Entre deux soleils
251 pages
Français

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Entre deux soleils , livre ebook

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Description

Chacune des quatre pièces présentées dans ce recueil évoque, sous une forme particulière, la dimension universelle qui sommeille en l'homme. Entre deux soleils se situe dans un autre univers. Sur une Terre similaire à Gaïa, au milieu des déchets et sous la pollution, une Reine Mère maintient son peuple dans la soumission. Sa fille aînée refuse d'entretenir mensonge et servitude en ce monde. Elle accouche-accompagne l'éclosion d'une nouvelle Terre, sous les rails d'un soleil fabuleux. Une mutation s'opère alors dans l'humanité, un saut quantique planétaire, qui réintroduit ce monde au sein des univers dont il était dissocié.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 264
EAN13 9782296695207
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Entre deux soleils
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean-Pierre Delamour


Entre deux soleils

Théâtre
à mes mères…
LE PONT ARC-EN-CIEL
I – Intro :
Musique…

II – Il n’y a pas très longtemps encore, existait quelque part, dans l’univers, un très vieux système solaire, qui était prisonnier du Temps.
Musique…

III – Les planètes, qui gravitaient à l’intérieur, tournaient en rond et à l’envers, à la recherche du Temps Passé. C’est ainsi, d’ailleurs, que pensaient les êtres qui y vivaient. Sur l’une de ces planètes, une espèce, particulièrement intelligente, s’était rapidement développée, aux dépens des autres animaux qui la peuplaient. C’étaient des singes assez savants pour lire, écrire, compter, compter…
Musique…

… et même faire des confitures. C’est dire leur grande connaissance ! Ils apprirent rapidement à dresser et exploiter les autres animaux – qui ne connaissaient rien aux confitures – pour transporter et vendre leurs précieuses productions. Ils aimaient beaucoup la confiture. C’était leur péché mignon ! Et tout ce qu’ils aimaient, et bien, ils en faisaient des confitures."Je vais te réduire en un délicieux pot de confiture" était la plus belle manière d’exprimer son amour à quelqu’un !

IV – Et c’est ainsi qu’ils commencèrent à s’entredévorer d’amour, ce qui déclencha une guerre généralisée, qui s’acheva en une effroyable marmelade !
Musique…

Après que le massacre eût été consommé, les quelques rescapés se regardèrent, en se demandant à quelle sauce ils pourraient bien empoter leur voisin bien aimé… L’un d’entre eux, qui avait un peu plus de jus de griotte dans la jugeote, pressentit que s’ils continuaient à se chérir ainsi, ils finiraient vite par manquer de matière première pour satisfaire leur passion culinaire. Alors qu’il prenait un bain de gelée de groseille, sous le soleil couchant, il eut, soudain, une idée de génie en voyant la nuit tomber et les étoiles se lever :
VASISTAS :
Euréka, j’ai trouvé, hurla-t-il, en enfilant son peignoir !
ONE :
Eh bien ! Quoi ?
VASISTAS :
Regardez, levez un peu le nez, bande de coings !

C’est ainsi qu’ils s’appelaient en toute familiarité.

TWO :
… Eh bien ! Quoi ? Qu’y a-t-il qui dégèle ta cervelle encitronnée à sept heures sonnées et bien empastaguées ?
VASISTAS :
Regardez, dans le ciel, là, au-dessus de vos citrouilles ! Une étoile brouille… euh, brille !
TREE :
Eh bien ! Quoi ? Tu n’as jamais vu l’Etoile du Berger se dresser au-dessus de l’horizon ? C’est l’heure du Pastis à l’Orgeat, mon gars !
VASISTAS :
Si, bien sûr ! Mais dans cette étoile, j’entrevois, pour la première fois, des milliers, que dis-je, des myriades de pots de myrtilles, tout prêt à être consommé de tomates !
ONE :
Ah bon ?
VASISTAS :
Mais oui ! Très, très bons, même ! Il faut aller les dépoter de leur berger… euh, de leur verger !
FOR :
Euréka ! Euréka ! VASISTAS a trouvé le remède à nos maux d’estomac ! Allons les dépoter de navet…

Ces gens-là avaient le cœur au fond de l’estomac…

V – C’est ainsi que la Guerre des Etoiles embrasa le cosmos !
Musique…

Et pour une poignée de myrtilles, l’univers tout entier fut mis en bocaux, proprement conditionnés, pour finir totalement saccagé par une horde d’affamés insatiables.
L’une après l’autre, les étoiles s’éteignirent, et il fit de plus en plus froid. Des icebergs dérivaient dans l’espace et, tels les mammouths de la préhistoire, écrasaient tout sur leur passage. Ce que le froid ne put accomplir, la famine l’acheva… L’extermination fut quasi totale. Seuls quelques misérables cailloux, pas plus gros que la Terre, errèrent dans l’espace, en quête d’une orbite salutaire, qui pourrait les propulser vers un monde plus clément – Dieu fasse qu’il existât… !

