La seconde chance du Titanic
199 pages
Français

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La seconde chance du Titanic , livre ebook

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Description

Thomas Théobold se réveille sur un banc de Cherbourg le jour du départ du légendaire Titanic, avec dans ses poches un billet pour embarquer. La mémoire floue, il va découvrir une fois à bord qu'il n'est pas en 1912 mais en 2012 et que la "Bête" est de retour pour enfin accomplir les écrits de Saint-Jean: L'Apocalypse.

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312006840
Langue Français

Extrait

La Seconde chance du Titanic
Ludovic Mériais
La Seconde chance du Titanic















Les éditions du net 70, quai de Dion Bouton 92800 Puteaux
© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00684-0
– Réveille-toi jeune homme, ce n’est pas le moment de dormir !
Le jeune homme, allongé sur le banc, s’appelait en réalité Thomas et sa barbe, qui poussait depuis plusieurs jours sans craindre de disparaître sous la lame tranchante d’un rasoir, donnait pourtant un sacré coup au moral de sa jeunesse. D’ailleurs, puisqu’il allait passer le cap de la trentaine dans moins de trois mois, être encore qualifié de jeune homme était selon Thomas totalement inapproprié. Pour lui, il n’était ni jeune ni vieux mais simplement un homme, un homme parmi tant d’autres qui essayait de se sentir le mieux possible dans sa peau. Mais la tâche n’était pas si facile car malgré les années, son visage ressemblait plus à celui d’un adolescent qu’à celui d’un homme mûr qui s’enrichit et grandit, comme on dit, de ses expériences vécues.
Difficile dans ses conditions d’être pris au sérieux par son entourage. Bien décidé à ne plus trahir son âge, Thomas avait donc décidé de donner à son rasoir un congé sabbatique bien mérité, espérant ainsi intensifier son visage. Ce qui n’était, semble-t-il, pas encore assez puisque quelqu’un venait à l’instant de le prendre pour un jeune homme.
Tel un pantin écoutant la voix de son maître, Thomas ouvrit les yeux. L’homme, qui le dévisageait, avait trente-trois ans ; autant dire : à peine plus âgé que lui. Il portait sur la tête un béret muni de son traditionnel pompon rouge et un pull rayé blanc et bleu, ce qui aida Thomas à deviner facilement que cet homme officiait dans la marine. Bien sûr, ce n’était pas une certitude mais Thomas songea qu’il avait peu de chances de se tromper.
– Pourquoi tu me regardes comme ça ? Serait-ce parce que je suis né dans le riz et la bonne humeur ?demanda l’homme en le dévisageant davantage.
Riz au lieu de rire… Thomas connaissait comme tout le monde la fameuse expression « dans le rire et la bonne humeur » mais c’était la première fois qu’il entendait quelqu’un s’amuser à la transformer de la sorte. Surtout, venant de la part de quelqu’un ayant la peau noire. Et vraisemblablement, cet homme ironisait sur ses origines.
C ertainement africaines , suggéra Thomas qui se demanda alors s’il devait justement en « riz-re », au risque que son interlocuteur ne le prenne mal. Thomas préféra donc s’abstenir de toutes réponses maladroites et de tous sourires inopportuns.
– N’aie pas peur, je ne vais pas te manger tout cru ! reprit l’homme en souriant. Je faisais juste un jeu de mots.
Bien qu’il trouvait cette plaisanterie de mauvais goût, Thomas se força à sourire, simplement pour faire croire à cet homme que son jeu de mots lui avait plu. Puis, remis de son réveil brutal, Thomas se leva du banc. Autour de lui, une foule immense de gens s’agitait et marchait dans tous les sens. Thomas crut voir une fourmilière en plein travail, tant ses individus avançaient vite et semblaient n’être préoccupés que par les choses qu’ils avaient à faire.
Instinctivement, Thomas jeta un coup d’œil à sa montre qu’il portait autour du poignet. Treize heures précise. Pas une minute de plus. Vivant au cœur même de Marseille, à cette heure-là, les cigales auraient depuis longtemps pris plaisir à le réveiller mais ici, pas un bruit, pas une personne, pas même une mouche ne l’avaient dérangé avant cet homme. Et avec tous ses gens qui venaient de tous les côtés, Thomas trouva ce manque d’intérêt à son égard très surprenant.
Tous ces passants doivent me prendre pour un sans-abri.
– Où sommes-nous ? demanda-t-il, surpris de se retrouver en plein milieu de ce vacarme.
