Saint Bob l incroyant
108 pages
Français

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Saint Bob l'incroyant , livre ebook

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108 pages
Français

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Description

Bob, descendant des survivant d'un holocauste nucléaire, doit fuir le bunker qui l'a vu grandir.

Sur une Terre ravagée par des combats qui eurent lieu des siècles auparavant, quelques formes de vie subsistent encore. Bob, l'un des descendants des survivants de l'holocauste nucléaire, se trouve contraint de fuir le bunker qui l'avait vu grandir. Il devra se confronter à de nombreuses facettes de la folie humaine, à commencer par des humains génétiquement modifiés connus sous le nom d'Androgynes Parfaits. Découvrant alors rapidement que le monde était bien plus grand que les quelques murs de béton qu'il avait toujours connus, Bob verra ses convictions les plus profondes et les plus sincères s’effondrer face à la réalité.

Découvrez sans plus attendre ce roman de science-fiction post-apocalyptique et suivez les aventures de Bob qui découvre une nouvelle réalité, bien éloignée de ce qu'il a toujours connu.

EXTRAIT

Le processus de suppression fut enclenché. Une onde bleutée émana du plafond blanc, se propageant extrêmement vite vers les sélectionnés. Un instant à peine après avoir été frappés, ils se transformèrent en une bouillie de matière organique immonde, qui coula à travers la grille métallique. Seuls les vêtements restèrent, prêts à être réutilisés.
Ainsi s’acheva le processus de sélection. A.P 1203481 quitta la pièce, et se dirigea au niveau inférieur de la tour douze, à laquelle il était affecté. C'était à ce niveau que le processus de recyclage des sélectionnés commençait. La bouillie cellulaire y était traitée, de manière à en éliminer toute trace de germes et de toxines, puis était envoyée vers un dispositif de clonage cellulaire. Ce processus ayant un effet néfaste sur l'intégrité des cellules qui étaient clonées, il était nécessaire de les remplacer régulièrement. Le rôle d'A.P 1203481 était de veiller au non-dysfonctionnement de la procédure, à l'issue de laquelle quelques kilos de matière organique en devenaient plusieurs tonnes. A.P 1203481, durant la totalité de l'opération, restait debout face à un moniteur de contrôle. Il ne comprenait rien à la procédure qui se déroulait. Tout ce qu'il savait et avait besoin de savoir, c'était qu'en cas de dysfonctionnement il devait appuyer sur un gros bouton rouge sur le mur, à sa droite. Toutes connaissances additionnelles à celles nécessaires à la tâche qui lui était assignée étaient jugées parasitaires et inutiles, et ne lui étaient donc pas inculquées.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Maël Guimet est un jeune auteur né en 1996. Las d’être un simple observateur muet face à l’effondrement d’un monde, il commença à prendre plaisir à dérouler en longs textes ses pensées et réflexions.
Constatant l’impact tonitruant que le plus silencieux des mots pouvait avoir, il se lança dans un projet plus complexe : l’écriture d’un premier livre avec l’idée de pousser chaque individu suffisamment curieux pour le lire à se poser des questions dont l’importance capitale n’a d’égal que le désintérêt naturel qu’il y porte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782851135124
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maël Guimet
















Saint Bob l'incroyant
Roman





































© Lys Bleu Éditions—Maël Guimet
ISBN : 978-2-85113-512-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.





Chapitre 1



A.P 1203481 était affecté à la production de nourriture. Il travaillait dans l'une des nombreuses usines de production de la Cité d'Argent, seul. Son rôle était simple : Sélectionner parmi les Androgynes Parfaits les spécimens en moins bonne forme, les plus vieux également, et les conduire à l’abattoir.
Il était au repos, dans l'une des chambres sustentatrices de l'usine. Quelques minutes de sommeil suffisaient à n'importe lequel des A.P pour être de nouveau opérationnel, minutes durant lesquelles leur sang était renouvelé par transfusion, remplacé par un sang synthétique contenant tout ce dont leur organisme avait besoin pour une journée de travail. Ainsi traités, les A.P n'avaient besoin ni d'une nuit de sommeil ni d'une pause repas. Ils étaient en mesure de travailler 23 h 50 sur 24 h.
La chambre en elle-même ressemblait à un cocon de verre et d'acier, tout juste assez grande pour contenir un Androgyne. Des bras d'acier mécanisés se plantaient dans les vaisseaux sanguins les plus importants, aspirants tout le sang de la journée précédente, contenant ce que le corps des Androgynes avait rejeté de toxique et injectant un sang neuf, riche en nutriments, remplaçant ainsi le système digestif par un système sanguin amélioré. La place ainsi libérée dans l'organisme avait permis diverses améliorations de la biologie des A.P. Ils possédaient ainsi un second cœur, des poumons bien plus grands, mais également une petite poche ventrale.

