La Galerie du Canyon
439 pages
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La Galerie du Canyon , livre ebook

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Description

Comment les chefs d’oeuvre disparus dans les décombres de l’Allemagne nazie se retrouvent en Amérique



Une galerie d’art dans une ville de l’Ouest américain, spécialisée dans les œuvres d’artistes locaux. Ses propriétaires sont brutalement assassinés. Ann, une jeune historienne reprend la galerie et découvre, dissimulée dans un entrepôt, une collection de toiles de peintres européens, dérobées par les nazis durant la seconde guerre mondiale.



La galerie et son domicile sont cambriolés, un témoin clé disparaît. La tension monte autour de ces œuvres, certains semblant prêts à tout pour s’en emparer. Aidée d’un détective privé, elle mène sa propre enquête pour retrouver l’origine de ces toiles et leurs légitimes propriétaires. Leurs investigations les conduisent de Los Angeles à Miami, à la rencontre de personnages très différents : un caïd de la mafia retiré des affaires et un avocat spécialiste des transactions difficiles, des survivants de l’Holocauste qui ont fui l’Europe, et des descendants des réserves indiennes qui ont combattu pendant la guerre...



Une intrigue au dénouement inattendu, prétexte à un voyage dans le temps, à travers les paysages somptueux de l’Ouest américain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782368323663
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La
G ALERIE du C ANYON
Annie Szuba


La G ALERIE du
C ANYON



Roman
Flagstaff, Ar i zona.

En o uvrant les yeux, elle ente n d l e b r uit de la dou c he.

Un sourire se dessi n e s u r ses l èvres parfaites en pensant à son amant. El l e appré c ie s o n ardeur ph y sique q ui co m ble un m a n q ueque son mari ne satis f ait p as toujours.Il est agréab l e,beau, arde n t, discret. Il l’a i me, du moins le lui dit-il, et el l e aussi l’a i me.

Le jet d e la douc h e s’arrête et il r e vient dans l a cha m bre,une serviette a utour des h a n c hes. Sally l e regar d e s’avancer vers e l le. Elle doit r ec o nnaît r e qu ’ el l e en est fol l e. Ce n’est p as son prem i er amant, ma i s c’est l a p r emiè r efois qu’elle est profondé m ent am o u r e u se. P as s eu l em e nt d e son p h y s i q u e, m a i s d e lui . A la di ff é r e n ce d es aut r es homm es qu ’ell e a co n n u s, i l s ’in t é re ssevraiment à elle  ; il l’éc o ute parler de l’inté r êt qu’elle po r te à l’écolog i e et à ses projets pour la galer i e d’art qu’el l e possè d e avec son mari. Son amant défenseurde la natu r e, milite contre l’extensi o n de la stat i on de ski voisine. Elle l’a rencontré lors d ’ u n eréunion cont r e le projet de promoteurs i mmobiliers californiens. E l le faisait pa r tie des or g anisateu r s d e l a réunion opp o sés au projet et avait d ema n dé à l’organ i sation Wild Nature de venir exp o ser les risques indu i ts par le projet d’extension de l’a c t u elle st a tion sur l’écosystè m e, sa n s par l er des ris q ues de poll u ti o n de la na p pephré a tiq u e.

Wild N a ture avait env o yé un j eu n e homme, s p écial i ste d e la prote c tion d es es p è c es animales, le s lou p s en part i culier qui risqua i entd ’ être victi m es de c e pro j et. C’est lui qu i est v enu. D èsqu’elle l’a vu, elle n’a eu q u’une envie, l e mettre da n s son l i t. Et el l e y est parvenue. Quand el l e v eut q u elq u e c hose, r i en, ni perso n ne ne l uirésiste  ! Il n’éta i t pas de taille, f a ce à la superbe et brillante S ally Turner.

Leur liaison dure depuis s i x mois maintenant,et el l e ne se lasse pas enco r e du jeune homme, ce qui d’ailleurs étonne un peu sa sœur, sa confidente. C ependa n t depuis quelq u e tem p s, el l e est i nqu i ète ca r il
fait plein d e projets, et p a rle même de s’insta l ler avec el l e, au vu et au su d e tous. Et c ela, el l e n’en v eut pas  !

