Pax Europæ - L’Espoir meurt le dernier
57 pages
Français

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Pax Europæ - L’Espoir meurt le dernier , livre ebook

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Description

Juillet 2034. Embourbés dans une Troisième Guerre mondiale dont la victoire leur échappe, les États-Unis d’Europe n’ont pas pu empêcher la chute de la Région Norvégienne face aux armées de la Russie Indépendante, ni la destruction de Hambourg. La majeure partie du continent européen est à feu et à sang, l’ennemi s’avère sans pitié, prêt à tout pour écraser son adversaire.

Face à l’armada qui s’amasse dans la mer du Nord, le colonel John K. Marlowe doit organiser la défense de la Région Anglaise assiégée. D’un moment à l’autre, les Russes vont débarquer en force, et il n’est pas sûr que l’avantage technologique de l’Eurocorps soit suffisant pour repousser cette implacable lame de fond. Pour les Européens assaillis, c’est l’heure de vérité : il faudra tenir... ou abandonner tout espoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782372270236
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pax Europæ L’Espoir meurt le dernier Texte de Florent Lenhardt
Illustration de couverture réalisée en 2008 par
Yvan Villeneuve
L’Espoir meurt le dernier
„Leuchte mir, Hoffnungsschimmer Meinen Weg aus dem Leid und der Qual Ich will noch nicht sterben Ich bin noch nicht bereit“ Finsterforst MOUVEMENT 18 Kingston-upon-Hull, Région Anglaise, 10 juillet 203 4 Dans le bureau aux vitres battues par la pluie flot tait une déprimante odeur de café froid. La caserne semblait plus terne encore que d'habitude, comme si les évènements qui s'enchaînaient ces dernières heures l'avaient affectée autant que ses soldats. Le bureau en question n'était qu'une petite pièce cossue à peine décorée. De vieilles photos, q uelques décorations militaires encadrées, et surtout un meuble de travail débordant de paperasse, de pochettes, classeurs et autres enveloppes qui lui donnaient des airs de déchetterie. C'était peut-être ce côté bordélique qui plaisait tant au colonel John K. Marlowe : ça lui rappelait la fin du Millenium Crash. Cette période qui avait suivi le Krach boursier de 2006 avait certes été le pire désastre économique de l'Histoire, mais John préférait se rappeler que sans le Crash, il ne serait pas ici, d ans ce bureau, avec sa barrette de colonel de l'Eurocorps sur le torse. S'il se remémorait avec nostalgie cette période de crise, c'était parce qu'elle avait vu l'avènement des États-Unis d'Europe et de son hégémonie mondial e. Parce qu'elle était synonyme de gloire retrouvée et d'unité du Vieux Continent. Et parce qu'à côté de la Troisième Guerre mondiale dans laquelle l'Europe s'était embourbée, elle ressemblait à une simple grève du métro londonien. John ressassait son amertume, le regard perdu à travers le rideau liquide de sa fenêtre. 1 La guerre… Elle devait être courte, faire cesser le terrorisme slaviste, à l'Est . Et puis la Russie Indépendante s'en était mêlée, les Arabes Unis, les Asiatiques, la Grande Inde… Presque un an de combats sur toute la planète, et lentement, inexorablement, elle se rapprochait, grignotait les États-Unis d'Europe, Région par Région… Jusqu'à la Région Anglaise. Sa Région natale, son ultime refuge. Les États-Unis d'Amérique, que le Crash avait pouss és à la guerre civile ethnique, pensaient profiter de la situation pour renaître de leurs cendres, soutenant bien entendu le favori européen. Mauvais calcul. Le conflit avait finalement gagné leur continent, rappelant à eux leurs flottes. Cela incluait celles qui renforçaient la Marine européenne pour le verrouillage de l'île britannique face aux vaisseaux d'invasion de la Russie Indépendante. À présent, et John le savait pertinemment, leur enn emi, qui attendait le moindre signe de faiblesse, ne tarderait pas à déferler sur les côtes des Régions Écossaise et Anglaise. Or, les troupes des E.U.E. étant dispersées massivement sur le front Est et à la défense de la Région Allemande, rien ne saurait arrêter la machinerie russe… Lorsque le téléphone sonna enfin, le colonel sortit de ses rêveries amères. Par cette horrible sonnerie, qui avait au moins le mérite de le préparer aux pires nouvelles, la réalité se rappelait à lui. « Marlowe. — Colonel, la Furie de Reconnaissance Aérienne vient de rentrer… » La voix grésillait, mais John ressentit le malaise de son interlocuteur. « Qu'est-ce qui ne va pas ? — Elle est dans un sale état, hangar 23. » Casquette d'officier vissée sur son crâne dégarni, le colonel quitta précipitamment son bureau sans même réajuster son uniforme. La pression des R usses était plus forte que son pointillisme : il