Les Androgynes étaient tous conçus à l'identique. Ils n'avaient ni cheveux, ni poils, ni aucune imperfection qui auraient pu servir de signe distinctif, comme un grain de beauté ou une tache de naissance. Ils étaient dotés d'une musculature impressionnante, chacun d'eux était une montagne de deux mètres de muscles et d'os, recouverts d'une peau pâle. Yeux bruns, quatre orteils, quatre doigts, pas de nez, seulement deux orifices respiratoires. Pas non plus d'appareils génitaux. C'était ainsi que leurs créateurs les avaient voulus. Seul un tatouage, sur le front, permettait de les distinguer. Il représentait un code-barres, permettant aux machines de reconnaître les A.P, et un numéro de série, qui leur servaient à s'appeler entre eux. Non pas que cela soit courant, les A.P n'avaient aucune affinité les uns avec les autres. Les conversations étaient courtes et limitées à la communication professionnelle. Ce numéro de série correspondait à l'origine à l'ancienneté de production ; Chaque nouvel individu était numéroté en fonction du dernier numéro plus un. Rapidement au cours des premières années au sein de la Cité d'Argent, l'on décida de réattribuer ces numéros, en fonction des numéros que les A.P morts laissaient disponibles.
Ainsi il était impossible, même si on le souhaitait, de parler d'un mort. Il était même devenu impossible de savoir qu'un Androgyne était mort, car il était aussitôt remplacé par un Androgyne identique portant le même nom. Cela donnait à tous les Androgynes l'illusion qu'ils étaient immortels ; Ils ne savaient absolument rien de la mort.

Son cycle de restauration terminé, A.P 1203481 se réveilla. Il était prêt à aborder une nouvelle journée de travail. Vêtu de l'uniforme blanc cassé des A.P et de l'insigne indiquant sa fonction, il se mit en route vers l'un des blocs sous sa juridiction.
Après chaque cycle de sommeil, tous les A.P se réunissaient au même endroit, dans une grande salle blanche et grise, au centre de laquelle se trouvait un projecteur holographique. C'est là qu'il se rendait.
Dans cette salle, au nom de « Section d'information 12 », un membre de l'élite dirigeante donnait des instructions aux A.P, suite à quoi A.P 1203481 faisait son travail : Sélectionner les individus faibles, malades, fatigués, et les traiter de la manière qui était jugée appropriée.
Lorsqu'il arriva dans la salle, tous les Androgynes ou presque étaient déjà en place, au garde-à-vous. Le projecteur holographique s'alluma, projetant l'image d'un A.P en tous points semblable aux autres, exception faite de son uniforme rouge pourpre et doré, unique témoignage de son rang. Plusieurs centaines d'A.P formaient un grand carré tout autour de l'Élite dans un silence absolu, en rangs bien droits. Ils étaient tous en tous points semblables, à tel point qu'on aurait pu se croire dans un labyrinthe de miroirs. Pourtant, il n'y avait aucun miroir dans la Cité d'Argent. Pourquoi y en aurait-il eu, alors que les Androgynes étaient naturellement tous identiques et qu'aucun d'entre eux ne pouvait ni n'avait le droit d'altérer son apparence.
Le silence était lourd et pesant, mais aucun A.P ne s'en étonnait ; Ils étaient dressés pour être aussi silencieux que possible. Pas un œil ne clignait, pas une mâchoire ne se contractait. Ils étaient prêts à attendre des heures entières qu'on leur donne un ordre.
La projection prit la parole. Le discours fut bref, il tint en un mot :
« Travaillez. »
Les A.P saluèrent militairement l'hologramme avant que celui-ci ne disparaisse. A.P 1203481 fit une inspection des individus, demandant d'un geste de la main à tous ceux présentant des signes distinctifs de le suivre. Des cernes, un signe de vieillesse, une blessure ; Aucun individu différent des autres n'était toléré au sein de la Cité d'Argent, qui prônait l'égalité parfaite entre tous les Androgynes. Les A.P non sélectionnés se mirent en route vers leurs affectations. Obéissants, ceux sélectionnés suivirent A.P 1203481 sans dire un mot. Ils étaient conduits dans une salle du nom de « Suppresseur 12 ».
Sur instruction d'A.P 1203481, les Androgynes qui sortaient du lot se placèrent au centre de la pièce tandis que le responsable du suppresseur, derrière un mur de verre, contrôlait le bon fonctionnement de l'opération. Les huit sélectionnés étaient debout, sur une grille métallique de forme ronde.
Ils ne présentaient aucune émotion particulière, aussi impassibles face à leur mo rt qu'au long de leurs courtes vies. Les A.P vivaient rarement plus d'une année. Chaque A.P sélectionné était remplacé en quelques heures par l'usine de reproduction et de préparation. On ne leur inculquait aucune notion religieuse. La foi en dieu avait disparu en même temps que l'humanité, et tous les mots qui y étaient liés avaient été retirés du langage courant, bien que dans le cas des A.P ils n'aient de courant que le nom. Il n'était pas rare qu'ils passent une vie entière sans prononcer un seul mot. D'une certaine manière, à travers leur ignorance, les A.P étaient tous athées. Rien d'étonnant donc à ne voir sur le visage des huit A.P ni peur ni appréhension, ni même de la curiosité quant à ce qu'il adviendrait d'eux. Ils étaient conscients qu'ils n'avaient, individuellement, aucune importance d'aucune sorte.

Le processus de suppression fut enclenché. Une onde bleutée émana du plafond blanc, se propageant extrêmement vite vers les sélectionnés. Un instant à peine après avoir été frappés, ils se transformèrent en une bouillie de matière organique immonde, qui coula à travers la grille métallique. Seuls les vêtements restère

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