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Description
Informations
Publié par | La Boîte à Pandore |
Date de parution | 25 avril 2017 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782390091431 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0032€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
© La Boîte à Pandore
Paris
http ://www.laboiteapandore.fr
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ISBN : 978-2-39009-143-1 – EAN : 9782390091431
Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.
Martine Garreau
La vie amoureuse des seniors sur le net
À Liliane
À mon ordinateur
Un grand merci…
À toutes celles et tous ceux qui m’ont aidée à réaliser ce livre grâce à leurs témoignages.
À mes amis qui ont cru en moi et m’ont encouragée dans cette voie.
Prologue
« On » prétend que la position de la femme dans la société a évolué de façon très positive depuis les années 2000. Je ris ! « On » dit que les seniors ont rajeuni, qu’ils s’habillent « jeunes », sont beaucoup plus actifs et ont une meilleure santé. Comme c’est exact !
En revanche que doit-on dire sur la quête de l’Amour chez les seniors redevenus célibataires ? Plus précisément chez les femmes seniors, et surtout lorsque celles-ci se lancent sur les chemins du virtuel pour « une chasse » à l’homme ?
Nous, les femmes, avons-nous oui ou non une valeur, une cote, sur « le marché de l’Amour », après soixante ans ?
…
Liliane et moi sommes amies « depuis toujours », soit dix-sept ans. Nous nous retrouvâmes célibataires à quelques jours d’intervalle. Ironie du sort !
Nous cumulions chacune, lors de notre entrée dans le célibat, trois handicaps pour la société, trois handicaps dont le troisième aggravait singulièrement chacun des deux premiers : seniors, célibataires et… femmes.
Un autre point nous a toujours unies : l’enseignement.
Nous étions toutes deux à la retraite dès le début de nos aventures. Elle affichait soixante-et-un ans sur l’horloge de sa vie. J’en avais et j’en ai toujours, malheureusement, quatre de plus.
La délirante Lili (dans le privé) et la fonceuse Liane (sur Internet), dans l’histoire qui suit, ne sont qu’une seule et même femme : Liliane, mon amie.
Ne sommes-nous pas tous plusieurs personnes à la fois ?! N’avez-vous jamais remarqué que nous changeons notre façon de parler, jusqu’à notre comportement, ne serait-ce qu’en changeant d’interlocuteur ? N’avez-vous jamais été surpris par certaines de vos réactions ? Des élans de bravoure ou de couardise pouvant laisser pantelant votre autre « Moi » resté caché au tréfonds de vous-même. Eh oui, les deux ou trois personnes qui sommeillent en nous se révèlent, et selon les circonstances, s’étonnent parfois mutuellement !
Ainsi Lili et Liane sont les deux formes d’expression de Liliane, l’une stupéfiant parfois l’autre.
Liliane ne m’avait jamais caché qu’elle pensait un jour refaire sa vie. « Refaire sa vie », quelle jolie expression pleine d’espoir et pourtant si trompeuse : on ne « refait » pas une vie, on la poursuit tant bien que mal… La vie est un long chemin, rarement rectiligne, souvent cahoteux, sur lequel il est impossible de faire demi-tour.
Impossible de revenir en arrière, de refaire ce qui a été raté. Il faut continuer coûte que coûte.
La foi sans limite de Liliane en cette vie parfois bien cruelle, son enthousiasme, son tonus et sa vitalité d’enfant, ainsi que son constant désir de croire en les autres (surtout les hommes !) m’ont donné envie de suivre ses pérégrinations.
Elle devint mon modèle comme on peut être un modèle pour un peintre.
J’écrirais une bibliothèque sur elle tant elle est complexe et imprévisible !
Dès la fin octobre, ce petit bout de femme à la chevelure flamboyante, dont le roux naturel inondait un visage au teint très clair et piqué de charmantes taches de rousseur, commença à avoir des pensées bien sombres.
