Les étoiles de Noss Head : 1 - Vertige
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les étoiles de Noss Head : 1 - Vertige , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Hannah, bientôt dix-huit ans, était loin d’imaginer que sa vie prendrait un tel tournant. Ses vacances tant redoutées à Wick vont finalement se transformer en véritable conte de fée… puis en cauchemar. Sa petite vie tranquille, ses idées bien arrêtées, ses projets… tout va changer, brutalement. Elle devra affronter l’inimaginable, faire face à ce qu’elle n’aurait jamais pensé croire un jour, car les légendes n’en sont pas toujours… Leith ne s’attendait pas non plus à Hannah. Il tombe de haut, l’Esprit a choisi : c’est elle, son âme sœur. Pourra-t-il lui cacher sa vraie nature encore longtemps ? Osera-t-il lui avouer qu’il n’est pas tout à fait humain ? Il n’a pas le choix, leur rencontre l’a mise en danger. Lui seul peut lui venir en aide.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2014
Nombre de lectures 38
EAN13 9782365382847
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ÉTOILES DE NOSS HEAD 1 – Vertige Sophie JOMAIN  
 
 
www.rebelleeditions.com  
 
À Sissi,
Tu es une merveilleuse amie.
 
« Je les distinguais à peine dans la nuit et sous la pluie battante, mais je savais que ce qui allait suivre serait d’une violence inouïe. Ils se tenaient debout, face à face, prêts à s’affronter. Pour moi.
Dans un dernier effort, je parvins à me redresser et à m’adosser contre le mur.
Je ne les quittais pas des yeux et retenais ma respiration. Quelque chose était en train de se passer.
La pression dans mes poumons. Le bourdonnement dans mes oreilles. Les picotements dans mes yeux. Tout mon corps était secoué de tremblements. Je ne voyais plus rien, n’entendais plus rien. Je m’enlisais dans des abîmes sombres et sans fin.
Avant de m’effondrer sur le sol froid et humide, dans un état de semi-conscience, j’eus le temps de comprendre ce qui m’arrivait, et pourquoi.
Il se métamorphosait.
Maintenant. »
 
