Vivre enfin!
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Description

Simon Laflèche souffre, dès l’enfance, de troubles mentaux qui affectent son comportement. Faute d’une assistance adéquate, ses problèmes s’accentueront au fil des années jusqu’à le convertir en homme de la rue. Ce personnage à la fois intelligent et diminué d’une certaine manière poursuivra-t-il l’existence vide d’un itinérant sans but ni idéal pour le reste de ses jours ? Et si certains événements et rencontres sur sa route suffisaient à le ramener sur le droit chemin et lui permettaient de vivre enfin une vie saine et normale ?
Ce roman dramatique et émouvant est bâti sur la réalité d’un être sensible et vulnérable. En effet, après une entrevue avec un véritable sans-abri ayant accepté de se dévoiler, Micheline Duff s’est inspirée, comme elle le fait généralement, de cette histoire vécue. Dans ce récit marqué au sceau de l’espoir, l’auteure nous emmène cette fois dans la réalité de certains trottoirs de Montréal qui, malheureusement, ne suscitent guère d’interrogations ou pire, échappent trop souvent à nos regards distraits et indifférents.
Si l’atmosphère devint plus vivable à l’école, malheureusement, les choses ne changèrent guère à la maison. Au contraire ! Souffre-douleur de son père, Simon payait injustement pour les mauvais agissements ou les négligences des autres enfants de la famille. Il s’en plaignait souvent :
— Mes frères et mes soeurs font les coups, et moi je mange les coups !
De toute manière, à part sa mère, il avait l’impression de ne pas être aimé des siens, qui s’occupaient rarement de lui. À cause de ses trop
nombreuses sautes d’humeur, on préférait le laisser de côté, seul dans sa bulle. Son estime de soi en prenait un sale coup : peu apprécié dans sa famille, détesté par son paternel et difficilement supporté par ses proches, Simon n’entretenait pas une perception très élevée de lui-même. Sans oublier que, malgré ses efforts, ses bulletins scolaires ne s’amélioraient guère et semblaient lamentablement décevoir ses parents. Il leur remettait à tous coups ses résultats d’examen d’une main tremblante, appréhendant la punition qui ne manquait jamais de venir.
— Pas de dessert tant et aussi longtemps que tu ne fais pas monter ta note en français ! aboyait implacablement son père. Et en connaissances générales, c’est quoi ça, trente-neuf pour cent ? Mon p’tit vlimeux, tu vas devoir rattraper ça ! Comment te débrouilleras-tu plus tard dans la vie avec des notes aussi basses ?
Bien sûr, Monique tentait d’amoindrir la pénalité, mine de rien, et mettait discrètement quelques bonbons au fond de sa poche. Mais Simon se demandait comment améliorer ces fameuses prochaines notes, lui que l’école horripilait. Lui consacrant ses temps libres, sa mère s’employait à lui fournir des explications claires et précises qu’il comprenait parfaitement bien, mais qu’il oubliait en quelques heures.
À un moment donné, le paternel l’avait obligé à réfléchir pendant deux heures dans un coin du salon, agenouillé, se tenant le dos strictement droit, les jambes nues étalées sur un carré de papier sablé, pour avoir négligé de balayer le grand balcon du deuxième étage, alors que tous les marmots Laflèche avaient hérité de la tâche de nettoyer les alentours de la résidence, à la suite d’une importante tempête de neige. Bien entendu, comme tous les autres enfants de la maison, il avait involontairement oublié de le faire. Hélas, ni ses frères ni ses soeurs, pourtant tout aussi responsables, n’avaient contesté la sanction infligée uniquement à Simon ! Ce dernier s’était senti tout seul au monde et avait pleuré toutes les larmes de son corps, convaincu de se rappeler durant toute sa vie cette affreuse injustice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782764439227
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure
Romans
Et pourquoi pas ailleurs ? , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2018.
Un temps nouveau , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2017.
Le Passé simplifié, Tome 2 , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2016.
Le Passé recomposé, Tome 1 , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2016.
SÉRIE COUP SUR COUP
Coup sur coup, Tome 3 – Coup de maître , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2015.
Coup sur coup, Tome 2 – Coup d’envoi , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2014.
Coup sur coup, Tome 1 – Coup de foudre , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2014.
SÉRIE POUR LES SANS-VOIX
Pour les sans voix, Volet 3 – Une place au soleil , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2013.
Pour les sans voix, Volet 2 – Paysages éclatés , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2012.
Pour les sans voix, Volet 1 – La Jeunesse en feu , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2011.
SÉRIE AU BOUT DE L’EXIL
Au bout de l’exil, Tome 3 – L’Insoutenable vérité ,Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2010. Nouvelle édition en format de poche, coll. Nomades, 2016.
Au bout de l’exil, Tome 2 – Les Méandres du destin , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2010. Nouvelle édition en format de poche, coll. Nomades, 2016.
Au bout de l’exil, Tome 1 – La Grande Illusion , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2009. Nouvelle édition en format de poche, coll. Nomades, 2016.
Mon cri pour toi, Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2008.
SÉRIE D’UN SILENCE À L’AUTRE
D’un silence à l’autre, Tome III – Les promesses de l’aube , Éditions JCL, 2007.
D’un silence à l’autre, Tome II – La lumière des mots , Éditions JCL, 2007.
D’un silence à l’autre, Tome I – Le temps des orages , Éditions JCL, 2006.
Jardins interdits , Éditions JCL, 2005. Nouvelle édition en format de poche, Les Éditeurs réunis, 2018.
Les Lendemains de novembre , Éditions JCL, 2004. Nouvelle édition en format de poche, Les Éditeurs réunis, 2018.
Clé de cœur , Éditions JCL, 2000. Nouvelle édition en format de poche, Les Éditeurs réunis, 2018.
Plume et pinceaux , Éditions JCL, 2002 .
Contes
Contes de Noël pour les petits et les grands , Québec Amérique, album, 2012.
Récit
Mon grand , Éditions JCL, 2003.


Projet dirigé par Nicolas Therrien

Conception graphique : Gabrielle Deblois et Nicolas Ménard
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Nicolas Therrien
En couverture : Montage réalisé à partir des œuvres de PopTika / shutterstock.com, themacx / istockphoto.com et Vicky Gosselin / istockphoto.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Vivre enfin ! / Micheline Duff.
Noms : Duff, Micheline, auteur.
Collections : Tous continents.
Description : Mention de collection : Tous continents
Identifiants : Canadiana 20190039426 | ISBN 9782764439203
Classification : LCC PS8557.U2835 V58 2020 | CDD jC843/.6—dc23
ISBN 978-2-7644-3921-0 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3922-7 (ePub)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com




À tous ceux qui luttent pour améliorer leur existence.



Ce dont il faut faire le plus de cas, ce n’est pas de vivre, mais de vivre bien.
Platon

Chapitre 1
Monique en avait ras le bol. N’en finirait- elle donc jamais avec ce genre de problèmes ? Encore une fois, madame Lorraine, l’enseignante de son fils, lui avait téléphoné en début d’après- midi pour l’informer que Simon avait de nouveau semé le trouble dans sa classe de troisième année, et qu’elle désirait le renvoyer à la maison pour le reste de la journée.
De plus en plus inapte à supporter les ordres et les contradictions, et encore moins à tolérer l’intimidation exercée par les élèves, le garçon se défendait en hurlant et en frappant ses agresseurs à tour de bras. Comment pourrait- il faire autrement ? Il aurait préféré s’en aller pleurer tout seul dans un coin, mais plus il grandissait, plus souvent la colère l’envahissait, impérative et insoutenable. Elle s’emparait autant de ses pensées que de ses muscles et de sa respiration, provoquant en lui une douleur vive en même temps qu’une énergie farouche l’empêchant de se concentrer sur autre chose. Alors, pour s’en libérer, il se mettait à crier, aboyer, tempêter, frapper en jouant des pieds et des mains autour de lui. À vrai dire, il ne connaissait pas de moyens plus efficaces pour apaiser les tensions causées par les autres.
Ce jour- là, en entendant un compagnon assis derrière lui l’insulter en le traitant de « simonac de Simon le con », il avait piqué une crise de rage folle, projetant vigoureusement en l’air tout ce qui se trouvait à la portée de sa main : cahiers, tablettes, cartables et dictionnaires. Il avait même lancé contre la fenêtre toute proche, et avec une extrême violence, une boîte métallique remplie de crayons de toutes les couleurs, attrapée sur le bureau du méchant Paul- André. L’une des vitres avait explosé en mille éclats, provoquant un silence ahuri dans la classe. Tous s’étaient arrêtés, bouche bée, devant le désastre. Madame Lorraine avait alors tiré Simon par l’oreille et l’avait furieusement entraîné dans le corridor.
Au téléphone, la mère avait vertement répondu à l’institutrice qu’au lieu de reprocher à son fils, sempiternellement victime, d’avoir réagi au harcèlement répétitif de certains élèves, elle devrait plutôt s’en prendre, comme il se doit, aux assaillants, entre autres à ce petit morveux de Paul- André et à ses amis, qui éprouvaient un malin plaisir à invectiver et tourmenter son pauvre garçon atteint d’hyperactivité depuis sa plus tendre enfance.
— Mais, madame, Simon vient de casser une fenêtre de la classe…
— Et l’explosion continuelle de son estime de soi à cause de la méchanceté de certains élèves, ça n’a pas d’importance à vos yeux ? Sa dignité sans cesse rabrouée devant tout le monde, qu’en faites- vous ? Et sa fierté rudoyée ? Et son amour- propre brimé par les vexations de ces ti- culs mal élevés qui le traitent cruellement et à longueur de journée de « Simon le con » et de « Simon le cornichon », quand ce n’est pas « Simon, le moron qui ne deviendra jamais bon »… ? Croyez- moi, il me les a toutes confiées, ces saletés ! Et cette cruelle intimidation d’un être humain compte moins à vos yeux qu’une simple fenêtre brisée, Madame Lorraine ? Je n’en reviens pas !
— Vous aurez à payer le coût de la réparation, madame, de même que le prix des crayons de marque Prismacolor de Paul- André, car on en a finalement ramassé plusieurs par terre, complètement démolis.
— Allez au diable ! Et ne renvoyez pas mon fils à la maison aujourd’hui, il ne s’y trouvera personne pour l’accueillir avant quatre heures. On vous paye pour vous occuper des enfants, pas pour les mettre à la porte, que je sache !
Monique ne laissa pas à l’interlocutrice le temps de répondre et elle lui ferma bêtement la ligne au nez après avoir lancé un « au revoir » glacial. Elle en avait plus qu’assez de cette institutrice maladroite qui n’arrivait pas à supporter son fiston. Certes, elle- même devenait très souvent à bout de nerfs à cause du comportement particulier de son garçon, même dans sa famille où, là aussi, il se faisait un plaisir de désobéir aux consignes et s’en prenait facilement aux autres. Elle ne comptait plus ses mouvements d’exaspération, ses braillements hystériques, ses coups de pied, ses attaques violentes contre ses frères et ses sœurs pourtant relativement tolérants et gentils avec lui, ses em

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