– Cherbourg, mon gars ! Et ça, c’est le Titanic !
Le Titanic ? Et pourquoi pas le France tant que t’y es ?
Et puisque cet homme lui faisait signe de regarder derrière lui, Thomas se retourna, convaincu malgré tout qu’il avait à faire à un petit plaisantin qui jouait encore à son âge à ce jeu indémodable : « l’attrape nigaud », dont la règle consiste, comme son nom l’indique, à aller à la pêche aux nigauds. Mais ce n’était pas un jeu. Bien qu’il voyait devant lui les lettres T.I.T.A.N.I.C inscrites en lettres capitales sur la coque du paquebot qui patientait à quai, Thomas crut tout simplement rêver.
– Non, vous ne rêvez pas ! C’est bien le Titanic ! Le Monde en rêvait, notre compagnie l’a fait ! s’exclama l’homme en lisant la stupéfaction dans les yeux de Thomas.
Le Monde en rêvait, notre compagnie l’a fait… Cette phrase aurait pu faire penser à Thomas qu’il était à côté du propriétaire de cette compagnie mais sa tenue vestimentaire le trahissait, ce n’était qu’un simple marin…
Un simple marin, probablement engagé par cette compagnie , supposa Thomas qui songea également que promouvoir les bienfaits de ce paquebot était certainement l’une des principales raisons pour laquelle les patrons de cet homme allaient lui verser un salaire à la fin du mois. Et puis, surtout cet homme était noir. Bien sûr, Thomas n’était pas raciste mais d’aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais entendu dire que le propriétaire du célèbre Titanic était noir. Thomas se rappelait qu’il appartenait à une compagnie britannique mais son nom ne lui revenait pas.
Soudain, les sirènes du paquebot furent actionnées et de la fumée noire s’échappa des cheminées. Tel un apprenti écolier, Thomas, les mains derrière le dos, les compta alors avec les doigts. Comme sur le légendaire Titanic, il y en avait bien quatre mais la quatrième cheminée n’évacuait aucune fumée ; ce qui ne surprit pas Thomas puisqu’il se souvenait avoir lu quelque part que cette cheminée servait en vérité à ventiler les vapeurs produites par les cuisines.
L’homme, toujours à ses côtés, s’impatienta :
– Et bien jeune homme, c’est le moment ou jamais d’embarquer car nous allons bientôt lever l’ancre. Montrez-moi votre billet pour que je puisse l’enregistrer dans nos fichiers !
Nous allons lever l’ancre… Le nous sonna comme une réponse à son interrogation. Thomas ne pouvait dorénavant plus en douter. Cet homme était bel et bien engagé par la compagnie de ce bateau et sa mission consistait donc à s’occuper des passagers mais surtout d’enregistrer ses dits passagers avant qu’ils ne montent à bord. Les réveiller aussi si nécessaire. Mais comme Thomas n’avait pas ce fameux billet, cet homme aurait mieux fait de le laisser dormir. Leur conversation allait devoir s’arrêter là.
– Je n’en ai pas.
– Et ça, c’est quoi ? Ce n’est pas un ticket de métro, que je sache ! plaisanta le marin, après avoir sorti un papier qui dépassait de la poche de la veste rouge que portait Thomas.
Surpris, Thomas lui prit le billet des mains et l’examina des deux côtés.
Billet de Thomas Théobold pour le Titanic. C’est…
– C’est impossible ! réfuta Thomas d’une voix claire. Il doit s’agir d’une erreur.
– Dépêchez-vous, jeune homme ! Montez ou vous risquez cher d’être à la bourre à Cherbourg !
Après un court silence, le marin reprit :
– Vous avez compris ma blague : cher … bourre ? demanda-t-il, content d’avoir trouvé ce jeu de mots.
Malheureusement pour l’égo de cet homme, Thomas n’avait pas envie de rire. Ses pensées étaient ailleurs. Des tonnes de questions lui traversaient l’esprit. Comment était-il arrivé à Cherbourg devant ce paquebot devenu tristement célèbre pour son naufrage ? Et pourquoi était-il revenu en 1912 alors que Thomas est né plus de soixante-dix années après ? Finalement, puisqu’il savait que ce paquebot avait coulé dans l’océan atlantique, Thomas admit au plus profond de lui que ce n’était qu’un rêve et qu’il allait tôt ou tard se réveiller dans son appartement situé dans le centre de Marseille. De la fenêtre de sa chambre, il apercevra alors Notre Dame de la Garde et n’aura plus qu’à espérer, et par la même occasion, bien qu’il n’était pas croyant, peut-être aussi prier qu’il ne soit pas devenu fou.
– En même temps, j

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