Warning dead
387 pages
Français

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Warning dead , livre ebook

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Description

Fantastique - 693 pages


Ils sont de plus en plus nombreux, vous êtes de plus en plus seul...


Survivre a-t-il encore un sens ?


Allez-vous vous terrer ou fuir ?


Un seul choix, pas de seconde chance...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782379611810
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Warning dead

GREG HOCFELL
Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-181-0
Images de couverture : Prometeus – Nomad Soul – PT88
Concept de couverture : Didier de Vaujany
À mon père,
venu revoir son fils dans cette histoire.
Remerciements

Commençons par Chrys « Desperados » Galia, qui m’en aura appris à travers ses plus que judicieuses remarques et corrections, la langue française est un havresac rempli de surprises et d’outils aussi merveilleux que complexes.
Poursuivons avec Didier et Laetitia pour leur travail re-mar-quable ! dont le sérieux et la méticulosité sont de véritables éclaircies devenant bien vite un été resplendissant dans la trogne d’un scribouillard tel que moi.
Enfin, à Emmanuel Delporte, un héros en charge d’être au chevet de tous celles et ceux qui font un passage au cœur du service de « réanimation », dans l’hôpital où il officie : merci pour sa réponse à ma question qui passait par là...
Et, bien sûr, un immense Merci (avec une majuscule, tiens !) à vous, Lectrices, Lecteurs, pour accepter ce voyage qui ne sera pas de tout répit, mais il semble que l’espoir puisse luire, là-bas, tout au bout...
Acte I
Lépervier et le chien






« Pourquoi donc n’est-il pas possible qu’après la mort
nous gardions l’apparence parfaite des vivants,
si les vivants peuvent dans le sommeil
se faire semblables aux lugubres morts ? »
Léonard de Vinci

« Les vivants sont toujours,
et de plus en plus,
dominés par les morts. »
A UGUSTE C OMTE
10:11
 
Depuis la mort de sa femme, sa bite lui évoquait un reste de blanc de poulet sur le bord d’une assiette. Depuis la mort de sa femme, il se mettait à parler tout seul. Il rouscaillait contre tout, les vivants, les morts, les morts-vivants qui tournaient la Roue de La Fortune, ce jeu télévisé à la con, et contre Janvier, pas le mois, non, le chien. Son chien. Celui qu’il avait trouvé près du lac. Un cabot efflanqué qu’il avait presque apprécié. Ce petit con de bâtard avait pissé, pissait, mais ne pisserait pas longtemps sur les plants de tomates de sa défunte femme, qu’une maladie du ciboulot avait rendue sinoque. Elle avait tout oublié peu à peu, s’était curé le nez avec le doigt de son mari en pensant que c’était le sien, même son sourire était devenu une grimace. Elle grimaçait six pieds sous terre, désormais.
Janvier était un petit cabot à poil ras, noir comme un tas de charbon, qui osait à peine frôler les jambes cagneuses de son vieux maître. Fallait dire que Gustave ne l’épargnait pas, niveau coup de savate. Par la force des choses, Gustave avait fait de ce cabot un indépendant, et c’était tant mieux, le maître était pareil.
Janvier l’emmerdait. Il coûtait cher, chiait sur le journal quand Gustave avait le malheur de le laisser à traîner par terre, il boulottait tout ce qui s’appelait orteil et trouvait le moyen de réclamer à bouffer chaque fois que Gustave se foutait au plume.
Le vieux avait déjà fait les frais de ce connard de cœur qui ne tenait plus la route, aussi il devait éviter les efforts causés par les doléances de ce cabot merdeux. C’était le médecin qui l’avait dit. Pour sûr que c’était vrai. Les médecins étaient des canailles qui faisaient leur bonheur sur le malheur des autres, mais ils causaient dans le vrai.
— Tiens-toi tranquille, c’est déjà bien beau que je te tolère dans ma chaumière, j’aurais pu t’plomber, j’ai l’œil encore vif, tu sais ça ?
Et Janvier de le regarder avec cette expression quasi humaine, un potache lorgnant d’un regard craintif son supérieur hiérarchique. Ça troublait Gustave, parce qu’il croyait à la réincarnation des hommes en mouche ou en porc s’ils avaient été des salauds de première durant leur vie antérieure. Il y croyait, fils de garce, il y croyait !
Gustave se tenait à la fenêtre de sa chambre, au premier étage, il scrutait la départementale, devant chez lui. Une brume impénétrable pesait sur le lac depuis les aurores telle une chape. Dix heures et quart sonneraient bientôt à la pendule, en bas. On discernait à peine la boîte aux lettres et l’entrée du jardinet à l’abandon.
Le vieil homme descendit au rez-de-chaussée, traversa le salon et se rendit dans la véranda montée sur pilotis. D’infimes clapotis trémulaient parfois sous l’ouvrage en bardeaux.
On dirait de ces fils de garce de promoteurs immobiliers qui piaffent d’impatience à l’idée de raser ma planque, songea Gustave Lépervier.
Ni la tempête de 99 ni les pluies diluviennes des années 50 n’avaient réussi à décoller une seule planche, alors ces fils de garce en avaient encore pour un moment à aller se faire foutre dans la fente humide de leur putasse cocaïnée de maîtresse . Gustave plia sa carcasse squelettique pour se carrer dans son siège préféré, un rocking-chair en osier qui n’avait jamais amené de misères à ses reins. Son regard eut du mal à percer l’épais suaire de coton, sur le lac. La surface du plan d’eau ne frémissait pas, comme épongée par la brume. Gustave distinguait les ramures hérissées des conifères, sur la rive d’en face ; une corneille perça les nuées opaques et disparut par-dessus la maison.
Le vieux bonhomme aux airs de trappeur se délectait de ce genre de spectacle, aussi inquiétant qu’une Plymouth Fury 58 carbonisée. Ses paumes le démangeaient, il brûlait d’aller chercher une bière, une honnête Budweiser, mais le médecin, ce satané corbeau, lui recommandait d’éviter ce genre de friandise.
M’emmerde… songea Gustave. M’emmerdent tous…
Il crut se dévisser la tête pour regarder Janvier qui venait de se coucher devant la moustiquaire, sur son plaid.
Et toi aussi, tu m’emmerdes !
Il décolla du rocking-chair et se traîna dans la cuisine. À côté du congélateur, le réfrigérateur bourdonnait comme une machine à laver. Le vieux choppa une canette perdue entre les sacs de haricots verts, puis une deuxième… le pack, enfin. De quoi se torcher avant midi ! Ou se vautrer la gueule : Janvier venait de se faufiler entre ses jambes arquées. Gustave prit sa charentaise et la lui lança. Il loupa le petit animal de peu. Ce dernier retourna dans la véranda. Il se coucha derrière le hamac en geignant. Gustave s’assit à nouveau dans son siège fétiche et commença à se balancer. Le dossier grinça pendant que les accoudoirs menacèrent de craquer.
Il siffla trois canettes en trois minutes.
 
10:27
 
Une bonne demi-heure plus tard, Alain Leclerc le vit tituber lorsqu’il entreprit de se lever. Alain pouvait regarder les flammes, dans sa cheminée, durant plus de quinze minutes ; à l’usine, il ne travaillait que l’après-midi à partir de treize heures trente, aussi en guise d’apéro il avait décidé de se délecter d’un petit kir pêche devant le meilleur feu de cheminée qui était puisque c’était le sien. Il lui arrivait de prendre un verre, une semaine sur deux, et encore ! Quand il y pensait, et c’était très bien ainsi ; il ne voulait pas ressembler à ce vieux grigou vivant lui aussi au bord du lac de Vieilvigne, dans une maison de bardeaux de plus en plus indissociable de la remise à outils.
Lépervier. Il portait bien son nom avec son grand nez aquilin. Alain et Lépervier n’avaient jamais échangé que quelques mots, et rarement autre chose que des onomatopées injurieuses. Le vieux n’était pas un misanthrope comme l’était à ses heures Alain Leclerc, non, juste une sorte de connard acariâtre qui trouvait des prétextes de discordes, même avec le facteur, un jeune pourtant sympa à qui l’on aurait confié son portefeuille.
Alain posa son verre à pied sur le manteau de la cheminée, et se posta derrière la porte donnant sur le ponton. Il plissa les yeux en direction du vieux rapace… qui sortait de sa véranda, en pépiant on ne savait quoi. Son chien le suivait, un petit cabot noir, trapu, fidèle comme pouvait l’être un chien envers celui ou celle qu’il considérait comme son maître.
Après avoir attrapé son blouson sans manche sur la patère de la porte vitrée, Leclerc sortit sur la terrasse et fit quelques pas sur les lames gémissantes. Quand il vit Lépervier tirer la corde de sa barque, esquif aussi inquiétant que la masure, il décida de s’engager sur le ponton qui formait un T sur vingt mètres.
Qu’est-ce qu’il trafique ?
Le kir pêche avait pris un goût de rouille. Alain ne quittait plus des yeux cette canaille… qui enjambait le rebord de sa barque… le chien dans les bras.
Ce qui intriguait Alain, bien moins cependant que l’état d’ébriété du bonhomme, c’était que cet imbécile n’emportait aucune canne à pêche, il n’avait pas l’air d’y avoir l’ombre d’une seule épuisette or Lépervier n’embarquait jamais sans tout ce bazar. Alain voyait le chien qui remuait la queue, stimulé par cette exploration imprévue.
Oui, mais…
Alain arriva au bout de la jetée. Bien qu’il ne fût pas lourd, les lames craquèrent sous ses pieds comme sous le poids d’un éléphant. Il se fichait que le vieux le surprît à scruter le moindre de ses gestes, il lui crierait même de faire attention, qu’il ne savait peut-être pas ce qu’il faisait, en train de tanguer dans une barque en carton-pâte.
Lépervier s’empara d’une rame, la seule que n’avait jamais comptée le frêle esquif, et le voilà parti à pagayer, de façon gauche. Le chien se mit à glapir, joyeux.
Un poing sur la hanche, Alain chaussa ses lunettes de presbyte. Il caillait. Le blouson sans manche était une foutaise dans ce froid humide généré par la brume de plus en plus épaisse.
Si cet abruti coule au milieu du lac, primo je ne sais pas nager, deuzio je ne sais pas nager, tertio je ne sais pas nager, enfin : il devra trouver un compromis avec Dieu pendant que j’appellerai les secours.
Dans son hangar, Alain Leclerc avait un canoë qu’il ne sortait qu’aux beaux jours et à l’occasion, pour son filleul et son frère, lorsqu’ils passaient durant les vacances estivales. Alain prit son portable glissé dans la pochette de sa chemise à carreaux, il fit défiler les contacts dans son répertoire à peine rempli. Il

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