UNE Bourgeoise d exception
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Description

Née de famille fortunée, Elsie Reford est philanthrope et fondatrice des Jardins de Métis. Toute jeune, elle quitte avec sa famille sa région natale de Perth en Ontario pour s’établir dans l’Ouest de Montréal, là où elle découvre la grande bourgeoisie anglophone montréalaise dans le secteur du Mille Carré Doré.
Pour parfaire son éducation et l’apprentissage des langues, elle s’expatrie à l’âge de 17 ans en France et en Allemagne. À son retour, elle rencontre l’homme de sa vie : Robert Wilson Reford. Une fois revenue de son voyage de noces, elle apprend que sa jeune soeur a quitté le foyer familial sans laisser de trace. Seul son frère semble au courant d’où elle est, mais il est tenu par le secret.
Pendant 16 ans, Elsie entretient une correspondance secrète avec un homme marié, engagé en politique.
À l’âge de 54 ans, elle est opérée pour une appendicite. Privée par son chirurgien de ses activités physiques, elle profite de sa convalescence pour acquérir des connaissances en horticulture. Alors naîtra l’aventure des Jardins de Métis auxquels elle aura consacré plus de 40 ans.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782764439692
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure
Adulte
Dans le regard de Luce, Tome II , VLB éditeur, 2016
Dans le regard de Luce, Tome I , VLB éditeur, 2015.
SÉRIE GABY BERNIER
Gaby Bernier, Tome 3 – 1940-1976 , Québec Amérique, 2014.
Gaby Bernier, Tome 2 – 1927-1940 , Québec Amérique, 2013.
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Les Fils de la cordonnière, Tome IV , VLB éditeur, 2003.
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La Cordonnière, Tome I , VLB éditeur, 1998.
Je vous ai tant cherchée , avec Normay Saint-Pierre, VLB éditeur, 2012.
Évangéline et Gabriel , Lanctôt éditeur, 2007, Typo, 2012.
Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge , Québec Amérique, 2005.
Et pourtant, elle chantait , VLB éditeur, 2002.
Guide pour les aidants naturels , CLSC Longueuil, 1999.
Le Château retrouvé , Libre Expression, 1995.
Les Enfants de Duplessis , Libre Expression, 1991.
CET OUVRAGE A DÉPASSÉ LES FRONTIÈRES QUÉBÉCOISES ET CANADIENNES ET CIRCULE EN EUROPE, EN AUSTRALIE ET AUX ÉTATS-UNIS.
La Porte ouverte , Éditions du Méridien, 1990.
Jeunesse
Le Secret , Éditions du Phœnix, 2018.
Samuel chez les Abénakis , Éditions Cornac, 2011.
Le Miracle de Juliette , Éditions du Phœnix, 2007.
Dans les yeux de Nathan , Éditions Bouton d’or d’Acadie, 2006.



Projet dirigé par Jean Baril

Conception graphique et mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Isabelle Pauzé et Flore Boucher
En couverture : peinture de Rasa Pavilanis, On the shore
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Une bourgeoise d’exception : la femme derrière les Jardins de Métis / Pauline Gill.
Noms : Gill, Pauline, auteur.
Collections : Tous continents.
Description : Mention de collection : Tous continents
Identifiants : Canadiana 20190032650 | ISBN 9782764439678
Classification : LCC PS8563.I4798 B68 2019 | CDD C843/.54—dc23
ISBN 978-2-7644-3968-5 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3969-2 (ePub)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2019

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2019.
quebec-amerique.com




Après avoir trempé nos lèvres dans la coupe de la liberté, nous avions choisi l’amour sans en connaître le prix.
Pauline Gill




Avant-propos
Suffit-il de savoir énumérer les étapes et les éléments de la création d’une sculpture pour attester en bien connaître son auteur ?
Ainsi, les Jardins de Métis ont fait l’objet de nombre de publications détaillant la nature du sol et des plantes qu’Elsie Reford y a semées. Mais qu’en est-il des cinquante ans qui ont précédé son travail d’horticultrice ?
Quels événements l’y ont amenée ?
Comment les a-t-elle vécus ?
Comme les lettres d’Elsie qui nous auraient livré ses sentiments ont été détruites, à sa demande, j’ai dû recourir aux archives et à la vraisemblance pour vous les traduire.
À noter que les lettres échangées entre Elsie et Lord Grey sont archivées, et diffusées avec la permission de la direction des Jardins de Métis.




