Le prisonnier
196 pages
Français
196 pages
Français

Description

Efotki, jeune sans-emploi, est chaque jour à la recherche de la pitance dont vit sa petite famille. Malheureusement pour lui, il rencontre un homme de loi imbu de sa personne, qui le fait incarcérer. Mais grâce à son éducation, il comprend qu'il peut exploiter autrement cette situation et développe un sens élevé de la générosité et du partage. Il décide de décrire à l'humanité l'injustice qu'il a subie, afin que les abus d'autorités ne restent plus impunis. Après un procès presque kafkaïen, il est libéré pour une faute qu'il n'aurait jamais commise.


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Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336388984
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉmileFOTSOKIEGAING
LE PRISONNIER Récit d’une incarcération
Le prisonnier
Émile FOTSOKIEGAING
Le prisonnier
Récit d’une incarcération
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-07067-4 EAN : 9782343070674
A Madame KAMFING Joséphine, ma chère maman
PREMIÈRE PARTIE DE L’ACCUSATION A L’ARRESTATION
Le 17 août 2003 à 20 heures 17minutes, Efotki conduisait une Renault 12 court châssis immatriculée OU782913. Il venait de la ville, sur la Nationale n°2, après avoir emprunté l’embranchement dit nouvelle route Evêché.
À quelques mètres de son entrée, il était précédé par un camion de la société HYSACAM, plein d’ordures, et qui venait de laisser tomber sur la route des sacs de déchets, d’amas de fers et de vieux objets qu’il portait. C’était gênant, non seulement pour le reste des usagers, mais aussi pour Efotki qui ne savait plus quoi faire. Il prit inopinément la ferme décision de contourner l’obstacle par la gauche. Malheureusement pour lui, des grincements de pneus, des pleins phares et des klaxons signalaient qu’un véhicule s’engageait à faire un dépassement. Étant donné qu’il avait plu et que le goudron glissait, Efotki, par intuition, rabattit son véhicule à droite en mordant alors l’obstacle qu’il voulait contourner. Pris de panique, il finit par emballer le moteur du véhicule qu’il n’arrivait plus contrôlé et qui alla s’immobiliser sur le trottoir droit. Il évita de justesse de tomber dans un caniveau. Curieusement, l’inconnu fit le dépassement à une vitesse furieuse et se gara à 15 mètres après la voiture d’Efotki. Puis il entreprit la marche arrière, bloqua la portière d’Efotki resté stupéfait au volant et lui ordonna après avoir baissé la vitre de sa portière côté droit : « Monsieur, remettez-moi vos dossiers et vos pièces personnelles ! »
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Efotki resta coi malgré l’insistance de son interlocuteur. Quelques secondes après, il descendit de sa voiture et se dirigea vers son agresseur.
- Bonsoir Monsieur ! - Je n’en ai pas besoin ! dit l’inconnu. Il descendit lui aussi de son véhicule, scruta le ciel un moment, se retourna vers Efotki qui était étonné par son attitude et lui dit d’un ton ferme : - Monsieur, j’attends que vous me remettiez vos dossiers. - Monsieur, déontologiquement, vous auriez dû d’abord vous présenter avant d’exiger mes dossiers. Étant donné que vous êtes en civil, je vous prie de bien vouloir décliner votre identité. Peut-être êtes-vous un brigand… - Ah ! Vous me traitez de brigand ? Je vais vous montrer de quel bois je me chauffe. Il sortitillicode sa poche deux téléphones portables et se mit à les manipuler. - Monsieur, qui que vous soyez, faites preuve de rationalité. Si j’avais tremblé une seconde, vous m’aurez cogné et c’est le camion d’HYSACAM qui en aurait été responsable… J’ai voulu l’esquiver sur ma gauche et vous êtes ensuite arrivé après à toute allure. Maintenant vous ne voulez pas d’explication. Que voulez-vous me montrer ? - Je me fiche pas mal de tout ce vous racontez. On viendra vous prendre dans 5 minutes. - Monsieur, si je perdais mon intuition, peut-être ne serez-vous même plus en vie à l’heure où nous parlons. Toujours en manipulant son téléphone, il dit dans un ton cynique:
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- Pauvre misérable ! Je vous ferai arrêter. Pour ne pas se faire prendre sans témoin, Efotki disparut derrière les fleurs « jalousie » qui se trouvaient en bordure de la chaussée en abandonnant véhicule et clé de contact. Une fois chez lui, il raconta à sa femme ce qui venait de lui arriver. Aussitôt décidèrent-ils de retourner sur le lieu de l’incident. Ils y arrivèrent en moins de 5 minutes et aperçurent au loin un pick-up de gendarmerie dont le vrombissement témoignait de la hargne avec laquelle ses agents avaient exécuté leur mission. Arrivés près de leur voiture, ils constatèrent que les portières étaient entrouvertes, la clé de contact avait disparu, les dossiers emportés. Surprise face aux dégâts, la femme d’Efotki s’exclama : - Tonton, même la malle arrière est ouverte ! Où est la roue de secours ? - Elle n’est pas là. Je suis désolé… répliqua Efotki tout indigné. En effet, tous les accessoires véhicules : roue de secours, cric, clés, triangle de pré-signalisation avaient été emportés. L’état de la voiture était tel qu’ils étaient désemparés ; ils ne savaient où aller ni quoi faire. C’est alors qu’il arracha quelques touffes d’herbes qu’il plaça sur le côté de la chaussée (à l’avant et à l’arrière de la voiture) aux fins d’attirer l’attention des autres automobilistes et usagers de la route ; le temps de prendre les dispositions nécessaires pour l’évacuer de cet endroit extrêmement dangereux. - Pouvons-nous faire quelque chose ? demanda Édith.
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