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Description
Informations
Publié par | La Boîte à Pandore |
Date de parution | 25 avril 2018 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782390091660 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0032€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
© La Boîte à Pandore
Paris
http://www.laboiteapandore.fr
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© Van Halewyck pour l'édition originale en néerlandais : Kan je een geheim bewaren? parue en octobre 2011 .
ISBN : 978-2-39009-166-0 – EAN : 9782390091660
Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.
P. de Waele
Chasseur de prédateurs d’enfants
histoire d’un flic chasseur de pédophiles
Traduit du néerlandais par Michaël Rousseau
Préface
Ce livre est des plus originaux. Ceux qui s’attendent à des récits spectaculaires et à des détails croustillants sur la chasse aux déviants sexuels resteront sur leur faim. En effet, le policier Peter De Waele, chargé des affaires de pédophilie depuis plus de quinze ans, veut donner au lecteur une image plus précise de ce qui se joue réellement dans cette période très sombre de la vie.
Pourquoi et comment les auteurs de ce genre de crime passent-ils à l’acte ?
Comment cela se fait-il que des enfants et leurs parents se laissent berner ?
Que pouvons-nous faire, en tant que pouvoirs publics, ou éducateurs, ou société, pour éviter et combattre ces actes horribles ?
Le résultat des recherches de l’auteur afin répondre à toutes ces questions se retrouve dans ce livre sobre et audacieux. Il est pourtant facile de faire parler de soi dans la lutte contre les crimes sexuels sur les enfants. Le journal britannique à sensation, le News of the World , disparu à la suite d’un scandale de trop, se faisait une gloire de publier, systématiquement, à la une, des photos de pédophiles présumés, même quand ils bénéficiaient encore de la présomption d’innocence (on ne sait jamais !...). Il est bien plus difficile et courageux de tenter de comprendre les agresseurs potentiels et de retrouver, dans leur passé, les racines de leur plaisir pervers pour pouvoir les guider vers le changement, en les mettant face à leurs responsabilités, ou encore en leur faisant prendre conscience de l’existence de structures d’accompagnement.
Ceux qui se soucient réellement de la sécurité de nos enfants, ceux qui veulent détecter les pédophiles potentiels assez tôt, et ceux qui veulent donner les armes aux victimes éventuelles pour qu’elles s’expriment et se défendent, doivent choisir le chemin le plus difficile. En effet, ce n’est qu’en tenant compte de tous les aspects du problème, étape après étape, que l’on pourra atteindre des résultats concrets.
L’auteur de ce livre (et, chez Child Focus, nous le savons par expérience) est un policier engagé qui ne lâche rien jusqu’à ce qu’il découvre la vérité. C’est donc un livre honnête et ouvert dans lequel il confronte le lecteur avec des exemples concrets et horribles et avec l’être humain dans toute sa vulnérabilité.
Il décrit en détail le mode de pensée des auteurs de violence sexuelle. Il raconte comment les enfants victimes de ces actes inacceptables sont touchés dans le plus profond de leur être. Il parle également en toute franchise de ses propres émotions et celles de ses collègues, eux qui sont en permanence confrontés à ce genre d’affaires, en tant qu’êtres humains et en tant que parents. Il nous invite à briser les tabous et à nous libérer de l’hypocrisie : en notre qualité de dirigeant, jeune ou aîné, éducateur ou animateur, agresseur ou victime (éventuels), nous devons enfin oser aborder le sujet.
La pédosexualité est un phénomène complexe. Lutter contre celui-ci demande une approche spécialisée et une législation réfléchie et adaptée aux évolutions de la société. Il n’est pas possible de combattre les agressions d’enfants à l’aide de gaz lacrymogène ou d’armes à feu. Il convient plutôt d’utiliser des instruments adaptés comme la compétence extraterritoriale, la recherche sur Internet et l’interrogatoire audiovisuel des victimes. Les soins durables apportés aux victimes, – indispensables au demeurant, – demandent également une attention particulière, tout comme l’approche et l’encadrement des auteurs.
Aujourd’hui, la police doit donc être prête à interagir avec les acteurs des secteurs du bien-être et la santé. Le fil rouge de ce livre est l’attention portée à la prévention. Mais l’auteur nous explique que la « prévention de la pédophilie » n’existe pas en soi. Il plaide toutefois pour que l’on apprenne aux enfants à se défendre, et, là non plus, il n’y a pas de recette miracle ! Il s’agit d’entourer au quotidien les enfants avec toute la chaleur et tout l’amour dont ils ont besoin. De leur montrer concrètement que nous les aimons et que nous sommes fiers d’eux, pour que d’autres personnes malintentionnées ne le fassent pas à notre place.
Apprendre à l’enfant à se défendre, c’est aussi lui donner de la place, le laisser vivre sa vie au sein d’une relation parent-enfant honnête, généreuse et ouverte. Lui faire confiance et lui donner progressivement des responsabilités pour qu’il apprenne à réagir si, un jour, il se retrouve dans une situation véritablement malsaine.
Ce livre a été écrit principalement à l’attention des profanes en la matière : il leur offre un large éventail de ces affaires particulièrement complexes et une réponse nuancée aux questions qu’ils se posent, ce qui est logique d’ailleurs. Mais il contient également des recommandations importantes pour les pouvoirs publics ; nous ne nous laverons plus les mains lorsqu’un énième drame de pédophilie paraîtra dans la presse. Parmi ces recommandations, on retrouve l’intervision et la supervision nécessaires pour les enquêteurs dans les affaires de pédophilie. Le renouvellement des effectifs est également nécessaire. Qui peut se charger de ce genre d’affaires pendant vingt ans ? Et, surtout, ce livre préconise un cadre de gestion, une détection préventive et une intervention dans toutes les institutions d’accompagnement d’enfants et de jeunes. Après nous être cachés pendant des années derrière la fausse idée que rien ne pouvait arriver à nos enfants, il est désormais urgent de mettre ces conseils en application.
Kristine Kloeck
Directrice générale Child Focus
Introduction
« Ces derniers instants n'auraient pas dû exister »
L'idée préconçue que j’ai dû corriger au fil de toutes ces années d’enquêtes dans les affaires de pédophilie, c’est celle qui nous pousse à croire que chaque victime éprouve une haine profonde à l'égard de son agresseur. Ainsi, une fillette a avoué à un collègue qu’elle aimait aller s’asseoir sur les genoux de son papa tous les dimanches après-midis alors que sa mère allait rendre visite à sa grand-mère. Son père la cajolait alors et la caressait, ce qu’elle trouvait très agréable. « Ce n’est que pour les cinq dernières minutes, alors qu’il me caressait entre les jambes, que là, j’aurais préféré que ça s’arrête, disait-elle, mais j’aimerais pouvoir continuer à lui faire des câlins tous les dimanches. » C’est ce genre de récit de victimes qui m’a donné une vision plus claire des agressions sexuelles en général et des agressions sexuelles sur enfants en particulier. Ce phénomène est très complexe et trop souvent examiné de façon simpliste.
On entend parfois des récits d’enfants ou d’adolescents, agressés sexuellement pendant des années, qui reviennent pourtant régulièrement auprès de leurs agresseurs. Incompréhensible ? Sont-ils obligés d'entrer dans cette maison ? Non ! Mais ils le font quand même. Pendant des mois, voire des années… L’agresseur les a conditionnés, manipulés ou trompés, mais il ne s’agit pas uniquement de ça. Non, ces enfants continuaient de rendre visite à leur agresseur parce que, d'une façon ou d'une autre, ils se sentaient bien chez lui. L’agression sexuelle n’était que la partie désagréable de cette visite. Certains racontent par la suite que la maison de leur agresseur était plus « chaleureuse » que leur propre foyer. Il est clair que c’est également une des raisons pour lesquelles le pédosexuel les avait « sélectionnés ».
Un agresseur a d’ailleurs tout intérêt à ce que l’enfant revienne spontanément vers lui. C’est pourquoi il fait tout ce qui est en son pouvoir pour mettre ses victimes à l'aise. En effet, cela réduit le risque que ses agressions soient rendues publiques. Mais cela cache souvent une stratégie encore plus perverse : en effet, l'agresseur peut ainsi rappeler à l’enfant que celui-c