Roses mécaniques
112 pages
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Roses mécaniques , livre ebook

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Description



Futur proche, quelque part sur la planète Terre. Les robots occupent une place de choix dans notre société. L’utilisation d’androïdes sexuels se généralise, voire se banalise. Pour le proxénète Yuri, c’est l’occasion ou jamais de se faire un paquet de fric avec des machines à sexe toujours au top et opérationnelles 24 h/24. C’est sans état d’âme qu’il s’est débarrassé de ses prostituées de chair et d’os. Margot, Cendrillon, Sandra, Safyah et Vicky ont été ses premières victimes. Larguées comme de vieilles paires de chaussettes dans un camp minable, les cinq filles ont décidé de se venger avec un seul objectif : pourrir le business florissant de leur mac. Seulement, on ne s’attaque pas à Yuri et à ses « roses mécaniques » sans en payer le prix !








Stéphane Desienne signe là un thriller futuriste haletant avec pour toile de fond la robotisation de la sexualité, déjà en cours de nos jours par le biais de la réalité virtuelle.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 janvier 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782374536392
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Futur proche, quelque part sur la planète Terre. Les robots occupent une place de choix dans notre société. L’utilisation d’androïdes sexuels se généralise, voire se banalise. Pour le proxénète Yuri, c’est l’occasion ou jamais de se faire un paquet de fric avec des machines à sexe toujours au top et opérationnelles 24 h/24. C’est sans état d’âme qu’il s’est débarrassé de ses prostituées de chair et d’os. Margot, Cendrillon, Sandra, Safyah et Vicky ont été ses premières victimes. Larguées comme de vieilles paires de chaussettes dans un camp minable, les cinq filles ont décidé de se venger avec un seul objectif : pourrir le business florissant de leur mac. Seulement, on ne s’attaque pas à Yuri et à ses « roses mécaniques » sans en payer le prix !
Thriller futuriste haletant avec pour toile de fond la robotisation de la sexualité, déjà en cours de nos jours par le biais de la réalité virtuelle.


Stéphane Desienne est établi sur les bords de la Loire, le dernier fleuve sauvage d’Europe, dit-on. Il est féru de science-fiction depuis son plus jeune âge, influencé par le côté obscur des technologies, l’exobiologie, les thèmes liés à la survie.
Puisque dans le futur, tout peut arriver, ce n’est pas le pire qui provoque la terreur, mais son anticipation.

