Rendez-vous avec l espoir
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Rendez-vous avec l'espoir , livre ebook

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Description

Yacine, jeune algérien de 23 ans issu d’un milieu assez bourgeois, est atteint par une dépression et une monotonie qui lui retire tout goût à la vie. Au chômage, lassé par un quotidien plat et morose, il traine avec ses amis d’enfance : Redouane, Nassim et Mehdi, qui s’inquiètent pour lui. Accompagnant Redouane pour un don de sang à l’hôpital, Il fait la connaissance d’Amel, une étudiante en médecine. Il est d’emblée séduit par sa remarquable beauté. L’aidant à se débarrasser d’un louche individu qui la harcelait, il fit quelques pas avec elle et est tout de suite intrigué : Elle a quelque chose de spécial. Il réussit à prendre son numéro et, au fur et à mesure qu’il fait sa connaissance, finit par tomber amoureux d’elle. Elle lui redonne goût à la vie. Elle le motive pour se lancer dans un projet entrepreneurial avec ses amis. Mais un jour, Redouane découvre qu’Amel n’est pas en réalité ce qu’elle prétend être et en informa Yacine. Joue-t-elle un rôle ? Est-elle un imposteur ? Yacine est partagé entre son cœur et sa raison. Au-delà de l’histoire qu’il raconte (histoire inspirée de faits réels), ce roman parle surtout de la jeunesse algérienne, avec la pointe d’humour qui la caractérise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312076539
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rendez -vous avec l’espoir
Adel Latreche
Rendez -vous avec l’espoir
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07653-9
« La littérature est la domestication du délire. »
Yasmina Khadra.
« De chaque livre ouvert, il me plait d’espérer pour le moins du plaisir, peut être du savoir, et, qui sait ? De la sagesse. »
Georges Duhamel.