En Normandie, à cette époque de l’année, douce période automnale, saison des peintres et des photographes, les arbres rutilaient et les brumes rampaient dans nos campagnes, venant nous envelopper langoureusement en fin de journée. Le romantisme brûlait notre belle région. Pourtant la mélancolie de la belle ne relevait pas de la météo, et je connaissais fort bien la cause de son état, hélas…
Aussi, un après-midi où Lili se languissait chez elle au point de me demander de lui préparer une tisane et de se couvrir d’un plaid, je fus prise de panique. Il me fallait la sortir de cette apathie au plus vite. Et puis son mal commençait à devenir communicatif.
Toute compatissante, j’attaquai un discours se voulant plein d’espoir :
« Tu as de la famille, beaucoup d’amis, mais il faudrait que tu te trouves un compagnon. Ton ex, tu pourrais le remplacer en mille fois mieux, et ça ne serait pas difficile ! » lui dis-je.
Cela la fit éclater de rire. Enfin elle riait ! Elle était encore vivante !
« Tu as besoin d’un homme agréable et surtout plein d’humour. » poursuivis-je.
J’avais l’air de lui donner une leçon : j’étais celle qui expliquait, qui donnait LES conseils, judicieux et incontournables… alors qu’une lugubre pensée commençait à m’envahir sournoisement : « Mais toi aussi ma vieille, tu aurais besoin d’un tel homme ! ».
Comme beaucoup, je pensais que les sites de rencontre sur Internet multipliaient au-delà de nos espérances les chances de trouver l’Autre, ou disons plutôt… un autre !
Aussi, je conclus :
« Inscris-toi sur un site de rencontre, sur Meet me par exemple. »
C’était presqu’un ordre. Je venais de me lancer sans filet ni garde-fou, comme un parachutiste qui saute sans avoir vérifié son équipement. Tant pis, c’était fait, j’avais osé le lui dire.
« Oh non, pas ça ! répliqua-t-elle, offusquée.
— Pourtant beaucoup de gens vont sur Meet me, repris-je. Janine, tu sais, celle qui est divorcée de Marc, y est .
— Je sais…
— Et il me semble que Jean, l’ex de ta copine Mireille, y est aussi. » ajoutai-je me voulant convaincante.
Elle devenait songeuse. Puis, enchaînant avec un peu plus de dynamisme, elle ajouta, abondant dans mon sens :
« As-tu appris que Monique Chambrain et Jean-Claude Péri sont sur Love me tender ?
— Ah bon ? Ce sont des petits cachotiers ceux-là. »
Voulant apporter une petite note d’espoir, je lançai un joyeux :
« Ma voisine a même trouvé quelqu’un de très bien sur LoV’ ! »
Tous avaient à peu près notre âge.
Et voilà… Tout avait germé ainsi, en ce radieux mois d’octobre. Un nom fatidique avait été prononcé, celui de « site de rencontre » !
Des aventures surprenantes et parfois cocasses allaient en découler.
Au cours de nos tribulations, mon esprit logique et réaliste, je dirais même scientifique (fruit de mes études), s’est confronté aux délires insouciants de la gesticulante Lili.
En revanche, notre alliance pour traquer « l’homme », un « gibier » dont nous allions apprendre petit à petit les moeurs et les points faibles, nous rendit encore plus soudées. Nos différences, mais aussi notre complémentarité, nous permirent de faire une étude plus ample à propos de ces fameux sites et du potentiel de séduction qu’il reste aux femmes lorsque la soixantaine est passée.
Nous dévalâmes ainsi, en tandem bancal, mais étrangement solide, un nouveau chemin qui nous mena à vitesse grand V au sexe opposé : le chemin du virtuel…
Une grande et enrichissante aventure.
…
Si vous désirez quitter le célibat via Internet, j’espère que ces péripéties, toutes véridiques, pourront vous apporter quelques clés. Sinon, je vous souhaite de vous distraire grâce à nos aventures souvent comiques, mais hélas parfois pathétiques.
Quant à vous, les ethnologues, inutile de vous envoler au bout du monde pour percer les mystères de sociétés encore trop peu connues ! Vous pourrez découvrir, sans bouger, face à l’écran de votre merveilleux ordinateur, un milieu passionnant, grouillant, varié et complexe, celui des sites de rencontre. Un véritable microcosme qui mérite, lui aussi, d’être étudié.
…
Ces aventures burlesques sont des faits bien réels. Aussi :
Afin de préserver l’anonymat des personnes, les