiettes
vides encombrent les meubles. Sandrine, une invitée, se
tordant d'un rire incontrôlable, laisse tomber sa coupe
de champagne. Son geste déclenche une salve
d'applaudissements. Georges reçoit autant de cadeaux que
d'invités. Séraphin et son épouse font le service. Il est
émouvant de voir des parents témoigner autant d'amour à
leurs enfants et de l'estime aux amis de ces derniers. Le
gâteau d'anniversaire est une pièce montée de trois étages,
chacun d'eux symbolisant dix ans d'existence.
13Rébecca s'approche de Roberte, la prend par les
mains, et lui dit en la regardant dans les yeux:
- Je tiens à te féliciter pour le miracle que tu as
accompli. Depuis votre rencontre, Georges est
resplendissant. Nous savons qu'il a une fille chic qui sait
lui rendre son amour, sache que tu es chez toi parmi
nous.
- Merci. Je ne peux que l'aimer. Ton frère est un
amour, un être superbe. Je peux t'avouer que je n'ai jamais
autant aimé auparavant.
Elles se complimentent. C'est à cet instant que
Georges entre dans la cuisine. Il vient les entourer de ses
bras, pose sur la joue de chacune d'elles un tendre baiser.
Se tournant vers sa sœur, il lui avoue:
- Rébecca, je suis l'homme le plus heureux, du moins
pour l'instant, entouré des femmes que j'aime et
notamment de celle qui, désormais, embellit ma vie.
Il enlace ensuite Roberte Nguema et l'embrasse.
Rébecca qui s'apprête à sortir s'adresse au couple en
se retournant:
- Georges, samedi, si vous n'avez rien prévu,
j'aimerais que Roberte m'accompagne à «Tata Solde»
pour m'aider à choisir un tissu d'ameublement. Vous
savez que je vais bientôt m'installer chez moi.
- Nous n'avons rien prévu, répond-il.
Restés seuls un instant, ils échangent un baiser, puis
Georges va retrouver ses amis. Pendant qu'il discute avec
eux au salon, Roberte aide Rose-Marie à nettoyer la
cuisine. Après avoir placé les couverts dans le
lavevaisselle et rangé la cuisine, Rose-Marie sert deux verres
de vin blanc. Elle tend un à Roberte et lui demande:
- As-tu des nouvelles de tes parents?
- Ma mère a appelé ce matin. Tout le monde se porte
bien, merci.
14- Je ne voudrais pas me mêler de votre vie, je me fais
juste un peu de souci. Penses-tu toujours retourner au
Gabon? Pourquoi n'acceptes-tu pas la demande en
mariage de mon fils? Je comprends que tes parents te
manquent; mais ta place est auprès de celui qui t'aime!
En tant que parents, les tiens comprendront, j'en suis
certaine. Depuis votre rencont

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