Conception graphique et correTion :Serge Lauret
© Odin éditions, 2020 www.odin-editions.com 5-7, rue de l’école polytechnique • 75 005 Paris ISBN : 978-2-343-20108-5 EAN : 9782343201085
L’hitoire se dessine parfois à parTir d’événemenTs mineurs qui, conjugués les uns aux auTres, peuvenT remeTTre en quetion les équilibres les plus fragiles d’une sociéTé. S’engage alors un processus d’eFondremenT qu’on appelle collapsus...
ClÉobis et Biton de Polymédès d’Argos
580 av. J.-C. © Musée archéologique d’Argos, en Grèce.
À mes petits-enfants, Louis et Clément.
Nos remerciements à Colette Chapelet pour sa reeture aenive e ses judicieuses corretions.
puissaNt Cheval etait soN Nom '
Textes & Illurations André Houot
Couleurs André Houot Jocelyne Charrance
ODI N éditions
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« Il n’y a de résurretions que là où il y a des Tombeaux. »
Les divericues de ’hioire…
Friedrich NieTzsche
I y en a an de ces avenures humaines, reées sans ende-main, qui se son dérouées comme ça, presqu’à ’improvie, sans faire d’hioires, devrai-on dire.
Ees se son erminées dans e sience e ’oubi d’un de ces divericues du emps, signaées par rien, au miieu de nue part.
E puis, un jour, c’e un gacier qui reâche son éreine, c’e e fond d’un puis que ’on sonde, e soc d’une charrue ou es dens méaiques d’un engin de chanier qui éparpien es rees de ce qui fu une hioire d’hommes, ombée dans ’oubi.
Voià ’hioire d’un de ces endrois d’excepion.
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V ȨȚ|ȝ mes ls, l’immensité de ces espaces couverts de eurs ! On dirait que le monde vient jue d’être créé !La bâche de notre chariot était relevée dès que le temps le permettait et nous pouvions parler avec notre père qui che-vauchait à côté de notre attelage. Il était le chef de cette expédition. Riche marchand et aventurier, il avait accepté d’en prendre la tête, avec la bénédiion des sages de l’Agora*, an de conduire ce convoi vers le nord, dans le but de rétablir une route avec ce que fut, il n’y a pas si longtemps encore, notre colonie la plus lointaine dans la direion du septentrion. Derrière notre père suivait une cohorte de plus de cent vingt hommes : des lanciers, des archers et leurs chefs, tous à cheval, qui conituaient notre garde rapprochée et pro-gressaient sur le anc droit de notre convoi. C’était à nous que notre mère s’était adressée, mon frère jumeau et moi, mais elle avait parlé susamment fort pour que mon père puisse entendre. Elle voulait sans doute se rassurer – ou être rassurée – sur ce voyage long et incertain en nous parlant des beautés de cette plaine innie qui dérou-lait inlassablement son tapis végétal que les roues de nos chariots venaient profaner. Après les rives du Pont-Euxin et des marais Méotides que nous venions de quitter, après notre dernière étape à Tanaïs,