D une vie à une autre
84 pages
Français

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D'une vie à une autre , livre ebook

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Description

Une vie pour la France...

Vingt-deux années au service d’un drapeau, d’un pays, d’une nation. Parcours initiatique d’un sous-officier commando parachutiste de l’air.
Missions, rencontres, évolutions physiques et psychologiques, doutes et espoirs.
Un lever de voile avec pudeur sans rien cacher d’un quotidien qui est, pour la plupart, inconnu.
La Grande Muette est ainsi mise à nue avec justesse laissant place à une grande tendresse vis-à- vis de tout ce vécu avec Elle et les compagnons de route.
Une confession émouvante et authentique.

Le témoignage saisissant d'un vétéran français sur son parcours au sein de l'armée française.

EXTRAIT

Un exercice très important se préparait. Le GRS était désormais formé pour l’opérationnel. Yan avait pris sa fonction de chef, et moi le « Pointeur Leader », le second.
Ma place était dans l’hélico 2, et mon rôle était l’authentification et la sécurisation du « survivor », le survivant. Obligation de l’identification suivie d’une fouille au corps très poussée du malheureux qu’il fallait sauver. Pas question de reproduire les épouvantables méprises du Vietnam, où l’on pouvait charger sans savoir un ennemi qui faisait exploser l’hélico au redécollage.
Nos gars étaient exceptionnels. Chacun connaissait la mission par cœur. Chacun avait un rôle précis, la confiance était totale. Ni Yan ni moi n’avions à contrôler leur travail. C’était inestimable.
Je secondais Yan. Je gérais le GPS, toutes les liaisons radio en anglais et le rappel des hélicos. Lui se concentrait sur la mission, je m’occupais du reste, d’où notre complémentarité sans faille.
L’équipage des machines se partageait aussi le travail.
Le chef de mission collationnait les infos radio avec les moyens aériens d’appui et l’hélico 2.

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378773465
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D’une vie à l’autre
 
 
 
 
BHT
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
D’une vie à l’autre
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – BHT
ISBN : 978-2-37877-346-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À mon père,
 
 
 
À ma fille Marine,
 
 
 
À Loli, art-thérapeute, qui a eu la patience de me vivre, de me lire et me corriger,
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
PRÉFACE
 
 
Décembre 2017.
Presque quarante années ont passé depuis ce soir de mars 1980, où je partais vers l’inconnu.
Je vis désormais sur une petite île pas plus grosse qu’un confetti, perdue dans l’océan indien.
Je repense à cette vie intense qui m’a amenée là où je suis au moment même.
Je sens encore ces odeurs de kérosène, ces frayeurs intenses lors de missions extrêmes. J’ai la satisfaction du devoir accompli, et néanmoins d’une vie inachevée.
Aurais-je continué, devrais-je avoir des regrets, je ne sais pas.
Tant d’hommes ont façonné ma carrière, tant de pays ont dirigé ma façon de penser sur l’humanité.
Je reste toujours sensible aux différents travers de ce monde qui nous entoure.
Ici, je vis humblement, en parfaite harmonie avec mon environnement, j’ai acquis une certaine paix de l’esprit.
Ma guerre est terminée.
Je revois ces visages qui ont jalonné ma vie, ces images horribles des enfants mutilés de Bosnie, ces sourires qui me regardent au travers des mots que j’écris en ce moment même.
Mon Guide, le général Bigeard, n’est plus, mon père n’est plus, mais je m’impose le devoir de mémoire…
Jusqu’à ce jour où j’ai décidé de prendre la plume.
Pour ces jeunes, qui comme moi ont choisi de servir, une nation, une patrie, un drapeau.
Pour ces jeunes qui comme moi désirent la recherche d’une parcelle de gloire.
Pour ma famille qui, sans jamais rien savoir, m’a toujours soutenu dans mes combats.
Mes pensées vont à mes frères d’armes qui sont morts au combat, ceux de Bosnie, ceux du Liban, ceux de la vallée d’Uzbin…
J’éprouve de la fierté et de l’admiration devant mon uniforme et mes décorations.
Je n’ai jamais été un homme d’exception, j’ai eu la chance d’être là au bon moment.
Une deuxième vie m’attend, celle d’un marin, et comble de l’ironie, un marin pêcheur.
Je la respecterai comme celle de ma vie d’aviateur.
 
