Magie ou le monde des sons

Méki Menidjel

Description

Enfant unique, Raman sait que son destin est particulier, car il n’a pas de djin pour le compléter. Il sait que l’instinct ne doit pas commander à la pensée, les yeux au regard, la folie à la raison, mais il ignore la signification de sa victoire sur le Skr’ill, le djin carnassier. Pour accomplir son destin, seul le puits des origines, dans le dangereux pays des K’mers, peut maintenant le guider… Dans ce monde de magie et de symboles, les apparences sont trompeuses pour l’ignorant qui se perd dans les méandres des faux-semblants. Gardien du Cercle, le rôle du mage-roi est de maintenir l’équilibre, mais ce dernier est menacé par la venue d’un guerrier unique. Le combat qui s’engage entre le mage et le guerrier, entre l’esprit et la force, va bien au-delà d’un simple affrontement romanesque: il est comme la lutte intérieure qui a lieu en chacun de nous…

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 21
• EAN13: 9782748365269
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Magie ou le monde des sons Tome 1

Méki Menidjel Magie ou le monde des sons

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0116244.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

« À ces esprits qui, dans l’imaginaire, ont su trouver un monde meilleur. »

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Un souffle répété… Le pas de course est de moyenne allure. Les pousses d’herbes vertes s’écrasent sous les pieds nus de Raman. Son regard figé distingue, au loin, la lisière de la forêt qu’il ne cesse de traverser chaque jour depuis deux saisons. Le soleil se dresse péniblement au- dessus de la cime des arbres. Son éclat, d’un jaune doré, illumine le ciel bleu de cette matinée d’été. Plus il s’approche du couvert, et plus il songe aux différents as- pects de sa route. Lorsqu’il l’atteint, sa respiration se fait toujours aussi ténue : il se déplace en harmonie dans cet espace. D’une foulée presque insonore, il slalome entre les épineux et autres feuillus avec une aisance parfaite. Au bout d’une vingtaine de mètres, il perçoit la lumière pro- venant de derrière la rangée de cistes. Il accélère son rythme, pris par une nouvelle vigueur. Avec fougue, aveu- glé par la réverbération, il plonge dans l’eau calme du lac qui semble être apparu de nulle part. L’eau, à cette heure matinale, est d’une fraîcheur prononcée qui ne gêne en aucun cas notre homme. Il nage dans ce milieu cristallin, les yeux scrutant chaque recoin de la végétation. Les al- gues immobiles et dressées vers la surface sont écartées par les mains du nageur. Des petits poissons et quelques naucores fuient devant cet étranger qui foule leur domaine sans même prendre garde à eux. Sa tête se lève vers la clarté floue, mais réelle. Il remonte lentement, laissant cet univers à ses habitants destinés à y naître et à y mourir. Emergeant de la surface plane, son corps se dessine face à la rive. Doucement, il sort de ce bain revigorant. Raman est un homme élancé, à la nage sûre. L’eau perle sur sa

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stature aux muscles fins et apparents. Passant ses mains le long de son visage jusque sur la nuque, son image nous apparaît enfin. Le teint hâlé fait ressortir ses grands yeux verts au-dessus desquels des sourcils bien prononcés ser- tissent un front plat et dégagé. Le nez droit, les maxillaires marqués, on perçoit une barbe naissante sur ce visage de roc. En touchant la berge, ses cheveux courts, d’un châtain foncé et dégradé vers l’arrière, laissent tomber les derniè- res gouttes sur le sol rocailleux. Torse nu, vêtu d’un unique caleçon, il marche lentement vers le sud-est. L’éclat d’un pommeau brillant se détache sur le côté droit de sa jambe : un poignard rangé dans sa gaine et fixé par des cordelettes en cuir. Il contourne un arbuste pour se retrouver à la lisière d’une clairière. Au centre, les restes de son feu de camp commencent à s’éteindre et ne laissent qu’un filet de fumée âcre témoigner de son existence. Sur la gauche, une chlamyde pourpre recouvre un monticule dont ne perçoit pas la nature. Raman s’approche du bi- vouac en levant la tête par saccades. Il semble humer l’air, à la manière d’un animal. Enfin, il s’accroupit près des braises et tente, à coup de souffle, et de quelques branchet- tes de raviver le feu. Il s’en dégage quelques étincelles qui crépitent en tous sens, avant de se consumer. Le vent qui vient du sud porte avec lui les odeurs, encore enivrantes, de la nature avoisinante. Une bourrasque du nord vient contribuer à l’effort de réanimation auquel s’attache notre homme. Mais, brusquement, il se fige, renifle à nouveau au-dessus de lui et se retourne d’un coup sur la gauche. Le silence règne autour de lui depuis quelques instants. Il le voit à quelques pas de lui. Le Skr’ill lui fait face juste en bordure de la clairière. La panthère sacrée se tient tendue prête à l’attaque. Son pelage, d’un roux brillant, ravive les mythes qui l’entourent. Son poids rivalise facilement avec celui de Raman. De larges crocs accompagnent un gro- gnement sourd et répété. Les griffes plantées dans la terre, la bête plisse légèrement les yeux d’un jaune profond. Le

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