VI – Il restait sept de ces cailloux, sept astéroïdes, occupés chacun par une seule unité d’homo sapiens, chacun étant d’ailleurs d’une couleur différente. Lors du dernier coucher de soleil sur ce monde en déconfiture, un rayon fabuleux, en guise d’adieu, traversa, de part en part, les sept unités colorées, avant de se fondre dans le noir, dans l’obscure et glaciale nuit cosmique. Et un arc-en-ciel se figea dans l’espace !

Comme le monde est bien fait, tout de même !
Jusque dans l’ultime malheur, la Vie offre une chance à la vie de se renouveler, pour peu que l’on y mette du sien ! Bien ! Mais comment ? Hein !
D’arc-en-ciel, ils n’en avaient jamais vu, nos sept petits zomosapiens ! L’effet fut saisissant sur leurs cerveaux proches du degré zéro… centigrade !
Vous imaginez, un arc-en-ciel surgelé dans l’espace, sept rayons de couleur, suspendus dans le noir, entre un monde agonisant et le néant… !
Le néant ? Que nenni… ! A l’autre bout du rayon des sept couleurs, tourbillonnait très loin, très, très loin, une nébuleuse spiralée… Si on l’observait bien, on pouvait apercevoir quelques nappes fumeuses au-dessus d’un amas de roches énigmagmatiques en fusion…
Nos primates évolués se ruèrent vers le rayon de lumière accroché à leur univers. Au moment de mettre le pied dans le vide, coloré, certes, mais vide, quand même, il y eut un instant de louable flottement, sous leurs calebasses ébranlées. Ils se scrutèrent en chiens de fusil. Ils n’allaient tout de même pas s’engager, tous ensemble, sur un aussi futile fil de lumière. Hein, ils n’étaient pas si bêtes, les p’tits gars !
Il leur fallut dialoguer, apprendre à communiquer sans se bouffer le nez… et avec toute la suspicion que vous imaginez. Le premier à parler appartenait à l’espèce de la Race Orange. Et c’était un Orange pressé de s’exprimer :
ORANGE :
On ne passera jamais tous ensemble !
VERT :
Tu l’as dit, Orange-Outang, répartit le Vert de la partie !
BLEU :
Et si nous avancions à la queue leu leu, proposa le Bleu à ses partenaires sur le pied de guerre.
ROUGE :
Tu rigoles, rugit le Rouge de colère ! A moins que vous ne soyez tous derrière, et moi, devant !
JAUNE :
Pas question ! Je suis le plus jeune, dit le Jaune !
Avec ma carte Joker, je suis prioritaire.
NOIR :
Moi, le Black, j’avancerai dans le noir, sans m’faire voir. On ne sait jamais ce qui nous attend de l’aut’côté.
BLANC :
Je suis équilibriste, avança le Blanc ! Je marcherai sur le fil, et vous, trois d’un côté, trois de l’autre, vous ferez le balancier en me tenant la main… Hein ! Qu’est-ce que vous en pensez ?
TOUS :
C’est cousu de fil blanc, répondirent en chœur les hommes de couleur… ! Et quand nous serons au milieu du gué, tu vas nous balancer dans le vide… Pas question !
BLANC :
Bon, alors, que fait-on ?
ORANGE :
Regardez… ! Le rayon pâlit… ! Il va bientôt s’effacer… !
NOIR :
Et nous tous par la même occasion, dit le négrillon.

…SILENCE de méfiance angoissée sur les astéroïdes…

VII – Soudain, tout au fond de l’horizon, à peine perceptible, un point minuscule se déplace.
Musique…

Il avance, oui, il avance lentement dans leur direction ! Qu’est-ce donc ? Un animal ailé bat de ses immenses membres l’espace en suspens.
O Temps, retiens ton souffle… ! Arrivé au-dessus des naufragés du cosmos, l’animal les survole en s’adressant à eux :
JONATHAN :
Good Evening ! Je m’appelle Jonathan, je suis le Goélange, l’Internaute de la Galaxie située à mi-distance entre le Zéro et l’Infini. Je connais la solution pour franchir cet abîme, et je viens vous la donner.
BLEU :
Donner ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
JONATHAN :
… Eh bien,

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