Le Hitopadesha
243 pages
Français

Le Hitopadesha , livre ebook

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243 pages
Français

Description

Comment apprendre à de futurs gouvernants l'art politique ? Tâche difficile, surtout lorsqu'il s'agit de princes fainéants qui ne pensent qu'aux plaisirs (femmes, jeux, chasse, boisson). Un érudit va les initier à leur devoir royal (se faire des amis, jeter la discorde entre des alliés, mener la guerre, conclure des alliances) avec une pédagogie de la fable, du conte et des sentences tirées du trésor littéraire ancestral de l'Inde. La rédaction de ce Recueil de contes de l'Inde ancienne (Hitopadesha) fut achevée vers le Xe siècle de notre ère.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2008
Nombre de lectures 91
EAN13 9782296205147
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Hitopadesha
Recueil de contes de l'Inde ancienneRecherches Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande
Dernières parutions
Michel BOIVIN (dir.), Les ismaéliens d'Asie du sud, 2008. NAUMANN et Fabien CHARTIER, La Guerre
d'indépendance de ['Inde 1857-1858, 2008.
Cyril BERTHOD, La Partition du Bengale, 2008.
Jean-Marie THIEBAUD, La Présence française au Japon, du
xvf siècle à nos jours, 2008.
Ami-Jacques RAPIN, Opium et société dans le Laos précolonial
et colonial, 2007.
Louis AUGUSTIN-JEAN et Florence PADOV ANI (dir.), Hong
Kong: économie, société, culture, 2007.
Gérard Gilles EP AIN, Indo-Chine, une histoire coloniale
oubliée, 2007.
François ROBINNE, Prêtres et chamanes, métamorphoses des
Kachin de Birmanie, 2007.
lm FRANÇOIS, La question cambodgienne dans les relations
internationales de 1979 à 1993, 2006.
Jeong-1m HYUN, Corée, la transition vers la démocratie sous
la pression étudiante dans les années 1980, 2005.
Jean-Marie THIEBAUD, La présence française en Corée de la
fin du XVIIIème siècle à nos jours, 2005.
Amaury LORIN, Paul Doumer, gouverneur général de
l'Indochine(1897-1902),2004.
Philippe GRANDJEAN, L'Indochine face au Japon 1940 -
1945, 2004.
Pascale COULETE, Dire la prostitution en Chine:
terminologie et discours d'hier à aujourd'hui, 2003
Éric GUERASSIMOFF, Chen Jiageng et l'éducation, 2003.
Jean DEUVE, Le Royaume du Laos 1949-1965,2003.
Pascale BEZANCON, Une colonisation éducatrice ?, 2002.
Albert-Marie MAURICE, Croyances et pratiques religieuses
des montagnards du centre- Vietnam, 2002.
Guilhem FABRE, Chine: crises et mutation, 2002.
Chi Lan DO-LAM, Chants et jeux traditionnels de l'enfance au
Viêt-Nam, 2002.NÂRÂYANA
Le Hitopadesha
Recueil de contes de l'Inde ancienne
Traduit du sanscrit, présenté et annoté par
Alain Poulter
Avec le concours ci'Anne-Marie Lévy
L'Harmattan@ L'Harmattan, 2008
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-06263-4
BAN : 9782296062634Préface
A lire certains textes de l'Inde ancienne, l'Inde hindoue plus précisément, on
pourrait avoir l'impression que les Indiens ont fait bien avant nous maintes
découvertes et inventions~ C'est d'ailleurs ce que certains parmi eux affirment.
Le poète Kâlidâsa décrit, dans un poème de la pièce Shakuntala, une vision qui
ressemble étrangement à ce que l'on peut observer à propos des mères porteuses
-comme l'illustrent des mythes shivaïtes; et ils sont bien en avance sur nous pour
les greffes de têtes - c'est le cas pour Ganesh, le dieu à tête d'éléphant! Si ces
exploits nous laissent sceptiques, le recueil de "Vlnstruction profitable",
Hitopadesha, est bien la preuve que l'idée de rendre l'enseignement agréable aux
jeunes élèves paresseux leur est venue avant nous.
Un enseignement qui s'adresse à des princes, de futurs hommes de pouvoir, à
des princes hindous: il faut bien insister sur ce point car si le plaisir de la lecture
est grand et si un grand nombre de motifs nous sont familiers - ne serait-ce que
la misogynie, lieu commun de tant de nos contes certaines conclusions nous
semblent surprenantes, inattendues voire choquantes et le thème du chapitre
"Comment séparer des amis" nous avertit que nous sommes dans un monde où
les valeurs morales ne sont pas nécessairement les nôtres. Avertissement utile:
ce livre nous apprend bien des choses, d'une manière plaisante, sur une société
dans un lieu et un temps précis, une "société qui n'était pas chrétienne" pour
reprendre la formule de Arthur Waley, l'écrivain et traducteur anglais de textes
japonais et chinois anciens.
Cela implique des attitudes et comportements souvent étranges à nos yeux, et
dans ce cas particulier la séparation des domaines politique et religieux ou, plus
exactement, la manière qu'à l'hindouisme de séparer les deux domaines et qui
l'oppose à l'Occident, lequel a prétendu et prétend toujours les concilier, avec un
succès limité.
Il ne faut jamais à la lecture des textes sanskrits perdre de vue le système des
castes qui est à la base de chaque comportement. Qui peut manger quoi, qui peut
ou ne peut pas tuer qui, et avec quelles conséquences? Un brahmane ne doit pas
prendre la vie, serait-ce celle d'un insecte. Un kshatriya, un militaire, a pour
devoir de faire la guerre sans s'embarrasser de scrupules ou remords inutiles. Le suprême d'un roi - après la protection des brahmanes - consiste à toutfaire pour garder et augmenter son pouvoir, chercher des alliances, en casser
d'autres et dans ce but légitime tous les moyens sont bons. Pour enseigner aux
futurs rois et pour conseiller les rois au pouvoir il faut des spécialistes, des
ministres rusés, intelligents et sans scrupules. Toujours des hommes de la caste des
brahmanes - qui ne sont pas nécessairement, même pas le plus souvent, des
prêtres. Certes les brahmanes ne doivent pas prendre la vie, mais comme
conseillers du roi c'est leur devoir d'enseigner à celui-ci comment accomplir son devoir
royal. Beaucoup de cynisme, dirions-nous? Peut-être, mais moins d'hypocrisie
pourraient répondre les Hindous. Ce n'est pas ici le lieu de débattre de cette
question, mais pour tirer profit de l'Instruction profitable il faut être conscient de son
but. Sans oublier qu'un grand nombre des contes visent à nous donner
simplement des exemples fort divertissants de la variété des comportements humains,
que le roi doit également connaître!
ePour conclure citons Bhartrihari, un poète de cour du VII siècle (?), poète de
l'amour et du renoncement qui, dans ses "Centaine de vers politiques"
(Nîtishataka), donne le conseil suivant à son roi:
o roi, si tu souhaites traire tes sujets comme des vaches,
Nourris-les d'abord comme s'ils étaient des veaux.
Soigné et nourri avec grande attention,
Le royaume rend des fruits comme une vigne d'abondance.
Parfois, nous pouvons donner notre assentiment: nous ne sommes pas si
éloignés les uns des autres!
Anne-Marie LEV~
docteur en Etudes Indiennes,
enseignante à l'Université de Bordeaux III
- 8 -A mon père
Jean PoulterPRESENTATION DU HITOPADESHA
HPurâvrittâh kathâ mârkandeya vicakshva nah "
Lors de leur douzième année d'exil forestier, quand les cinq frères Pândava et
leur commune épouse rencontrèrent, dans la forêt Kâmyakâ, l'illustre visionnaire
Mârkandeya qui, même fort de milliers d'années, avait l'éclat de ses vingt-cinq
ans, que lui demandèrent-ils par la bouche de Krishna: "Rapporte-nous les
histoires arrivées autrefois, ô Mârkandeya !" (purâvrittâh. ..) (Mahâbhârata III, 182,
43). Des histoires, les recueils de contes en offrent à foison!
La littérature sanskrite, au sens où Louis Renou parlait des "belles-lettres",
recouvre un immense secteur, différencié des écrits religieux et des traités
spécialisés, où l'on range des poèmes, quelques romans, de nombreuses pièces de
théâtre. Là, à des degrés divers, brille par sa virtuosité le kâvya, à savoir la
poésie savante (pas uniquement en vers), raffinée, ornée, due à d'illustres auteurs
érudits (kavi), par exemple Kâlidâsa, Bhartrihari, Bâna, Bhâravi, Dandin. Rien de
tel pour les contes! Ils ne relèvent pas, quant à eux, du style kâvya et forment
une catégorie sui generis. Leur écriture sans complexité leur a permis, par le biais
de multiples traductions, de rayonner de par le monde en s'acclimatant, de bonne
heure, sous d'autres cultures. C'est ainsi que vit le jour une traduction en
syriaque de contes, dont il ne reste que des vestiges, vers 570 de notre ère; une autre
(disparue) en pehlevi par un médecin nommé Barzouyeh, à la même époque, à
partir d'une forme ancienne du Paiicatantra ou "Recueil de cinq (pânca) livres
(tantra) "; ou encore, d'après le nom de deux chacals du Paiicatantra, la célèbre
version en arabe, vers 750, due à Ibnu'l Muqaffa, intitulée Kalila et Dimna.
Dans l'univers des contes, figure en bonne place le Hitopadesha ou
"instruction (upadesha) profitable (hita)", ce qui produit par phénomène de jonction
(samdhi) : hita + upadesha = hitop

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