voulait entendre par lui-même le rapport, et ce le plus vite possible. Salué dans les couloirs, il sortit sous la pluie battante. Les rues de la caserne étaient pleines de troupes en alerte, de blindés, de half-tracks et de camions bâchés. Les soldats en uniforme bleu sombre ne laissèrent pas transparaître leur fatigue lorsqu'il leur fit quelques signes réconfor tants, mais Marlowe n'était pas dupe. Depuis la désertion des Américains les escarmouches en mer et dans les airs s'enchaînaient, sans compter cette vidéo calomnieuse diffusée sur la chaîne Euromédia qui prétendait que cette guerre était un complot ourdi depuis des décades ! De quoi alimenter le mou lin des Défédératistes, ces parias dégénérés qui voulaient la mort des E.U.E. et un retour à l'autonomie des Régions, achevant sans remord le moral des militaires qui se battaient encore pour eux ! L a guerre civile rien que ça, et en pleine guerre mondiale, quelle débilité crasse ! Marlowe leur aurait bien volontiers offert les cravates de Stolypine. Mais ce n'étaient pas là les valeurs de sa fédérati on. Et pendant que ces parasites brûlaient des voitures, ses hommes, eux, tiraient sur leurs cordes morale et physique pour protéger leurs droits et leur liberté. Il les salua encore avec une moue app robatrice. Après tout, dans sa situation, il ne pouvait guère faire plus… Lorsqu'il atteignit les hangars, il n'eut aucun mal à retrouver le bon. Les portes béantes de l'un d'eux vomissaient littéralement une fumée âcre et épaisse. L'odeur de brûlé, de métal et de plastique fondu annonçait la couleur. Trempé, mais trop inqui et pour s'en soucier, John Marlowe rejoignit l'équipe de mécanos et de techniciens qui s'affaira it sur la carcasse fumante de la Furie. On distinguait malgré les volutes la forme sphérique typique de ces appareils, bien que les ailes de celui-ci fussent très amochées. Un lieutenant à l'uniforme sale se présenta à lui spontanément. « Désolé pour le bazar, colonel. — On se fout du décorum. Vous avez fait bonne récolte ? — Oui, colonel, beaucoup de données sur les navires ennemis et leur déploiement. Mouvements massifs côtiers confirmés, l'informa le subordonné d'une voix mal assurée. — Navals, aériens ? — Les deux… Colonel, la Furie a détecté un nombre élevé d'hélicos mais peu de barges… On a été pris en chasse par deux hélicoptères Skot mais on les a semés. » Marlowe, les sourcils froncés, jeta un regard vers l'épave fumante. « On a essayé, du moins… » Le colonel imaginait très bien la Furie esquivant l es tirs de roquettes et lâchant ses pauvres missiles de défense pour s'en sortir. Avec une Furie d'Assaut classique, le combat aurait été vite plié, il le savait bien. Les Furies de Reconnaissance étaient bien plus faibles… Pourtant John tenait à marquer le coup : ils étaient dans une situation critique où chaque appareil – même le plus simple – comptait. « Vous m'avez bousillé une Furie de Reconnaissance, asséna-t-il pour la forme, j'espère que ça en valait la peine. » Le lieutenant détourna le regard, par honte peut-être, ou plus probablement pour ne pas offenser son supérieur par la colère qu'il contenait péniblement. « Moi aussi, mon colonel… — Allez prendre une bonne douche et reposez-vous. — Merci mon colonel… » Il disposa après un salut sec et rapide et disparut sous la pluie. Marlowe s'approcha des techniciens alors qu'on lui tendait un petit masque antiparticules, qu'il appliqua sur son nez sans utiliser l'élastique. Cette odeur nauséabonde de carburant et de plastique chaud… cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas sentie. Ses souvenir s affluèrent dans son esprit, renouant ses tripes comme s'il revenait plusieurs dizaines d'années en arrière. Les émeutes après le Millenium Crash, les voitures qui brûlaient, les pillages… À l'époque, i l servait encore la Reine d'Angleterre. Puis le président des États-Unis d'Europe. Les choses semblaient si simples en ce temps-là : reconstruire, relever ! Et aujourd'hui, quelles étaient les perspectives ? Empêcher l'écroulement total… Il n'avait jamais été du genre à positiver, et cette...
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