Saint Jean le macchabée
132 pages
Français

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Saint Jean le macchabée , livre ebook

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Description

Jean se réveille dans un cercueil la veille de sa crémation. Il est vivant et pourtant son décès a été formellement déclaré !
La situation est inédite et inexpliquée. Doit-on le déclarer mort alors qu’il parle, boit et rit avec sa femme et ses amis, ou vivant alors que son corps est froid et son cœur à l’arrêt ?
Tandis que chacun y va de son point de vue, Jean profite de sa "nouvelle vie" pour réaliser ce qu’il n’avait pas jugé opportun de son vivant.

Avec un ton humoristique et une écriture originale, Vincent FERRIQUE nous livre un récit décalé mais empli de philosophie de vie. Vous ne pourrez rester de marbre devant les tribulations de Saint Jean-le-Macchabée !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782356770233
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SAINT JEAN
LE MACCHABÉE
© Editions du Saule, 2019
Tous droits réservés – Reproduction interdite
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
Dépôt légal : Novembre 2019
ISBN 978-2-35677-023-3
SAINT JEAN
LE MACCHABÉE
VINCENT FERRIQUE
Éditionŝ du Sàule
à Rémi
CHAPITRE 1
Le réveil de Jean
Jean ressuscita en cette belle aube de juin. Il se réveilla, et décida d’attendre avant d’ouvri r les yeux. Il voulait profiter encore un instant de son lit douillet. Cependant, ce matin-là, il ne ressentit rien de do uillet dans ses draps. Une impression d’oppression, d’enfermement, le tenaillait aux limi tes de sa conscience qui émergeait des brumes du sommeil. Il ne reposait pas sur son matelas, mais sur ce qu i lui parut une surface dure recouverte d’un molleton. Il ne se souvenait pas av oir découché, d’autant que cela ne lui était pas arrivé depuis vingt ans. La sensation de confinement provenait du fait que ses deux épaules portaient contre un revêtement ide ntique à celui qui martyrisait son dos. Il secoua ses neurones, cherchant vainement une ex plication plausible à cette situation fort inconfortable. La veille au soir, sa petite bande s’était réunie, comme tous les lundis, dans son restaurant – dont c’était le jour de fermeture hebd omadaire – pour leur sacro-sainte partie de cartes. Ils avaient picolé, comme d’habit ude, mais il se rappelait être retourné chez lui, à deux cents mètres de l’estaminet, sans la moindre anicroche. Il tenait alors une légère cuite, mais rien qui justifie un réveil dans un fossé ou dans un caniveau. D’autant qu’il se revoyait monter à l’étage de sa m aison, se déshabiller en silence, et se mettre au lit – dans son lit – en poussant du co ude sa femme, Andrée, pour tenter de se réapproprier un peu d’espace. S’il se rappela it nettement avoir enfilé son pyjama, il était tout aussi certain de ne plus l’habiter ; il portait des chaussures de ville et un costume de flanelle, une tenue qu’il n’avait jamais adoptée pour se rendre au pays des songes. Avait-il chuté du matelas sur le plancher durant l a nuit ? Était-ce le cadre de son plumard qui pesait contre son épaule ? Il ouvrit en fin les yeux, mais cela ne l’éclaira en rien. Sa chambre était plongée dans une obscurité a bsolue. Il tourna son regard vers la droite, espérant distinguer le fin trait de lumière qui s’immisçait depuis trente ans sous le volet, sans succès. Même au cœur des nuits les p lus profondes, le lampadaire devant la vieille baraque distillait en permanence une lueur jaunâtre. Tous ces signes l’amenèrent à se convaincre, contre toute logique, qu’il ne reposait plus dans sa chambre. Il étendit le bras, et entreprit de repérer au tou cher ce qui l’entourait, pour récupérer des indices qui élucideraient sa situation. Ses doi gts rencontrèrent vite un obstacle, constitué d’une planche – également capitonnée – qu i lui servait de plafond. Inspectant des pieds et des mains son environnement, il se ren dit à l’évidence : il était enfermé dans une boîte de dimensions restreintes. Son adrénaline monta d’un coup lorsqu’il s’imagina que cette boîte ne pouvait être
qu’un cercueil, et qu’on l’avait inhumé de son viva nt. Dans un mouvement de panique, il appuya des deux mains sur le couvercle avec éner gie. Celui-ci se souleva sans opposer d’autre résistance que son poids, glissa su r le côté, et tomba avec fracas de la hauteur de la caisse. Un souffle d’air caressa le v isage de Jean, qui se calma aussitôt, toute peur évacuée par cette libération. Il s’assit dans la boîte. Il nageait toujours dans un noir d’encre, mais il aperçut les contours d’une porte et d’une grande fenêtre à une courte distance. Il repr enait pied dans un monde tangible qui le tranquillisa. Des stores ou des volets proté geaient les vitrages, mais leurs cadres se distinguaient nettement en laissant filtrer une faible lumière qui semblait celle du soleil. Il passa une jambe par-dessus le rebord de la boîte, et tâtonna jusqu’à sentir sous son pied une surface solide. Ce qui lui servai t de cellule reposait sur le sol. Il s’extirpa en se contorsionnant de sa prison, et se retrouva debout près de la caisse. Il avança d’un pas, mais ne rencontra que le vide. Ne trouvant rien auquel se retenir, il chuta lourdement de hauteur d’homme et se reçut san s douceur sur le carrelage. Il resta un moment sur le dos pour reprendre ses e sprits. Il ne ressentait aucune douleur, et se tirait sans mal de sa cabriole. Il s e remit sur ses pieds en pestant qu’il avait passé l’âge des galipettes impromptues. Échaudé par sa mésaventure, il entreprit de rejoin dre ce qu’il estimait être l’issue principale en tendant les mains devant lui et en la issant ses semelles glisser sur le carrelage. Il prévint par deux fois de se heurter à des objets qui encombraient le passage, objets qui, à la suite d’une exploration t actile, lui parurent furieusement ressembler à des cercueils. Il parvint à la porte, mais la trouva verrouillée. Il concentra son attention sur le mur voisin, et dénicha comme i l l’espérait un interrupteur qu’il s’empressa de pousser.
La lumière l’éblouit quelques instants. En fermant à moitié les paupières pour se protéger, Jean reconnut l’endroit et ses craintes s e confirmèrent. Il musardait dans le magasin d’Edmond, le propriétaire des pompes funèbr es du village, sans avoir le moindre souvenir d’y être entré de sa propre volont é. Et comme l’alcool ne lui avait jamais occasionné de trous de mémoire, il parvint à la conclusion qu’on l’y avait amené contre son gré. Les deux objets qu’il avait heurtés possédaient la forme caractéristique, les poignées et le molleton intérieur des cercueils . Ceux-ci étaient ouverts, et heureusement vides. Lui-même s’était extrait d’une boîte à cadavre, posée sur un catafalque rudimentaire recouvert d’un drap noir, s ur lequel il avait pris pied en se levant, et duquel il avait chuté ensuite. Il réessa ya la porte, et ne put la pousser ni trouver de clef. Il se résolut à attendre l’ouvertu re du magasin, assis sur une chaise, en essayant de rassembler ses idées. Si quelqu’un l’avait déclaré mort, il s’agissait p our le moins d’un malentendu. Il se sentait en pleine forme. Par ailleurs, il n’avait p as contracté de maladie dangereuse, pas même la cirrhose dont le menaçait sempiternelle ment Pierre, son médecin. Son dernier souvenir restait son coucher, une péripétie somme toute banale et qui paraissait ne receler aucune menace létale. Il ne p ouvait guère avoir succombé lors d’un accident, les chutes de lit demeuraient, lui s emblait-il, d’une incidence rare et peu susceptibles d’entraîner un décès. Avait-il passé l ’arme à gauche dans son sommeil, et serait-il passé de vie à trépas comme une chandelle qui s’éteignait le temps d’un souffle ? Cela arrivait. En revanche, il n’entrait pas dans les habitudes que les défunts rouvrent le cercueil, en dehors des bouquins sur Dracula et des films sur les zombies. Il tâta ses canines, qui n’avaient pas poussé plus que de raison. Une rapide introspection lui apprit qu’il ne ressentait aucune envie de dévorer un cerveau humain,
ou d’explorer de ses griffes un ventre pour en arra cher un cœur encore palpitant. En fait, il n’avait ni faim ni soif, ce qu’il trouva r assurant en ces circonstances auxquelles il n’était pas préparé. Il se rappela qu’Edmond ouvrait son lugubre commer ce à huit heures pétantes. Il jeta un coup d’œil à sa montre, qui indiquait neuf heure s et demie. En approchant l’oreille, il constata qu’elle ne fonctionnait plus. Le mécanisme , non remonté, était parvenu en bout de course. Or, il répétait ce geste depuis vin gt ans tous les matins sans exception, y compris après un réveil difficile à l’issue d’une nuit courte et arrosée. Il savait que sa toquante donnait l’heure pendant deux jours et demi une fois remontée à bloc. Depuis lundi matin, les neuf heures indiquées correspondai ent à un arrêt des aiguilles dans la soirée du mercredi. Par conséquent, il flânait dans un salon funéraire un jeudi matin. Ou un vendredi. Ou… Edmond n’ouvrait pas durant le week-end – sauf en cas d’enterrement ou de crémation –, et Jean s’imagina rester enfermé dans la boutique jusqu’au lundi matin. Une perspective qui l’enthous iasmait autant que de savourer un repas gastronomique sans déguster un grand cru. Il se leva, et essaya d’ouvrir la porte intérieure qui menait au bureau d’Edmond, sans succès. Il s’apprêtait à la forcer pour atteindre l e téléphone, lorsqu’il entendit du bruit à l’extérieur du magasin. Quelqu’un glissait une clef dans la serrure, et abaissait la clenche. Il s’avança vers son libérateur, s’attenda nt à voir