Nekromantia [Saison 1 - Épisode 8] - Le pacte d Alliance
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Nekromantia [Saison 1 - Épisode 8] - Le pacte d'Alliance , livre ebook

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Description


Imaginez un peu... Vous vous réveillez un matin sur le Grand Monde, quelques années après qu'un terrible combat magique se soit déroulé entre le jeune sorcier Esklaroth et la reine des Ténèbres, Melena. Toutes les peuplades sont plongées dans une situation précaire, des plus désastreuses. La plupart des villes ont été détruites et les terres dévastées. Malgré tout, au fil du temps, les sociétés sont parvenues, tant bien que mal, à se réorganiser, malmenées par les guerres impitoyables, les trahisons et les épidémies qui auraient pu, à elles seules, porter un coup fatal aux cinq royaumes.

Cette histoire commence ici, à Belnigera, capitale de Lythuste, au moment où le roi Victor X convoque les siens. Avisés par une Divinité qu'une menace imminente vouera le Grand Monde à sombrer dans les Ténèbres, il ne leur restera que peu de temps pour déjouer les complots démoniaques des deux ennemis les plus redoutables du Grand Monde, sous peine de voir toute trace de vie disparaître dans un brasier magique des plus spectaculaires.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782924664124
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rose Berryl
Le pacte d'Alliance
(Épisode VIII)
© CKR Éditions, 2018 Illustration de couverture: Delphine Splingard, 2018 ISBN:978-2-924664-12-4 Dépôt légal:Dépôt effectué en juin 2018 auprès de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Première version info@ckr-editions.com http://www.ckr-editions.com
Je dédie cette série à ceux et celles qui ont su conserver leur âme d'enfant.
Au même moment, quelques reflets de lumière travers èrent l'eau pour venir inonder de leur aura les dalles couvertes de marques sombre s, vestiges du sang des victimes des galeries et de la noirceur de Xlan. Sur la gauche, des bruits sourds vrombirent en ryth me, annonçant que quelque chose de terrible allait bientôt sortir de l'ombre des cellules. Bam, bam, bamia grogna, la tête..., le tout suivi de froissements de métal. Fareyl levée vers le plafond qui commençait à perdre quelq ues filaments de poussière. - Je n'aime pas du tout la tournure des choses. Cel a me rappelle étrangement... - Quoi ? Qu'est-ce que cela te rappelle ? s'inquiét a Mylvera devant le soudain mutisme de la fillette. - Des Chimères. Dites-moi que c'est une blague ! - Des quoi ? Mais, ces choses ont disparu de la surface du monde depuis des
Dinâz
1 !
- Tu leur diras quand tu les verras. La fillette se précipita à l'arrière de la stèle et ordonna à la chevalière de l'imiter sans attendre, tandis qu'un morceau de la voûte sur leur droite cédait en un vacarme assourdissant. Un épais brouillard s'éleva aussitôt , donnant aux bas-fonds une atmosphère encore plus lugubre que précédament. « Surtout, pas un mot. Ces saletés peuvent se dirig er en suivant le moindre son », indiqua-t-elle à Mylvera par télépathie, devant les yeux ébahis de cette dernière. Une créature hurla dans la pénombre des cellules, a vant d'être projetée à même les barreaux, sa colonne vertébrale brisée sous la viol ence de l'impact. Quelques secondes plus tard, toutes deux virent la dépouille se faire traîner de nouveau vers le fond de l'une des cellules, saisie à l'épaule par une sorte de longue langue fourchue, qui ne peina pas à faire le tour d e la carcasse. Mylvera eut un élan de recul, freiné par la fillette qui ne détourna même pas la tête. Quatre autres créatures, rachitiques et aux membres décharnés, jaillirent de l'ouverture creusée dans le mur de droite, les sabo ts frottant le sol humide avec insistance. Une dizaine de torches se rallumèrent s ubitement, propageant leur lueur sur la surface des flaques avoisinantes. Fareylia ramen a les mains devant elle, paumes vers le haut et tenta de se concentrer, effaçant ta nt que possible de son esprit le râle des monstres qui n'avaient de cesse de croître en n ombre autour