Le secret de Prespa
127 pages
Français

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Description

Taïla vit une existence morne et triste, piégée dans un mariage sans amour.
Ses enfants sont sa seule fierté.
Pourtant, elle va se révèler être la clé pour sauver un monde dont elle ignore encore tout...
Entre mythologie et magie, plongera-t-elle dans l’univers mystique de Prespa ?

Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312042367
Langue Français

Extrait

Le secret de Prespa
Léticia Joguin-Rouxelle
Le secret de Prespa
Tome I : Découvrir















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2016 ISBN : 978-2-312-04236-7
Avant-Propos
La chasse
Le quadrige, au galop de ses étalons blancs,
Monte au faîte du ciel, et les chaudes haleines
Ont fait onduler l’or bariolé des plaines.
La Terre sent la flamme immense ardre ses flancs.
La forêt masse en vain ses feuillages plus lents ;
Le Soleil, à travers les cimes incertaines
Et l’ombre où rit le timbre argentin des fontaines,
Se glisse, darde et luit en jeux étincelants.
C’est l’heure flamboyante où, par la ronce et l’herbe,
Bondissant au milieu des molosses, superbe,
Dans les clameurs de mort, le sang et les abois,
Faisant voler les traits de la corde tendue,
Les cheveux dénoués, haletante, éperdue. Invincible, Artémis épouvante les bois.
José Maria de Hérédia (1842-1905)
Chapitre I : La marque
Tout était noir, vide et sans lumière.
Les ténèbres l’entouraient ...Mais d’où venaient-elles ? Par quelle source s’engouffraient-elles ? Elle voulait crier mais rien ne sortait de sa bouche comme si quelque chose entourait, tordait ses cordes vocales. Elle était là dans le noir, mais elle se sentait nue... nue comme à l’aube de son premier jour.
Elle se surprit à se toucher le cou, elle avait encore autour de celui-ci, la griffe de sa naissance, incrustée de pierres précieuses.
Elle les sentait rouler sous ses doigts, mais les toucher lui fit à cet instant une sensation bizarre.
Une lueur commença alors à irradier.
Brusquement elle comprit qu’elle émanait de ce pendentif qu’elle chérissait tant, seul rescapé des bijoux qu’elle tenait de sa mère.
Son père, lui aussi avait une griffe autour de son cou, une griffe de lion. La sienne venait d’une panthère. Seul vestige également de l’époque où son père et sa mère était encore ensemble et s’aimaient ardemment, éperdument avant que la mort perfide n’entraîne sa mère dans son sillage.
Ces souvenirs étaient si lointains pour elle. Mais dans cette noirceur, elle la sentie, Elle .
Elle était toujours là, tapie dans l’ombre, à guetter quelque chose ou quelqu’un.
Qu’attendait-elle ?
Puis d’un coup, elle se sentie comme une proie, comme un gibier...
Était-ce elle qu’elle attendait ?
Elle se réveilla en sursaut mais se sentait toujours fatiguée.
Elle n’arrivait plus à « vraiment » dormir, comme si quelque chose était cassé en elle, mais depuis quand, elle-même ne le savait pas même si elle s’avouait que parfois elle aimerait le comprendre.
Oui, elle le souhaiterait, car elle avait trop souvent peur de dormir, ayant comme l’impression qu’une porte s’ouvrait et qu’elle n’arrivait pas toujours à la refermer.
Et si elle ne la refermait pas, que se passerait- il alors ?
Pourquoi parfois alors qu’elle est éveillée, des visions d’horreur la submergeaient-elle ?
Semblant d’ailleurs si réelles qu’elle avait envie de crier, de pleurer et que contre toute attente, finalement elle se retenait car la raison prenait alors le dessus et lui criait dans un souffle : « ce n’est pas réel, ça n’existe pas. »
Et cette raison, elle finissait toujours par la croire, parce que c’est ce qui semblait être le plus plausible...
Les choses magiques, surnaturelles, ça n’existait pas, c’est bien ce que l’on nous serinait dès notre plus jeune âge.
Elle se roula en boule dans son lit, se retournant plusieurs fois, mais le marchand de sable avait sûrement décidé que sa quête devait être désormais ailleurs.
Elle fut tirée de ses pensées par un grognement étouffé à côté d’elle :
« T’as fini de bouger, je ne peux pas dormir à cause de toi, t’es vraiment qu’une connasse !
– J’ai fait un cauchemar et...
– Dors et tais-toi! Je travaille dans quelques heures... MOI ! »
– Mais...
– Ferme là, bon sang il est 4h du mat’ donc si tu ne veux pas dormir c’est ton problème mais ne m’en empêche pas !
– Est ce que tu as vraiment besoin d’ hurler à chaque fois que quelque chose ne te conviens pas ?
– TA GUEULE ! C’est toi qui crie toujours, tu vas réveiller les enfants !!! »
Il lui répondit ça d’un ton qui ne laissait place à aucune réponse. Ses yeux aussi sombres que la nuit ne se voyaient pas dans la pénombre de la chambre, mais elle savait qu’il la regardait avec fureur.
Elle se tue mais des larmes brûlaient ses yeux secs.
Larmes qu’elle ne voulait pas laisser couler. Qu’elle ne voulait plus laisser couler.
Avec le temps elle devenait fière ou du moins apprenait-elle à l’être.
Était-elle heureuse, parfois elle se le demandait. Au fond que voulait-elle ? Être aimée ou ne pas rester seule...
Quand elle s’éveilla pour la seconde fois, le lit était devenu calme , hormis les draps froissés et une odeur subtile de parfum, légèrement épicée, rien ne laissait soupçonner la présence de son mari.
De tout petits coups résonnèrent à sa porte et une petite voix aiguë et enfantine tonna :
« Maman, je peux me lever ? »
Tout en tirant la lourde porte coulissante, le petit garçon avait un sourire coquin sur son visage qui éclairait ses yeux verts foncés dotés de longs cils noirs.
Taïla acquiesça d’un hochement de tête.
Tiago, son petit dernier.