 
 
 
1
 
 
1 er mars 1980. 19 h. Gare de Millay. Morvan.
Il fait froid, la nuit est tombée en ce soir de fin d’hiver. Je frissonne dans le noir, mon père ne dit rien. Quand ce train maudit arrivera, je mettrai fin aux jours doux et heureux de mon enfance.
Toutes ces images s’entrechoquent dans ma tête mais je tiens bon, je sais que le moment est arrivé où je partirai vers cet inconnu qui m’attire malgré moi.
L’autorail arrive dans un bruit d’enfer, plus tard je me souviendrai de cette odeur et ce vacarme dans l’environnement de ces machines qui m’emmenaient vers le combat.
J’embrasse mon père une dernière fois, je sais que malgré lui il ne pleurera pas, cet ancien combattant d’Algérie connaît par cœur ces moments d’adieux.
Je charge mon petit sac dans lequel ma mère a préparé quelques affaires parfumées comme elle le faisait lorsque je partais à l’internat, inutile d’attendre, la porte du wagon s’ouvre et je grimpe rapidement dans le couloir.
L’ambiance est glauque, les néons de l’éclairage intérieur clignotent, je trouve une place parmi ces jeunes qui regagnent leurs études vers Dijon, les regards sont ailleurs, les pensées s’évadent dans la douleur de l’innocence qui s’en va.
Le sifflet sonnera le glas de cette adolescence qui ne m’appartient plus désormais…
Demain je donnerai ma vie à la France…
Papa est reparti vers la grande maison du bonheur, sans un regard, son fils aîné deviendra un homme pense-t-il…
Je me berce doucement dans ce ronronnement de l’engin, ballotté au gré des rails de la voie ferroviaire, ce trajet que je connais bien quand je partais le dimanche soir rejoindre ce lycée où je continuais des études qui ne m’offraient rien.
À l’extérieur je ne distingue que le noir d’encre de cette nuit qui m’enveloppe, je sais où je suis, à chaque arrêt des gens montent et descendent, je me laisse emporter par mes pensées, rien ne pourra plus m’arrêter, demain il n’y aura pas cours, mais une vie qui m’attend…
Je me surprends à détailler chaque visage, chaque attitude, pas de téléphone portable, pas de lecteur MP3 ou autre, rien que des pensées, je perçois la souffrance de la solitude dans les rares regards que je croise… Si vous saviez pourquoi je suis dans ce train…
Enfin j’arrive en gare de Dijon, la première étape s’arrête ici, l’inconnu va commencer.
Je vais enfin découvrir un vrai train, celui des grandes lignes, ce genre de train qui vous emmène vers des horizons nouveaux, je connais par cœur ces wagons, ces motrices, j’avais tant joué avec ces trains miniatures avec mon frère, pas un modèle ne nous aurait manqué pour compléter notre collection.
Voici donc la « bête », immense serpent de métal sombre qui n’attend que d’avaler ces passagers pour foncer dans la nuit.
Il est presque minuit, je grimpe au hasard dans une rame, espérant trouver une place confortable dans un compartiment afin de somnoler librement sans avoir à subir une promiscuité avec laquelle j’avais tant de mal…
Je ne m’attendais pas à connaître le premier traumatisme de ma vie d’adolescent timide.
J’escalade les trois marches de la porte et je découvre le vrai visage de ces trains militaires du dimanche soir.
Partout, des toilettes au couloir, des strapontins aux porte-bagages, des hommes allongés, engoncés dans leurs vêtements de fortune, somnolant, dormant profondément, grognant lorsque que par mégarde on pouvait les bousculer.
L’image est pour moi apocalyptique, l’odeur insupportable, tous ces hommes sont les soldats permissionnaires que la République a enrôlés bon gré mal gré pour leur service militaire, mais moi je ne me sens pas de leur monde. Moi je suis là pour la France, pour une carrière, pour servir, pour la gloire.
Non, non et non, je refuse de prendre cette attitude de lascivité, je ne me vautrerai pas tel un clochard, je resterai digne.
Hélas, il faut se rendre à l’évidence, je ne suis guère différent d’eux, je reçois ma première leçon d’humilité, celle dont on se souvient et qui sert pour toute la vie…
Alors finalement je me cale entre deux corps endormis, en me promettant de garder tous mes sens en éveil.
2 h… Je dors… Ma fierté a succombé aux be

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