Le Bonheur et autres troubles
140 pages
Français

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Description

Un prétendu éditeur découvre un mystérieux coffre rempli de manuscrits. C’est là le prétexte pour retracer les pas de personnages associés à la famille Ashfaq, issue de la bourgeoisie musulmane d’une ville indienne dévastée par les émeutes religieuses des années 1990.

Au fil des nouvelles de ce recueil, le lecteur voyage en Inde, en Birmanie, en Angleterre, en République tchèque, au Groenland, aux États-Unis et au Canada, de la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui. Il y découvre une gamme de personnages et de sociétés aux prises avec la violence et l’oppression. Pour en accentuer l’artifice littéraire, la plupart des nouvelles sont racontées par un narrateur ou une narratrice dans un style distinct qui explore les mille et une façons connues d’aborder les thèmes choisis. En empruntant la voix des opprimés, les narrateurs mettent à mal leur propre récit. Et en mettant en doute la lecture qu’en fait l’« éditeur », sa femme lève le voile sur l’embarras et les inclinations de son mari. Aussi persuasive soit cette logique de narration, le cadre qui régit l’ensemble joue sur la vraisemblance des histoires racontées.

Ce premier recueil de nouvelles signé Saidullah repousse les limites de la langue littéraire grâce à la parfaite maîtrise qu’en a son auteur, qui manie avec brio une multitude d’affects, d’émotions, de styles et de genres narratifs. Le Bonheur et autres troubles, œuvre hautement originale et remarquablement élaborée en un lacis de récits entrecroisés, saura plaire à tous ceux et celles qu apprécient la nouvelle et la fiction.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 novembre 2013
Nombre de lectures 35
EAN13 9782760320987
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE BONHEUR
et autres
TROUBLES


le Mien-poème aux cent bouches
Paul Celan


Ahmad Saidullah
LE BONHEUR
et autres
TROUBLES
Traduit de l'anglais (Canada) par Annick Geoffroy-Skuce, Marc Charron et Caroline Lavoie
Les Presses de l’Université d’Ottawa 2013 Collection Traduction littéraire



Les Presses de l’Université d’Ottawa (PUO) sont fières d’être la plus ancienne maison d’édition universitaire francophone au Canada et le seul éditeur universitaire bilingue en Amérique du Nord. Fidèles à leur mandat original, qui vise à « enrichir la vie intellectuelle et culturelle », les PUO proposent des livres de qualité pour le lecteur érudit. Les PUO publient des ouvrages en français et en anglais dans les domaines des arts et lettres et des sciences sociales.
Les PUO reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition. Elles reconnaissent également l’appui du Conseil des arts du Canada et de la Fédération canadienne des sciences humaines par l’intermédiaire des Prix d’auteurs pour l’édition savante. Nous reconnaissons également avec gratitude le soutien de l’Université d’Ottawa.
Révision linguistique : Nadine Elsliger
Correction d’épreuves : Thierry Black
Mise en page : André Vallée – Atelier typo Jane
Maquette de la couverture : Johanna Pedersen
Développement numérique/eBook: WildElement.ca
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Saidullah, Ahmad[Happiness and other disorders. Français] Le bonheur et autres troubles / Ahmad Saidullah ; traduit de l'anglais (Canada) par Annick Geoffroy-Skuce, Marc Charron et Caroline Lavoie.
(Collection Traduction littéraire)Traduction de: Happiness and other disorders.Nouvelles.Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).ISBN 978-2-7603-0812-1 (couverture souple).--ISBN 978-2-7603-2115-1 (pdf).--ISBN 978-2-7603-2098-7 (epub).--ISBN 978-2-7603-2116-8 (mobi)
I. Lavoie, Caroline, traducteur II. Charron, Marc, traducteur III. Geoffroy-Skuce, Annick, traducteur IV. Titre. V. Happiness and other disorders. Français
PS8637 A446 H3614 2013 C813'.6 C2013-906497-4
C2013-906498-2
Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives Canada
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2013