Site Web de l'auteur


Bibliographie :
Romans
Exil Saison 1, Les Éditions du 38, 2018 (1ere Edition Walrus Books).
Toxic Saison 1, Gephyre Editions 2018 (1ere Edition Walrus Books, 2014).
Anneaux, Mirabelles et Macchabées , Nutty Sheep Editions, 2018.
Nouvelles
En immersion avec Bella Rush : août 2014, auto-édition numérique, dans le cadre du Ray Bradbury’s day.
Monaztère : février 2014, bonus pour Toxic l’intégrale & épisode 6, chez Walrus Books.
Hérésie Minéral e : décembre 2013, collection Micro chez Walrus Books.
Faces Cachées : mars 2013, AOC n° 28 chez Présence d’esprit.
Dealer d’iceberg : octobre 2012. 2e place au concours ENSTA Paris Tech 2012, chez Presses de l’ENSTA.
ROSES MÉCANIQUES
Stéphane DESIENNE
THRILLER FUTURISTE
Collection du Fou
Prologue
Par une chaude nuit d’été, Margot avait suivi ce bel inconnu qui lui avait fait miroiter un monde de merveilles et de richesses dans une ville mythique. Durant plusieurs jours, il lui avait mis des étoiles plein les yeux. De la poudre aussi. Beaucoup de poudre.
Au point de ne plus se souvenir exactement de quelle manière elle avait atterri dans un conteneur, avec beaucoup d’autres filles, la plupart en provenance d’anciens pays de l’Est et d’autres à l’origine plus exotique. Dans la pénombre, elle entendait parler en russe, en roumain et même en turc. Rien que des voix féminines, des paroles d’angoisse, des pleurs, quelques mots rassurants et un immense sentiment d’impuissance, d’incompréhension, alors que la fatigue et la faim prenaient largement le pas sur la réflexion. Elles n’étaient plus en état de penser, le sang saturé de drogues, l’esprit embrouillé, incapables de résister ou de chercher à fuir, ce qui était probablement le but. Le cachot de métal vibrait, grinçait à chaque mouvement du châssis, engendrant des sons qui leur vrillaient les tympans ; elles entendaient clairement le bruit du moteur diesel, les plaintes nerveuses des klaxons quand elles traversaient des agglomérations, et même des gens, qui ignoraient tout du drame caché derrière quelques millimètres d’acier. Ils ne percevaient sans doute pas l’odeur d’urine et de selles qui émanaient des seaux relégués près de la porte.
Souvent, elles crevaient de chaud et parfois, un froid soudain transformait le conteneur en glacière, surtout la nuit au moment de franchir des montagnes.
Margot restait adossée contre la cloison du fond, prostrée, perdue dans ses rêves. Comme elle ne s’exprimait pas, des filles se pressèrent autour d’elle pour lui parler, en différents dialectes ; elles la secouèrent, la pensant peut-être morte d’une overdose. Puis elle gémit. Elle planait dans un cauchemar dont elle n’avait pas compris qu’il s’agissait, en fait, de la réalité.
Une fille se pencha sur elle, à plusieurs reprises pour l’écouter respirer, ses boucles de cheveux caressant la peau en feu de Margot. Elle apprit son nom quelques heures plus tard, alors qu’elle la nourrissait avec des rations laissées sur place par leurs geôliers ainsi que des bouteilles ; Sonjie lui donna de l’eau presque chaude qui lui brûla le gosier.
Il y eut un moment de réjouissance quand une fille réussit, par on ne sait quel miracle, à réparer l’ampoule du plafonnier. La gamine, pas même une adulte, juchée sur les épaules d’une autre, souriait, fière de son bricolage de fortune. Elles rigolèrent toutes, heureuses de pouvoir enfin y voir clair. Sauf que la lumière révélait un spectacle pitoyable : après plusieurs jours de voyage, elles ne ressemblaient plus à rien, cheveux poisseux, visages marqués, vêtements sales et crasseux…
D’une manière ou d’une autre, tout cela prendrait fin, se dit Margot, entre deux éclairs de lucidité. La crise de manque la projeta encore dans une autre dimension de la douleur. Elle n’était pas la seule à souffrir du sevrage forcé. La nuit, les gémissements couvraient le bruit des roues sur l’asphalte et elle sentait la main de Sonjie sur son front.
Elle lui parlait dans sa langue aux accents orientaux et parfois, elle fredonnait une sorte de mélodie comme pour la bercer, en lui caressant une mèche de cheveux. Margot n’y comprenait rien. Pourquoi faisait-elle tout ça ? Elles n’étaient que des fantômes trimballés dans un conteneur sur les routes d’Europe jusqu’à une ville où leur nouvelle vie démarrerait, sur un trottoir, pour rembourser une dette qu’elles n’avaient même pas souscrite.