d'elles. Quelques éclairs vinrent encercler ses bras, sans toutefois lui permettre de créer un bouclier suffisamment puissant pour assurer leur protection. - Allez... Allez ! - Je vais tenter de les tenir à l'écart. Croisons les doigts pour que ta magie... - Cela ne sera pas suffisant, coupa la fillette, fo lle de rage. J'arrive à peine à créer une étincelle. - Ne perds pas espoir. Tu vas y arriver. - Arrête avec tes encouragements, Mylvera. Nous sav ons toutes les deux que cela ne... Soudain, tout se brouilla autour de la stèle de pie rre, plongeant la salle dans une sorte de tourbillon obscur, fait de vapeur grisâtre et d'éclairs blanchâtres. Fareylia tomba à quatre pattes, le visage enfoui sous son la rge capuchon, incapable d'effectuer le moindre mouvement. Le sol sous ses genoux commen ça à vibrer, tandis qu'un vent d'une violence inouïe la maintenait contre les dall es froides et humides. Peu à peu, elle sentit sa conscience lui échapper, de même que ses membres s'engourdir. Au bout de quelques secondes – quelques minutes peu t-être – , la fillette sentit le tourbillon faiblir, pour finir par s'arrêter complè tement. Une fois les nausées passées,
elle releva lentement la tête, pour s'apercevoir qu e toute présence – vivante ou non – semblait s'être volatilisée. Derrière elle, l'aquarium géant luisait toujours d'une agréable lueur froide, tandis que la végétation se dandinait de gauche à droite avec grâce et lenteur. « Mais qu'est-ce qui vient de se passer ? » songea- t-elle pour elle-même, la paume droite posée sur son front maigre et à la peau sèch e. Complètement trempée, elle se redressa péniblement, à la recherche de Mylvera. Elle fit quelques pas vers les cellules, scrutant l e moindre son, lorsqu'elle fut interpellée par une voix rauque et morbide, qui la fit frissonn er. - Ne cherche pas à comprendre ce qui dépasse de loi n ta capacité de raisonnement, petite Mage. - Montrez-vous ! ordonna-t-elle sèchement, les bras placés en position défensive, levés droit devant elle. - Ne me crains pas. Je ne te veux aucun mal. - Montrez-vous ! répéta-t-elle en grinçant légèreme nt des dents, agacée. Aussitôt, elle baissa la tête, tandis qu'un tracé légèrement scintillant se dessinait à la surface de l'eau, qui sembla bientôt s'écarter auto ur d'un sentier magique. Au loin, sur sa droite, elle vit s'ouvrir une petite porte qui g rinça sur ses gonds, laissant se répandre une magnifique lumière bleutée, à l'extrémité verdâ tre. Et dans l'embrasure de celle-ci, Fareylia aperçut la silhouette difforme d'un vieil homme à la longue barbe grisonnante, vêtu d'une longue tunique d'une couleur similaire. Au bout de son bras, il tenait un sceptre grossièrement sculpté, sur lequel était att aché un amas de morceaux de lianes entrelacées de fleurs blanches. D'une démarche lent e et fatiguée, il se dirigea vers la fillette, qui se prépara à riposter. - Qui êtes-vous ? - Je suis étonné que tu me poses cette question, Fa reylia. - Comment connaissez-vous mon nom ? - Parce que toi et moi sommes plus proches que tu n e sembles bien vouloir t'en rappeler. Allons, réfléchis. Je suis certain que tu peux trouver toi-même la réponse. - Ne jouez pas au plus malin avec moi, vieil homme. Cela pourrait vous coûter cher. - Ah oui ? Et que comptes-tu faire exactement, petite Mage ? Sans même bouger, le vieillard fit jaillir des fond ements de la salle d'immenses trombes d'eau, qui s'élevèrent tout autour d'eux, e t ce sur plusieurs dizaines de mètres. Fareylia sursauta. Elle ramena les mains devant ell e, paumes levées, pour tenter une fois encore de faire émerger sa magie. - Tu t'y prends mal. J'avais pourtant en mémoire qu e tu maîtrisais plus que cela tes pouvoirs, annonça, déçu, la silhouette qui se tenai t à présent à quelques dizaines de centimètres d'elle. - N'avancez plus, ou vous le paierez cher, tenta-t- elle de convaincre, sans grande conviction. - Essaie encore. Deux Géants d'eau se dessinèrent alors autour de lu i, avant de se détacher de leur support aquatique. D'une stature imposante, ils vin rent se placer de part et d'autre du vieil homme, comme s'ils attendaient ses ordres. - Où se trouve Mylvera ? - Ne t'inquiète pas pour elle. - Où est-elle ? menaça Fareylia en faisant jaillir au creux de ses mains une faible boule de lumière. - Là où nous l'avons laissée. En suspend dans cet e ndroit, dans l'attente d'un dénouement. - Que voulez-vous dire ? Que se passera-t-il pour e lle et ces... choses ? - C'est toi qui a provoqué tout ceci, petite Mage. Tu es donc la seule à pouvoir en déterminer l'issue. Il faudrait toutefois te hâter, car Xlan n'est pas d'humeur très
clémente. - Vous n'avez toujours pas répondu à ma question. Qui êtes-vous ? - Je suis ce que vous, êtres du monde physique, app elez gardien de l'« Esprit de l'Eau ». Une part de toi-même, certes bien plus imp ortante qu'à l'intérieur de la plupart des autres habitants, mais qui ne peut rien accompl ir si tu ne le lui permets pas. - Vous voulez dire... - Que tout ce que tu vois ici peut être contrôlé pa r ton unique volonté. Du moins, si tu parviens à te maîtriser, soupira-t-il en traçant qu elques cercles dans l'eau du bout de son sceptre. Fareylia baissa les bras et le visage, songeuse. De puis son enlèvement sur le royaume Souverain, elle se refusait à faire confian ce à autrui, et encore plus lorsqu'il s'agissait de magie. Elle avait enfui cela au plus profond d'elle-même, et s'était fait la promesse de ne plus jamais laisser quiconque en app rendre davantage à ce propos. Il lui était donc presque insupportable d'aborder la q uestion, et encore plus avec une apparition sortie tout droit de son esprit. Les secondes s’égrainèrent, bercées par le clapotis des gouttelettes qui s'échappaient de la voûte, pour venir mourir à quel ques centimètres au-dessus des dalles. Fareylia leva finalement la tête. Autour d'elle, la quiétude de l'endroit la perturba. Les parois, luisantes de fines particules humides, donn aient à l'endroit une magnificence qu'elle n'avait pas remarquée jusqu'alors. Les haut es et fines colonnes, réparties à intervalle régulier tout le long de la salle, étaie nt pourvues de quelques inscriptions raffinées, creusées à même la roche à l'aspect de p ierres précieuses, tandis que leur chapiteau se fondait avec grâce avec le plafond rec ouvert de végétation, riche et foisonnante. Elle porta ensuite son regard droit devant elle, où trônait une statue noble, dressée sur une stèle de marbre ouvragée. La fillette fit quelques pas dans sa direction, sui vie du regard par la frêle silhouette qui ne pipait mot et se contentait de l'observer, s ourire aux lèvres. Fareylia la contourna, pour venir se positionner juste à ses pi eds. - Mais... C'est moi ! s'écria-t-elle alors avec éto nnement, tandis qu'elle découvrait son homologue de pierre, mains jointes devant sa po itrine de pierre, la tête baissée et les yeux clos, tandis qu'elle semblait avoir été ép argnée de toute torture. Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Où sommes-nous ? - Au plus profond de toi-même, répondit le vieillar d en venant se placer à ses côtés. Même si tu l'ignores encore, ou que tu refuses de l 'admettre, tu possèdes en toi des richesses qui peuvent éviter bien des désastres sur ce monde. - Je me moque de ce qu'il peut arriver sur les roya umes, ragea-t-elle en serrant les poings. - Malheureusement pour toi, petite Mage, tu n'as pa s le choix. - On a toujours le choix. Et vous, pourquoi êtes-vo us là ? Si, comme vous le dites, nous sommes au plus profond de moi-même... Vous n'a vez rien à faire ici. - Il s'agit de ma punition. - Pour quel motif ? - Celui d'avoir voulu jouer avec un art que je ne m aîtrisais pas suffisamment. - Que voulez-vous dire ? - Il fut un temps où j'ai cherché, jeune incrédule que j'étais, à obtenir un pouvoir d'immortalité que je n'étais pas à même de comprend re, et donc de contrôler. S'en est suivie une longue agonie, qui m'a finalement amené à errer parmi les âmes, à la recherche d'un libérateur. Toi, en l'occurrence. - Moi ? rit Fareylia. - Oui, annonça le vieil homme à contrecœur. Tu es n ée pour cela. Et maintenant, tu dois trouver en toi le moyen de contrôler les éléme nts.