Préface
L a traduction en français d’auteurs anglophones d’origine sud-asiatique est un phénomène assez récent, qui remonte essentiellement au début des années 1980. Or, depuis sa découverte d’auteurs comme le romancier britannique d’origine indienne Salman Rushdie, le lecteur francophone, qu’il soit d’Europe ou d’Amérique, semble de plus en plus intéressé et intrigué par ces écrivains venus d’un monde à la fois fascinant et lointain, et évoluant très souvent en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou au Canada. Convient-il alors de parler d’une littérature sud-asiatique affirmant de plus en plus sa présence dans ces pays majoritairement anglophones, ou bien d’une littérature d’expression anglaise de plus en plus marquée par l’expérience sud-asiatique de l’exil ?
Happiness and Other Disorders est l’une de ces œuvres qui intriguent. Son auteur, le Canadien d’origine indienne Ahmad Saidullah, a d’emblée attiré l’attention des jurys de nombreux prix littéraires parmi les plus prestigieux, non seulement au Canada (CBC Literary Prizes, Danuta Gleed Literary Award) et en Inde (Vodafone Crossword Book Award), mais également aux États-Unis (Panliterary Award du Drunken Boat ) et en Irlande (Fish Publishing International Short Story Contest).
Curieusement, ou peut-être pas dans un contexte mondialisé de la circulation des livres, la scène littéraire asiatique semble de plus en plus occupée par des auteurs nord-américains. Ou devrait-on plutôt parler d’auteurs nord-américains d’abord et avant tout actifs et présents sur la scène littéraire asiatique ? On n’a qu’à penser à des auteurs bien établis et mondialement reconnus comme Jhumpa Lahiri aux États-Unis ou Michael Ondaatje au Canada. Et les étoiles montantes ne manquent pas : Miguel Syjuco, auteur montréalais d’origine philippine, lauréat du Man Asian Literary Prize en 2008 ; Xu Xi, qualifiée d’auteure anglophone hongkongo- newyorkaise, finaliste de ce même prix en 2007 ; Chitra Banerjee Divakaruni, lauréate de l’American Book Award en 1995 ; Pasha Malla, récipiendaire en 2009 des prix Trillium et Danuta Gleed ainsi que finaliste aux prix du Commonwealth et Scotiabank Giller la même année. On pourrait encore citer maints exemples.
Lors de la parution de Happiness and Other Disorders , en 2008, la question de l’identité duelle (canadienne et indienne) de l’auteur s’est présentée. Notons d’entrée de jeu que le recueil a été reçu avec autant d’enthousiasme au Canada qu’en Inde. Le fait qu’il ait été publié la même année par Key Porter House, à Toronto, et par Penguin Books India, à New Delhi avec la même couverture et la même description n’est sans doute pas aléatoire. Au Canada, le Globe and Mail , le Toronto Star et le Hamilton Spectator ont salué l’émergence de ce nouvel auteur et, en Inde, le Telegraph , le Statesman , le Financial Express et le Business Standard ont encensé l’œuvre.
Il semblerait donc qu’à identité duelle correspondrait réception duelle. Mais comment Saidullah a-t-il été présenté par la critique au Canada et en Inde ? Comme un auteur canadien ou indien ? La presse culturelle canadienne semble quelque peu ambivalente sur la question. En février 2008, le Globe and Mail parle à la fois de « new South Asian writing » et de « new Canadian writers » pour décrire Saidullah et d’autres écrivains canadiens d’origine sud-asiatique. Un autre article du Globe , paru un mois plus tôt, vante les mérites d’une œuvre de fiction qui fait entrer le lecteur dans un « monde nouveau ». Au cours du même mois de janvier 2008, le Star découvre dans l’écriture de Saidullah des accents de Faulkner, Borges, James et Nabokov, mais aussi d’Ondaatje.
Les critiques indiens, quant à eux, semblent faire peu de cas de l’identité duelle de l’auteur, à l’exception du Telegraph , qui passe en revue le recueil de Saidullah sous la rubrique « Home Thoughts from Abroad », titre emprunté au poème éponyme de Robert Browning. Mais où est ce « home » et où est ce « abroad » ?
Chose certaine, si la presse indienne passe sous silence le fait que Saidullah est Canadien, la presse canadienne ne manque jamais de préciser que cet auteur, s’il est né au Canada, a grandi en Inde. Pour la traduction, la question n’est pas sans intérêt, car le texte traduit doit lui aussi présenter l’auteur, mais en faisant se déplacer son œuvre encore un peu plus loin, à partir d’un (ou de deux ?) univers culturel(s) vers un autre, francophone. C’est là qu’intervient la question de la pertinence d’un appareil paratextuel, question liée à l’identité duelle de l’auteur. Car pour bien comprendre l’œuvre en français, peut-on se passer tout à fait d’un appareil paratextuel qui ferait office, en quelque sorte, de guide de voyage ?
Il importe tout d’abord de signaler que la plupart des nouvelles de Happiness and Other Disorders sont profondément « enchâssées » dans l’univers culturel du sous-continent ou, pour reprendre le terme de Theo Hermans, sont enveloppées d’un « cultural embedding 1 ». Certaines nouvelles sont truffées de mots ou d’expressions non seulement en langues sud-asiatiques, mais également en tchèque et en lallan (référence partielle tout au moins, peut-on penser, au poète écossais Robert Burns). Saidullah n’a pas jugé que cette intrusion de langues étrangères, qui pourrait a priori dérouter le lectorat anglophone non indien, nui sai t outre mesure à la compréhension du texte. C’est pourquoi il a choisi de ne rien expliquer à ses lecteurs anglophones. Mais il reste que les nouvelles de Saidullah ne sont pas d’une lecture tout à fait facile, même en anglais, et le lecteur doit rester alerte pour comprendre les allusions, les références intertextuelles et les soubresauts parfois simplement suggérés du récit. L’absence d’un appareil paratextuel en anglais force le lecteur à s’engager activement dans la production du sens.
Et Saidullah va plus loin. Se disant surpris que certains lecteurs puissent trouver le livre d’un abord difficile, comme le rapporte en janvier 2008 le Hamilton Spectator , il va jusqu’à refuser de distinguer par l’italique les mots en langues étran gères, comme il est d’usage. Mais pourquoi ?, pourrait-on se demander. Saidullah explique que ce rejet délibéré de l’italique est un refus de marquer les mots en langues sud-asiatiques comme singuliers car, dans le contexte culturel où sont campés ses personnages, il est commun d’amalgamer an

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