À un moment, le moteur se tut. Elles pensèrent toutes que leur chauffeur effectuait une nouvelle pause sur son trajet. Mais quand la trappe du plafond se souleva, elles se mirent à crier et se rassemblèrent dans le fond du conteneur. Le plus déstabilisant, ce n’était pas l’homme debout sur le rebord ni son regard. C’était de voir la lune. Resplendissante, exactement dans l’axe de l’ouverture. Il faisait nuit alors qu’elles avaient l’impression d’être en plein jour.
Le type portait une sorte de costume sombre avec une cravate claire et il parlait avec un fort accent ukrainien, de Kiev. Les mains dans les poches, il les regardait se terrer dans un coin du conteneur.
— Il faudrait peut-être d’abord les laver, lança-t-il en ricanant. Ça pue comme dans un clapier là-dedans.
Un autre homme le rejoignit alors, faisant résonner ses pas sur le métal, traînant derrière lui un tuyau d’incendie. Il fit glisser le museau brillant de la lance puis, après un sourire de connivence, il ouvrit la vanne.
En grand.
La puissance du jet les obligea à tourner le dos et, réflexe atavique, à se blottir les unes contre les autres. Comme des animaux. Ce qu’elles étaient devenues en l’espace de quelques jours d’un voyage éprouvant. Margot grelottait, les lèvres bleuies ; elle lâcha un soupir de soulagement lorsque l’eau glacée cessa de ruisseler sur elle. Sauf que ce n’était pas fini. Le choc thermique l’avait sortie de la torpeur, avait ouvert son esprit embrumé, comme un orage qui chasse une chaleur de plomb, celle qui lui brûlait les veines.
— Tu crois qu’elles sont propres ? lança le premier homme sur un air goguenard.
— J’en sais rien. J’ai vu personne se frotter, observa le second.
— Et si on leur faisait prendre un bain ?
Un conteneur EVP mesurait environ six mètres de long, pour une largeur de deux cinquante sur autant en hauteur, ce qui donnait un volume de trente-sept virgule cinq mètres cubes. Trente-sept mille cinq cents litres…
Leurs yeux s’emplirent de terreur, certaines refusant même d’y croire.
— Ils ne vont pas faire ça, essaya de se rassurer l’une d’elles. Ils n’ont pas l’intention de nous noyer, ils ont besoin de nous pour faire du fric.
Le raisonnement se valait, songea Margot, transie de froid, en se frottant les bras. Leur tortionnaire voulait marquer les esprits, les affaiblir un peu plus en leur faisant subir ce traitement. Il désirait asseoir son autorité. Dans leur état, il n’y aurait pas grand monde capable d’opposer une résistance, et quand bien même, celle-ci ne serait qu’un modeste feu de paille vite étouffé.
Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que les hommes sur le toit mettent leur plan à exécution. Sans doute pour étanchéifier le conteneur au niveau de la porte d’où provenaient des sons bizarres, comme des frottements. Lorsque la lance cracha à nouveau son jet puissant, elles se mirent à crier, à hurler, à supplier leur geôlier, avec pour seul effet de susciter l’hilarité.
Avec un débit de cinq cents litres par minute, la plupart eurent de l’eau à la taille en à peine une demi-heure. Les cris avaient cessé depuis un moment, les femmes consacrant l’essentiel de leur énergie à lutter pour conserver leur chaleur corporelle. La meilleure tactique consistait à se coller les unes aux autres, à se frictionner le dos.
— Hé, plaisanta l’un des types, je crois que j’en vois une qui devient bleue.
Sur sa peau, Margot sentit les petites mains frigorifiées de Sonjie. Elle se demanda quel âge pouvait bien avoir la gamine avant que cette pensée ne cède la place à une autre, puis la suivante, dans un tourbillon presque incontrôlable. Son esprit tournait à plein régime. Régulièrement, elle levait les yeux en direction de l’ouverture alors que l’eau continuait à monter.
Combien de temps pouvaient-elles survivre dans une eau à cinq ou six degrés ?
— Je crois que c’est bon, commanda alors celui qui donnait des ordres.
Son compère s’exécuta immédiatement au grand soulagement de toutes. Les deux hommes disparurent de l’ouverture, provoquant une panique à l’intérieur du conteneur. Celles qui le pouvaient encore hurlèrent qu’on ne les laisse pas.
Ils revinrent avec une échelle ce qui déclencha un mouvement instinctif. Les plus proches se précipitèrent vers les barreaux, s’y agrippant, progressant maladroitement, les muscles téta

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