Le pays de la Terre perdue, tome 5 : le retour
284 pages
Français

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Le pays de la Terre perdue, tome 5 : le retour , livre ebook

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Description

Après le réveil inexpliqué (tome 1) en ce pays inconnu, Nadine passe les 40 premiers jours à découvrir cette terre qui l’accueille sans pitié. Elle doit se résoudre à passer l'hiver (tome 2) sans technologie au pays de la Terre perdue. La solitude extrême la stimule à traverser la mer (tome 3) dès le printemps venu, afin de retrouver la civilisation. Or, elle revient bredouille, mais d’étranges personnages débarquent sur sa plage dans les visiteurs (tome 4), qui s’avèrent être d’indésirables compagnons d’infortune. Or, avec son amie Marie, elles trouvent le moyen de les retourner à leur époque. De nouveau seule, elle savoure sa quiétude en cherchant comment, elle aussi, pourrait bien retourner à sa vie d’avant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 février 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782895711230
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Pays de la
Terre perdue
Tome V- LE RETOUR
Suzie Pelletier
Le Pays de la
Terre perdue
Tome V- LE RETOUR
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Pelletier, Suzie, 1954-
Le pays de la Terre perdue
L’ouvrage complet comprendra 6 v.
Sommaire : t. 5. Le retour.
ISBN 978-2-89571-122-3 (v. 5)
I. Titre. II. Titre : Le retour.
PS8631.E466P39 2013 C843’.6C2012-942845-0
PS9631.E466P39 2013
Révision : Sébastien Finance et Thérèse Trudel
Infographie : Marie-Eve Guillot
Photographie de l’auteure : Sylvie Poirier Éditeurs : Les Éditions Véritas Québec 2555, avenue Havre-des-Îles, suite 715 Laval, (QC) H7W 4R4 450 687-3826 www.leseditionsveritasquebec.com www.enlibrairie-aqei.com
© Copyright : Suzie Pelletier (2015) Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN : 978-2-89571-122-3 version imprimée 978-2-89571-123-0 version numérique
À mes petits-enfants, Zoé, Allison, Alek Et les autres qui s’ajouteront peut-être Car ils donnent un nouveau souffle Aux rêves de la vie
Si l’Humain retournait à la nature Il devrait accomplir à l’inverse Le chemin effectué en 25 000 ans Pour développer la technologie Afin de survivre
Partie 1
La Nomade
Chapitre 1
Jour 714 — 28 juin
— Lou ! Je dois attendre encore un jour, deux peut-être. Puis, je pourrai partir… cette fois, ce sera pour de vrai. Je retourne enfin chez moi…
La nomade habillée de peaux scrute le ciel bariolé de nuances mornes de cette fin de nuit. Un air triste s’affiche sur son visage et un long soupir s’échappe de sa bouche. « Est-ce que j’admire mon royaume pour la dernière fois ? » Le cœur lourd, elle contemple le sol que ses pieds ont foulé si souvent et elle sent monter un élan de gratitude pour chaque brin d’herbe qui a absorbé ses pleurs. Le soleil se lève comme un artiste qui fait surgir les couleurs éclatantes de l’arrivée du jour. Quelques rubans de nuages flottent encore dans le ciel. Une farandole émouvante et volatile se barbouille de rose et de safran; une indication que l’orage a bel et bien assouvi sa colère et qu’il ne reviendra pas avant quelques semaines. Bientôt, le décor tournera au jaune clair puis la voûte céleste s’illuminera de ce bleu intense si particulier du Pays de la Terre perdue.
Nadine sait qu’elle devra essuyer au moins un autre orage avant de partir pour de bon. La violence de ces tempêtes est telle que les nuages noirs et menaçants crachent les éclairs qui en profitent pour zigzaguer dans l’air jusqu’au sol, foudroyant sans pitié tout ce qui se trouve sur leur passage. D’habitude, le confinement dans un abri pendant deux ou trois jours la rend fébrile, chaque minute de cette rage atmosphérique lui volant une précieuse tranche de sa vie. Cette fois, devant l’importance de l’évènement étroitement lié à son plan de retour, il lui semble au contraire que chaque seconde qui s’égrenait la rapprochait des siens; elle en ressentait un bonheur immense. Elle s’est activée à terminer les derniers préparatifs en vue de son voyage vers le mont Logan, là où son portail s’ouvrira… bientôt, elle l’espère.
Nadine s’attarde à remplir ses poumons d’air frais, ce qui l’aide à éclaircir ses idées. Elle veut prendre la mesure de cette terre dont elle a fait son royaume. En souveraine de la nature, elle a conquis cette contrée à coup d’efforts, de sang, de sueur et de batailles serrées. Pour survivre, elle s’est rapprochée d’autres membres du règne animal et elle a résolu des conflits intérieurs qui brûlaient son âme.
Cet univers étonnant la ravit toujours autant, même après presque deux ans de confrontation. L’humaine et ce monde fantastique ont passé une grande partie de ce temps à s’entre-déchirer dans une guerre sans fin. À tour de rôle, les antagonistes se sont marqués de façon indélébile. Nadine plaçait son empreinte là où elle osait s’imposer face à un milieu sauvage. Le Pays de la Terre perdue la bousculait sans vergogne, lui infligeant des aventures qui la forçaient à défendre âprement sa peau. Il semble que la nomade a fini par gagner le combat inégal; du moins, les dernières semaines lui ont démontré que ce cosmos ne pourrait plus la retenir ad vitam aeternam .
Pourtant, une peur viscérale bien pire que celle engendrée par n’importe quel orage la bouscule. Son regard rivé sur les flammes de son feu, Nadine tremble de tous ses membres. « Et si ma famille ne voulait plus de moi… Marie leur aura raconté mes aventures de sorcière et Alex aurait pris la décision de m’oublier et de refaire sa vie. Il aurait vendu ma voiture, changé les codes de mes comptes de banque et offert mes vêtements à l’Armée du Salut… »
Malgré la douceur de la nuit, le relent de son dernier cauchemar la fait frissonner jusqu’au fond de son âme. Abandonnée par sa famille et ses amis à son retour, sans-le-sou, Nadine était devenue l’un des nombreux sans-abri qui circulent dans les rues de Montréal. Recroquevillée sous une boîte de carton à la station Berri-UQÀM, elle écoutait la rame de métro qui passait régulièrement.
De retour d’exil, elle a perdu sa liberté de vivre au jour le jour. Elle regrette amèrement son départ de cet univers si riche en produits naturels. Incapable de subvenir à ses besoins dans une ville qui nécessite plus de dollars que d’ingéniosité pour survivre, elle est révoltée de voir ce qu’elle est devenue. Du bout d’un doigt sale, elle touche la dent cariée qui la fait souffrir. Puis, dans un geste presque continu, elle gratte son cuir chevelu pour écrabouiller quelques poux qui s’évertuent à pondre des centaines de rejetons. « Je n’ai jamais attrapé de ces bestioles au Pays de la Terre perdue. Il faut croire que ça prend des humains pour les transmettre… » Puis, ses yeux s’attardent à ses vêtements crottés et ses bottes trouées. « Je n’ai pas d’argent pour acheter du fil et une aiguille pour les réparer… » Quand deux voyous se déplacent vers elle, chaînes et couteaux en mains, elle hurle sa terreur.
Sursautant hors du cauchemar qui la laisse pantoise et en colère, elle étouffe dans son antre sous la terre. Elle sort à l’extérieur et grimpe sur le toit de sa grotte. Munie de ses pierres à pyrites, elle a allumé son feu d’une main experte. Puis elle s’assoit sur une roche, le regard perdu dans les flammes pendant un long moment.
« Je dois conjurer le sort… » Dans la lueur de l’aube, Nadine replace la peau de renard sur ses épaules et respire profondément le vent frais de juin. Elle frotte son visage puis se lève pour s’approcher du rebord du monticule, au-dessus de l’entrée de son gîte. D’un geste vif, elle monte le poing dans les airs.
— MAUDIT PAYS DE MERDE ! QUAND CESSERAS-TU DE ME TORTURER ? J’ai confiance en ma famille ! Marie saura leur expliquer ! Elle les convaincra que j’ai gardé mon humanité ! Ils comprendront ! J’en suis certaine !
Ce cri du cœur lui fait du bien. Si le doute reste pernicieux, elle réussit à reprendre courage. « Ça achève. Il vaut mieux attendre, voir d’abord ce qui va se passer, avant de paniquer. » Elle se penche pour flatter son compagnon d’exil.
Comme elle l’a fait si souvent depuis plus de vingt-trois mois, Nadine regarde cette contrée féérique se demandant si le prochain pas lui apportera un danger à affronter ou une merveille qui l’émouvra. La tasse fabriquée avec des outils néolithiques, qu’elle tient à deux mains, est remplie d’une tisane qui a eu le temps de refroidir tant sa réflexion était intense. Cette boisson chaude qu’elle se prépare régulièrement est une vieille tradition qui l’habite depuis bien avant son aventure sur ce bout de terre fort étrange; elle lui procure un peu de réconfort pour amorcer cette période trouble alors qu’elle vit un nouveau déracinement. Elle se sent coincée entre deux mondes : il y a celui du Pays de la Terre perdue qu’elle s’apprête à quitter dans quelques semaines, et l’autre qui l’attend à nouveau avec sa famille à Montréal. Le premier lui apporte de nombreux défis qu’elle doit affronter dans la solitude la plus totale; le deuxième est rempli de questions reliées à la présence d’une trop grande civilisation. Un désir inaccessible la tiraille. « Pourquoi n’y a-t-il pas une simple porte entre ici et là-bas ? Pourquoi dois-je

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