Eddy Merckx, on m appelait le Cannibale
124 pages
Français

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Eddy Merckx, on m'appelait le Cannibale , livre ebook

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Description

Découvrez ou redécouvrez le parcours hors normes d'Eddy Merckx, l'homme aux 525 victoires !

Il y a 50 ans, Eddy Merckx remportait son premier Tour de France, écrivant ainsi les premières lignes d’un palmarès qui le fit entrer dans l’Histoire et lui valut le surnom de « Cannibale ». Quelle fut réellement la vie d’Eddy Merckx, l’homme aux 525 victoires ? Qui se cache derrière ce champion hors du commun ? Quand et comment a-t-il pris conscience des possibilités, réellement inouïes, qu’étaient les siennes ? Comment est-il devenu ce cycliste hors pair, cet athlète d’exception au palmarès quasiment sans égal qui lui vaudra d’être considéré comme le plus grand cycliste de l’Histoire ? Stéphane Thirion a mené une série d’entretiens avec le champion et en livre ici un portrait inédit. Jamais Eddy Merckx, sa famille et ses proches n’étaient allés aussi loin dans les confidences concernant sa vie. Jamais un livre n’avait décrit, avec autant de maestria, la réalité de sa vie une fois qu’il a quitté les pelotons. Invité d’honneur de cette 106e édition du Tour de France, Eddy Merckx nous embarque avec lui dans la course effrénée que fut sa vie une fois échappé des pelotons.

Entrez dans les coulisses de la vie trépidante du célèbre cycliste grâce aux entretiens et aux témoignages exclusifs de cet ouvrage biographique !

EXTRAIT

Ma victoire de 1969 est peut-être la plus belle sur le plan physique et c’est celle qui a le plus marqué les esprits, car la descente vers San Remo avait été vertigineuse. Il faut s’imaginer ce que c’est, à quatre-vingts à l’heure, sur un vélo léger, équipé de boyaux de deux cents grammes seulement. Il faut une maîtrise absolue de soi et de sa machine. Freiner le plus tard possible en entrant dans les virages, comme si on pilotait une voiture sur un circuit. Après, il faut disposer d’un sacré coup de reins pour relancer le grand braquet et entamer la ligne droite, qui, elle aussi, sera suivie au dernier moment d’un nouveau coup de frein et ainsi de suite jus­qu’à retrouver le niveau de la mer. À la fin de ma carrière, ces virages à angle droit n’avaient plus de secret pour moi. Malheureusement, ces descentes du Poggio sont toujours restées inconnues du public : pour les cameramen à moto, il est tout bonnement impossible de suivre les coureurs. Lorsque je me suis imposé en 1969, je portais un maillot italien et une troisième victoire sous le maillot Faema était la garantie d’une arrivée bruyamment ovationnée ! Ce fut le cas. Je ne l’oublierai jamais non plus.
En 1971, on annonçait un duel avec Gimondi. Dans les « capi », les côtes qui se situent dans les cent derniers kilomètres, la course était nerveuse. En escaladant le Poggio, Gimondi commit une erreur fatale : il attaqua en pre­mier. Bruyère me ramena. Puis, j’ai insisté et contre-attaque avant de remporter la victoire, comme deux ans plus tôt, dans la descente. Le lendemain, j’ai déposé mon bouquet sur la tombe de Jean-Pierre Monseré, mort quelques jours plus tôt. Le jeune champion du monde belge s’était tué le 15 mars 1971 à l’âge de vingt-deux ans lors d’une course à Retie, en Campine, où une voiture folle le faucha dans sa gloire naissante.
On peut encore et toujours gagner Milan-San Remo dans le Poggio et, surtout, dans la descente. Un homme costaud et audacieux peut le faire, même aujourd’hui. Le Poggio intervient après 285 kilomètres : il faut être frais, lucide, pas seulement rapide. Ma victoire en 1972 est la plus folle, dans la mesure où j’étais cassé en deux. Je souffrais d’une vertèbre froissée à la suite d’une chute dans Paris-Nice. J’étais vraiment brisé, mais, avec le maillot de champion du monde sur les épaules, il n’était pas question pour moi de laisser filer la victoire.