Elle l’ai m e v r aime n t, et p a s seule m ent a u plan phys iq ue, mais de l à àquitter s o n m ari. El l e vient chez lui, c h a q ue fois q u e s o n ép o ux est en déplace m ent  ; ce qui l ui arrive souvent. E l le n ’ est d’ailleurs pas certa i ne que ses voy a ges a ient un b u t seulement pro f essi o nnel, m a is ça ne l a dér a nge p as. I l s o nt ch a cun l e u r vie, s’ente n dent très bien, se co m pre nn ent et se pa r donnent l eu r s infi d élités r écipro q ues, etleur coup l e est c o nnu et appréc i é,reçu parto u t d ans la ville. La situ a tion l ui convie n t p arfaite m e n t  ; pourquoi en ch a nger  ? Elle n’envisa g e p as du t o ut d e quitter son mari même pour un ho m me aussi sédu i sant q u e s o n amant  ! S ans parler de la question financ i ère q ui ne tardera i t pas à surgir. Elle est ric h e, pas lui  ; c e q uin’est p a s un problème p our elle, ma i s en serait un pour lui  ; elle devine q ue j amais il n’a c ceptera son arge n t. El l e le se n t fier et orgueil l eux  ;

- Réve i llée, ma chér i e  ? Qu’est - ce q u e tu voudrais que l’onfasse  ?
- Rien, re s ter en s emb l e, t o ute la j o urn é e  ; et je t’ a mène au
r est a u r ant, c e s oi r à S ed o na. Mo r t s ’a bse n te p end a nt d e ux jours  ; j e r esterai c ette nu i t a u ssi avec toi, qu’en d i s-tu  ?
- J’en d i s q u e ç a me c o nvie n t très b i en  ; et il s’e m presse de lelui prou v er.

Plus ta r d après l’a m our, il lui murmu r e,

- Chérie, je voudrais q ue c es mo m ents ne fin i ssent j amais et que tu restes avec moi po u r toujours,
- Tu sa i s b i en que c’est i m possib l e, je suis mar i ée, n’ oublie pas, mon c h éri  ;
- Juste m ent, p ourquoi tu n e le quittes pas  ; tu me dis toi- même que tu ne l’ai m es p l us  ; alors viens vivre avec moi  ; je ne suis pas encore très riche, mais on yarrivera  !
- Ce n’est p a s si simp l e  ; j’a i me e n core Mort  ; no u s a v ons u n e vie en com m un  ;
- Ce n’est pas ce q ue tu m’avais d i t, aj o ute - t-il, ra ge use m ent.
Comment pe ux-tu r etou r ner aup r ès de lui ap r ès m’avoir
quitté  ? Je t’ a ime, Sally, je veux vivre avec toi. Je ve u x q u e tu soies t o ut àmoi.
- Je suis là m a intenant  ; o n est b i en ensemble, profitons-en, lui murmura - t-el l e à l’orei l le, et enco r e une fois, elle lui fait oublier sa m a uvaise hu m eur.

Plus ta r d, d a ns la jour n ée, ils vo n t se prome n er d a ns l es ga l eriesd’art de S e d ona et dî n er dans u n restaura n t de c uisi n e franç a isequ’elle a ime particu l ière m ent. Elle se p lait à Sed o na  ; les bo u tiq u es new age, le sho p ping d e l u xe, les galer i es d’avant- g arde, sans oublier les p a ysages et le u rs cou l eurs éclat a ntes, représentent p our elle le sum m umde la v i e près de l a nature comme elle la r êve. On y renco n tre a u ssi nomb r e d ’ artistes et d e spéc i alistes i mporta n ts p o urla défense de ses idées écolog i ques.El l e a découve r t assez tardive m ent la d éfe n se de l ’ enviro n nem e ntet c omme tous lesnouvea u x c o nvertis, elle témoig n e d’ u n arde n t pr o sélytisme, do n t se moque ouve r te m ent son mari  :

- Tu sais, Sall y , ce n’est p a s avec leu r s idées d’un retour à l’âge d e p i erre q u e no u s p ourrons affr o nter l e mon d e du X X I° sièc l e et s es n ouvea u x p r é d ateu r s  !
- En o u tre, j e trouve i ncro y able qu’ils m et t e n t s ur le même
plan l’hom m e et le reste des vivants  ! Pour moi, un hommequel qu’il soit, même le pi r e criminel se r a toujours supérieurà un ani m al  ! Désolé, ma c hérie  !
- D’ailleurs, heureusement que je su i s là avec mon bét o n, pour
pouvoir t’offrir tes go û ts de l u xe et m ême tes p a sse-tempsfrivoles  !

