Le Cartel de Ricminphy
167 pages
Français

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Le Cartel de Ricminphy , livre ebook

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Description

Nouvel eldorado de l’industrie du médicament, le marché de l’obésité fait miroiter des profits exponentiels et excite les convoitises. La découverte innovante de deux Apothicaires de Provence fait saliver le microcosme pharmaceutique européen, toujours à l’affût. Dominé par de grosses multinationales qui pressentent le filon et veulent se l’approprier. Les obscurs du secteur se rebellent, rêvant de participer au festin financier. Et pour certains d’entre eux tous les moyens sont bons.
Gaétan Maxehar, se retrouve malgré lui au cœur d’une action assez machiavélique. Dans un monde policé mais sans concession, voire brutal, réussira-t-il à faire face aux menaces et à concilier les intérêts des différents protagonistes ?
Le sacrifice d’anonymes sera-t-il le moteur d’une nouvelle ère européenne, mêlant équitablement social et profit... De l'action, des intrigues, du suspense, des coups bas dans le milieu de l'industrie pharmaceutique…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2005
Nombre de lectures 0
EAN13 9782954914206
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Cartel du Ricminphy
Denis Cressens
© 2016
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
A mes enfants, à ceux qui m’ont soutenus : Mireille ma fidèle relectrice et, et. Elise Et aux autres……ils se reconnaitront !
1
A cet instant précis s’ouvre devant moi une page im mensément blanche et silencieuse, simplement troublée par les sonorités mélodieuses et un peu lancinantes d’une musique aquatique, créée en l’honneur de feu le commandant Cousteau. Dehors, le ciel est bleu, à peine brouillé par quelques volutes de stratus blancs qui, poussées par le vent du large, doucement mais surement, se dirigent vers le site o u débute cette histoire. Il y a peu, l’humanité a franchi le cap du nouveau siècle, refusant de s’assagir pour autant. Les grands démons humains ont peu évolué, même si chaque jour la technologie fait un peu plus de miracles pour nous surprendre, encore et toujours plus. Malgré l’assaut de modernisme qui nous submerge, et devrait nous procurer sérénité et satisfaction, l’homme a conservé et cultive ses défauts de base comme la vanité, le goût du profit à tout prix, du pouvoir, et son appétence pour le conflit en général. Sous la fenêtre, un vieil olivier au tronc noueux, dont l’espèce a accompagné le monde dans son évolution, agite doucement ses feuilles aux inimitables accents bleutés. Déjà quelques petites olives pointent et cherchent à capter les rayons du soleil pour se nourrir de sa chaleur bienveillante. Plus tard, l’automne les transformera en ce nectar sans pareil, qui rehausse la saveur de tant de plats, aussi délicieux que diététiques. Tout est calme, débonnaire. Des goélands argentés, entourés de quelques rares gabians blancs, fendent lentement le ciel. Le temps semble s’écouler paisiblement comme si la vie et l’actualité s’étaient soudain pacifiées, figées. Une quiétude pacifique semble imprégner l’atmosphère, comme si les nouvelles, trop souvent tristes, déver sées à jet continu par les médias, n’étaient que des mirages élaborés par des esprits maléfiques. Soudainement, le vrombissement agressif d’un hélico ptère d’Eurocopter rompit le charme reposant de ce moment privilégié fait de calme et de sérénité. Puis, clans la foulée, la musique polyphonique du portable égrena les prem ières notes de la Symphonie du Nouveau Monde. C’était la première fois que cette ligne s’activait pour moi. Qu’aurait pensé le tchèque Antonin Dvorak d’être interprété en lieu et place d’une anonyme sonnerie de téléphone ? Je me lève donc du voltaire dans leq uel je me prélassais, savourant langoureusement à petites gorgées de ne rien faire, simplement réfléchir à tout, à rien, pensant à mes enfants et à mes petites filles. Je saisis le