apparaître Edmond, mais ce fut Anita qui entra. À peine émit-il un mot pour la prévenir de sa présence, que la femme de ménage leva les yeux et aperçut celui qui la veille gisait comme un honnête cadavre. Elle poussa un hurlement de terreur qui lui vrilla les tympans, et elle s’enfuit aussi vite que son âge et son embonpoint le lui permettaient. Jean l’admira se dandiner à travers la place du village, entrer dans l’église et s’y en fermer, le tout sans cesser de crier « Piedad, piedad, dios mío, sálvame ! ». Au moins, il était libre. Avant de s’aventurer dehors, un dernier doute le tracassa : s’il était devenu vampire, la lumière diurne ne lui serait d’aucun bénéfice imméd iat. Il secoua la tête, et se morigéna pour ces pensées saugrenues. Il sortit sur le palie r de la boutique – sans partir en fumée – et contempla le décor. Le soleil se levait à peine, l’horloge de l’église marquait six heures. Si la femme de ménage travaillait, ce devait être jeudi ou vendred i. Tous les indices concordaient pour qu’il conclue à son propre décès. Plus exactement, quelqu’un avait déclaré cet état néfaste à son encontre. Restait à découvrir pourquo i.
La jolie place carrée, centre de son petit village , demeurait telle qu’il l’avait toujours connue, entourée d’immeubles vieillissants de trois ou quatre étages dont les rez-de-chaussée abritaient divers commerces. À cette heure indue, il ne traînait âme qui vive d ans les ruelles. Seules de rares fenêtres étaient éclairées, en dépit des lueurs nai ssantes de l’aube. En face de la boutique d’Edmond, de l’autre côté de la place, l’é glise se dressait avec fierté. La porte en était restée béante après que la femme de ménage s’y était réfugiée. Elle devait y prier avec ferveur en solitaire, car le prêtre, Rob ert, se levait rarement avant que dix heures ne sonnent au clocher. Sur la gauche, le bistrot du roi de l’esbroufe, Be rtrand, et de sa délicieuse épouse Béatrice était encore plongé dans le noir. Derrière les fenêtres de leur appartement, situé juste au niveau supérieur, on devinait une ce rtaine agitation ; ils se préparaient pour l’ouverture de six heures trente. À l’étage au -dessus du couple, résidaient le notaire et sa femme, Jacques et Yvette. Les lieux d emeuraient silencieux et sans le
moindre soupçon d’un frémissement matinal. Le rez-de-chaussée de l’immeuble côté droit de la place – en face du troquet –, était occupé par son propre restaurant, qu’il tenait depu is trente ans avec sa femme. D’un pas vif, il s’aventura sous les platanes ombrageant le parking, vide à cette heure, qui ceinturait le centre de la place, et s’arrêta d evant sa porte pour découvrir un panonceau qu’il n’avait pas apposé lui-même. Et pou r cause, le voyageur affamé pouvait y lire dépité : « Fermé jusqu’à nouvel ordre pour cause de décès. » Bien qu’il s’y soit attendu, le message confirmait ce qu’il pressentait après s’être éveillé dans un cercueil au milieu d’un salon funér aire. L’annonce officielle de sa mort lui causa néanmoins un choc compréhensible. Son regard se porta vers l’hôtel de ville, mitoyen du commerce d’Edmond, et qui faisait face à l’église. Tout restait clos et inanimé. Le m aire, Simon, tenait la pharmacie du village, accolée au bâtiment municipal de l’autre c ôté des pompes funèbres. Il dépassa son restaurant, et, avant la banque, tourna sur sa droite dans l’avenue du général de Gaulle. En remontant la rue, il jeta un œil aux fen êtres de Pierre et Marie. Le toubib de campagne avait certainement signé son acte de décès , puisqu’il représentait à lui seul la faculté de médecine à des kilomètres à la ronde. Son vieil ami tomberait sur le cul lorsqu’ils se reverraient. Par anticipation, Jean é bauchait un sourire épanoui en imaginant sa surprise. Cent mètres plus loin, son hilarité s’amenuisa jus qu’à s’éteindre quand il atteignit le seuil de sa demeure. Comment annoncer en douceur sa résurrection à Andrée ? Elle qui se plaignait d’un cœur fragile, ce genre de nou velle n’arrangerait rien si elle n’était assenée avec quelques ménagements. Il s’assura que ses clefs ne se trouvaient pas dans ses poches. Normal, il était rare qu’on laisse à un macchabée de quoi ouvrir son huis. Il cogita un instant, mais aucun petit angelo t ne lui souffla une solution satisfaisante, et il appuya sur la sonnette. Puis u ne seconde fois, avec circonspection ; il savait plus simple et moins dangereux de stopper la charge d’un taureau furieux que d’interrompre le sommeil de sa femme. Enfin, il ent endit la clef jouer dans la serrure, et Andrée passa une bouille endormie et peu avenante. Elle invectiva l’importun qui la dérangeait dès potron-minet. Il s’approcha pour qu’ elle le reconnaisse, et avec un grand sourire joyeux lui déclara : — Allons ma mie, c’est ton Jean qui te revient ! S urprise !
Elle hésita deux secondes, puis, lorsqu’elle se pe rsuada que son mari se tenait devant elle, décida de tourner de l’œil. Elle s’accrocha a u chambranle de la porte, et glissa doucement, emportée par la gravité, jusqu’à se retrouver le derrière sur le carrelage de l’entrée à chercher un air qui ne passait plus. Jea n pensa que sa femme n’avait pas le moindre sens de l’humour.
CHAPITRE2
La science s’en mêle
On ne pouvait imaginer couple plus dissemblable que celui-ci. Autant Jean se montrait affable et blagueur, autant Andrée, bien que d’une infinie gentillesse, se fermait à toute forme de plaisanterie. À cinquante-quatre ans, la s tature imposante, la chevelure drue et la belle gueule de l’aubergiste lui valaient les attentions de la gent féminine. À cinquante et un ans, sa femme avait depuis longtemp s perdu tout charme. Comme elle se contentait d’une entente amicale avec son conjoi nt, le couple vivait finalement en bonne harmonie. Et l’ingénuité d’Andrée permettait à Jean de folâtrer, sans que le doute ait effleuré un instant sa compagne en trente ans. Ils avaient connu une brève période de passion amo ureuse, le temps de se marier et de concevoir François, leur unique enfant, maintena nt parti s’établir à la ville. Leur complicité résidait surtout dans la tenue conjointe du restaurant, lui aux fourneaux, elle à la réception, qu’ils avaient élevé ensemble au ra ng d’institution dans le canton.
Comme Andrée ne semblait guère disposée à se relev er, Jean enjamba la volée de marches du palier, et entreprit de revivifier sa fe mme à l’aide de petites gifles amoureusement dosées. Lorsqu’elle souleva les paupi ères et le contempla, toujours aussi peu trépassé, il crut un instant qu’elle se t rouverait mal de nouveau. Au lieu de cela, elle s’écarta soudainement de lui, se remit s ur ses pieds et, reculant de quelques pas, l’apostropha vertement : — Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Quel plaisi r retirez-vous de jouer de mon deuil ? Je vais appeler les gendarmes, ne m’approch ez pas ! — Voyons, calme-toi, Andrée ! C’est bien moi, ton Jean. Après trente ans de mariage, tu ne peux pas ne pas me reconnaître ! — Ah ! Mais je te reconnais ! Seulement, tu es déc édé, tu ne peux pas être toi. — Et pourtant, je te conjure de croire que je suis bien moi. Je me suis ranimé ce matin dans le salon funéraire d’Edmond… — Ah ! Tu avoues, tu es mort ! — Andrée ! Tu constates que je suis bien vivant ! L’annonce de mon trépas semble avoir été un tant soit peu prématurée. Une erreur, assurément. — Une erreur ? Je me suis réveillée ce mardi, avec toi tout froid à mes côtés, ne respirant plus et dont le cœur ne battait pas plus qu’un caillou. Si ton cadavre dans mon lit s’appelle une erreur, ton interprétation th éâtrale et morbide sentait le faisandé. D’ailleurs, Pierre est venu et t’as déclaré mort. T u pourrais au moins obéir à ton copain, qui de plus est diplômé en médecine. — Tu m’as découvert froid mardi matin ? Quel jour est-on ? — Vendredi. Tu ne peux pas être mort toute la sema ine et rappliquer pour le week-end, ce n’est pas là une attitude raisonnable, Jean . Que deviendrait le pays si tout un chacun agissait de même ? Monsieur joue les macchab ées pendant deux ou trois
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