Informations

Publié par
Date de parution 23 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782390093510
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© La Boîte à Pandore
Paris
http://www.laboiteapandore.fr
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ISBN : 978-2-39009-351-0 – EAN : 9782390093510
Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.


Stéphane Thirion Eddy Merckx
On m’appelait le Cannibale
Préface de Jacky Ickx


Mon Eddy,
Il me semble inutile d’ajouter au chapelet de superlatifs dont chacun use pour tenter de décrire Eddy Merckx, « La légende des légendes du sport ».
Pour moi, tu es surtout et avant tout un homme hors normes.
Tu es un être magnifique de simplicité, de tendresse, de loyauté, de grandeur, de fidélité, de discrétion et de... timi­dité.
Je suis toujours touché et étonné par l’humilité et la gra­titude avec lesquelles tu reçois les témoignages d’amour et d’admiration que nous sommes si nombreux à t’infliger.
Il est vrai que nos parcours sont parallèles. Il est vrai aussi que nous nous sommes regardés grandir l’un l’autre en apprenant à nous connaître et à nous apprécier. Notre amitié qui m’est chère ne cesse de croître avec le temps.
Je ne me lasserai jamais d’être ému par l’humanité que tu diffuses.
Affectueusement,
Jacky Ickx


Avant-propos
Dans la salle à manger, la vieille radio à l’antenne sans cesse raccommodée crépitait ses informations. Luc Varenne, le reporter de la Radio Télévision Belge, hurlait. Mon père était collé contre l’appareil, savourant chaque phrase du légendaire journaliste. C’était mon premier souvenir d’Eddy Merckx, la première fois que j’entendais son nom. Varenne, lui, était familier : « Allez mon petit, allez Eddy, on t’aime, continue, tu vas gagner ! »
Dans mon esprit de gamin, j’imaginais qu’il devait être fascinant, ce Merckx, pour immobiliser mon paternel une après-midi entière alors qu’il n’avait qu’une passion, ou pres­que : le travail. Mais là, il y avait exception. Alors je n’eus qu’une ambition, à quatre ans : trouver un journal pour découvrir le visage de ce diable de Merckx. Et j’ai trouvé, j’en ai acheté d’autres, avec la permission parentale. Qu’est-ce qu’il était beau ! Et puis tout le monde en parlait. Il n’y avait pas une discussion, au village ou ailleurs, sans parler de lui. Je ne savais pas encore lire, mais j’ai vite appris, et en particulier toutes les consonnes de ce patronyme impro­nonçable. Je me souviens parfaitement de cette réflexion : « Il a de la chance Luc Varenne, quel beau métier » ? Cet homme exceptionnel, pionnier de l’information sportive à la radio belge, suscita bien des vocations, jusqu’en France, où Thierry Roland, pilier du football sur TFl, n’hésita jamais à dire qu’il s’était inspiré du commentateur belge. Imaginez donc, suivre Merckx dans ses exploits à travers les routes de France, ce pays dont mes parents me parlaient tout le temps en me promettant de m’y emmener pour les vacances quand les économies le permettraient ! Puis, quelques années plus tard, à l’invitation d’un oncle passionné de cyclisme, mais qui possédait, surtout, l’indispensable téléviseur, j’ai vu les ima­ges. C’était fabuleux. Alors, comme tous les enfants, je suis monté sur mon vélo bleu et je me suis pris pour lui. Dans le village, on montait l’Aspin, on sprintait au Parc des Princes. Trente ans plus tard, me voilà aussi excité devant un écran d’ordinateur pour coucher à l’encre de ma passion soixante ans de la vie d’un être d’exception dont quantité d’auteurs avant moi, avec talent et érudition, ont décorti­qué les exploits. Dans cet ouvrage, nous avons décidé, en accord avec son épouse Claudine, de montrer, en plus de ses exploits sportifs, la face intime du champion. Je rends grâce à mon père, malheureusement parti trop tôt, de m’avoir transmis le « virus Merckx » et, surtout, de m’avoir enseigné le français à coups de règles en métal sur les fesses, en parti­culier pour l’accord des verbes pronominaux.


Prologue
Tout a-t-il été dit sur Eddy Merckx ? Le Bruxellois a, en tout cas, sollicité la plume de plusieurs passionnés de cyclisme, d’éminents confrères qui eurent l’immense bon­heur de couvrir le Tour de France, le Giro et tout le reste pendant que le « Cannibale » écrasait tout sur son passage. Heureux hommes que ceux-là, dans les années d’or, à tous les égards ! Le petit écran était encore discret et les journa­listes moins nombreux, à l’instar des véhicules. Ils purent donc suivre, ou tenter de le faire, au prix de conduites dan­gereuses, le maillot jaune volant dans les descentes de cols, scruter son visage de champion, admirer son panache, se gaver de moments inoubliables que le sport d’aujourd’hui génère par intermittence. Raconter l’indescriptible, susci­ter le rêve, comme le faisait si bien Luc Varenne avec son enthousiasme contagieux. Varenne pouvait exagérer à pro­pos des écarts en course, créer un faux suspense, tenir des heures sur antenne sans faiblir. Un génie de l’information, l’égal d’Eddy sur sa bicyclette.
Aujourd’hui, le rêve a un peu disparu car la télévision ne laisse passer aucun geste, aucun rictus de souffrance, aucun exploit, aucune défaillance. Les champions sont forcément moins mythiques. Est-ce pour l’une de ces raisons que Merckx, vingt-huit ans après avoir raccroché son vélo au clou, demeure une légende vivante du sport mondial ? L’an­née 2005, celle de ses soixante ans, a permis de mesurer son extraordinaire popularité à travers des hommages exprimés un peu partout, l’occasion pour beaucoup de revoir quel­ques images, furtives mais exceptionnelles, de ses nombreux exploits. Les nostalgiques en ont eu pour leur argent, mais il n’y a pas eu qu’eux. Aujourd’hui encore, Eddy Merckx est sollicité par des enfants pour un autographe, des enfants qui n’ont forcément pas connu le champion. C’est dire si leurs parents continuent à en parler, à entretenir les souvenirs et le mythe. Quand un gamin s’extasie devant un exploit de Tom Boonen, il se trouve toujours un adulte pour rappeler « que dans le temps, Eddy avait gagné ceci et cela » et pour montrer une photo, un article de presse jauni, des clichés avec le roi Baudouin, le Pape et tant d’autres personnali­tés...
Alors, en consultant le passé et ces pages jaunies, on se dit, en effet, que tout a été dit sur Eddy. Enfin, pas tout à fait. Et ce n’est pas prétentieux de l’affirmer. À soixante ans, l’homme mûr est plus bavard, il ressent le besoin d’offrir un éclairage différent sur sa vie. Et pas seulement sur sa vie de champion. Comme un témoignage pour la postérité, pour les enfants à qui il offre des autographes, pour ses cinq petits-enfants qui galopent dans la vaste demeure de Meise, ces souvenirs d’Eddy Merckx ont valeur de testament, tel un miroir constellé d’étoiles sur une vie hors du commun. « Après, je ne veux plus parler de moi », nous avait-il dit en acceptant le projet de cet ouvrage. Or, dans ces pages, Eddy parle de lui et ses proches parlent d’Eddy, avec une tendresse et une affection qui révèlent des qualités indisso­ciables chez ce personnage culte : une générosité extrême, une sensibilité à fleur de peau et une fidélité sans faille pour ceux qu’il aime. Et qu’il a aimé, comme son père Jules, dont la personnalité et l’ombre dominent les conversations et les souvenirs. De son enfance en passant par sa carrière sportive et par son boulot de patron d’entreprise, « Tout Eddy » retrace une vie pleine, donne la parole à des person­nes indissociables de son destin.
Après, tout sera dit, même si la mémoire est sélective, qu’elle retient certaines émotions, en oublie d’autres. C’est pourquoi il n’est jamais superflu de parler d’Eddy Merckx. Ce récit prétend évoquer davantage l’homme que le cham­pion dont les puristes et les fans connaissent le palmarès par cœur. Évoquer Merckx comme père, fils, ami, époux, grand-père, frère en toute simplicité, à son image, rayon­nante de jeunesse et d’amour pour les autres...


Un surnom : « Tour de France »

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