portable à double ligne. De l’index droit, je mets un terme brutal à la symphonie, puis le dirige à mon oreille en disant : – Oui, j’écoute ! Immédiatement une femme m’ordonne d’une voix sans appel à l’accent guttural : – Rendez-vous au 13 de la rue Maradi à 16h 45 à Martigues. Le cardiologue vous attend ! Vous savez qui nous sommes. Mademoiselle Fausciade a fait les présentations, il me semblePourquoi mon cardiologue, pensais-je ! Elle raccroche sans attendre de réponse, se dispensant des formules de civilité d’usage. Ce ne doit pas être la coutume sur la ligne du nouveau monde. Je regarde ma montre, il est
15 heures 10 ce beau mardi de mai. Mon moment de béatitude, pour aujourd’hui, vient de prendre fin, adieu mon bon voltaire. Je me saisis de ma télécommande domotique. D’un geste, je ferme toutes les baies vitrées blindées à l’épreuve du vol, ainsi que l’immense velux qui me permettent de vivre en osmose avec la lumière naturelle. Je prends mon sac de voyage, toujours prêt grâce aux soins diligents de Nadine ma compagne, toujours entre deux sites archéologiques. Dehors ma fidèle Volvo, 195000 kilomètres au compteur, abattus en presque quatre ans, m’attends l’ombre des deux marronniers roses. Je me dirige lentement sur le chemin borde d’oliviers, et marque un temps d’arrêt pour que le portail s’ouvre. Une fois sur la petite route, d’un geste sur ma petite télécommande de voiture, je mets la maison sous protection jusqu’au retour de Nadine. Elle a fait un saut à Aix-en-Provence, à deux pas, sur le nouveau site archéologique mis à nu il y a peu. Je roule tranquillement jusqu’à la nationale distante de trois kilomètres, puis, je me dirige vers Martigues. Il ne me faut pas plus de vingt minutes pour me garer sur l’immense parking de l’étang de Berre, ou trouver une place est encore facile à cette époque. II est à peine 16 heures, j’ai une bonne avance. J’en profite donc pour aller récupérer quelques euros à un distributeur, puis boire un petit café sous les platanes, tout en remuant inutilement ma cuillère au fond de la tasse, il y a longtemps que je n’y mets plus de sucre. Profitant de ce moment tranquille, je fais un rapide flash-back sur mes dernières années, et plus particulièrement sur les tout derniers joursJ’avais arpenté durant deux décennies la moitié de notre bel hexagone. Pour le compte du cabinet qui m’employait, je démarchais les entre prises désireuses de cesser leur activité, pour leur trouver des candidats à la reprise. Je devais prendre des parts d’associe incessamment, ce qui devait concrétiser mon implica tion sans faille de toutes ces dernières années. C’était la volonté de Sébastien Ranpot, mon employeur devenu au fil du temps un véritable ami, chose assez rare dans la vie professionnelle. J’avais, il y a très peu de temps, fait une étrange rencontre.  A la demande de Sébastien, je m’étais dirigé sur La Chapelle en Vercors située au fin fond de la Drôme, perchée à près de 1000 mètres d’a ltitude. J’avais gravi la légendaire route des grands goulets, ou tous les grands rallye s automobiles s’étaient disputés l’asphalte enneigé, au fond d’hivers rigoureux autant que piègeux. Une sensation d’aura sauvage, aussi bien que la magnificence d’un paysag e d’exception, m’avait proprement subjugué. Il y avait longtemps, un peu plus d’un demi-siècle, ce site rustique avait été le théâtre de douleurs et de gloires que seul l’homme, dans ses folies persistantes à travers les âges, sait mettre en scèneAprès avoir traversé une gorge aussi sinistre que sombre, nommée « Les barrages », j’avais débouché sur un adorable plateau verdoyant. Ce petit village, charge d’histoire, était situé au cœur du Vercors. Là, je m’étais acheminé à droite du collège Sport et Nature et j’avais continue sur une petite route durant environ 8 à 900 mètres, me disant que les habitants ne devaient pas rire tous les jours lors des grandes chutes de neige. Un gros Toyota blanc était garé devant une solide bâtisse en pierre à un étage, recouverte d’épaisses lauzes bleus gris et récemment restaurées. Je m’étais gare à cote du 4×4, puis dirigé vers la porte d’entrée de ce qui semblai t être un restaurant de montagne.  Je pénétrai clans un intérieur sombre, cossu et chaleureux. Dans un cadre typique et une atmosphère ou se mêlaient pêle-mêle des odeurs de charcuterie, de crêpes et de vins chauds, était assise, face à une massive table en m élèze blondi, une femme d’une