Chapitre 1
« Ce n’est pas tant l’intervention de nos amis qui nous aide, mais le fait de savoir que nous pourrons toujours compter sur eux. »
Épicure.
En un soir froid de novembre, tandis que le jour avait tiré sa révérence au profit de la nuit, dans un quartier résidentiel situé sur les hauteurs d’Alger, quatre jeunes hommes chaudement vêtus jasaient, riaient, bavardaient, refaisaient le monde à leur façon, tantôt se tapant les mains, tantôt les pieds, se parlant à voix basse puis, au tournant de quelques phrases, les voix s’élevaient, batifolaient, laissant place à des cris, à des éclats de rire, rompant discontinuellement, mais à chaque fois de façon brusque, le calme ambiant du quartier.
Trois étaient assis sur un banc. Le dernier, restant debout, leur faisait face. Il avait une capuche au dessus de la tête, cachant légèrement son visage.
L’un d’entre eux, assis à l’extrémité droite du banc, entoura de son bras les épaules de son ami à coté de lui et dit :
– Oh Confucius, mon pote, la prunelle de mes yeux, donne moi un peu de graisse pour que je puisse réchauffer mon corps froid et vieux.
– Vas au diable Redouane, crève de froid, ça m’est égal, je suis autant attaché a ma graisse qu’à ma sagesse.
Ils éclatent tous de rire. Mais, celui qui est resté debout, rit de manière détachée, distraite, regardant ailleurs.
Le type surnommé Confucius se prénommait en fait Mehdi. C’était un jeune graisseux de taille moyenne avoisinant la vingtaine. Il avait des yeux légèrement bridés, laissant supposer de lointaines origines asiatiques.
– Je me demande quelle est la chose la plus proportionnelle en toi, ta sagesse ou ta graisse. Rétorqua Redouane.
Mehdi, détachant un léger sourire, répliqua :
– Même si ma graisse te parait imposante, rappelle-toi qu’il faut se douter des choses qui nous paraissent évidentes.
Le type resté debout émergea de sa distraction et proclama :
– Évidemment, regardez Nassim… il a l’air d’un homme !
Ils hurlèrent de rire, y compris le gars appelé Nassim, qui était assis à l’extrémité gauche du banc. Nassim était grand et svelte. Il était le plus âgé de la bande, aux alentours de vingt sept ans. Il reconnût que la plaisanterie était drôle en secouant sa tête de haut en bas et en fixant, avec bienveillance, son auteur.
Celui -ci s’appelait Yacine . Grand , de longs cheveux marrons foncés jetés en arrière, il avait le visage blême de ceux qui, usés par les vicissitudes de la vie, en avaient perdu l’éclat de leur jeunesse, mais n’avaient pas pour autant renoncé à l’humour et à la taquinerie.
– Ah le salaud, tu nous avais manqué, dit Nassim. Pourquoi tu ignorais nos appels pendant tout ce temps dis, Redouane pensait que tu en as eu marre de nous ?
Redouane, les bras croisés, acquiesça avec de petits mouvements de tête les dires de Nassim de façon gênée, les yeux baissés. Il tenait entre ses genoux une housse de guitare posée verticalement à même le sol.
– Enlevez cette idée merdique de vos têtes, vous êtes mes frères, dit Yacine. Je vous ai laissé pour mieux vous retrouver.
– Épargne-nous ton baratin, on voit bien que tu ne vas pas bien, dit Nassim. Ça fait déjà un bon bout de temps que t’es silencieux, distant, tu fuis nos regards quand on te demande si ça va…
– Dis-nous ce qui ne va pas, l’interrompit Redouane, on pourra t’aider.
– Je vous dis que ça va, dit Yacine, je ne vais pas vous faire chier avec mes enfantillages.
– Laissez-le tranquille le Yacinou, dit Mehdi, un homme a parfois besoin d’être seul pour se ressourcer.
– C’est ta sagesse ou ta graisse qui parle là ? rétorqua Yacine pour détourner l’attention portée sur lui.
Un rire léger emmitoufla le calme retrouvé du quartier. Soudain, un « Chuuuut » venu d’une des fenêtres de la résidence s’abattît sur eux tel un grognement.
– Parlez doucement les gars, chuchota Redouane, on fait trop de bruit.
– Le bruit est synonyme de vie, dit Yacine en accentuant les syllabes d’un air narquois.
Ils pouffèrent légèrement. Cependant , Mehdi , se pliant en deux de rire, touchant son ventre graisseux de douleur, les yeux larmoyant et enfouis sous ses grosses pommettes, rattrapa son souffle et dit :
– Vous vous rappelez au lycée tous les coups que Yacine faisait pour qu’on se marre ? Il faisait preuve d’ingéniosité étonnante ! Si t’avais mis cette perspicacité au profit d’un projet professionnel tu ne serais pas là assis parmi nous ce soir, ça c’est sûr.
– Il n’aurait pas égalé toutes les barres qu’on s’est tapé, dit Yacine mélancoliquement.
– À ce sujet, vous vous rappelez la prof de mathématique de première dont tout le monde avait peur ? interrogea Redouane, comment elle s’appelait déjà…
– Mme Laayacha. Dit Yacine avec détachement.
– Voilà Haha, écoute ça Nassim, continua Redouane, cette madame Laayacha était tellement cinglée qu’elle piquait des crises d’hystérie si elle voyait un élève en classe encore vêtu de son manteau.
– Quoi ? Seulement pour un manteau ? questionna Nassim en riant vulgairement.
– Oui je te jure frère, dit Redouane . On était en plein hiver et les deux radiateurs de la classe ne fonctionnaient plus. Elle nous avait bien signifié que celui qui portait encore son manteau quand elle rentre, elle le ferait sortir avec brimades et engueulades. Elle disait que le manteau favorisait le sommeil et empêchait une bonne concentration et que l’esprit était plus « vif » sans. Les gars, moi je veux bien croire une respectable fonctionnaire du ministère de l’éducation nationale, une « honnête citoyenne » qui a voué sa vie à « l’instruction » des jeunes générations, je veux bien la croire quand elle affirme que l’esprit est plus « vif » sans manteau. Mais quand toute la classe grelottait de froid, qu’on devenait tous pâle, je-je peux t’assurer que même l’esprit d’Al - Khawarizmi lui-même en serait altéré et ne comprendrait rien de l’algèbre qu’elle feignait de nous enseigner.
Ils rirent en guise d’approbation.
– Arrêtez les gars, fit Mehdi en riant, vous êtes sévères avec elle, j’ai eu de bonnes notes chez elle moi.
– T’avais ta graisse qui te réchauffait, dit Nassim. Je me rappelle d’elle, j’l’ai pas eu comme prof dieu merci. On a connu pas mal d’énergumènes au cours de notre scolarisation. Quand j’y pense, c’est un miracle qu’on n’ait pas développé de séquelles psychologiques en grandissant.
– T’en es sur ? Chuchota Yacine en se rapprochant de la tête de Nassim les yeux grands ouverts, comme pour dire une confidence, mais assez fort pour que les autres entendent.
– Haha , je t’emmerde. C’est l’hôpital qui se fout de la charité là.
– Elle emmerdait Yacine à tel point, continua Redouane, qu’il avait décidé au bout de la cinquième séance de ne plus assister à son cours. « par principe » qu’il disait. Cinq longues séances dans un froid glacial. T’imagine même pas. Une fenêtre s’était cassée en classe et une autre ne se fermait plus.
– On l’appelait Le yéti, dit Mehdi… C’était une femme connue pour sa froideur Haha.
– Déjà quatre de nos camardes étaient tombés malades. Moi même j’ai attrapé une grippe. On commençait à venir plus tôt pour occuper les tables situées loin des fenêtres et tant pis pour ceux qui arrivaient trop tard. Elle fulminait sans cesse, était hystérique, sévère jusqu’à l’excès et vouait une haine viscérale aux filles qu’elle jugeait… « non orthodoxes ». Tu sais, celles qui trainaient avec nous quoi !
Yacine , regardant au loin, esquissa à ce moment un léger sourire.
– Elle se vantait toujours d’avoir était formée en Union

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