Un p tit tour en Bretagne
120 pages
Français

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Un p'tit tour en Bretagne , livre ebook

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Description

Professeur de français retraité, Claude Schmitt est l’auteur de nombreux polars régionaux, d’un conte décalé pour préados et, avec sa compagne Cathy, de témoignages sur la vie quotidienne en EHPAD.
Avec ce « P’tit tour en Bretagne », il nous propose une œuvre plus personnelle, le compte rendu d’un « Voyage extraordinaire » qu’il a effectué en 1969 avec son ami d’enfance, Denys : 2245 kilomètres à vélo, une traversée de la France aller et retour d’est en ouest.
Dans un style direct spontané, il nous plonge avec nostalgie dans son vécu en relatant de nombreuses péripéties palpitantes, amusantes, surprenantes et parfois même plus graves.
C’était dans un autre monde où tout paraissait possible, évident, plus simple, plus sûr.
Prenez place sur son porte-bagages et en route pour l’aventure !

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312063058
Langue Français

Extrait

Un p’tit tour en Bretagne
Claude Schmitt
Un p’tit tour en Bretagne
De la Moselle au Finistère , un périple de 2 245 kilomètres à bicyclette, il y a un demi-siècle
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur aux Éditions du Bastberg , dans la collection des Polars :
– Le tueur de papier (2004)
– Les contes de l’Assassin (2005)
– La mort des pigeons (2006)
– Le livre maudit (2007)
– Le cauchemar de la cigogne (2008)
– Les larmes du gendarme (2009)
– La poupée des ténèbres (2010)
– L’héritage des cousines (2011)
– Le trésor du fermier (2013)
– Horoscope fatal (2014)
– L’enfer de l’or noir (2015)
– Le retour des loups (2016)
– Coups de foudre au Club Vosgien (2017)
– Attention ! Voisins méchants (2018)
Dans la collection « Témoignages », avec Cathy Leibundguth :
La vie quotidienne aux « Tournesols », une maison de retraite alsacienne :
– Cathy , mais quel temps il fait donc dehors ? (2010)
– Cathy , écoute une fois ce que j’ai à te dire… (2011)
– Cathy , comme tu as changé ! (2014)
Aux Éditions du Net :
– Cathy , mais quel jour on est donc aujourd’hui ? (2017)
– Le bon roi, la reine heureuse et la jolie princesse à marier (2017)
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06305-8
À Denys , et à tous les amoureux de la petite reine qui permet de découvrir le monde en profondeur… et de réaliser des exploits !
À nos parents qui nous ont fait confiance et ont rendu possible cette belle aventure.
À nos enfants et nos petits-enfants aussi, afin que cette leçon de vie ne tombe pas dans l’oubli.
Naissance du projet
J’avais alors 17 ans et je souriais à la vie. Je vivais avec mes parents, mon frère et ma sœur dans une petite maison à Nilvange en Moselle. Mon père était employé de bureau à la Société Métallurgique de Knutange. Ma mère, « femme au foyer », faisait tout son possible pour s’occuper de notre maison et nous élever décemment. J’avais à manger, j’avais chaud, j’étais plutôt bon élève au lycée Charlemagne à Thionville, et je rêvais.
Je rêvais d’écrire un roman et de devenir célèbre ; je rêvais de rencontrer l’amour et de fonder un foyer ; je rêvais de partir à l’aventure… et de voir la mer.
Je n’avais jamais fait de grand voyage. Mes sorties hors du cocon familial se limitaient aux trajets en bus pour me rendre au lycée Charlemagne à Thionville, aux visites dominicales à la famille, jamais bien loin de chez nous, et, deux fois par an, à une « expédition » en Alsace où était née ma mère.
Toute une aventure, nos voyages en Alsace, entassés à cinq dans une petite 4 CV ! Passer le Col de Saverne et sa route sinueuse était une épreuve pour mon père. L’instant était tendu, le silence de rigueur quand il négociait prudemment les nombreux virages serrés, mais quel soulagement quand nous nous retrouvions dans le beau jardin alsacien !
Mes seules vacances, je les passais là-bas, à Roeschwoog, pendant deux mois chez ma grand-mère et chez mes cousins, des cultivateurs que j’aidais à faire la moisson. Je me souviens de grandes chaleurs suffocantes et d’un travail au ralenti ainsi que d’une vie empreinte de simplicité. On mangeait de bons produits de la ferme, du pain cuit au four, du jambon fumé, des omelettes d’œufs frais et un excellent pâté de foie badigeonné de moutarde.
À Nilvange, nous n’avions alors guère de loisirs. Nous n’avions ni jeux vidéo, ni ordinateurs, ni portables. La télé ne proposait qu’un seul et unique programme en noir et blanc. On organisait des boums entre copains, on s’essayait avec plus ou moins de succès à imiter les premières vedettes du showbiz sur des pas endiablés de rock et de twist et on vivait nos premiers émois amoureux lors de slows langoureux.
Tous les quinze jours mon frère et moi nous assistions à des matchs de basket dans la salle du village. Grâce aux deniers des dirigeants de la Sidérurgie Lorraine, notre équipe rivalisait alors avec les plus grandes équipes françaises et les matchs qui se jouaient à guichet fermé dans une petite salle pleine comme œuf étaient toujours un défoulement jubilatoire. On en voulait aux arbitres, aux entraîneurs et aux joueurs fourbes de l’équipe adverse, on en prenait plein les yeux, plein les oreilles, et quand on réussissait à battre certains visiteurs huppés au terme d’insoutenables suspenses, c’était la fête !
***
C’est à l’école primaire que j’ai fait la connaissance de Denys qui allait devenir mon ami. Denys s’obstinait à écrire son prénom avec un y en dépit de l’usage, une façon originale de s’affirmer. Nous avions le même caractère réservé, le même sérieux, la même réussite scolaire, et c’est ce qui nous avait rapprochés.
Denys, était fils d’instituteurs, l’aîné de cinq enfants, et notre amitié m’a fait le plus grand bien. J’ai grandi dans une famille modeste, pragmatique, traditionnaliste, qui avait pour ambition d’assurer au mieux le quotidien, ce qui était déjà beaucoup à l’époque. Grâce à Denys j’ai pu bénéficier d’un « plus ». Ses parents avaient davantage de moyens financiers, étaient plus ouverts, plus confiants dans le progrès que les miens.
C’est Denys qui m’a donné le goût de la lecture, la vraie, celle des livres et des romans en particulier et je lui en serai éternellement reconnaissant. À treize ans, alors que j’étais en cinquième, je suis tombé malade, j’ai été atteint de rhumatismes articulaires et j’ai été contraint de demeurer alité pendant de longues semaines. Denys est venu me voir régulièrement pour bavarder, et, constatant que je m’ennuyais, il avait puisé dans sa bibliothèque des livres d’une auteure britannique, une certaine Enid Blyton qui narrait les aventures à suspense de bandes de gamins qui s’étaient baptisées « Le Club des cinq » ou « Le Clan des sept ». J’ai suivi ses conseils de lecture et je me suis plongé dans des textes qui m’ont tout de suite captivé car ils m’ont permis de voyager hors de ma chambre. C’était parti pour toute une vie de lecture !
Notre intérêt pour le vélo est venu du Tour de France, cette épreuve mythique qui, chaque année, mettait aux prises de grands champions du monde entier.
Les héros de la petite reine s’appelaient alors Poulidor, Anquetil, Pingeon, Darrigade et Merckx. Ils nous offraient à la télé non seulement de beaux spectacles haletants qui nous faisaient rêver d’exploits mais aussi bon nombre d’étapes qui nous permettaient de découvrir de beaux paysages maritimes ou montagnards stimulant notre envie de voyager.
J’avais quatorze ans quand mes parents m’ont acheté ma première bicyclette, un cadeau qu’ils m’ont fait pour ma grande communion. C’était un vélo « mixte ». Je me souviens que j’avais insisté pour qu’il n’ait pas de barre entre les jambes et que ses pneus soient larges, j’avais trop peur de tomber !
Ce vélo a changé ma vie. Quand je l’eus dompté, non seulement il me permit de faire de l’exercice, de sortir de la sphère familiale et de gagner mon indépendance, mais en plus et surtout, il me rapprocha de Denys. Nous en avons fait, des randonnées dans la région, et par tous les temps ! On se sentait libres, on se grisait de vitesse dans les descentes, on souffrait ensemble dans les montées, on était fier d’avaler des kilomètres dans des coins de nature enchanteurs qu’on découvrait après nous être hissés hors de notre vallée sidérurgique natale.
Denys, lui, avait un « vrai » vélo d’homme et très vite, je me suis rendu compte qu’avec mon vélo « mixte » j’étais un peu à la peine, voire ridicule. Les filles ne le disaient pas mais elles le pensaient. Alors j’ai fini par sauter le pas et, avec mon argent de poche et grâce à un petit coup de pouce de ma grand-mère, j’ai acheté un « vrai » vélo, avec une barre, un guidon aux poignées recourbées et même, luxe suprême à l’époque, un compteur kilométrique à aiguille !
***
C’est Denys qui a eu l’idée d’un premier long voyage à bicyclette par étapes et c’est ainsi qu’en

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