- Et comment suis-je censée... ? - Sens la vibration de chacun d'entre eux et aligne -toi à cela. Un peu comme les battements de deux cœurs battant à l'unisson. - C'est n'importe quoi ! - Et fais vite, car chaque seconde compte. À ces mots, tout se brouilla à nouveau, et la voix du vieil homme s'évanouit dans un tourbillon aux rafales redoutables. Aussitôt, le sol se déroba sous la fillette, qui ne put retenir un cri de surprise. Elle eut l'impression de sombrer par paliers successifs, fre inée dans sa chute par d'épais nuages sombres. Puis, peu à peu, la lumière revint, et le mouvement ralentit. Au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, Fareylia t oucha le sol. Autour d'elle, la même salle se dévoilait peu à peu derrière les résidus d e brouillard, mais sous un aspect bien différent que précédament. Les murs étaient flanqué s de quelques toiles larges et basses, réalisées de mains de Maîtres. Entre chacun e d'elle était accrochée une torche à la flamme bleutée, reflétant de manière ponctuell e et subtile, sur un dallage parfait, un large cercle scintillant. - Qu'est-ce que cela signifie ? grommela-t-elle en observant alentour, en quête d'une quelconque présence. - Ceci est le souvenir d'un monde meilleur, Fareyli a, intervint la voix du vieillard, avant que celui-ci n'apparaisse à sa gauche. Bien a vant que les Elfes et les Dragons n'en viennent à se faire de telles querelles ridicu les. - Et en quoi cela me concerne ? - Tu as le pouvoir de rétablir l'équilibre sur le m onde. Mais, pour cela, il faut que tu en éprouves l'envie, aussi minime soit-elle. - Je me moque éperdument de..., se fâcha-t-elle aus sitôt. - Es-tu certaine de cela ? coupa son interlocuteur. La fillette se tut. Le vieil homme fit quelques pas vers elle, un sourire faiblement dessiné au coin de ses lèvres desséchées, s'aidant de son sceptre avec de plus en plus d'insistance. - Absolument, mentit Fareylia, statique. - C'est ce que nous verrons. En attendant, revenons dans un contexte plus actuel, veux-tu ? Il agita son bâton et tout se brouilla autour d'eux , les plongeant dans une sorte de vortex sombre et froid. Quelques bribes d'images se mblèrent se dessiner parmi l'épaisse fumée, jusqu'à ce que, finalement, ils re viennent à leur point de départ, dans l'immense salle au chaos bien établi, à la nuance p rès que tout semblait figé dans le temps. Mylvera, l'épée levée, avait la bouche grand e ouverte, la rage marquée sur ses traits fatigués. Autour d'elle, une vingtaine de zo mbies s'apprêtaient à lui fondre dessus, les griffes tranchantes et les crocs acérés. La fil lette la contourna, attentive à sa détresse. Elle leva ensuite la tête vers la voûte, où plusieurs monstres ailés avaient entamé leur entrée. De larges pinces et une mâchoir e redoutable annonçaient un combat des plus rudes, dans une atmosphère peu prop ice à un affrontement équitable. - Que suis-je censée faire, au juste ? - À toi de me le dire, Fareylia. - Je ne peux affronter toutes ces choses seules. Et , soyons honnêtes, ce n'est pas elle qui pourra m'aider, soupira-t-elle en désignan t Mylvera d'un signe de tête. - Ne sous-estime pas la force de l'amitié, petite M age. - Elle n'est pas mon amie. - Il semblerait que la considération de cette jeune femme à ton égard soit bien différente de celle que tu lui concèdes. - C'est son problème, pas le mien. En attendant, ce la ne me dit toujours pas ce que je suis censée faire pour me sortir de ce merdier.
