Abécédaire pour les intimes
186 pages
Français

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Abécédaire pour les intimes , livre ebook

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Description

Eurêka ! L'abécédaire ! Mais c'est bien sûr ! Une structure, des règles, une vision tronquée, mais qui m'appartiendrait de toute façon. Quelques remaniements avaient pris place dans mon esprit. Une table, deux chaises, l'humeur introspective au service de l'ancien et du moderne. Une méthode qui permet de façon rapide de s'arrêter sur des aventures cocasses, d'en déchiffrer le parcours qui leur a valu d'exister et bien sûr, de donner au lecteur l'impression de rentrer dans une vie particulière.

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2015
Nombre de lectures 10
EAN13 9782312033914
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Abécédaire pour les intimes
Philippe Laguerre
Abécédaire pour les intimes
Tome 1
De A à F










LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2015 ISBN : 978-2-312-03391-4
Avant-Propos
« Je ne suis pas moi. Je suis lui. »
Cette phrase m’habite aussi longtemps que les époques révolues restent figées. Pourquoi ai-je tué ?
Qui ai-je compromis dans mes aventures ? Le seul doute que mes personnages ne survivent pas à mon passage, me contraint à figer leur mémoire. Leur image.
C’est un abécédaire ? Le dictionnaire contient lui aussi, son lot de mortels. Bien qu’une suite de mots ne refera jamais la situation, les dialogues ou même, les appréhensions du moment.
Le temps ne résout rien. Il convie au marquage définitif. Un éternel pour l’individu. Une passade pour l’être connu.
Le champ des créateurs est semé de doux rêveurs, morts eux-aussi, dans l’esprit de celui qui les nomme. Laissez-moi tenir une dernière fois ces photographies essentielles qui tracent les contours de détails plus saugrenus les uns des autres.
« Pourquoi se plaindre de posséder dans le temps une limite ? Sans limite, il n’y a pas de forme. Sans forme il n’y a pas de perfection. » Lanza del vasto disait vrai. Nous ne sommes que « limites » dans le temps.
Quelque chose s’est passé. Je ne peux le nier. Mieux, je vais l’énoncer. Exacerber les moindres humeurs. Puisque les hommes traquent le bonheur comme terre promise. Mais au-delà de cet ensemble, ne cherchons-nous pas, nous-mêmes, au milieu des autres ?
Ils sont là. Dans ces pages. Tapis dans l’ombre de mes doigts. L’esprit aux aguets. Ma mémoire sera votre guide. Mes choix resteront contestables. Le jugement n’interfère en rien le souvenir. Sa puissance.
Le but d’un tel ouvrage peut s’avérer douteux dans sa démarche. Presque incohérent dans un monde porté vers la dissimulation de soi pour mieux entrer dans la communauté.
Pourquoi se livrer à l’exercice de l’écrit sans autre désir que celui de se prêter à l’introspection, au bilan et au commentaire de vie ? Nous ne rencontrons malheureusement que peu de personnes face à l’immensité du genre humain. Des caractères forts qui nous font prendre en âge, en maturité ; d’autres qui symbolisent la régression, l’humiliation et le dégoût. Sentiment Nietzschéen du partage avec autrui, où l’on perd diamétralement la conscience de ses actes pour mieux rassembler ses idées.
Pourquoi éprouver une quelconque motivation pour l’épanchement de l’éthos, le pathos, le logos (l’être, l’affect, les lieux), si ce n’est l’acte de rendre plus lisible encore l’image complexe dans un environnement social déterminé ?
A cette question, je répondrais que ma construction personnelle, comme tout un chacun, se fige dans l’interaction : « parler c’est interagir. » Nous sommes des êtres d’échanges. Aussi cet ouvrage vulgarisé sera le meilleur moyen de parler et de retranscrire les moments importants de ma courte existence, faite d’observations, de vécus douloureux, mais surtout de joies et d’apprentissages. Comme nous sommes sur le fil conducteur de nos propres choix, je vous invite sur le téléphérique « Philippe Laguerre » , s’arrêtant aujourd’hui à la station de mes trente années passées.
L’abécédaire est un bon moyen de transcrire les points forts. A chaque personne coïncidera une anecdote ou plusieurs, mais au moins une qui puisse définir le pourquoi de sa présence, son importance et les enseignements que j’en ai tiré. Cet exercice de style permet au lecteur d’assouvir son besoin irrépressible et voyeuriste d’aller à l’essentiel. Choisir une lettre, peut être celle qui le ou la concerne et entreprendre le voyage d’une tranche de vie qui m’appartienne. Quoiqu’il puisse en penser, l’écrivain se doit d’être responsable dans son dire. J’en assumerai bien évidemment la véracité quelque peu romancée, voire fictionnelle.
Il m’arrivera au cours de ce « déballage » prémédité, d’embarquer le lecteur au cœur d’histoires fictives, autobiographiques, laissant une place significative, une fenêtre ouverte sur mes habitus. Ego démesuré ? Jalousies ? Nombrilisme sous-jacent ou sur jacent ? Je concède cette part de moi au tout un chacun. Tout ce qu’il m’importe aujourd’hui, c’est de vous offrir en pâture une forme de confession. Je vous invite donc à mettre dans un fond de tiroir vos préjugés et votre censure, le temps d’une croisière ludique…
A
A u tout début vint l’homme, la femme, la première étreinte, l’ « A » ccoutumance grandissante dans le cœur, les projets, la vie commune, les problèmes et le souci de bien faire dans la gestion quotidienne. Puis, c’est le passage « A » l’acte, l’engagement mutuel et sacralisé, la volonté de se dépasser en convertissant l’union tout en s’éloignant du schéma de nos parents. Sorte de triptyque : famille, fidélité, impôts.
Souvent, Il advient que l’aventure justifie que l’on doive réparer les « A » nicroches. La plupart du temps, aussi, il s’avère que ce soit irréfragable et qu’il faille se séparer des liens qui nous unissent tantôt. Prose inutile diront certains, mais l’on est sûr d’une seule et même chose lorsque l’on entre en amour : que nos vies sont différentes, que la façon dont nous avons conçu cette expédition est la meilleure qui soit. En gros, que les autres ont tort et qu’il ne se peut pas que cela nous arrive.
Je serai moins catégorique, ne prendrai pas partie sur l’une ou l’autre option, bien qu’il soit de bon ton d’affirmer de nos jours : « on s’unit comme l’on consomme. »
Je ne vais pas vous parler à ce stade de cette envie qui m’anime de révéler. Je trouve d’ailleurs qu’il est préférable, comme tout sophiste qui se respecte, de laisser le lecteur voir vivre mes congénères et en éprouver du plaisir, du dégoût ou quelconque sentiment. Ayant pratiqué l’art du Budo japonais avec parcimonie, je m’arrêterai dans cette courte description, afin de ne pas révéler trop tôt les ressorts qui m’ont conduit dans ces parcours atypiques.
A NNE C HRISTINE
Que dire de ce moment propice qui se présentait à moi et que je n’osais plus espérer : le privilège d’être, pour une fois invité par une bande de copains du collège à une fête d’anniversaire. On se remémore que très rarement ces instants où, la première de toute une vie, on goûte au plaisir d’échanger une complicité temporaire, une étreinte furtive consolidée par le prétexte d’une soirée. L’occasion qui se présente de pouvoir enfin embrasser les lèvres d’une jeune fille à laquelle, on avait souvent prêté un visage, mais dont on ne pouvait en apprécier réellement les contours physiques qu’au premier contact. Ce fut un véritable bonheur de danser un slow avec elle. Elle, inabordable comme peuvent être les filles qui nous surprennent à première vue. Dont on ne sait rien, mais que l’on pourrait suivre n’importe où avec le mince espoir que ce soit réciproque. Courroux de ma timidité surdéterminée par l’émotion, elle était accoutrée d’une superbe robe noire fendue sur les côtés. Un parfum discret, référentiel d’une adolescence en pleine course. Cette première sensation, sentir ses bras autour des miens. La musique ne devenant ainsi que purement accessoire.
Je ne pressentais pourtant aucune forme de finalité heureuse. Florence, mon amie de fond de classe me l’avait présentée sans la moindre intention de me proposer, à un moment de la soirée, de nous éclipser afin de faire plus ample connaissance.
La fête battait son plein : petits canapés, gâteaux préparés amoureusement par les mères de familles, des visages connus ou reconnus partiellement. Les sourires rageurs à s’en décrocher la mâchoire, dans l’optique de s’attirer le plus d’attention possible.
En cette fin des années quatre-vingt, la coutume voulait que l’on finisse la soirée sur une note mélancolique. Nous l’avons tous connu : le bon copain, dont les parents avaient l’habitude névrotique de remplir sa vie de vinyles, pour s’excuser du trop peu d’attention porté à son éducation. Cette fois-ci, il prit les

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