Une peau noire vue par des yeux bleus
447 pages
Français

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Une peau noire vue par des yeux bleus , livre ebook

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Description

Gilles Leclyan avait une vie calme avant sa rencontre avec Juliet, jeune femme victime de trafiquants d’êtres humains. Le récit est le témoignage de l’intégration « à la française » de Juliet en France et du chantage des trafiquants exercé sur sa famille au Nigéria. Se croisent au fil des pages des Ministres de la république, des femmes d’associations humanitaires, une ambassadrice humanitaire et en « guest star » Monsieur le Président.

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312044231
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une peau noire vue par des yeux bleus
Gilles Leclyan
Une peau noire vue par des yeux bleus

















LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2016 ISBN : 978-2-312-04423-1
J’essaie d’aider Juliet à vivre normalement en France. J’essaie de lui tenir son moral, de la former aux us et coutumes de la « France », de l’accompagner dans sa vie d’après la prostitution forcée, de faire survivre sa famille au Nigéria après leur « prise d’otages » par le réseau de traite d’humaines organisé par la famille O DEH à Bénin City.
J’essaie et je me heurte au silence des associations et des ministères. Je me sens terriblement incompétent et impuissant à pouvoir leur venir en aide.
J’écris ce journal en témoignage, dans l’espoir d’avoir ce soutien ou cette aide que je demande depuis maintenant longtemps. En attente d’un soutien, je « dialogue » avec les uns et les autres.
Voilà comment ce journal s’est construit.
Fin 2009
Juliet arrive en France sous le nom de Shola. Elle est achetée par les trafiquants 2000 € au « pied de l’avion » à Roissy Charles de Gaulle. Elle est à la merci prise d’une proxénète nigériane dont la fille organise le trafic pour la France. Cette fille se nomme Jennifer O DEH .
Après 4 semaines de prostitution Juliet veut retourner au Nigéria mais il faut payer 50 000 € pour être libre. Elle n’a plus de passeport.
Les trafiquants font une demande d’asile auprès de l’OFPRA (dossier 2009 12) avec l’aide involontaire des « Amis du Bus des Femmes », association de défense des prostituées, sur la base d’un dossier qui ne peut tromper personne.
Sans être un spécialiste et pour avoir vu le dossier il est évident qu’il s’agit d’un faux « grossier ». L’OFPRA accorde les aides qui sont directement empochées par les trafiquants. Pour Juliet et avec une compatriote nommée Mabel, leurs vies sont identiques : prostitution, humiliation, etc.
Finalement l’OFPRA refuse le droit d’asile. Juliet entre dans le labyrinthe du droit français.
14 juin 2010
J’arrive en Région Champagne Ardennes . J’ai 50 ans aujourd’hui. Je débarque de Normandie . Ma boîte a fermé chez moi. Me voilà isolé la semaine, en famille le weekend end en Normandie .
Dures sont les soirées, en général un petit whisky, une télé, un whisky et au lit.
21 mars 2011
Jennifer O DEH et sa « lieutenante » Loveth, jeune sœur de Jennifer, sont condamnées par le TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de Troyes. C’est dans cette ville que Juliet est prostituée de force. Les deux proxénètes sont condamnées à deux ans de prison et à l’expulsion.
Juliet et Mabel, camarade de misère, sont jetées à la rue par la police. Il n’y a pas trace de témoignage écrit. La police ayant dit qu’elles n’étaient pas très coopératives. Les trafiquants les condamnent à mort si elles retournent au Nigéria pour avoir parlé à la police française.
Il existe pourtant une attestation de témoignage rédigée par le TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de Troyes . Elle est à la rue, sans papier ni assistance. À cette date j’ignore que Juliet / Shola existe.
25 mars 2011
Pose café au bureau, je feuillette le journal. La Une.
Proxénétisme : deux Franciliennes derrière les barreaux
Publié le jeudi 24 mars 2011
Un article :
Bec et ongles, Jennifer et Loveth O DEH , deux Nigérianes âgées de 27 et 26 ans, placées en détention provisoire depuis début mars, contestent le proxénétisme aggravé que la Justice leur reproche. Mais sans vraiment y croire. Sans argument bien convaincant.