- Regarde autour de toi, et tu trouveras la réponse . Agacée, la fillette se tourna à nouveau vers Mylvera, ainsi que vers les créatures qui ne tarderaient pas à les mettre en pièces, une fois le cours du temps revenu à la normale. Elle observa avec minutie chaque élément d u décor cauchemardesque qu'elle avait autour d'elle, jusqu'à ce que, soudain... - Cette statue, là, indiqua-t-elle de la main. - Quoi donc ? - Pourquoi ne se trouve-t-elle pas au centre de la salle ? D'ordinaire, les Elfes construisent des monuments plutôt symétriques... Es t-ce là l'élément que je suis censée trouver ? Faut-il la déplacer, la faire pivo ter ? - Rien de tout cela, petite Mage. Cherche encore. - Il nous serait impossible de balancer des morceau x de pierre sur ces choses, le tout est bien scellé. Il n'y en aurait pas assez, d e toute manière. - Essaie encore, encouragea le vieillard en s'appuy ant sur son sceptre. - Je commence à en avoir marre de vos devinettes ! J'ai autre chose à faire. - Tu es venue chercher le soutien de l'esprit de l'Eau. Alors maintenant que tu es là, fais au moins un petit effort pour prouver que tu e s digne de ses faveurs, appuya le vieil homme avec froideur. Fareylia se tut, vexée. Elle se tourna une nouvelle fois vers la stèle et les vestiges de la statue. Elle élargit ensuite son champ d'obse rvation à la base toute entière. De la mousse s'était installée à quelques endroits, sans logique particulière. Sur la gauche, des crânes était éparpillés sur les dalles, et quel ques vestiges de chairs en décomposition maculaient la surface inégale de ce q ui semblait être une zone plus asséchée que les autres. La fillette fronça les sou rcils. En suivant les contours de cette dernière, elle découvrit qu'elle et Mylvera se trou vaient en fait au centre d'une sorte de cercle, dessiné à même le sol, et qui lui avait tot alement échappé jusqu'alors. Elle se tourna précipitamment vers le vieillard, intriguée. - Comment cela se peut-il ? - Bon, se ravit-il aussitôt. Je vois que tu commenc es à prêter attention aux choses qui ont une réelle importance. - Mais, je ne comprends pas. Je ne vois aucun boucl ier, aucune barrière... Et puis, comment expliquer qu'une telle quantité d'eau se so it infiltrée jusque là, sans toutefois atteindre cette partie ? - C'est là que ton pouvoir acquiert sa pleine utili té, petite Mage. Observe bien, et tu trouveras l'origine de tout ceci. Une fois que tu a uras compris la tâche qui t'incombe, tu pourras solutionner le problème... ou mourir. - Merci d'être aussi encourageant ! - Dépêche-toi. Il ne te reste que très peu de temps . - Oui, euh... Cette base doit être une zone de protection, grâce à... - Sers-toi de ton pouvoir, petite Mage. - Facile à dire ! Rien ne fonctionne ici. - Tu t'y prends mal, c'est tout. - Mais, je... - Il sera bientôt trop tard. - Trop tard ? Mais, il me faut plus de temps pour faire face à... Des remous et quelques bulles firent taire Fareylia . Elle leva subitement le visage et comprit. Une seule et unique chose aurait pu submer ger la salle au grand complet, condamnant de ce fait tous ses occupants à une disp arition certaine. - Dites-moi que c'est une blague ! - Il est temps de montrer ce dont tu es capable, pe tite Mage. Reste en vie, et la bénédiction de l'Eau te sera accordée pour le reste de ta quête. Meurs, et tu erreras ici pour l'éternité. La voix du vieillard disparut, étouffée par le boui llonnement qui gagnait en
puissance. Fareylia eut l'impression qu'elle allait perdre con naissance. Devant elle, le gigantesque aquarium venait de laisser apparaître t rois nouvelles créatures, semblables en tout point à des Léviathans. Une fois que celles-ci eurent rejoint la surface, toujours maintenue à la verticale par une espèce de bouclier magique, le temps reprit peu à peu son cours normal. D'abord pa r le clapotis de gouttelettes qui tombent de la voûte dans de larges flaques limpides , pour se poursuivre avec le froissement des jointures des zombies qui recommenç aient à avancer. Finalement, ce fut au tour des portes des cellules d'achever de s'ouvrir, pour laisser pénétrer de terribles adversaires au pelage luisant de sang. - Fareylia, attention ! hurla Mylvera en tranchant le bras d'un Cyclope qui tentait d'attraper la fillette par le capuchon. - Fais gaffe avec ça, cria-t-elle à son tour en se penchant, juste à temps pour éviter l'épée. Je ne voudrais pas perdre la tête parce que tu joues avec des armes que tu ne sais pas manier ! - Je sais ce que je fais. Essaie plutôt de nous tro uver un moyen de sortir d'ici. Je les retiendrai autant que je le pourrai. Mylvera descendit de l'estrade, pour rejoindre un g roupe de morts-vivants enragés. Sur la droite, Fareylia vit approcher deux Chimères qui se querellaient en poussant des cris stridents, leur large et longue mâchoire s'ouv rant et se fermant avec une puissance inouïe. La fillette fit ensuite face à l'aquarium, scruta le sol à ses pieds et réfléchit, essayant de faire silence en elle. « Il doit bien y avoir un moyen de contrôler tout c ela » pensa-t-elle. Elle leva les mains, paumes vers le haut, et contem pla les quelques étincelles qui jaillissaient de sous ses manches sombres, couverte s de plumes. Elle fixa ensuite tour à tour l'aquarium et la stèle. « Réfléchis, Fareylia. Cela ne doit pas être si com pliqué... » Elle tenta de faire apparaître une boule d'énergie au creux de ses longs doigts, mais rien n'y fit. Derrière elle, Mylvera transpirait à grosses goutte s, submergée par le nombre toujours plus importants d'ennemis, qui n'arrêtaien t plus de sortir des zones les plus sombres de la salle. - Fareylia ! - Reviens par ici, ordonna-t-elle d'une voix forte. Il faut que je m'approche de cet aquarium. - Quoi ? grommela la chevalière en donnant un rapid e coup de lame. Mais pour quoi faire ? - Je ne sais pas encore. Mais quelque chose me dit que nous pourrions peut-être passer de ce côté. - Je ne mets nullement en doute tes capacités magiq ues, Fareylia, mais je n'ai pas la possibilité de respirer sous l'eau sur une telle distance. De plus, comment veux-tu que nous franchissions cette paroi ? On dirait qu'e lle est protégée par un sortilège. - Justement, c'est que je voudrais analyser. Viens. Au même moment, trois Chimères apparurent au sommet de colonnes avoisinantes, en poussant un rictus épouvantable. Après quelques appels à leurs semblables, elles se laissèrent tomber sur les dalles, les fracassant sous leur poids. Pourvues d'une épaisse carapace luisante, elles se précipitèrent v ers l'aquarium, où les Léviathans semblaient déjà les attendre. - Je ne ne pense pas que cela soit une bonne idée d e nous approcher de ces choses, ajouta Mylvera, livide. - Fais-moi confiance. Je sais ce que je fais. Enfin , je crois. Mylvera prit une profonde inspiration et frotta la sueur de son front du revers de sa main gauche. Elle rejoignit ensuite Fareylia en cou rant, tandis que celle-ci se faufilait
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