Il est toujours de bonne humeur, sauf quand parfois elle le grondait et qu’il lui répondait d’un air de défi « t’es méchante, maman, je t’aime plus » et qu’il croisait les bras sur sa poitrine et se mettait à bouder...
Elle en riait intérieurement à chaque fois, car elle était bien certaine que quoi qu’il pouvait en dire, il l’aimerait toujours.
Elle, c’est Taïla. Elle a 2 enfants, des jumeaux. Plus exactement des faux jumeaux, mais sa fille devait sûrement encore dormir.
Elle se leva rapidement, son petit garçon était déjà assis dans le canapé, devant la télévision à regarder ses dessins animés.
Kara arriva à son tour, en se frottant les yeux. Ils avaient du mal à rester l’un sans l’autre. Sa fille avait pris son teint mat mais était dotée des sombres yeux bleus de son père. Elle veillait donc chaque soir à lui faire une longue tresse pour éviter que ses cheveux frisés ne puissent s’emmêler pendant la nuit car sinon elle savait qu’elle aurait eu le droit à une crise de larmes incessantes en dénouant les nœuds de sa crinière ébène.
Un bol de céréales chacun avec un jus d’orange, c’est à peu près tout ce qu’ils arrivaient à avaler. Ils n’étaient d’ailleurs pas très épais, mais ils étaient en bonne santé, rieurs et farceurs et c’était tout ce qui lui importait.
Au moins, pour aujourd’hui elle savait que Trévor allait rentrer tard, elle pourrait se coucher dans le calme, enfin, elle l’espérait...
Elle espérait surtout qu’il ne sentirait pas l’alcool en rentrant et qu’il ne crierait pas encore.
Il y avait un magnifique soleil dehors, et elle se disait qu’il serait bien dommage de ne pas en faire profiter les enfants, même si depuis un certain temps elle avait perdu le goût de sortir, de voir ses amis...
Elle trouvait son compte à n’être parfois qu’une mère ou une bonne maîtresse de maison, enfin elle essayait de son mieux, d’être parfaite, d’être comme il la voulait, d’être un fantôme...Une ombre... Soumise à sa volonté, puisque de toute façon, selon lui, elle ne saurait rien faire seule. Elle se sentait souvent à sa merci, prise au piège.
Les rares moments où Trévor lui témoignait encore de l’affection c’était lors des « soirées obligatoires ».
Ils faisaient partie du gratin parisien désormais et malgré leurs origines des quartiers populaires nord-américains, Trévor avait travaillé dur pour tout ça, il s’était construit une réputation et ne la laisserait pas tout gâcher.
Oui car selon lui elle gâchait toujours tout, n’était « qu’une pauvre fille qu’il aurait dû laisser crever à Astoria » « une connasse, une pute ramassée sur le bord du trottoir » « incapable de rien sans l

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