Ce soir-là, a p rès un rep a s délic i eux, en amoure u x, Sally accompa g ne son a m ant à son cha l et. Petit, bien a ména g é, c on fortable et is olé,
c’est l eur re f uge. Mais S a lly sent co m me une rete n uechez le jeune homme, c o mme si la discussion de ce mat i n lui faisait encore ombrage.

- Tu m’en ve u x e n core po u r notre dis cu ssion de ce matin  ?
Viens pl u tôt l’oublier aup r ès d e moi  !
- Je t’aime, Sal l y et j e ne pe u x plus co n ti n uer com m e ç a  ! Je ne veux plus te p arta g er avec l ui  !
- Mais tu es v raiment j al o ux  ! Tu sais bien q ue j e t’aime et qu’il n’y a que toi da n s mon cœur. Ne sois plus jal o ux  ; je t e promets, j e quitterai M o rt, mais do n ne-moi un p eu de tem p s  !
- Pas trop lon g tem p s, mon a mour, sinon, j’irai lui parler  !

Elle se serre contre l ui, c a resse sa n u q ue, embr a ssesa bou c he et luifait oublier le monde extér i eur  !
Prologue




Il est venu de Los Angeles sans se presser.

Serge Bykov a tout son temps. C’est un ancien soldat de ladéfunte armée soviétique, qui a su sereconvertir sans difficultés dans le monde capitaliste. Quandil se battait en Afghanistan pour l’Armée Rouge, ilavait encore quelques illusions sur les différences entre lemonde communiste et le monde libre ; mais depuis que le Mur deBerlin est tombé et que l’Union Soviétique adisparu dans les limbes de l’Histoire, il lui semble que leshommes sont partout pareils, égoïstes et intéressés.Finalement il a survécu à l’effondrement de sonunivers et est devenu un homme d’affaires capitaliste !

Et dans le monde des affaires quelquefois, il y a des différentsentre partenaires. S’il était américain, illaisserait les avocats entrer dans le jeu. Mais il est russe etpréfère régler ses affaires directement, sansfaire intervenir ces hommes de loi, toujours prêts à latransaction !

Il est associé avec les Turner dans une affaire de vente detableaux. De véritables chefs d’œuvre mais àl’origine douteuse. Enfin, douteuse n’est pas le terme ;il sait très bien d’où proviennent les toiles.Malhonnêtement acquises serait plus juste, volées àdes victimes de la barbarie nazie. Mais le temps a passé !Le temps de l’oubli ! Le temps enfin de profiter de ces biens tombés en déshérence, ces tableaux dont les légitimes propriétaires ontdisparu dans les camps de la mort.

Compte tenu de ce qu’il a vécu depuis la chute de sonpays, il n’a pas trop de scrupules. Il faut bien vivre. Et ledestin a voulu qu’il rencontre ces marchands d’artaméricains et qu’ils soient en affaires ensemble.
Mais depuis quelques semaines, il a l’impression qu’ilscherchent à l’éviter. Aussi, il a décidéde venir les rencontrer, Sally et Mort Turner. Il veut leur parlerdirectement et pas seulement par téléphone. Quand il aconnu les Turner, ils se sont engagés à trouver unacheteur pour ses toiles. Au prix fort. Au début de leurcollaboration tout effectivement se déroule parfaitement.Plusieurs toiles sont vendues, même avec une notice deprésentation incomplète sur la période dessoixante-dix dernières années. Apparemment, nombre decollectionneurs se montrent assez peu scrupuleux sur l’originedes toiles. Mais après tout ce n’est pas son affaire, etsi ça lui rapporte de l’argent, il ne va pas s’enplaindre.

Mais ces temps derniers, il sent que quelque chose ne tourne pasrond. Il a essayé plusieurs fois de leur demander où enétaient les dernières transactions, mais Mort etSally lui fournissent des réponses évasives,plausibles, mais fuyantes. Son instinct lui dit qu’il y aembrouille, et il a appris à se fier à ses tripesdepuis les combats contre les Moudjahidin, dans les montagnesd’Afghanistan. Alors il a décidé de venir àleur ranch. Pas à la galeri

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