Et demain le Tchad... Verbatim
444 pages
Français

Et demain le Tchad... Verbatim , livre ebook

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444 pages
Français

Description

Parti du Tchad vers l'Occident, Ali Abdel-Rhamane Haggar rentre dans sa patrie et devient Secrétaire Général de la Présidence de la République du Tchad. Il consigne au jour le jour ses observations sur la marche de l'Etat, le jeu des acteurs politiques internes et externes, les ambitions des groupes d'intérêt divers, la dure réalité du pouvoir d'Etat, sa puissance et sa fragilité... C'est une lecture froide, sans complaisance, des réalités du Tchad contemporain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 458
EAN13 9782296242029
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Et demain le Tchad… Verbatim

ALI.A.HAGGAR

Et demain le Tchad… Verbatim

Grandes Figures d’Afrique

Collection dirigée parAndré Julien Mbem

Les acteurs de lavie politique, intellectuelle, sociale ouculturelle africaine sontles axes
majeurs de cette collection. Le genre biographique autour de personnalités marquantes de
l’histoire contemporaine ducontinentafricain reste à promouvoir. Etpourtant, depuis
l’accession des pays africains à l’indépendance, en Afrique oudans sa diaspora, des
personnages d’une importante densité occupentla scène dumonde etla quittentparfois
sans que soitmis en récit, aubesoin avec leurs concours, leurs parcours. La collection
Grandes Figures d’Afriqueprivilégie l’archive, letémoignage direct, enveillantautant
que possible à l’authenticité dumatériauhistorique.

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanado.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-10465-5
EAN : 9782296104655

Parus dans la même collection

Bernard Dadié
Itinéraire d’un écrivain africain dans la première moitié du XXème siècle
Frédéric Lemaire

Combattre pour le présent et l’avenir
Charles Pascal Tolno

Les hommes d’église et le pouvoir politique en Afrique noire
Jean-ClaudeDjereke

Afrique passion et résistance
Jean Pierre Ndiaye

Joseph Ki-Zerbo
Itinéraire d’un intellectuel africain au XXe siècle
Florian Pajot

Le Pasteur et le Président (entretiens avec Omar Bongo Ondimba)
Francis Michel Mbadinga

Et L’Afrique brillera de mille feux
Jean Ping

GNASSINGBE EYAGEMA
DISCOURS ET ALLOCUTIONS
Volumes I et II
Textes présentés par Asiongbor Folivi

5

A mon ami Hassan Chahadallah, décédé sans avoirvule parti de l’avenir ;
1
A feuBeyà qem Ronéui j’avais promisun Verbatim ;
2
A Jacques Attali qui a ouvertpar son Verbatimun genre politico littéraire
particulier ;
Etàtous ceuxqui aimentle Tchad ;
Je dédie ce livre !

1
Beyem Roné,un des plus grands défenseurs de la cause fédérale auTchad.
2
Œuvre politico-littéraire de Jacques Attali.
6

Réfléchissons ensemble

« Commetous les grands dirigeants musulmans de son époque, Saladin a pour
successeur immédiatla guerre civile. A peine a-t-il disparuque l’empire est
dépecé. Un de ses fils prend l’Egypte,un autre Damas,untroisième Alep. Fort
heureusement, la plupartde ses dixseptenfants mâles, ainsi que sonunique fille,
sont trop jeunes pour se battre, ce qui limite quelque peule morcellement. Mais le
sultan laisse aussi deuxfrères etplusieurs neveuxquiveulent tous leur partde
l’héritage et, si possible, le legstoutentier. Il faudra près de neuf années de
combats, d’alliances, detrahisons etd’assassinats pour que l’empire ayyoubide
obéisse à nouveauàun seul chef : Al-Adel, « le juste », l’habile négociateur qui a
failli devenir le beau-frère de Richard Cœur de Lion ».Les croisades vues par les
arabes(Amine Maalouf).

7

Avertissement à tous ceux qui voient en toute parole libre une «grenade »
dégoupillée et en toute personne libre un « kamikaze »…

Notre pays estbeau. Ne nousyasseyons pas comme s’il s’agissaitd’un simple
tabouret-fauteuil cabaretier. Ne le détruisons pas à l’aide des fusils que nous ne
fabriquons pas. Ne le brûlons pas avec le feude la haine. Ce pays mérite mieux.
Des fauteuils etdes chaises pour ses écoles, des fusils pour défendre sa fierté etla
libertdé de ses fils,ufeupour extrairetoutes ses richesses, cuire les aliments,
fondre son fer, bâtir le bien être detous.

Ce n’estni en « ennemi durégime » ouen « amizélé duPrésident» que j’écris ce
Verbatim. Mais en citoyen qui a fidèlementaidé Idris Debyà servir le Tchad, au
nom de la fraternité nationale, etde notre pays -un pays que nous aimonstant,
peut-être à des degrés divers -,un pays pour lequel lestchadiens ontsacrifié et
continuentde le faire,tantde joie etde plaisir de lavie, que jetémoigne. Pour
l’histoire.

J’ai mal aucœur, humainementparlant, devoir le Présidentde la République
couler, entraînantainsitoutle pays dans la dérive. Un Présidentdansun bateau, ce
n’estpasun passager anonyme !On doitdonc l’aider,toujours l’aider. Par la
vérité. Leveut-il ? C’est une autre question.

Je souffre devoir ce frère, ausens national du terme, avec qui j’ai euà passer des
heures entières à parler duTchad, descendre sans ascenseur dans letroude
l’histoire,untrousavammentcreusé par des personnages peuenclins à la grandeur
historique etnullementsoucieuxdevivre dans leur pays, sousun arbre, dansun
camp de réfugiés oudansune suite d’hôtel aufrais des poches ocultes. Peuleur
importe, pourvuqu’ilsvivent! Le Présidentesten partie responsable de ce qui lui
arrive. Mais il ne doitpas être laissé seul supportertoutle faixdes échecs
communs. Chacun, ministres, conseillers, etc., quelque parta été responsable de
quelque chose. Il fautavoir le courage de s’assumer, donc partager ce qui est
partageable.

Il est vrai que lorsqu’un chef, n’importe lequel, ne se laisse entourer
majoritairementque de « griots » qui prefèrents’asseoir aupied dufauteuil plutôt
qu’en face sur des chaises destinées à ceteffet, par exemple ;qui soufflent
l’information à l’oreille plutôtque de la fairetransmettre par les canauxréguliers
de l’Etat, qui saluentle chef sans le regarder honnêtementdans lesyeux, qui se
comportentpresquesclae en «ves detraîne »,il estdonc normal que l’erreur
devienne la chose la mieuxpartagée ; il estclair que le chef ne pilotera qu’àvue la

9

société ; il estcertain que sa joie devivre ne se résumera qu’à quelques rencontres
furtives. Le chef est un homme. Il a droità lavie, ausommeil, aurepos, mais
surtoutà lavérité. En public etsurtouten privé… Unevérité sur le bon
fonctionnementdupays, pas sur lavie privée des hommes.
Soyons objectifs. Ilya des réussites, etpas des moindres. Des grandes réussites
même. Voilà pourquoi, j’ai décidé de parler. Attention, je ne parle pas pour être
entenduduPrésidentetprofiter pour revenir « à la mangeoire ». Ce motdégoûtant
a réussi à décourager plusieurs bonnesvolontés. Je parle parce que c’estmon droit
de le faire. Etsurtoutparce que je crois que le Présidenta besoin de relire
tranquillementce qu’il a ditde beau, de juste, de revoir le diapositif de son action
au travers des mots simples mais sincères.
Le PrésidentIdris Debya luen2001 ce documentetm’ya encouragé, avec la
réserve qui sied auxhommes d’Etat.
A mon avis etentoute sincérité, je crois que ce récitest une dédicacevivante et
objective à l’action de Idriss Deby. Cette action, est-elle bonne? MauvUnaise ?
peubonne,un peumauvaise ? L’histoire en jugera comme elle saitle faire detoute
chose.
Une chose estnéanmoins certaine : après plusieurs années de pouvoir, ilya eudes
grands défis qui ontété relevés etdes obstacles franchis; c’estle cas des
réalisations économiques indéniables, des routes, des écoles, et tant
d’infrastructures socio-éducatives. Mais le plus grand acquis estsans nul doute la
liberté.
Mais ilya aussi des échecs. Etils sontnombreux. Le plus gros, c’estl’effritement
dusentimentnational par la lente agonie de l’école publique. L’autre, non des
moindres, estl’étatde l’arméetchadienne qui n’estpas encorevéritablement
nationale, rendantaléatoiretoute perspective sereine de développementet toute
dévolution dupouvoir sans heurt. L’arméetchadienne aun pléthore d’officiers
inquiétantenterme de projection de la paixcivile. En effet,tous ces générauxqui
fontsourire lestchadiens par leurs étoiles sontles éventuels seigneurs de guerre de
demain. Il fautse battre aujourd’hui contretoutce que nous promettentles
seigneurs de guerre de demain. Des généraux, des colonels partribus, par clan, par
région, c’estdangereux…

Idriss, fraternellement, permets-moi detetutoyer. Nos langues nationales etnos
cultures ne connaissentpas levouvoiementhautain etméprisantimposé par la
colonisation. Tum’

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