En face, côté parquet, les charges sont accablantes, résultant d’une enquête de neuf mois et des confidences de trois jeunes prostituées nigérianes. L’affaire examinée hier au tribunal correctionnel de Troyes a permis de mettre en lumière un peu de ces « belles de nuit » qui s’affichent chaque soir sur les trottoirs du Boulevard Gambetta. Venues de Paris par le train de 21 heures, elles y retournent au petit matin, par celui de 5 heures… C’est à leur arrivée à la gare de l’Est que trois d’entre elles sont interpellées au matin du 1er mars dernier, par les policiers de l’OCRETH (Office central de répression de la traite des êtres humains). Elles admettent spontanément se livrer à la prostitution mais affirment unanimement l’exercer « librement ». Pourtant, les surveillances physiques et surtout téléphoniques, réalisées depuis juin 2010, démontrent le contraire.
« Ces trois jeunes femmes ont mis longtemps avant de confier leurs conditions de vie, elles étaient terrorisées non seulement pour leur intégrité physique mais pour leur famille restée au Nigéria », souligne un peu plus tard Sofian saboulard, représentant du ministère public.
« La Madame »
Aucune des trois n’était présente à l’audience d’hier mais aux enquêteurs, elles ont confirmé ce que révélaient leurs fréquents échanges téléphoniques : l’argent qu’elles devaient verser à une femme qu’elles n’appelaient que « La Madame », les violences qu’elles subissaient de sa part quand le tapin n’avait pas été assez fructueux, du « loyer de 300 € qu’elle devait verser à celle baptisée « Mama », en échange de leur bout de trottoir troyen. Jennifer O DEH est accusée d’être « La Madame ». le 1er mars, elle a été interpellée dans l’appartement qu’elle loue à Stains (93) et qu’elle sous-loue, à Loveth ainsi qu’à deux des trois prostituées supposées travailler pour elle.
Hier, Jennifer O DEH , elle même ancienne tapineuse – « On m’a obligée à le faire quand j’ai été amenée en France » – a maintenu ne leur avoir jamais rien demandé d’autre que le loyer et même, avoir tout ignoré de leur activité. Même Loveth pourtant la pensait au courant ! Loveth, elle, est présumée être « Mama », celle qui serait venue surveiller les filles sur place, et les aurait taxées des 300 € mensuels « pour la place ». La jeune femme nie catégoriquement tout rôle de mama :
« Je travaillais, tout comme elles et tout aussi librement. je ne leur ai jamais rien pris ».
N’empêche, Loveth est bien incapable d’expliquer pourquoi « les filles » l’auraient dénoncée sans raison. Et Jennifer se montre tout aussi incapables de répondre, avec cohérence, aux questions du président Romain Leblanc sur les importants versements effectués en espèces, sur son « livret A » : 5 800 entre mars et juillet 2010. Les trois prostituées, elles, ont évoqué l’argent qu’elle devait remettre à « La Madame », sitôt de retour de Troyes.
La peur de la « malédiction » Toutes ont fait état de cette étrange et lourde dette, qu’elles s’évertuaient nuit après nuit à solder, pour échapper à « la malédiction » du « Djudju ». L’ensorcellement aurait été la contrepartie de l’acheminement vers la France. « La candidate doit s’engager à rembourser quand elle sera en France, la somme de 50 000 €. Quelques poils pubiens, un bout d’ongle et d’un peu de sang lui sont prélevés afin de l’envoûter. Si elle ne tient pas parole, elle et sa famille seront vouées à la malédiction perpétuelle », expose le président. Et quand, après Jennifer, Loveth assure n’avoir jamais entendu parler de ces pratiques, le représentant du ministère public la prend en flagrant délit de mensonge : « Il y a quelques années, vous avez écrit de votre main à un procureur de la région parisienne pour dénoncer des faits similaires dont vous étiez victime. Cette pratique est constante dans les réseaux de prostitution nigérians ».
Toujours est-il que des trois prostituées interpellées le 1er mars, l’une a confié avoir réussi à payer sa dette et la deuxième a confié avoir déjà versé 35 000 € depuis 2008 qu’elle est arrivée. «
Quand on ramène moins de 500 € par semaine, la Madame prend l’argent mais ne le déduit pas de la dette », a-t-elle précisé.
Relaxe plaidée
« On assiste sur le territoire national à un développement du proxénétisme fémi

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