quarantaine d’années. Cheveux longs, plutôt blonds, jean moulant, plutôt mode, elle portait des lunettes fichées sur le haut du crâne et un chemisier au look épanoui. Sylvie Fausciade, bellissime montagnarde, au visage délica tement tanné par le grand air, maitresse des lieux, mettait à mal ce gui avait été une belle tarte aux myrtilles, sans se soucier nullement de sa ligne de sylphide. A ma vue , elle leva ses grands yeux bleus malicieux, encadrés de sa chevelure blonde et soyeu se, et dit avec une mimique de satisfaction et un demi sourire aux lèvres : – Bienvenue au bout du monde I C’était également la formule gravée sur une poutre à l’entrée, nom particulièrement bien choisi pour cet établissement situé au milieu de nulle part! – Vous êtes très ponctuel Monsieur Maxehar ! Avez-vous fait bonne route ? – Oh, à cette époque, c’est assez commode. Après les présentations et banalités d’usage, elle me proposa un chocolat noir fumant gui sentait le bon lait pur et riche du plateau ver doyant. Je dégustais à mon tour une succulente tartelette offerte par mon hôtesse. Puis, j’étais entré dans le sujet, motif des 280 kilomètres que je venais de parcourir. – Mademoiselle Fausciade, vous nous avez joints pou r une vente différente et peu banale, selon vos termes. C’est la première fois que notre cabinet est contacté pour une affaire qui sortirait de notre cadre habituel. C’est votre forte insistance comme la curiosité, il est vrai, qui m’ont fait déplacer. Vous allez m’éclairer, car vous n’êtes pas sans savoir que nous nous occupons exclusivement de mettre en rapport des propriétaires cédant leur affaire, avec des acheteurs potentiels crédibles. Je ne suis qu’un négociateur ! La jeune femme qui tapotait mécaniquement la table massive avec une grosse clé noire, releva la tête, un sourire aux lèvres – Mais je le sais très bien. Vous avez vendu la pharmacie de mes parents à Bazas, près de Bordeaux, il y a quatre ans. A l’époque, ils avaient été enchantés de votre efficacité. Ils vous avaient même mis en rapport avec leur ami intime de fac qui, lui aussi, souhaitait réaliser son officine située elle, par contre, dans les quartiers nord de Marseille. En effet, je me souvenais alors qu’elle continuait : – Cet endroit réputé difficile venait d’être classe en zone franche et la vente a un prix raisonnable, proche du marché, devenait une gageure. Là encore, vous avez rempli avec succès votre mission. Et plus encore, l’acheteur, malgré le climat malaisé, est toujours très satisfait à l’heure qu’il est ! Profitant du fait que, tout en parlant, elle se servait à boire avec la cruche rustique en mélèze, je l’avais interrompue pour recentrer l’entretien. – Tout à fait, c ’est gentil, mais à l’époque je n’a vais fait que mon travail. La vente d’officines représente un quart de notre activité. Et je ne comprends toujours pas bien l’objet de votre demande d’aujourd’hui ! Vous avez été évasive. Ces affaires réalisées par l’intermédiaire de notre cabinet et la curiosité, je ne vous le cache pas, m’ont conduit jusqu’à vous. Prenant le temps de savourer l’eau qu’elle s’était versée, elle reprit: – En effet, je sais parfaitement que votre négoce porte sur des fonds de commerce et notamment sur des pharmacies. Puis, prenant soudain un ton plus sérieux, elle poursuivit: – Sachez, Monsieur Maxehar, que vos anciens clients de Bazas sont décédés il y a six mois maintenant, au mois de novembre – J’en suis désolé, vraiment !
Ellereprit,compréhensive.
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