La malédiction Tsigane 2
148 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La malédiction Tsigane 2 , livre ebook

148 pages
Français

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Description

Après le meurtre de son père, Tyee perd de plus en plus le contrôle sur son loup et ses sentiments se trouvent exacerbés lorsqu’il retrouve Indra, une jeune femme qui a travaillé comme stagiaire dans son entreprise.
Ses émotions et son désir pour elle prennent le pas sur son rôle d’Alpha.


Mais des menaces pèsent sur sa famille et certaines révélations faites par la jeune femme vont jeter un froid sur leur relation. Toutefois cette dernière est bien décidée à être celle qui mettra fin à la malédiction qui pèse sur celui qu’elle aime.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2015
Nombre de lectures 84
EAN13 9782365409506
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

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Tyee

 

 

La malédiction Tsigane 2

 

 

 

Du même auteur aux Editions Sharon Kena

 

 

Au cœur de la volupté

Cow-boys lovers

La malédiction Tsigane 1

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierrette Lavallée

 

 

 

 

Tyee

 

 

La malédiction Tsigane 2

 

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« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »

 

 

©2015 Les Editions Sharon Kena

www.leseditionssharonkena.com

 

 

Il est toujours plus facile, enfin, pour ma part, d’écrire un roman que des remerciements mais je ne peux ignorer les personnes qui ont été à mes côtés dans cette aventure.

Donc merci tout d’abord aux Éditions Sharon Kena, à Cyrielle qui est une femme admirable et une éditrice proche de ses auteurs, aux membres du comité de lecture qui ont validé mon bébé, aux correctrices, à Feather Wenlock pour la réalisation de cette sublime couverture et à Emma, notre directrice du service Presse qui dépense son temps et son énergie sans compter afin de nous satisfaire.

Merci à ma famille qui est là pour me soutenir, me motiver, me râler dessus aussi lorsque je me déconcentre…

Merci à mes bêtas lectrices, Tiya, Bibi, Mimi, Nath, vous savez que je vous aime, les filles.

Merci à mes amies qui m’ont toujours soutenue : Ana P. Jacqueline S. Vanessa L.G. Hakita, Rinka, Julia le Vampilou, Nathalie R. Christelle K, Sylvie B.

Un merci tout spécial à Christy… 

Je n’oublie pas non plus les blogs ou les pages Facebook, qui, par leurs avis, leurs chroniques me permettent d’avoir un lectorat de plus en plus large : Les livres en Folies, Elo-Dit, Sariah-lit, La bibliothèque de Mi ange, Mi Démon, Les livres érotiques de Marie et Samantha... j’en ai oublié je le sais et je m’en excuse…

Et merci à vous, lecteurs, qui avez acheté ce roman et qui le tenez aujourd’hui entre vos mains. Sans vous je n’en serais pas là.

 

Table des matières

 

 

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 14

CHAPITRE 15

CHAPITRE 16

CHAPITRE 17

CHAPITRE 18

CHAPITRE 19

ÉPILOGUE

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE 1

 

 

 

Debout devant la fenêtre de son bureau, Tyee observait les arbres en bourgeons. La nature s’éveillait après un rude hiver et l’homme sentit son cœur se serrer en réalisant que son père ne serait plus là pour l’admirer. Un nouvel élan de rage le saisit. Depuis qu’il avait appris sa mort, seize mois plus tôt, il avait de plus en plus de mal à contrôler sa colère et le fait de n’avoir aucune piste concernant son assassinat le minait de l’intérieur.

Son père avait été un Oméga, un loup habitué à recevoir coups et brimades, à être le souffre-douleur de sa meute... Enfin, jusqu’à sa rencontre avec celle qui était devenue sa compagne. Là, il avait abandonné ses frères de clan et s’était isolé afin de fonder une famille. Mais ce qui lui était arrivé… ça, Tyee ne parvenait pas à le concevoir. Son père avait été écorché vif par un ennemi de leur race. Un ennemi humain… un chasseur !

Dès qu’il eut appris la nouvelle, il avait sauté sur sa moto, suivi par Amarok qui venait de se fiancer à Manuela quelques heures plus tôt. À la stupéfaction de Tyee, cette dernière n’en avait pas pris ombrage, au contraire, elle avait incité Amarok à accompagner son frère, arguant le fait qu’ayant « retrouvé » son loup, il lui serait utile pour retrouver la piste du tueur.

Mais, le temps qu’ils arrivent, les conditions météorologiques s’étaient dégradées. Le vent et la pluie avaient balayé la scène de crime. Seules quelques traces de sang témoignaient de la violence de l’affrontement. Mais des chasseurs, il ne restait rien… aucun effluve, aucune empreinte, rien !

Le père de Tyee ayant été tué sous sa forme de loup, il leur était impossible de demander de l’aide aux policiers humains. Qu’auraient-ils bien pu dire ? Qu’un loup-garou s’était fait tuer par un chasseur ? Que le corps de l’animal, dont la peau avait été retirée avec autant de facilité que si le responsable avait dépouillé un lapin, était en fait un homme muté en lycan ? Nul doute qu’ils se seraient tous retrouvés avec une camisole avant la fin de la journée.

Tyee poussa un profond soupir tout en passant la main dans ses cheveux. Il se laissait aller depuis quelque temps. Ses mèches lui arrivaient à présent sous le col et étaient si longues qu’il pouvait les attacher en catogan. Il prenait aussi moins de temps à se préparer le matin, se contentant d’une douche rapide, ne se rasant qu’une fois de temps en temps tout en admettant que sa barbe de deux ou trois jours lui donnait une allure de mauvais garçon mais ne lui ôtait rien de sa séduction. Oubliés aussi les costumes au boulot, il ne s’habillait plus que de jeans moulants et de chemises largement ouvertes sur un torse puissant et musclé.

La porte qui séparait son bureau de celui de sa secrétaire s’entrouvrit et une odeur familière vint bientôt lui titiller les narines. Un sourire effleura ses lèvres tandis qu’une main se posait entre ses omoplates. Il se retourna et serra la jeune femme dans ses bras. Il apprécia ce moment de douceur, remerciant le ciel de l’avoir fait entrer dans leur vie. Elle lui embrassa la joue tendrement et se recula d’un pas.

img2.pngÇa va, Tyee, tu avais l’air… ailleurs.

img2.pngToujours les mêmes pensées désagréables, Manuela, soupira-t-il.

Cette dernière avait obtenu ses diplômes quelques mois auparavant et avait tout de suite proposé ses services à Tyee qui cherchait une secrétaire, Tala, la sœur de Tyee et meilleure amie de Manuela, ayant refusé d’intégrer l’entreprise familiale. Ce dernier avait accepté la proposition avec plaisir et ne pouvait que s’en féliciter, la jeune femme était à la fois dynamique, motivée et surtout compétente.

Manuela regarda attentivement son beau-frère. Elle pouvait voir un nerf à sa tempe battre le staccato, ses poings serrés plus souvent que d’ordinaire mais surtout, cette lueur menaçante qui ne quittait plus ses prunelles depuis la mort de son père. Elle connaissait cette tension pour l’avoir vécue à plusieurs reprises avec Amarok avant que la malédiction ne soit levée…

img2.pngIl me faudrait quelques signatures pour…

img2.pngJe t’ai donné une procuration, Manu, s’exclama-t-il sèchement. Je n’ai pas le temps et…

img2.pngTyee, commença-t-elle doucement. Je veux bien utiliser cette fichue procuration lorsque tu n’es pas là et uniquement en cas d’urgence. Avant de signer, il faudrait quand même que tu vérifies que les contrats sont en ordre et…

img2.pngJe sais ! s’écria-t-il avant de balayer la zone de son bureau d’un geste brusque de la main. Mais j’ai d’autres choses en tête, figure-toi !

Manuela ne répondit pas. Elle se contenta de ramasser les dossiers qu’elle lui avait apportés le matin même. Elle se mordilla nerveusement la lèvre et décida que c’en était trop.

Elle posa le tout sur le bureau dans un mouvement d’humeur.

img2.pngJ’ai passé des heures à mettre ces dossiers en ordre. Et tu viens de foutre en l’air près de douze heures de boulot. Hors de question que je recommence. Tu as piqué ta crise ? Eh bien, c’est parfait ! Je rentre à la maison. Appelle-moi quand tu seras plus calme !

Elle se dirigea vers la sortie lorsque Tyee la rattrapa, mal à l’aise.

img2.pngJe suis désolé, Manu… Mais c’est si dur ! Depuis que Père est mort, j’ai l’impression d’être au bord du gouffre, comme Marko l’a été, et ça me fiche la trouille !

img2.pngTu ne pourras jamais être comme Amarok, le rassura Manuela en posant la main sur sa joue. Lui était réellement sur le point de basculer. Je vois bien que c’est un peu plus difficile à gérer et…

img2.pngUn peu difficile ! s’énerva-t-il en la repoussant vivement. J’ai la haine, Manu ! Si je retrouve les assassins de mon père, je sais que je perdrai ce contrôle que tu admires tant en moi. Je ne dors plus la nuit parce que lorsque j’y arrive, je fais des cauchemars si effrayants que j’ai peur à mon réveil d’avoir blessé l’un d’entre vous ! Les nuits de pleine lune, c’est affreux. L’animal en moi est si présent que j’ai envie d’arracher mes chaînes, de hurler, de mordre, de… de baiser ! Ce n’est pas moi, ça !

Il avait prononcé ces derniers mots avec un tel désespoir que Manuela le serra dans ses bras.

img2.pngTu vas t’en sortir, je te le promets, murmura-t-elle, les larmes aux yeux. J’ai horreur de te voir souffrir comme ça et…

img2.pngExcusez-moi si je vous dérange, susurra une voix pleine de fiel. Mais il me semble que nous avions rendez-vous.

Tyee se raidit tandis que Manuela rougissait d’embarras. Elle s’écarta de Tyee et fit un pas en arrière.

img2.pngQui vous a donné l’autorisation de pénétrer dans mon bureau ?

La voix de Tyee claqua sèchement. La femme qui venait d’entrer dans la pièce comme en terrain conquis se contenta de le regarder avec hauteur avant de rétorquer.

img2.pngSi votre secrétaire avait été à son poste au lieu d’être dans vos bras, je me serais annoncée ! Je suis Floriantzia Van Bodart, des industries du même nom. Nous avions rendez-vous à dix-sept heures et ça fait exactement…

Elle jeta un coup d’œil à une superbe montre de valeur.

img2.png… Huit minutes que nous attendons !

img2.pngAlors vous attendrez encore huit de plus, annonça sèchement Tyee.

img2.pngOh, je vois, minauda-t-elle. Le… travail de votre secrétaire n’est visiblement pas terminé ! Faites attention, petite, vous risquez de vous user les rotules ! Travailler à genoux…

Manuela, choquée, observa la quadragénaire qui venait de l’insulter. C’était une femme magnifique et qui était sûre d’elle, ça se voyait à sa façon de se tenir droite comme un I, une lueur ironique dans le regard. Elle était grande, un corps à faire damner un saint. Blonde, elle était coiffée d’un chignon perché sur son crâne, accentuant encore sa haute taille. Des seins volumineux tendaient un chemisier de soie écarlate qu’elle portait sous une veste cintrée de couleur grise. Ses hanches étaient moulées dans une jupe coordonnée à la veste qui s’arrêtait bien au-dessus des genoux. Elle était juchée sur des talons d’au moins huit centimètres et, même si on pouvait distinguer quelques rides au coin de ses yeux, Manuela ne pouvait s’empêcher d’admirer sa beauté magnifique quoique froide. Toutefois, lorsque leurs yeux se croisèrent, Manuela ne put réprimer un frisson d’angoisse. Son regard était glacial, menaçant et, pendant un instant, la jeune fille eut l’impression que sa vie était en danger.

Ce fut la respiration laborieuse de Tyee qui lui fit tourner la tête. Elle remarqua alors que la colère qui s’était emparée de son beau-frère était si intense qu’elle l’entendait gronder. Elle posa une main sur son avant-bras et il s’apaisa légèrement.

img2.pngSi vous êtes ici pour insulter les personnes avec qui je travaille, je crois que nous pouvons annuler ce rendez-vous immédiatement ! trancha-t-il en serrant les poings.

img2.pngIl se trouve que j’ai une proposition à vous faire et…

img2.pngJe m’en moque ! la coupa Tyee en avançant d’un pas. Si vous ne présentez pas immédiatement vos excuses à ma secrétaire, je me verrai dans l’obligation de vous accompagner manu militari jusqu’à la sortie.

Floriantzia releva le menton et observa la jeune fille avec hauteur.

img2.pngJe vous prie de m’excuser, mademoiselle. J’ignorais que le directeur de Luxna entreprise attendait de ses employés certains services… dirons-nous spéciaux.

Un nouveau rugissement se forma dans la poitrine de Tyee. Pourtant, une fois de plus, d’une pression de la main, Manuela parvint à le maîtriser

img2.pngIl n’y a aucun problème, madame Van Bodart, rétorqua fièrement la jeune fille. J’avoue que la situation pouvait prêter à confusion. Mais je peux vous assurer de l’intégrité de Monsieur Luxna.

La jolie blonde laissa échapper un petit rire moqueur tandis que Manuela se tournait vers Tyee. Elle lui fit un clin d’œil moqueur.

img2.pngNe sois pas trop long d’accord, j’ai prévu quelque chose d’inhabituel pour ce soir. Un nouveau service… spécial. J’ai hâte de te montrer ça !

Tyee ne put s’empêcher de sourire. Il savait que la surprise serait à la hauteur de l’imagination de la jeune femme. Pour calmer l’animal qui grondait en eux, une fois par semaine, elle mettait en place des activités pour les aider à se détendre : yoga, jardinage, et même coloriage anti-stress. Il se demanda soudain ce qu’elle avait prévu pour eux.

img2.pngNe t’inquiète pas, je serai là pour le dîner, lui assura-t-il en posant un doux baiser sur sa joue sans prêter attention au fait qu’ils n’étaient pas seuls.

 

Manuela se dirigea vers la sortie, souffla un dernier baiser du bout des doigts à Tyee et quitta le bureau dans un dernier nuage vanillé. Tyee resta un moment le regard fixé sur la porte. Lorsqu’il se tourna enfin vers Floriantzia, une rage froide l’envahit.

img2.pngÀ nous deux à présent, Madame Van Bodart !

 

 

 

 

 

CHAPITRE 2

 

 

 

Indra se tordait nerveusement les mains lorsqu’une jeune femme d’une vingtaine d’années sortit du bureau directorial. Elle ne la connaissait pas et elle dut avouer que son arrivée l’intriguait beaucoup. Lorsqu’elle avait fait son stage dans l’entreprise Luxna trois ans auparavant, seul Tyee Luxna était aux commandes. Visiblement les choses avaient bien changé ! 

Indra l’observa subrepticement derrière ses lunettes. De taille moyenne, un peu enrobée, l’employée dégageait une aura de douceur et de sensualité que seule Indra pouvait percevoir. Elle retint un sourire en remarquant que lorsqu’elle prit conscience de sa présence, son aura se brouilla légèrement, comme si elle ressentait une soudaine appréhension. Pourtant, c’est avec professionnalisme qu’elle s’adressa à elle.

img2.pngBonjour, puis-je vous aider ?

img2.pngEn fait, ma patronne est en ce moment même avec Monsieur Luxna.

img2.pngCette furie est votre boss ! Eh bien, je préfère ma place à la vôtre ! s’exclama-t-elle sans pouvoir se taire. Je m’appelle Manuela Beaumaris.

img2.pngIndra Divry, se présenta cette dernière en serrant la main tendue de Manuela.

Manuela dévisagea l’employée de Floriantzia qui se tenait devant elle. Elle était vêtue en toute simplicité, d’un jean et d’un chemisier qui tombait lâchement autour de son corps. Elle avait le teint un peu hâlé comme si elle passait son temps à l’extérieur à moins qu’elle ne soit d’origine méditerranéenne. Ses cheveux d’un noir de jais étaient enserrés dans un chignon tiré si fortement en arrière que son front lui-même semblait entraîné dans le mouvement. Des lunettes à monture assez grossière aussi bien par l’épaisseur que par leur couleur brunâtre mangeaient un visage que Manuela devinait d’une finesse peu commune. Elle pencha la tête sur le côté et aussitôt une question se forma dans sa tête : « Pourquoi cette fille cherche-t-elle à s’enlaidir ? ».

Jugeant toutefois que ce n’était pas son problème, elle se saisit de son sac à main et se dirigea vers la porte.

img2.pngVous… vous partez ? bredouilla Indra.

img2.pngOui, ma journée est finie, reconnut Manuela dans un sourire. Et je dois vous avouer que mon compagnon me manque.

img2.pngOh…

img2.pngD’ailleurs, je l’entends qui arrive, reprit la jeune femme tandis qu’une moto se garait sur le parking de la société.

Elle posa ses fesses contre le bord du bureau et attendit, le sourire aux lèvres. Quelques minutes plus tard, un homme immense entra dans le bureau qui sembla tout de suite beaucoup plus petit.

img2.pngAmarok, laissa échapper Indra dans un souffle s’attirant un regard noir de la part de Manuela.

Pourtant, elle ne put réagir. Le motard venait de se couler entre ses cuisses avant de l’étreindre avec force et de plaquer sa bouche sur la sienne dans un baiser si profond, si intense qu’Indra en éprouva une pincée de jalousie.

Elle les regardait, bouche bée, n’en croyant pas ses yeux. Amarok était en couple…

Les deux jeunes gens n’avaient plus conscience de sa présence. Ils se fondaient l’un dans l’autre, semblant ne faire qu’un. Lorsqu’enfin ils se séparèrent, Manuela la regarda avec suspicion. Indra comprit qu’elle avait entendu son murmure lorsqu’elle avait réalisé que le petit ami de la secrétaire n’était autre qu’Amarok.

Ce dernier avait plaqué la jeune femme contre sa hanche, laissant sa main courir sur ses côtes, sous ses seins. Il ne s’était même pas rendu compte qu’une troisième personne se trouvait dans le bureau de Manuela.

img2.pngJ’ai hâte de rentrer, murmura-t-il en lui mordillant le lobe de l’oreille. Tu m’as manqué.

img2.pngAvant qu’on parte, mon chéri, je voudrais te présenter Indra Divry ! lança Manuela en jetant un regard de défi à la jeune femme.

img2.pngEnchanté, marmonna-t-il sans même lever les yeux, se contentant de butiner la gorge de Manuela. On y va, bébé ?

img2.pngOui, mon loup, on y va, souffla-t-elle en se cambrant sous le plaisir qui fusait en elle.

Indra se laissa tomber sur un divan installé dans un coin de la pièce. Amarok… celui pour qui elle était là aujourd’hui, celui pour qui elle avait bravé les foudres familiales. Amarok qui était, de toute évidence, heureux avec sa compagne. Elle poussa un profond soupir lorsque la voix haut perchée de Floriantzia la sortit de ses pensées.

img2.pngJe peux savoir, Indra, ce que vous faites affalée sur ce canapé ?

img2.pngJe vous attendais, Madame, murmura-t-elle en se levant d’un bond. Votre réunion est déjà terminée ?

img2.pngTerminée ? Elle n’a même pas commencé, rugit Floriantzia. Sous prétexte que j’ai insulté sa secrétaire, Monsieur Luxna m’a conseillé de changer mon rendez-vous. Il n’était « pas d’humeur » selon ses propres mots !

img2.pngEt je ne le suis toujours pas ! gronda-t-il en pénétrant à son tour dans le hall. Au revoir, Mesdames !

Sur ces mots, il ouvrit la porte d’entrée et s’effaça pour les laisser sortir. Floriantzia quitta la pièce, fixant froidement Tyee dont la colère émanait par tous ses pores. Lorsque Indra passa à ses côtés, il se raidit soudainement. Quelque chose lui titilla la mémoire, il ne savait pas si c’était une odeur, une couleur, ou tout simplement la présence de la jeune femme qui accompagnait la directrice de Van Bodart industries. Il ferma les yeux et se concentra, mais en vain.

Il avait saisi la jeune femme par le bras, la retenant sans même en prendre conscience. Indra ne bougeait pas. Elle était comme tétanisée. Jamais Tyee n’avait eu le moindre geste équivoque à son égard, ni même un simple regard. Elle avait toujours eu l’impression d’être transparente. Et là, c’était comme s’il réagissait à sa présence, comme s’il peinait à se contrôler. Il releva la main de la jeune femme jusqu’à son visage, emprisonnant ses doigts entre les siens, les posant sur sa joue rêche. Il en apprécia la douceur et les frôla d’une caresse furtive du bout des lèvres.

Indra sursauta violemment mais ne bougea pas, se contentant d’apprécier ce moment de folie. La bouche de Tyee jouait à présent sur sa paume, sa langue redessinant les lignes de sa main. Elle frémit lorsqu’il remonta le long de son avant-bras, parcourant ses veines, humant la zone pulsatile de son poignet. Doucement, d’une façon à peine perceptible, il se mit à la mordiller et une vague de chaleur l’envahit. Elle ressentit une telle montée de désir qu’elle ne put empêcher un gémissement de franchir ses lèvres.

Ses jambes ne la soutenaient plus. Son corps ne lui appartenait plus. Et lorsque Tyee déposa un doux baiser sur le plat de sa main, elle laissa échapper un petit cri d’angoisse et de plaisir mêlés.

Tyee releva la tête et plongea son regard dans celui, troublé, d’Indra. L’ambré de ses yeux brillait sous le désir qui venait de le saisir. Un désir malvenu, inattendu qui avait pris l’ascendant sur son self-control. Il la relâcha brusquement, et la passion qui vrillait ses pupilles, quelques secondes auparavant, laissa place à une moue dégoûtée.

Indra le dévisagea sous le choc. Elle ne pensait pas réagir de cette façon, surtout avec Tyee, qui de toute évidence ne l’avait pas reconnue. Elle s’excusa du bout des lèvres et s’enfuit plus qu’elle ne marcha jusqu’à la voiture dans laquelle Floriantzia s’impatientait. Elle grimpa à sa suite et, laissant sa patronne palabrer toute seule, revécut en silence ces quelques instants volés.

 

 

 

 

CHAPITRE 3

 

 

 

img2.pngDe la danse ? Tu es sérieuse, Manuela ? Tu veux nous faire danser afin d’apaiser notre loup ! ricana Nashoba. Si tu éprouves une soudaine envie de bouger les fesses, je peux peut-être te trouver une place au club.

Amarok gronda en donnant un coup de poing à son frère qui lui renvoya dans la foulée, démarrant une bagarre qui s’annonça tout de suite mémorable.

img2.pngVoilà, c’est de cette façon qu’ils contrôlent leurs loups, déclara Nokomis en haussant les épaules. Quoi que tu fasses, la bête n’est jamais loin de la surface, même si elle est bridée.

img2.pngEt zut ! Moi qui espérais trouver une solution…

img2.pngAvec de la country ?? rétorqua Nokomis, hilare. Je crois plutôt que tu les aurais entraînés directement vers une phase dépressive.

img2.pngMerci, Nokomis, franchement merci. Et c’était de la line dance, pas de la country s’écria-t-elle en se rendant dans la cuisine.

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