Chapitre premier
Si elles savaient, toutes ces femmes qui m’envient, comme je me sens seule à l’aube de mes quatre-vingt-huit ans. Je les entends chuchoter : « Vous avez vu sa maison ? Madame Reford, riche à craquer, belle comme un ange et intelligente comme pas une ? Elle a marié un des plus beaux hommes de Montréal, la chanceuse ! » Elles ne savent pas que…
… j’allais avoir dix ans quand je compris que le fait de porter le même prénom que ma mère faisait de nous des rivales. Lorsqu’elle regardait son mari, pas un mot mais une telle lumière ! Un tel sourire ! Que pour lui. Très peu pour mon grand frère Frank, et un peu plus envers ma petite sœur Margaret, mais rien pour moi. Le mot « Elsie », sorti de la bouche de mon père, une caresse à mon oreille. Le jeu d’un archet sur les cordes du violon, mon instrument préféré. Du coup, ma mère et moi accourions vers lui, à qui se jetterait la première dans ses bras. Il était si beau, si grand, si affectueux, Robert Meighen !
Depuis mon tout jeune âge, mes moments de bonheur avec lui prenaient prétexte d’une promenade dans le boisé ou d’une histoire à raconter. Il m’assoyait sur ses genoux, son bras me tenant blottie contre sa poitrine. Il attendait toujours que je lui suggère une histoire. Pourtant, il connaissait ma préférée, celle de son enfance. De sa voix la plus chaude, il la reprenait sans s’en lasser. Il n’avait qu’un an quand son père mourut subitement. De ce deuil était né un grand attachement pour sa mère, une femme héroïque et douée pour le bonheur. Souvent, au cours de son récit, des larmes insoumises ve naient s’échouer sur ma tête. Je les sentais dans mes cheveux comme de petites perles. Les paupières closes, je ne bougeais plus, de peur d’en perdre une.
Le cœur en charpie, Mary Osborne McLenaghan, ma grand-mère paternelle, avait dû quitter son Irlande pour rejoindre son frère Charles, propriétaire d’une ferme près de Perth, en Ontario. Mon père n’avait que quatorze ans. Combien de soirées, depuis cet exil, les trois McLenaghan ont passées à échanger avec nostalgie les souvenirs de leur vécu à Dungiven, leur terre natale ! En les écoutant, Robert Meighen ressentait les déchirements de sa mère. Une cicatrice sur son cœur. Un étau sur sa gorge chaque fois qu’il évoquait la résilience et la générosité de cette belle Irlandaise. Plus il m’en parlait, plus je découvrais qu’une grande parenté existait entre ses sentiments pour sa mère et les miens à son endroit… Il m’a fallu y réfléchir longuement avant que je décide de lui révéler : « Je vous comprends, papa. Cet amour pour votre mère, je l’ai reçu en héritage. C’est le même que je ressens pour vous. » Un battement de cils, un sourire retenu me dirent qu’il s’en réjouissait.
Visiter cette grand-maman me plongeait dans un univers que je ne retrouvais nulle part ailleurs. Je ne me lassais de l’observer, fascinée par cette flamme qui l’habitait quand elle évoquait son Irlande natale. Une flamme attisée par des souvenirs, les uns réjouissants, d’autres, douloureux. Son mari, grenadier dans le 17 th Royal Irish Regiment, était mort sur les champs de bataille de la British forces to China en janvier 1838, laissant derrière lui Mary, son épouse, alors âgée de 43 ans, leurs cinq fils et leurs trois filles. Je ne pouvais m’empêcher de reporter ce drame sur ma propre famille et d’appréhender la détresse que nous causerait l’absence de mon père. « Maman a maintenant le même âge qu’avait ma grand-mère Mary quand elle devint veuve. C’est la faute des guerres, tout ça. J’espère qu’il n’y en aura plus jamais sur notre planète », ai-je souhaité.
Depuis, nul besoin de mots entre mon père et moi pour partager nos émotions, tout comme nos souhaits. Je faisais des provisions de bonheur, au cas où il décéderait trop tôt. J’adorais l’entendre dire à tout venant que j’étais une jeune fille adorable. Que j’avais des talents à donner tant j’étais douée pour la musique, le dessin, la danse et quoi encore ? Chaque fois que nous chantions ensemble, je me sentais au paradis. Frank, mon grand frère, ne tardait pas à se joindre à nous, un instrument à la main. Notre trio avait vite fait d’attirer maman et d’habiller ses lèvres d’un lumineux sourire. Sa voix mêlée à la nôtre, notre rivalité s’effaçait. « Pour toujours ! » Illusion ! Cette dignité aux allures de froideur était un trait de caractère propre aux Stephen. Je le découvris lorsque nous quittâmes l’Ontario pour aller vivre à Mont réal, tout près du domicile de son frère, George Stephen.
Un jour, je devais avoir huit ou neuf ans, maman décréta que j’étais devenue trop grande pour m’asseoir sur les genoux de mon père. J’en fus fort déçue. Habituée chaque soir à me laisser bercer de sa voix chaude et de ses bras rassurants, je mis du temps à m’en consoler. Il m’arrivait souvent de l’observer par la porte entrouverte de ma chambre. Un livre ouvert sur ses genoux, il y accrochait son regard sans en tourner une seule page, parfois. D’autres soirs, à l’ardeur avec laquelle il brûlait le tabac dans sa pipe, je savais qu’il déplorait l’autoritarisme de maman et la peine qu’elle me causait. Était-ce pour compenser qu’à compter de ce jour, il m’amena souvent à l’épicerie où il avait travaillé dès l’âge de quatorze ans, avant de s’associer à l’Arthur Meighen and Brothers ?
Ses seize ans de soumission, comme employé de son frère, avaient laissé des traces dans son esprit et sur son cœur. Occupant cet emploi, si peu à la hauteur de ses aspirations et de ses talents, il n’avait osé demander une fille en mariage avant de trouver une position plus honorable. Amis et parents se moquaient de lui, et pour cause : entré dans la trentaine, Robert Meighen était toujours célibataire.
Après quelques années à transiger dans le monde des affaires, il avait

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