Serment de médecin
239 pages
Français

Serment de médecin , livre ebook

-

239 pages
Français

Description

Yamar, un jeune médecin, accepte de s'engager avec une ONG pour un poste très déshérité. Il finit par se rendre compte qu'en dépit de ses efforts immenses, "soigner" ce peuple, dont le corps est infecté par une nouvelle pathologie (l'Ailleurs) qui résiste aux thérapies, est loin d'être simple...Le toubib décide alors d'aller chercher la racine miraculeuse en explorant les connaissances médicales traditionnelles aidé par Ndiloame, un marabout assez iconoclaste...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2017
Nombre de lectures 187
EAN13 9782140052279
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

moustapha d iopSerment de médecin
Yamar, un jeune médecin qui a attendu en vain un
recrutement de l’État, accepte de s’engager avec une ONG
pour un poste très déshérité. Il s’enlise dans ce bourg contre Serment
toute attente et décide fnalement d’y rester pour accomplir sa
mission. Cependant, il fnit rapidement par se rendre compte
qu’en dépit de ses eforts immenses, « soigner » ce peuple, de médecin
dont le corps est infecté jusqu’à la moelle par une toute
romannouvelle pathologie (l’Ailleurs), et qui développe une forte
résistance aux thérapies, est loin d’être une chose simple… Préface de momar D iong ue
Le toubib décide alors d’aller chercher la racine miraculeuse
en explorant les connaissances médicales traditionnelles
aidé par Ndiolame, un marabout assez iconoclaste, qui sait
comment rendre les serpents venimeux aussi inofensifs que
des vers de terre.
Titulaire d’un CAE-CEM de l’École normale supérieure
de Dakar (actuelle FASTEF), Moustapha Diop est un
enseignant de quarante-trois ans qui a débuté au CEM de
Ross Béthio dans le nord du Sénégal. Depuis 2003, il est en
poste au CEM de Thiaroye 44 dans la banlieue de Dakar.
Illustration de couverture : ©
ISBN : 978-2-343-12940-2
21 €
moustapha d iop
Serment de médecin







SERMENT DE MÉDECIN

roman

MOUSTAPHA DIOP
SERMENT DE MÉDECIN
roman © L’HARMATTAN-SÉNÉGAL, 2017
10 VDN, Sicap Amitié 3, Lotissement Cité Police, DAKAR
http://www.harmattansenegal.com
senharmattan@gmail.com
senlibrairie@gmail.com
ISBN : 978-2-343-12940-2
EAN : 9782343129402


DÉDICACE
« A Assa,
Ma princesse du Walo,
Si aimante et dévouée. »

7

REMERCIEMENTS
« A mon collègue et ami Amadou Ngor NDOUR,
Pour la grande complicité, tant intellectuelle que pédagogique qui
nous lie. Et, pour toutes les heures qu’il a passées à corriger la première
mouture de ce texte. »
9

PRÉFACE
« L’arène vibra fortement cette année-là et accoucha d’un
nouveauné dont l’échographie n’avait pu être établie par aucun gynécologue.
L’issue de ce combat considérée comme: perdu d’avance, fut un
véritable coup de tonnerre ». Ces deux premières phrases du prologue
vous plongent d’emblée dans l’ambiance de l’arène de lutte, qui
passionne tant les sénégalais. Deux grands lutteurs s’affrontent et
s’offrent au regard des spectateurs qui étaient presque sûrs de l’issue
de ce combat. Mais la surprise fut grande. « Ce super champion qui
avait déjà fait le vide autour de lui, et qui toisait tous les autres lutteurs
sans que ceux-ci daignent soutenir son regard … chancela contre toute
attente quand l’uppercut gauche du challenger l’atteignit sous la tempe
droite. »
L’image de ce combat et de son dénouement surprenant préfigure
d’un autre combat moins spectaculaire mais de loin plus rude : celui de
Yamar le héros de ce roman et d’un adversaire tout singulier : un état
d’esprit. L’issue de ce combat sera tout aussi surprenante sinon
bouleversante.
Moustapha a sans doute réfléchi aux multiples ressources de
l’intrigue romanesque qui lui ont permis de maitriser définitivement la
relation complexe qui existe entre fiction et réalité. Il convient de
rappeler que cette question avait déjà été bien traitée dans son premier
roman La voie d’un musicien de fort belle manière. Le réalisme du
roman est déconcertant pour le lecteur sénégalais et plus encore pour
les intimes de l’auteur. De nombreuses allusions à des événements
relatés comme faits divers par la presse sont notées et des personnages
plus ou moins connus sont insérés avec une ingéniosité remarquable
dans la fiction. L’histoire ainsi romancée a permis à l’auteur de donner
plus d’envergure à son narrateur qui va retracer la vie du héros depuis
sa ville natale Dakar la capitale jusqu’à son village d’accueil Weet
qu’il finira par adopter et qui va l’adopter aussi. On peut affirmer que
Moustapha Diop a encore cherché à se faire une sorte d’héritier des
romanciers négro-africains des premières générations qui étaient
soucieux d’agiter des questions qui préoccupent leur peuple. On
comprendra donc qu’il ait choisi comme personnage principal un jeune
11 homme Yamar pour livrer un message puissant à tous les jeunes
sénégalais et plus largement à tous les jeunes africains.
Yamar sera porteur de hautes valeurs que notre société semble
oublier ou rejeter au profit de la seule nouvelle valeur, l’argent. Dans
ce roman on retrouve beaucoup de jeunes qui ont perdu toute foi en
leur pays, en leur capacité de le développer ou au moins de permettre
la satisfaction des besoins élémentaires de ses démunis et c’est selon le
narrateur la plus triste expression de la pauvreté. La vraie pauvreté
d’un pays ce n’est pas le manque de ressources ou d’infrastructures ;
c’est certes cela mais c’est surtout une pauvreté spirituelle, un
dénuement total d’imagination qui poussent ses jeunes à perdre plus de
temps en commentaires stériles de matchs de football, de combats de
lutte ou simplement de téléfilms de basse facture . C’est par rapport à
cette conception de la pauvreté que l’auteur invite à une profonde
réflexion pour nous rendre compte par nous-mêmes de notre mal. Il
pourra chers lecteurs vous sembler difficile de comprendre les
agissements, les réactions et les choix de Yamar mais aussi de ses amis
Ndiaya et Yacine, ces trois jeunes personnages qui ont presque tourné
le dos à tout ce qui font courir les jeunes de leur génération: richesse,
voyage, pouvoir, vie facile et dorée à Dakar la capitale, ou dans les
prestigieuses villes d’Europe dont ils semblent, sans jamais y mettre les
pieds, connaitre les moindres recoins. Yamar et ses amis eux ont un
autre souci, guérir les nombreux malades et apaiser leurs souffrances
mais aussi et surtout combattre ce mal profond qui doit inquiéter toute
personne sensée comme le père de yamar qui se pose la question : quel
est l’avenir d’un pays dont les jeunes n’épiloguent que sur les propos
d’un animateur- emmerdeur… ? Ce mal c’est le désir presque
démoniaque de vouloir quitter à tout prix le pays.
Comme à son habitude Moustapha Diop veut faire de son roman un
roman d’éducation : Il livre un message éducatif fort qui met l’accent
sur des valeurs comme le respect de la parole donnée, l’esprit de
sacrifice…. Vous serez écœurés sans doute par le comportement des
jeunes de Weet qui sont incapables de s’inspirer de ces jeunes venus
d’ailleurs. Mais ce sentiment désagréable est subtilement recherché par
l’auteur pour vous pousser à penser à ce que chacun doit aussi être
prêt à accepter de consentir comme sacrifice pour le bien-être de ses
concitoyens
12 Le plaisir à lire ce texte est assuré chers lecteur car Moustapha a
fait preuve d’une maitrise sans faille de son sujet mais aussi de sa
technique.
Momar DIONGUE
Professeur de lettres modernes
Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque. PROLOGUE
Une horde de gueux dont les ventres flasques poussaient des
vagissements semblables aux miaulements déchirants d’un chaton,
entourait un gaillard à la mine effarée qu’elle venait de dénicher dans
un cloaque immonde. L’homme à la barbe poivre et sel vieille de
plusieurs jours, avec ses haillons se détachant, avançait comme un
automate, ses pieds nus légèrement enflés le portant à peine. Un rictus
que personne ne comprit comprima alors son visage hagard et mit en
valeur sa lèvre fendue, pendante comme un morceau de chair crue.
La sentence populaire tomba : le monstre devait être pendu, le corps
incinéré, les cendres jetées au milieu de l’océan ! L’homme voulut
crier, mais il se retint, se rappelant fièrement la tête de toutes ces
misérables personnes à qui il avait fait perdre orgueil et hymen ! Il leur
avait fallu tremper leur morceau de pain sec dans une tasse d’eau
vaguement sucrée pour tromper leur faim de loup. Pour faire taire le
concert des vers parasites dans leurs ventres. Et certaines nuits, ces
pauvres hères mettaient des marmites remplies d’eau bouillante sur les
feux des cuisines, pour que les enfants dorment avec l’illusion d’un
repas qui allait venir.
« Autant prendre le mors aux dents et serrer vigoureusement,
dignement », pensa-t-il. L’ima

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