1
De : Moi
À : Sissi
On est coincés dans les bouchons, sur l’A1, et comme tu peux l’imaginer, je suis de très mauvais poil, ce matin. Je n’arrive pas à croire que mes parents m’aient fait un coup pareil. Non, mais sérieusement… Je vais passer mon anniversaire à Wick. Wick !
Pour être honnête, ce n’est pas que je ne sois pas heureuse de revoir ma grand-mère, tu sais que je l’adore, mais pour mes dix-huit ans, j’avais envisagé autre chose qu’une fiesta au milieu des vaches écossaises ! Et puis, ce n’est plus comme avant. Depuis qu’elle est aveugle, on ne sort plus beaucoup, et je ne peux quand même pas passer toutes mes vacances devant la cheminée ! L’Écosse, c’est peut-être le plus bel endroit du monde, mais pas pendant deux mois. C’est tout.
J’imagine que toi, tu pars sur la Côte d’Azur, comme d’habitude ? C’est écœurant, moi, je ne pourrai même pas mettre les fesses dans l’eau tellement ça caille.
Bref, ne t’affole pas, je survivrai… enfin je crois.
Je te laisse, on arrive à l’aéroport. Je t’écrirai lorsqu’on sera à Wick.
Ta vieille copine désespérée,
Hannah.
P.-S. : n’oublie pas de me passer un coup de fil pour me donner les résultats du bac.
— Tu n’es pas très bavarde, Hannah Jorion. Toujours en rogne ?
J’éteignis mon téléphone portable et levai les yeux vers le rétroviseur pour croiser le regard de mon père.
— J’aurais préféré rester à Paris. Tu le sais bien, on en a déjà parlé.
— Ne fais pas ta mauvaise tête, Hannah. Il ne s’agit que d’un anniversaire après tout, et ta grand-mère serait très déçue si tu ne venais pas avec nous. Toi aussi tu as des responsabilités, ma fille. C’est comme ça.
Et hop ! La conversation était bouclée.
— Paris me manque déjà, marmonnai-je, histoire d’avoir le dernier mot.
— Hum… Paris ou un éventuel petit ami parisien ?
lança ma mère avec espoir.
Je haussai les épaules.
Elle avait beaucoup de mal à admettre que je ne fréquente personne et que je n’en ai aucune envie. Pour elle, ce comportement n’était pas très normal. Une adolescente devait forcément rêver du prince charmant. Raté. D’une part, ce n’était pas mon genre, et d’autre part, je faisais fuir les mecs. Je ne buvais pas d’alcool, ne fumais pas, ne faisais pas de sortie en discothèque et passais mon temps à bûcher mes cours. Et puis, dans bien des cas, tomber amoureux me semblait si irrationnel, si dénué de sens. Déjà au lycée, on voyait des couples se promettre l’éternité, se séparer, les filles se mettre dans tous leurs états, des pleurs, des portes claquer, des « Je ne pourrai jamais m’en remettre ! », elles chialaient un bon coup, et la semaine suivante, elles oubliaient tout en craquant pour les yeux d’un autre.
Ouais, je trouvais ça pathétique.
— Voilà ! s’exclama mon père en serrant le frein à main. On y est !
Je grimaçai et détachai ma ceinture. Le panneau « Parking longue durée », et ce qu’il signifiait, me donnait la nausée.
Comme nous avions deux heures d’avance et que je n’avais pas faim, je décidai de faire les boutiques pendant que mes parents prenaient enfin le temps de déjeuner. Je les laissai en amoureux et partis à la recherche d’un cadeau pour Elaine – depuis toute petite, j’appelais presque toujours ma grand-mère par son prénom. Sans compter que je serais définitivement privée de shopping pendant deux mois, alors autant en profiter maintenant.
Je fis du lèche-vitrines un long moment, puis optai pour une parfumerie. Elaine adorait les parfums français capiteux. Quand il était encore en vie, Jean, mon grand-père paternel, lui en offrait très souvent. Elle collectionnait d’ailleurs tout un tas de flacons vides. Ici, je trouverais forcément son bonheur.
Lorsque je m’arrêtai devant un présentoir pour sentir une eau de toilette, un miroir mural attira mon attention. Je m’immobilisai et examinai mon reflet en grimaçant.
Je n’avais pas l’allure de mes parents, on les remarquait partout où ils mettaient les pieds. Ils étaient vraiment très beaux, alors que j’estimais avoir un visage ordinaire, une peau pâle, des yeux vert clair entourés de grands cils châtains, un nez droit, des pommettes hautes et une bouche en cœur. Mes lèvres étaient plutôt pleines, mais cependant pas assez larges et sans doute un peu trop roses pour ma couleur de cheveux. J’y passai les doigts et grognai. Trop épais, trop bouclés, trop roux… Je ressemblais à un épouvantail. Ma mère les avait plus souples et plus foncés. Que n’aurais-je pas donné pour posséder les mêmes !
« On fait avec ce qu’on a ! » avait pour habitude de dire Elaine. Certes, ce qui ne m’empêchait pas de désirer tout autre chose. Je soupirai, haussai les épaules, et m’appliquai à choisir un parfum. Je le payai, attendis qu’on l’emballe, et me dirigeai vers le hall principal.
J’avais encore une bonne heure devant moi. Alors je fis un arrêt au kiosque à journaux et achetai une de ces revues people complètement inutiles. J’avais repéré une petite brasserie avec des banquettes en cuir qui paraissaient bien confortables. Je feuilletterais mon magazine là-bas. Je pris une table pour deux, commandai un Coca et y passai un long moment. Vers quinze heures trente, je décidai de rejoindre mes parents, nous allions embarquer.
—  Ah! Hannah, ready to go? 1 me demanda ma mère.  
Parler anglais était si commun entre nous… J’y étais habituée depuis toute petite. Maman était écossaise, et même lorsqu’elle s’adressait à moi en français, elle employait souvent des mots doux dans sa langue maternelle. Sweetheart avait la palme. Quant à mon père, il était franco-écossais, alors nous avions l’habitude de jongler entre Molière et Shakespeare.  
Je hochai la tête et souris.
—  I have a present for Elaine. I’m sure she will adore it 2 .  
Le ton de ma voix était presque trop enjoué. Mais personne ne m’en fit la remarque. Mes parents étaient absolument convaincus que, quoi que j’en dise, je passerais deux mois d’été incroyables.
— Ah ! Tu as retrouvé le sourire, nota ma mère en me pinçant affectueusement la joue.
— Eh bien, tu vois, me félicita mon père, il suffit d’y mettre un peu de volonté. Je suis certain que tu vas adorer ces vacances.
—  Sure 3 , marmonnai-je.  
Parce que, sur le coup, ce fut tout ce que mes lèvres réussirent à articuler pour cacher mon incrédulité.
Cinq heures plus tard, dont une escale à Birmingham, nous atterrîmes à Inverness et avançâmes jusque dans le hall de réception des valises. Comme d’habitude, nous devrions attendre un bon quart d’heure avant que celles-ci ne commencent à arriver sur le tapis roulant. J’en profitai pour faire un tour aux toilettes et soulager ma vessie. Je me tortillais comme une anguille depuis presque deux heures, mais je détestais déambuler dans un avion, et encore moins m’enfermer dans une minuscule cabine en plein vol, particulièrement lorsque cinquante personnes y étaient allées avant moi.  
Lorsque j’en sortis, les passagers avaient déjà commencé à récupérer leur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents