Le chien qui boit
133 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le chien qui boit , livre ebook

-

133 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Albert Ledoux va avoir 50 ans. Délégué commercial pour une société de crème glacée, il a du mal à faire son chiffre. Il aurait voulu être un grand auteur. Albert écoute du Bashung et écrit en buvant du Old Grand Dad, le whisky préféré de Dylan Thomas, poète et écrivain. D’ailleurs le roman de sa vie s’appellera « Ça sert à quoi le cochonnet si t’as pas les boules ». Il a déjà le titre ; il n’a plus qu’à écrire la suite. Malheureusement, son emploi du temps trépidant et sa vie de famille lui laissent peu de loisirs.
Marié à Sylvie, il est le père de deux garçons : Tom, 3 ans, hyperactif, et Paul, onze ans, boulimique. Il y a aussi Jim, 18 ans, issu de son premier mariage, qui est végétarien. Sans oublier Gaspacho, le chien que sa femme recueille. Le gentil toutou s’avère quant à lui dépressif et porté sur la bouteille…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Belge, comédien et animateur, Alain Doucet est né à Charleroi en 1969. Il occupera diverses fonctions avant de devenir écrivain en 2007.
Il a déjà publié quatre romans, un e-book et deux opuscules, et participé aux émissions de Laurent Ruquier et François Pirette en Belgique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9791037706805
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alain Doucet
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le chien qui boit
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Alain Doucet
ISBN : 979-10-377-0510-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 
 
 
 
 
Du même auteur
 
 
  Chauffeur-livreur ! un roman belge (Les Impressions Nouvelles) Ruquier, il est sympa ? (Editions du Basson) Esthétique de l’égout (Amazon Kindle) Omelette (Opuscule 13 – Editions Lamiroy) 41 centimètres (Editions du Basson) Albert Ledoux fait un burn-out (Edilivre) Toboggan (Opuscule 65 – Editions Lamiroy)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« La vie est une perpétuelle distraction qui ne vous laisse même pas prendre conscience de ce dont elle distrait. »
Franz Kafka
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Stupide
 
À Salami
 
 
 
 
 
Un
 
 
 
— Ça fait longtemps qu’il est comme ça ?
Le cabinet est vaste et clair.
Des murs blancs avec une frise bleutée en leur milieu.
Une légère odeur d’éther règne dans la pièce.
Un grand aquarium sur le côté avec de gros poissons exotiques de toutes les couleurs qui barbotent. Quelque part dans un coin, un chat gratte et plus loin, un chien miaule ou l’inverse.
— Depuis plusieurs semaines, docteur, répond ma femme Sylvie.
— Hum-Hum, fait le doc.
Je me tiens impassible à côté de Sylvie. J’ai repéré un gros poisson vert et gris. Lui aussi m’observe en se fixant à la paroi et en clignant métronomiquement de son œil globuleux. Il est monstrueux.
Le spécialiste passe la main sur sa barbe de trois ou quatre jours.
— Quels sont les symptômes ?
Mon épouse soupire.
— Il n’a plus goût à rien… Il ne mange plus. J’ai essayé 36 sortes de croquettes : rien à faire. Il se met à aboyer la nuit par à-coups (c’est plutôt gémir en fait). Il a toujours été assez amorphe, mais là, il ne sort même plus faire ses besoins ; je dois ramasser tous les jours. C’est bizarre pour un labrador, non ?
— Il fallait venir me voir plus tôt.
— Oui, mais vous savez…
— Je sais, on croit toujours que ça va passer.
Le docteur ès clébards semble désabusé derrière son immense bureau. Quel fouillis sur cette table ! Des piles de paperasses, des seringues emballées et à moitié déballées, des fioles, des flacons de sérum et autres vaccins, une photocopieuse poussiéreuse, des poils de chien, deux GSM, un gros combiné style standard téléphonique des années 90 avec fax & large clavier, une imprimante délavée, des poils de chat, un stéthoscope alangui et fatigué, et un PC. The PC sur lequel il tapote en nous lorgnant en coin par-dessus ses lunettes rondes d’écailles. Il a un faux air de Philippe Geluck. Un peu plus de cheveux. Puis il marmonne :
— Ça m’a tout l’air d’être une dépression…
—  Une dépression  ? fait écho Sylvie.
Moi, je souffle silencieusement et lève les yeux au ciel. Manquait plus que ça !
Le veto se lève d’un bond et se dirige vers le labrador vautré à même le sol entre Sylvie et moi. Il s’accroupit pour tâtonner le crâne du cabot.
— Comment s’appelle-t-il déjà ?
— Gaspacho, fait Sylvie.
— Ah oui… hé… ben alors mon vieux Gaspard-Chõ, dit le toubib pour animaux en lui gratouillant le museau, c’est pas la forme hein ?
— Hhgrumpff, grommelle le pataud.
— Il a quel âge ?
— Un an et demi, répond Sylvie.
— Ah bon ! Il s’exclame en se redressant puis repart à son pupitre. C’est jeune pourtant.
Le vétérinaire se cale dans son siège et le dialogue se fait entre quatre yeux avec Sylvie. Il ne m’adresse même plus une œillade. Je me suis exclu en m’intéressant plus aux poissons et aux algues jaune fluo qu’à cette histoire de dog déprimé. C’est tant mieux. Je deviens l’élément Bêta et eux l’Alpha. Les conversations m’emmerdent de plus en plus. Le poiscaille dodu à l’œil exorbité est toujours là. Il actionne lentement ses branchies et sa bouche dans un rythme lent qui, bizarrement, m’apaise. Je me dis que j’aimerais être un de ces poissons zigzaguant entre ces fleurs aquatiques et la petite reconstitution en plastique de l’épave échouée… Tiens ! On dirait que derrière, il y a aussi un scaphandrier. Oh, oh ! Je me penche pour voir mieux mais Sylvie, qui voit mon manège, toussote pour me ramener dans le débat.
— Et il a beaucoup détruit étant petit ? poursuit le médechien.
— Non, fait Sylvie. Ça, c’est une chance.
— C’est très mauvais.
— Ah, comment ça ?
— Un chiot en bonne santé détériore toujours un peu.
— Oui, mais en fait, nous l’avons eu à partir de huit mois. Il devait devenir chien d’aveugle mais il a été recalé… Il était trop petit… Vous pensez que ça peut venir de là ?
Oh merde ! Qu’est-ce que je fous là ?
J’ai envie d’une cigarette.
Dans quel monde vivons-nous où les chiens deviennent aussi dépressifs ?
— Tout est possible, affirme le pratichien. Le cerveau canin est plus complexe que l’on ne pourrait le croire…
Pfff, un charlatan ce zigue !
Je les sens à 100 mètres à la ronde. Je ne devais pas être ici. C’est toujours Sylvie seule qui s’occupe de ça d’ordinaire. Mais elle s’est démis l’épaule en chutant d’un escabeau il y a quelques semaines. Elle a son bras en écharpe dans un genre d’attelle. Du coup, elle ne peut plus faire grand-chose comme charges domestiques. Pourtant, conduire ça va ; elle a une automatique avec direction assistée. Mais le chien fait des siennes : il faut le tirer par la laisse voire le porter. Je lui ai demandé de reporter ce rendez-vous. Y’en a pour une demi-heure à tout-cassé, Albert ! (Albert c’est moi.) Mais on a déjà dû patienter deux fois une demi-heure dans la salle d’attente ! Entre une vieille qui venait faire vacciner son teckel à poil court et un grunge et son rat qui souffrait de coliques néphrétiques. Le teckel voulait bouffer le nez du rat, le grunge voulait bouffer le nez de la vieille et nous, on se trouvait entre les deux. Ambiance. Comme si j’avais pas autre chose à foutre. Le peu de temps libre que j’ai, j’aimerais le passer à écrire mon bouquin. Écrire. Mon bouquin. Des semaines… des mois qu’il est là… à l’état d’ébauche.
Mon nom est Albert Ledoux. Je suis délégué commercial dans une société de crèmes glacées. J’ai une femme Sylvie (handicap

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents